Un rang pour ceux qui ont faim
C’est le nom d’un beau programme coordonné par l’organisme PLANT • GROW • SHARE A ROW / UN RANG POUR CEUX QUI ONT FAIM, un effort national de bénévolat qui invite les jardiniers, amateurs comme professionnels, à cultiver un peu plus pour nourrir les personnes dans le besoin. L’idée est simple : ajouter un rang de légumes, ou quelques plants supplémentaires, pour ensuite en faire don à une banque alimentaire locale. Ce geste modeste peut avoir un impact considérable pour les familles vivant en situation d’insécurité alimentaire.

Origines
Le programme trouve ses origines à Winnipeg, en 1986, lorsque Ron et Eunice O’Donovan, un couple de jardiniers, ont eu l’idée de donner leur surplus de pommes de terre à une banque alimentaire. Leur initiative a rapidement inspiré d’autres citoyens, et l’idée s’est répandue dans plusieurs régions du pays. Le mouvement a pris une envergure nationale en 1995 grâce au soutien d’organisations comme la GardenComm la Banques alimentaires du Québec, des horticulteurs locaux et divers médias. Aujourd’hui, le programme est actif dans tout le Canada, avec des initiatives locales portées par des groupes communautaires, des écoles, des clubs de jardinage, des églises et des citoyens engagés.
Grâce à la collaboration de banques alimentaires telles que Moisson Montréal et Moisson Québec, d’organismes communautaires, d’établissements scolaires et de nombreux bénévoles, ce programme permet chaque année de distribuer des milliers de kilos de fruits et légumes frais à ceux qui en ont le plus besoin.

En rang?
D’accord, le jardinier paresseux ne cultive pas toujours ses légumes en rang bien droit… mais le principe demeure. Pourquoi ne pas semer quelques plants de plus, simplement pour les offrir à ceux qui n’ont pas cette chance ?
Et quand vient le temps des récoltes, au lieu de forcer vos voisins à accepter vos trop-pleins de courgettes (eux aussi en ont trop !), apportez-les plutôt à une banque alimentaire. Pour trouver un point de dépôt près de chez vous ou pour démarrer votre propre initiative locale, visitez le site www.planterunrang.ca.
Une belle façon de faire pousser la solidarité… rang par rang.
Ce texte a été publié pour la première fois sur ce blogue le 6 juin 2015. Il a été révisé et sa mise en page a été adaptée.
Ces personnes peuvent aussi faire partie de jardins collectifs et ainsi tirer profit de tout ce qu’elles auront planté
La nature donne en abondance ; elle fournit les bases nous permettant de vivre dans une économie du don. Cette économie, qui cultive la gratitude, l’entraide et le respect, permet à de petits groupes de vivre des contacts sociaux plus riches tout en prenant soin de l’environnement.
Une belle lecture pour ceux qui aimeraient être inspirés par l’économie du don est The Serviceberry de l’autochone et biologiste Robin Wall Kimmerer.
Pour les plus sceptiques qui pensent que ce type d’économie est impossible à grande échelle — sous prétexte que depuis qu’il a quitté sa petite tribu de chasseurs-cueilleurs il y a des centaines de millions d’années, l’humain n’a fait qu’une marche égoïste vers la centralisation des richesses et des pouvoirs — je vous propose la lecture de Au commencement était… de David Graeber et David Wengrow. On y découvre que, depuis l’avènement du monde civilisé, plusieurs sociétés (parfois composées de milliers de personnes et parfois durant des milliers d’années) ont réussi à créer des communautés égalitaires, sans hiérarchie ni concentration de richesse.
Ces deux livres sont également disponibles en version audio pour ceux qui veulent s’inspirer tout en jardinant !
Quelle belle initiative! J’embarque! et merci de nous la faire decouvrir.