La pelouse durable et ses bienfaits
On entend souvent dire qu’une pelouse demande beaucoup d’eau, d’engrais et de pesticides pour son entretien. C’est vrai si on veut obtenir une pelouse parfaite, telle que souvent valorisée par nos voisins du sud. Cependant, au Québec et dans la majorité des autres provinces canadiennes, les mentalités sont très différentes, notamment à cause des réglementations qui sont en place depuis une vingtaine d’années sur l’utilisation des pesticides. Au Québec, le concept de pelouse durable a vu le jour il y a près de 15 ans, et a rapidement été adopté par les municipalités, les entreprises et les consommateurs.

La pelouse durable
Mais qu’est-ce qu’une pelouse durable exactement? C’est une pelouse qui:
- requiert moins d’interventions humaines à la suite de l’adoption de bonnes pratiques respectueuses de l’environnement lors de son d’implantation et de son entretien;
- peut abriter une variété de plantes, implantées naturellement, semées ou plantées volontairement;
- est plus résiliente face aux insectes et maladies et qui limite l’implantation des plantes indésirables;
- saine et en santé, dont l’apparence générale peut ne pas être parfaite, mais qui remplit entièrement ses fonctions utilitaires et bénéfiques (environnementale, sécuritaire, etc.).
Évidemment, le maintien des espaces naturels et la création d’aménagements diversifiés possédant les trois strates de végétation (herbacée, arbustive et arborée) sont des actions à privilégier pour maximiser les bienfaits environnementaux des végétaux. La pelouse durable est souvent une composante intégrale de ces aménagements et contribue à ces bienfaits, surtout si on la compare à d’autres surfaces inertes qui la remplacent pavés, béton, etc.).

Les bienfaits de la pelouse durable
D’abord, la pelouse est un couvre-sol abordable et rapide à établir. On peut l’utiliser pour couvrir presque instantanément un sol nu, réduisant ainsi les risques d’érosion et l’implantation des adventices. Elle demande également peu d’entretien, surtout si on vise l’obtention d’une pelouse durable. La qualité du sol, souvent négligée, est cependant primordiale pour obtenir des résultats satisfaisants sans trop de travail. On recommande une profondeur de sol arable de bonne qualité (de type terre végétale) d’au moins 15 cm une fois légèrement tassé pour implanter la pelouse. Pour les pelouses déjà établies sur des sols de moindre qualité, on peut améliorer le sol en appliquant annuellement une fine couche (1-2 cm) de compost, mais ce processus peut prendre plusieurs années avant de donner des résultats.
Ensuite, la pelouse permet à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol, ce qui contribue à recharger la nappe phréatique et à réduire la pression sur les réseaux d’égouts municipaux. Le système racinaire des graminées à gazon est très développé, ce qui permet également de retirer certains contaminants dans l’eau et d’en améliorer la qualité.
L'aspect environnemental
Un des bienfaits souvent sous-estimés des pelouses est leur capacité à séquestrer le carbone atmosphérique. En effet, une pelouse est en renouvellement constant, c’est-à-dire que des tiges, feuilles et racines meurent régulièrement et sont remplacées par de nouvelles structures en croissance. On estime par exemple que 40% du système racinaire d’une pelouse se renouvelle chaque année. Les débris végétaux tombent au sol où ils sont décomposés et intégrés à la matière organique. Celle-ci contribue notamment à stimuler la vie microbienne et la structure du sol, ce qui crée des conditions optimales pour la croissance des végétaux.

Cette matière organique est également très riche en carbone: on estime que les pelouses séquestrent autant de carbone atmosphérique que les prairies naturelles. Certains chercheurs avancent même que les sols sous les pelouses sont les plus grands puits de carbone en milieu urbain. Évidemment, certaines pratiques d’entretien des pelouses, comme la tonte et la fertilisation, émettent du carbone vers l’atmosphère. Cependant, les recherches qui ont analysé l’ensemble des flux de carbone sur les pelouses montrent que celles-ci sont généralement des puits nets, c’est-à-dire qu’elles accumulent plus de carbone que leur entretien n’en émet. Cet effet de puits de carbone est d’autant plus important si on utilise des pratiques d’entretien moins intensives, par exemple en adoptant l’approche de la pelouse durable.
Une solution contre les îlots de chaleur
La pelouse contribue également à la lutte aux îlots de chaleurs urbains, et ce, par deux mécanismes. D’abord, en évaporant l’eau du sol, la pelouse rafraîchit l’air ambiant grâce à un processus appelé évapotranspiration. Ensuite, la pelouse possède la capacité de réfléchir l’énergie provenant du soleil de manière très efficace; de manière plus scientifique, on dit qu’elle possède un albédo élevé. Ceci évite que l’énergie s’accumule dans le sol sous forme de chaleur et soit réémise pendant la nuit, réduisant ainsi la température nocturne. Évidemment, l’utilisation d’arbres à grand développement pour produire de l’ombre reste la méthode à privilégier pour lutter contre les îlots de chaleurs urbains, mais le choix d’une pelouse reste préférable à celui d’une surface inerte, comme le gazon synthétique, le béton ou l’asphalte.

En conclusion, l’adoption des principes de la pelouse durable est bénéfique à la fois pour le citoyen qui peut réduire le temps qu’il passe à entretenir sa pelouse, mais également pour l’ensemble de la population qui peut bénéficier des avantages environnementaux offerts par ce type de pelouse.
Une formation en ligne sur l’implantation et l’entretien d’une pelouse durable
Vous aimeriez en apprendre plus sur l’implantation et l’entretien durable d’une pelouse? L’Université Laval offre une toute nouvelle formation sur le sujet. Cette formation, d’une durée d’environ 5h, est offerte entièrement en ligne et s’adapte à vos disponibilités et à votre rythme d’apprentissage. Elle traite notamment des méthodes d’implantation et de rénovation des pelouses, des pratiques d’entretien comme la tonte, l’aération et la fertilisation ainsi que des organismes nuisibles et leurs méthodes de contrôle. La formation est disponible sur le site Brio Éducation.
Moi j’ai semé du trèfle nain , mais je me demande, comment l’entretenir au printemps? Est-ce que je peu ajouté des engrais ou mettre de la chaux ou semer….
Avec tous les bienfaits que vous avez décrits dans votre article, je vois la pelouse autrement maintenant, c’est-à-dire, tellement utile pour l’environnement.
Article très utile car notre pelouse a été installée en juin dernier sur un terrain pauvre. Des pluies diluviennes avaient délavé la bonne terre qui avait au préalable été rependue.
Alors le compostage et l’épandage de trèfle nain nous attendent. ?
Est-ce une bonne idée de semer du trèfle pour remplacer le gazon brûler par l’urine de mon chien, si oui, lequel et comment l’entretenir. Merci
Oui, semer du trèfle est une excellente idée pour remplacer le gazon brûlé par l’urine de chien, car il tolère bien les excès d’azote (qu’on retrouve dans l’urine) et reste vert même là où le gazon jaunit. Le trèfle blanc nain (souvent vendu sous le nom de micro-trèfle) est particulièrement adapté aux pelouses : il est plus bas, moins florifère (donc attire moins les abeilles là où on marche pieds nus) et plus dense que le trèfle blanc commun, ce qui lui donne un aspect plus soigné. Le trèfle blanc commun est plus haut, plus fleuri et convient bien aux zones moins piétinées ou naturalisées. Pour semer, il suffit de gratter le sol, semer à la volée, tasser légèrement et arroser régulièrement jusqu’à la germination. Une tonte légère suffit ensuite, et aucun engrais n’est nécessaire.
Est-ce une bonne idée de semer du trèfle pour remplacer le gazon brûler par l’urine de mon chien, si oui, lequel et comment l’entretenir. Merci
Bonjour, j’aimerais savoir s’il y a un truc miracle pour avoir une belle pelouse en santé même si j’ai un milieu familial à 6 enfants? merci beaucoup =)
Il n’y a malheureusement pas de solution miracle! Avec six enfants qui jouent dehors, il est tout à fait normal que la pelouse souffre un peu. Cela dit, il existe des solutions simples pour la garder en santé. Choisissez un mélange de semences résistant au piétinement, contenant du pâturin du Kentucky, de la fétuque élevée et un peu de ray-grass vivace pour une bonne reprise rapide. Sursemez chaque printemps ou automne, puis étendez une fine couche de compost : cela aide à nourrir la pelouse, à améliorer la structure du sol et à favoriser la germination. Tondez haut (7 à 8 cm) pour renforcer les racines et limiter les mauvaises herbes. Enfin, n’hésitez pas à intégrer un peu de trèfle blanc nain, qui tolère bien les zones abîmées.
Je n’aime pas la photo utilisée.
Il me semble que nous ne devrions pas promouvoir le ramassage de pelouse ???
Bien vu! Je l’ai changé.