Belles fleurs pour une pelouse diversifiée
Par Julie Boudreau
Avec le mois de Mai sans tondeuse qui bat son plein, il est normal de s’intéresser aux raisons et aux motivations qui nous incitent à repousser la date de la première tonte de la pelouse. Une des principales raisons, ce sont les fleurs!

Des fleurs pour les pollinisateurs
Les premières fleurs à apparaître au printemps sont essentielles aux insectes pollinisateurs. C’est devant cette grande carence de pollen hâtif que les initiatives pour encourager l’ajout de fleurs printanières dans les pelouses sont nées. En effet, dès le retour de la chaleur, les insectes pollinisateurs partent à la recherche de nourriture: du pollen et du nectar. En milieu urbain surtout, la destruction des habitats naturels et la minéralisation des surfaces rendent ces fleurs plus rares.
Le pissenlit étant une des fleurs les plus intéressantes pour les insectes pollinisateurs, il était donc normal d’encourager leur floraison. Et pour y arriver, le report de la tonte de pelouse est encouragé. Toutefois, le pissenlit n’est pas la seule plante à fleurs qui pourrait agrémenter la pelouse. Dans ce nouveau contexte de pelouses diversifiées, il y a plusieurs jolies floraisons qui peuvent s’ajouter!
Bien sûr, les bulbes!
On a largement fait l’éloge de la plantation de petits bulbes à floraison printanière dans les pelouses. Ceux-ci se plantent à l’automne et nous offrent un magnifique tableau dès la fonte des neiges. Les crocus (Crocus spp.) sont particulièrement intéressants, mais on peut aussi considérer les muscaris (Muscari spp.) et les chionodoxas (Chionodoxa spp.). Quant aux scilles (Scilla sibirica), je les conseille pour des endroits confinés ou des pelouses en milieu urbain. Elles ont la capacité de se ressemer facilement et éventuellement, les scilles forment de magnifiques tapis bleus au printemps. Malheureusement, les scilles sont aussi capables de créer le même effet dans une forêt. On doit donc les tenir loin des milieux naturels.
Mes favorites: les violettes!
C’est ici que le plaisir commence! La pelouse peut accueillir une foule de petites plantes à fleurs et mes favorites pour le printemps sont les violettes. Plusieurs espèces trouvent facilement domicile dans les pelouses, notamment la violette parente (Viola sororia) et la violette cucullée (V. cucullata). Ces deux espèces sont indigènes au Canada. Plus souvent de couleur mauve, on trouve aussi des variantes à fleurs blanches. Dans certaines situations, on peut se retrouver avec une palette complète de tons de mauve plus ou moins foncé dans une même devanture. Le spectacle est magnifique!

Parfois certaines petites pensées ornementales, dont les «face de clown», notamment Viola cornuta et la violette tricolore (V. tricolor) réussissent elles aussi à se ressemer librement dans la pelouse. Plus rarement, les grandes pensées des jardins (Viola x wittrockiana) réussissent elles aussi à s’installer à travers les brins de gazon.
Enfin, rien n’empêche de planter des cultivars de violettes vivaces, comme ‘Etain’, directement dans la pelouse.

D’autres options fleuries
Très peu envisageables au Québec il y a une trentaine d’années, les célèbres pâquerettes (Bellis perennis) réussissent de mieux en mieux à survivre à l’hiver. Pour ceux qui les ont vues s’épanouir dans les pelouses européennes, c’est un véritable ravissement. D’ailleurs, il existe même une entreprise qui propose une pelouse en plaque fleurie, remplie de ces belles pâquerettes! Cette plante de pas plus de 15 cm de hauteur produit des fleurs qui ressemblent à celles de petites marguerites de toutes les couleurs!

Une autre belle option pour les pelouses ensoleillées est le thym (Thymus spp.). Plusieurs espèces de thym rustique s’implantent bien dans la pelouse. Et quel parfum, quand on passe la tondeuse! Et en prime au début de l’été, on profite d’un beau tapis de fleurs mauves ou roses!

Enfin, il ne faut pas négliger les plantes fleuries qui se trouvent déjà dans notre pelouse diversifiée, comme le trèfle blanc (Trifolium repens), la brunelle commune (Prunella vulgaris), le lierre terrestre (Glechoma hederacea), les boutons d’or (Ranunculus repens) ou le lotier corniculé (Lotus corniculatus). L’œil attentif pourra même découvrir de minuscules véroniques officinales (Veronica officinalis).
Selon la perspective, certains les considèrent comme des mauvaises herbes, mais dans une approche naturelle et respectueuse de l’environnement, ce sont de précieuses fleurs fort utiles pour nos pollinisateurs. Et en plus, elles ajoutent de belles couleurs à un tapis où le vert domine.
Heureuse de te relire
Bel article et super pour les tourbes fleuries
Bonjour
Merci pour votre article… mais pouvez-vous nous en dire plus sur les scilles et pourquoi il ne faut pas les laisser se propager librement dans la nature. Un tapis de scilles dans un bois, c’est absolument magnifique, non ?
…ce sera au détriment de toutes les plantes indigènes qui poussent dans leur habitat naturel.
Et les pissenlits… ne font-ils pas des ravages aussi? Parlez-en à des agriculteurs dont les terres en sont envahies et qui doivent utiliser des pesticides pour pouvoir faire leur travail… Si au moins les amateurs de cette plante tondaient leur pelouse lorsqu’elle monte en graine. Bientôt c’est tout ce que nous verrons comme plante sur la planète!
merci pour ces nouvelles suggestions, je vais certainement en ajouter de nouvelles variétés à ma pelouse déjà bien fleurie 🙂
Merci j’adore votre article, je vais essayer ça ! Le thym c’est fou ! Il faut batailler pour que les tontes soient moins frequentes…pas toujours facile !
C’est bien beau laisser fleurir les pissenlits, mais les gens les laissent ainsi monter en graines et elles se résument abondamment, prenant toute la place partout. Il faudrait leur dire de tondre quand elles deviennent blanches, donc en semences, et surtout de ramasser et de jeter au compost les tontes de ces fleurs si difficiles à contrôler. Sinon, on a tous des pelouses de pissenlits et presque rien que ça. Pour les personnes allergiques à leur pollen (bien oui, on peut y être allergique) la corvée nécessaire à les enlever avant de pouvoir profiter de notre jardin est devenue immense et ardue. Et cela alors qu’il y a tant d’autres jolies plantes,
En passant, vous avez oublié les houstonias, que je cultive ici tant que je peux. Elles sont rendues dans ma pelouse, comme autrefois, quelle joie !
Le pissenlit est probablement la plante la plus répandue et la plus envahissante dans le monde, « qui se sème à tout vent », comme le prétend la publicité pour le dictionnaire Larousse. On trouve dans la stratosphère des « parachutes » de pissenlit avec leur graine emportés au gré des vents. Seuls les pôles sont évidemment épargnés par cette invasion. Alors, on peut tondre les « dents de lion » (pissenlits) quand il sont montés en graine, ça ne changera pas grand chose !
Bonjour. Je suis un adepte des pissenlits. Je ne met jamais d’herbicide sur ma pelouse et j’avais l’habitude de la laisser pousser au printemps. Cependant, on ne mentionne jamais de ne pas utiliser d’herbicide. C’est la base. Cette année j’ai décidé de tondre car je devais quitter quelques jours. Le lendemain il y avait presqu’autant de fleurs de pissenlit. Je me demande si le message devrait être modifié en parlant principalement des herbicides et pesticides. Les pissenlits vont rester nombreux avec la tonte et disparaissent avec les compagnies comme « weedman »
Je pense qu’on doit laisser tout pousser en mai! Surtout que ça ne coute rien. Les pissenlits sont une source importante de nourriture pour les oiseaux. Il y a 2 semaines, nous avons eu un beau spectacle : 3 bruants à couronne blanche qui se délectaient des pissenlits. Je suis d’accord avec M Labrecque, à moins qu’on possède déjà un intérêt pour la sauvegarde de l’environnement, on ne saura jamais que de faire arroser son terrain pour tuer tout ce qui ne ressemble pas à du gazon n’est pas l’idéal…
Et c’est certain que dans un commerce, on ne dira pas : laisser pousser les pissenlits et n’acheter pas ce qu’on vend pour les enlever ! hehehe
Voilà pkoi le consommateur doit s’informer pour faire des choix éclairé.
Merci pour vos articles en espérant que vous pourrez survivre.
À bas la pelouse de terrain de golf! Je suis fanatique des scilles bleus, des pervenches, des violettes, de l’aspérule, du lysimaque rampant (herbe aux écus). j’ai plein d’arbustes, de vivaces, de hostas, patio et sentier de pas japonais. Mon but:: éliminer le gazon. je suis en train d’y arriver! Oui, les mauvaises herbes peuvent s’ glisser, mais de moins en moins tellement il y a d’autres végétaux. Bravo au blogue du Jardinier paresseux!
Je remarque qu’une plante ne fait pas partie de l’inventaire de Julie. Mais peut être que celle- ci ne pousse pas en Amérique du Nord ? Il s’agit des _primevères_ , sauvages, parmi lesquelles se distingue le « coucou » jaune, et les cultivées qui souvent s’échappent des jardins et font le bonheur des pelouses « naturelles ».
Le splendide tapis multicolore qui s’est formé dans mon jardin, composé de plantes venant depuis très longtemps de celui du voisin me fait retarder chaque année la première coupe d’herbe (et non de gazon …). Maintenant ce sont les orchis et ophrys qui demandent beaucoup d’attention lorsque l’on manie (avec précaution) la débroussailleuse dans les parties enherbées.
Bravo pour cet article…. si seulement il pouvait être lu, non pas par des « déjà convaincus » comme le sont la plupart de vos lecteurs, mais par les obsédés du style terrain de golf ressemblant à une horrible moquette plus ou moins verte mais bien rasée, qui, à Magog, ont déjà passé 3 fois la tondeuse depuis le début du printemps.
A tout ceux qui semblent horrifiés par le pissenlit. Moi, je les arrachent et les mangent de la racine à la fleurs et c’est délicieux…
Ce serait bien de savoir quelles fleurs tolèrent la mi-ombre versus le soleil.. Merci!