Categories

Recherche

Quand l’étiquettomanie vous prend dans ses griffes

Je me confesse! Je suis étiquettomane! Il n’y a rien de plus beau, à mes yeux, qu’une plate-bande munie de belles étiquettes blanches, chacune identifiant soigneusement les plantes qui y résident. Évidemment, ce n’est pas la blancheur de l’étiquette qui m’impressionne, mais les renseignements qui y sont inscrits. Quand je visite un jardin, fut-il le plus beau du monde, s’il n’y a rien pour en identifier les plantes, je ne peux m’empêcher d’être un peu déçu, car pour moi, visiter un jardin doit être plus qu’un plaisir pour les sens, mais aussi une occasion d’apprendre. Ainsi, plusieurs jardins «paysagers» me laissent plutôt froid, alors que je «capote» littéralement dans un jardin botanique où toutes les plantes ont un nom.

Photo: zenaphoto

Bien sûr, je m’efforce de faire la même chose chez moi. Et, effectivement, mes plates-bandes les plus récentes ressemblent un peu à des cimetières militaires, sauf qu’au lieu des lignes de croix blanches, on y voit des étiquettes. L’effet est d’autant plus frappant, qu’avec les années (et la diminution graduelle de ma vue), mes étiquettes deviennent de plus en plus grosses.

La quête de l’étiquette parfaite

Malheureusement, je n’ai pas encore trouvé la solution idéale pour l’identification des plantes. D’ailleurs, si j’utilise actuellement des étiquettes en plastique blanc, c’est après avoir essayé presque toutes les autres variantes. En fin de compte, elles ne sont peut-être pas parfaites, mais au moins elles ne coûtent pas cher! J’achète mes étiquettes non pas par dizaines, mais par milliers (après tout, j’ai plusieurs milliers de plantes différentes entassées dans mes plates-bandes). C’est pour cela aussi que j’ai abandonné les étiquettes de plastique de couleur: elles coûtent deux fois plus cher… et sont tout aussi laides!

Photo: Pexels

J’en ai donc essayé de toutes sortes. Les étiquettes de bois n’ont pas fait long feu: elles pourrissent à vue d’œil. J’ai longtemps découpé des étiquettes à partir de bouteilles d’eau de Javel et d’assouplisseur, mais j’avais beau laver, laver et relaver, je ne réussissais pas à obtenir assez de bouteilles pour combler mes besoins. D’ailleurs, les découper était ardu pour les muscles de la main. Ce qui n’était pas le cas des étiquettes faites à partir d’assiettes en aluminium (et à voir ma taille, vous pouvez imaginer que je n’aurais pas eu de difficulté à bouffer toutes les tartes nécessaires pour m’en fournir).

Les étiquettes en métal

De plus, l’écriture était théoriquement permanente. En fait, on n’écrivait pas avec de l’encre, mais en pesant avec un crayon pour faire enfoncer les lettres. Une bonne idée, n’est-ce pas? Il y avait quand même un inconvénient: l’aluminium mince des assiettes à tarte s’oxydait presque aussi rapidement, au contact du sol, que le bois.

Je dois admettre que je n’ai jamais utilisé les étiquettes en métal vendues à cet effet et qui, je présume, ne s’oxydent pas. Elles valent souvent plus cher que la plante qu’elles identifient! Dans les jardins botaniques, on semble avoir des systèmes pour étamper ou graver sur les étiquettes en métal ou en plastique. Ici encore, question de coût (et de temps pour les fabriquer), je ne les ai jamais essayées.

Des étiquettes pour le jardin. Source: Lee Valley

Ma plus récente démarche fut d’abandonner les étiquettes en plastique à bout en pointe, car elles jaunissent et se cassent après seulement un ou deux ans, pour recourir aux étiquettes en forme de «T» qui semblent, après deux ans d’essai, plus résistantes. Elles coûtent aussi plus cher, mais à coup de mille à la fois, le coût de revient est très raisonnable.

Le défi de l’écriture: indélébile…

Cependant, il faut aussi écrire sur ces étiquettes. Là comme ailleurs, j’ai fait de nombreux essais et erreurs. La plupart des stylos «indélébiles» ne le sont pas, du moins pas dehors. Leur encre s’efface avec le temps. J’ai découvert qu’avec un bon vieux crayon à mine, les lettres restent pendant des années. Par contre, quand l’étiquette jaunit ou devient sale, le graphite est de moins en moins lisible. Ma dernière découverte est le stylo indélébile à l’épreuve des rayons ultraviolets. Deux ans plus tard, ça va encore très bien. Je vous en reparlerai dans 10 ans.

Source: Lee Valley

Mais le plus choquant dans tout ça, ce ne sont pas les étiquettes cassées et l’écriture pâlissante. Non, le pire, c’est la disparition de certaines! Car les petites étiquettes au bout en pointe tiennent peut-être bien en pot, mais elles ressortent du sol dans le jardin. Je ne comprends pas toujours pourquoi, quoique je me demande si ce n’est pas le même phénomène qui fait déchausser les plantes d’extérieur au cours de l’hiver. Les étiquettes en «T» semblent mieux y résister… et, de plus, j’ai pris l’habitude de les enfoncer profondément dans le sol.

La puce électronique botanique

Vous devinerez bien qu’après toutes ces expérimentations, j’ai fini par penser à une solution à la fois esthétique et efficace pour identifier mes plantes. Et si j’insérais délicatement une puce électronique à l’intérieur de chacune? Ainsi, je pourrais me promener dans le jardin avec mon «ordinateur sans fil», pointer le végétal de mon choix et tout savoir en un instant! Mieux encore, je devrais même être capable de comprendre ce que j’ai écrit! Car mon écriture, voyez-vous, est souvent totalement illisible.

Je m’adresse donc aux lecteurs inventeurs: tout ce que je demande, c’est une toute petite puce de la taille d’un grain de riz… et qui ne coûterait pas plus que 3 à 5 $ par plante. J’attends de vos nouvelles.


  1. Encore un précieux article de M. Larry ! Merci de l’avoir republié.
    Même si je n’ai qu’une terrasse, j’aime aussi que mes plantes soient facilement identifiables (avec l’âge, la mémoire défaille régulièrement) et bien que j’aie essayé quelques unes des idées de l’article, je n’ai pas encore trouvé de solution durable, belle, pratique et peu onéreuse.
    Si quelqu’un·e a réussi, je suis preneuse…

  2. Henri Jacques MOLLERON

    Ma solution est beaucoup plus simple :
    – j’ai un cheminement pour parcourir mon jardin-terrasse (environ 200 plantes et arbustes différents) et j’ai un tableur Excel(R) qui liste mes plantes dans l’ordre de ce cheminement
    – sur ce tableur, j’ai le(s) nom(s) de la plante en premier, en Français et en Latin (on peut ajouter une colonne pour la date de plantation), puis 12 colonnes pour marquer les soins (taille, amendements, pulvérisation, etc.) à lui apporter selon chaque mois de l’année et une dernière colonne pour les commentaires
    – je colore la case ensuite d’une couleur ou d’une autre, selon que j’ai réalisé les soins cette année-là ou non
    -je duplique ensuite la feuille Excel(R) de l’année et je recommence avec un code couleur différent, ce qui me permet d’avoir sous les yeux mes démarches de l’année précédente et de mettre à jour ma liste d’espèces, tout en archivant les feuilles précédentes, ce qui me donne un historique de mon jardin

    La démarche présente deux avantages:
    1. pas d’étiquettes qui donneraient à mes plantations un petit « air de cimetière militaire »
    2. une vraie démarche paresseuse et écologique ; en effet, tous les paresseux, ou presque, sont prêts à faire un investissement initial de leur temps à condition de s’en économiser pour toutes les années qui suivent ; quant à l’écologie, le bilan environnemental de mon étiquetage dématérialisé est certainement plus écologique que toutes les étiquettes possibles (plastique, ho!), même en matériaux recyclés et toutes les encres ou crayons gras

    J’ai aussi un répertoire de photos avec chaque fois le même nom de la plante comme titre du fichier, suivi de la date, ce qui est bien utile pour suivre les variations de dates de floraison d’une année sur l’autre

    • Marie Vaillancourt

      M. Melleron, j’aime beaucoup votre système. Merci du partage!

    • Votre méthode est très bien par contre on sous estime l’empreinte écologique de l’utilisation de nos cellulaire, tablette, portable et surtout d’internet c’est surprenant tu peut ce que cela implique comme empreinte écologique. ?

  3. Bonjour, avez-vous penser à faire un registre de vos plantes avec photo, emplacement, description pour l’entretien, rusticité, etc. Un tel fichier, une fois enregistré dans votre iPad ou iPhone, peut servir d’excellent guide pour vos visiteurs.

  4. Pour mes arbres fruitiers je me suis fais faire des étiquettes en plastiques 1×3 , chez une professionnelle de la gravure à St-Georges Beauce ,je les ai choisi rouges , il y en a des blancs, noirs, etc, il y a un petit trou et je passe une morceau de bas de nylon et je l’attache à mon arbre, je fais ça depuis 2022, et ça passe toutes les saisons, je l’ai essayé chez ma fille et ça a passé l’hiver sans problème, les étiquettes ne changent pas du tout avec le gros soleil, pour l’instant je les enlève l’hiver et les remet au printemps, mais à un moment donné je vais les laisser après les arbres, j’en ai 42. Si la mémoire me fait défaut, j’ai un plan du nom des arbres et de l’année que je les ai planté sur le terrain. Pour les fleurs je n’ai rien fait, seulement des photos.

  5. Alternativement à la puce électronique, dessinez votre dessin sur tisanji et partagez-le avec vos visiteurs. Aussi moi qui suit également etiquettomane, j’ai trouvé que Avery propose l’impression d’étiquette qui résiste à la pluie, rayon UV … Je les ai depuis 3 ans et elles sont impécables…

  6. DE nombreuses applications identifient les plantes juste en les « voyant » dans la caméra. Elles disent aussi si la plante est en santé, et Sion, ce qu’il faut faire.

  7. J’ai pour ma part inscrit le nom des plantes sur de petites roches à l’aide d’un crayon à peinture blanche (papeterie), que j’ai recouvert de vernis. Ça tient le coup depuis 3 ans, mais les plates-bandes sont surtout à l’ombre/mi-ombre. Il me semble que l’idée venait de Larry Hodgson? J’avais beaucoup de roches provenant d’un ancien chemin d’accès que j’ai transformé en plates-bandes. Des heures de plaisir à tout enlever sur 30 cm, jusqu’à arriver au sable. Mais pas assez profond selon ma formation Tisanji (coaching de Mathieu), à cause du compactage. Zut.

  8. bonjour!
    de mon côté une solution qui fonctionne très bien est de les imprimer en 3D; mon conjoint à une machine à imprimer 3D et me personnalise mes Étiquettes!
    bon jardinage!

  9. J’utilise les lattes de vieux stores verticaux et un crayon . Les lattes en métal ou en plastique, les deux fonctionnent .

  10. bonjour
    j ai deux solutions,decouper des etiquettes triangulaires dans les bidons de javel de 5l que j utilise pour nettoyer ma terrasse, pas ecolo?, le soleil detruit la javel t la pluie la rince, nous avons aussi en france le lait dans des packs carton revetus d aluminium a l interieur, decoupage aux ciseaux

  11. Rien de moderne mais efficace. Chaque année je redessine le plan de mon jardin avant et arrière sur une très grande feuille. En rouge les nouvelles, en bleu les déplacées ou les divisées, en noires les anciennes. Cet agréable exercice me permet de me remémorer tous les noms et emplacement de chaque plante. Parallèlement j’ai un simple cahier à anneaux ou les plantes sont répertoriées alphabétiquement. Tout y est, leur nom latins, français, leur joli surnom quelques fois. Chaque description y est, ombre/lumière, zonage, dimensions, couleurs, période de floraison chez moi. Un espace est laissé pour les commentaires, année de division, succès, échecs, modification etc…., Pas de pertes d’information par erreur ou obsolescence . J’ai mes plans depuis 36 ans. Quand au cahier anneaux (arbres et arbustes) (vivaces) c’est plus rapide à consulter que mon système initial de fiches.