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Je déclare la guerre des semis terminée!

Comme plusieurs d’entre vous, je me bats chaque année pour (avec!) mes semis. C’est qu’elles ne sont jamais contentes, ces petites plantules! Eh oui, j’écris pour un blogue de jardinage, mais je tue annuellement plus de la moitié de mes semis! Et au printemps, ce sont les survivants et leurs quelques petites feuilles tristes qui se font transplanter au jardin…

Mais ne pensez pas que depuis cinq ans, je me contente de ces semis faibles et tristes, non, j’ai fait du progrès chaque année! Mais cette année, c’est la bonne!

Photo: Markus Spiske

Les batailles perdues qui m’ont permis de gagner la guerre

La première année, j’ai naïvement installé mes plateaux sur le bord des fenêtres. Sans fenêtre au sud, mes pauvres plants se sont étirés désespérément vers la lumière, donnant des tiges longues et fragiles qui ne ressemblaient en rien aux photos des catalogues de semences.

Pour lutter contre l’étiolement, j’ai investi dans des lampes de croissance de qualité douteuse. Le problème de l’étiolement était relativement réglé, mais essayant des tomates cette année-là, il faisait trop froid près des fenêtres que la moitié de mes graines n’ont même pas daigné germer. Je ne vous parle même pas des contenants récupérés en carton qui se sont littéralement désagrégés. Le fameux truc des rouleaux de papier toilette, oubliez ça, si vos rouleaux ne sont pas cirés (comme un carton de lait), ça fait… ben ce qu’on s’attend à ce que le carton mouillé fasse.

 (C’est vraiment triste, je n’ai aucune photo d’archive de mes tentatives… Tout ce qu’il y a dans mes photos, ce sont des récoltes, de la nourriture, et des chiens…!)

D’autres expériences…

L’année suivante, j’ai opté pour la fameuse mini-serre en plastique à 25$ qu’on trouve dans toutes les quincailleries. Vous savez, celle qui promet un effet de serre, mais qui garde à peine plus de chaleur que la cellophane? Mes plants ont survécu, mais disons qu’ils n’étaient pas très vigoureux. Il faut dire que l’effet serre dans une serre comme ça, ou dans un contenant en plastique commercial (amateurs de croissants et d’épinards, je vous vois!), c’est tricky. Quand le soleil arrive dessus, on monte à 45 C° en deux minutes: il faut ouvrir! Mais quand le soleil s’en va, ce n’est tellement pas isolant que la chaleur disparaît instantanément. Au final, c’est bon pour garder l’humidité et c’est à peu près tout. Mais attention, pas trop humide, ça meurt! Je vous jure, les semis…!

L’an dernier, j’ai tenté une nouvelle approche en installant tout ce petit monde au sous-sol, dans une petite chambre avec un bon chauffage. La chaleur était enfin au rendez-vous! Très sec, très, très rustique comme arrangement de fils, de lumières, etc., mais je semblais avoir quelque chose de pas trop mal. Mais comme je ne descendais au sous-sol à peu près que pour faire la lessive… et que la chambre n’est pas sur ma route… disons que mes plants ont un peu souffert de négligence (et du manque d’humidité).

Bref, en cette 6e année de mon jardin, j’ai ENFIN décidé d’arrêter le bricolage et de m’équiper comme il faut: je me suis procuré une vraie tente de culture.

Un petit laboratoire de croissance

Imaginez une tente assez grande pour que je puisse y entrer, avec des parois réfléchissantes et isolantes. Contrairement à nos petites serres de quincaillerie, celle-ci garde vraiment la chaleur ET l’humidité. Elle est fermée complètement dans le bas, et il y a un fond imperméable et amovible qui est un gros plus: fini les dégâts d’eau sur le plancher!

Comme une image vaut 1000 mots, la voici:

J’ai installé des petits meubles à l’intérieur et j’ai équipé le tout d’une station météo qui me permet de surveiller la température et l’humidité. Des pôles de suspension et des trappes bien pensées permettent d’accrocher l’éclairage, de faire passer les fils et d’ajouter de la ventilation au besoin.

Le coût de l’excellence

Ok, Audrey, on a compris, t’es folle comme la marde, c’est merveilleux pi toute là, mais… ça t’a coûté combien tout ça?

Étonnamment, vraiment pas si cher!!

(Amis de l’Ancien Monde, «folle comme la marde», signifie «être aux anges». Je vous laisse méditer sur nos différents moyens d’exprimer notre joie!)

Durant mes années de tests, j’ai acheté (entre autres): la fameuse serre à 25$, deux lumières sur Amazon qui ne valaient définitivement pas 40$ chaque, deux autres lampes avec ampoules spéciales de croissance, 30$ chaque… Total de 165$ (Je ne me souviens pas des prix avec exactitude et je suis trop paresseuse pour fouiller dans mes factures, mais c’est à peu près ça.)

Et ça, c’est sans compter les rallonges, minuteries, ventilateurs, crochets, et autres dépenses. Et les HEURES de bricolage! Une serre, dans une serre, dans une serre? Oui, je l’ai déjà fait et, non, ça n’a pas été concluant!

Une aubaine!

On ne se mentira pas: je vis de mes textes et je ne suis pas J.K. Rowling. Je suis une personne ordinaire, qui cherche les rabais et qui déteste dépenser dans le vide. C’est pourquoi quand j’ai vu une annonce pour une tente de culture neuve, de 3x3x6 pieds, en rabais à 60$, je n’ai pas cru à ma chance! Les tentes usagées semblables se vendent une centaine de dollars, alors j’ai COURU au magasin. Façon de parler, j’ai conduit.

Super surprise également, tout le matériel pour m’équiper était à 50%! Je suis donc sortie de là avec ma tente, deux SUPER bons éclairages, deux systèmes de poulies pour ajuster la hauteur de mes lumières, une minuterie, et un thermostat pour 170$, taxes incluses.

M’équiper de manière quasi professionnelle m’a coûté la même chose que tous mes essais ratés. (En plus, j’ai découvert une super place, je vous en parle dans un prochain article!)

J’ai ajouté une petite chaufferette et un ventilateur que j’avais, et je suis, je l’espère, équipée pour avoir des semis magnifiques, mais aussi des fines herbes (une autre de mes bêtes noires) à l’année. Tadam!

5 leçons apprises à la dure

En écrivant cet article (qui n’est pas du tout un «pitch» de vente, en passant! Chacun trouve la méthode qui fonctionne pour lui), mon but était simplement de vous partager mon enthousiasme. Je réalise qu’après toutes mes recherches et lectures des dernières années, j’ai finalement fini par trouver mon propre équilibre (je l’espère!). Malgré tous les conseils disponibles, il en reste quelques-uns que j’aurais aimé connaître dès le début. Et comme je me sens généreuse, je les partage avec vous dans un top 5 (pour souligner la fin de mes 5 années de misère!):

1. L’effet de serre, c’est traître!

Ces petites serres en contenants de plastique récupéré peuvent se transformer en four en quelques minutes au soleil. J’ai déjà «cuit» toute une série de semis de tomates un après-midi où je n’étais pas à la maison pour ouvrir le couvercle. Par contre, sans isolation, elles perdent leur chaleur aussi vite qu’elles la gagnent. Pensez à une méthode moins naturelle et gratuite que le soleil, mais plus stable pour réchauffer vos semis (tapis chauffants, lumières, chaufferettes, il existe beaucoup d’options). La température (et votre santé mentale!) sera beaucoup plus stable.

2. Les lampes pas chères sur Amazon, méfiez-vous!

Si vous pouvez regarder la lampe, c’est qu’elle n’éclaire probablement pas assez. Vos plants ont besoin de BEAUCOUP de lumière. J’ai appris que «pas cher» rime souvent avec «étiolé»! Quand on a branché un des nouveaux éclairages de ma tente de culture, on est presque devenus aveugles!

3. La nourriture, c’est important!

Comme un ado en pleine croissance, les semis ont besoin de manger. Bonne terre, engrais adapté… J’ai longtemps négligé cet aspect, me demandant pourquoi mes plants semblaient cesser de grandir après quelques semaines. Ce sont des plantules fragiles, alors un peu d’engrais, mais fréquemment, c’est l’idéal. Dites-vous qu’en nature, il y a beaucoup de vie dans la terre qui amène un flot de nutriments, dans un petit pot à semis, même si les racines n’ont pas encore rempli le pot, il se peut qu’elles manquent de miam miam.

4. Plantez généreusement!

J’ai tendance à vouloir garder mes graines pour plus tard, ne semant que quelques graines par variété. Résultat? Des sachets périmés, des récoltes décevantes et un méchant beau bordel d’enveloppes en tout genre! Maintenant, je sème plus que nécessaire et je garde les plus beaux plants. C’est d’autant plus important pour mes vieilles graines, parce que leur taux de germination est souvent moindre: aussi bien planter 10 semences de ce sachet de 2018, seulement trois vont lever! À 50 semences par sachet, vous pouvez vous permettre d’en mettre 10 et d’en garder deux ou trois, vous en aurez quand même pour 5 ans!

5. Le jardinage n’est pas un investissement rentable… du moins, pas au début!

On achète un peu chaque année, on teste, on apprend, et éventuellement, on se retrouve avec un setup qui fonctionne. C’est là qu’on peut commencer à parler de rentabilité! Alors, ne perdez pas espoir, ne pensez pas faire une économie en utilisant des pots en rouleau de papier toilette, vous serez déçus! Être un pro des semis, c’est une histoire d’essais et erreurs, mais aussi une question de bon outillage.

6. Conseil bonus LE PLUS IMPORTANT pour cette 6e année pleine de promesses: Ginette, Thérèse et Cie qui vous donnent des conseils sur Facebook disent de la bouette!

Si vous suivez le Jardinier paresseux, vous êtes sans doute au courant de la quantité de mythes qui circulent et qui sont faux. Quand vous recevez un conseil, dites-vous que c’est une piste à explorer et à valider AVANT de mettre du marc de café partout. AVANT de faire tous vos semis dans du carton. AVANT de sortir tous vos semis dehors au premier redoux. Oui, internet est une mine d’or d’informations, mais aussi de désinformation. Beaucoup de mes fausses bonnes idées venaient de conseils douteux sur des groupes de jardinage. Ce qui fonctionne soi-disant pour Ginette et Thérèse n’est pas forcément ce qui fonctionnera chez vous. Utilisez votre sens critique, votre GBS (gros bon sens), et les ressources fiables de l’internet.

Bref, je vous souhaite à tous une excellente saison des semis. Je commence à peine à m’installer et je suis «folle comme de la marde d’ange»! Cette année, c’est mon année! Je vous tiendrai au courant des développements!


  1. Ou sinon, tu vas chez le pépiniériste et tu achètes tes plants à repiquer. Garantie reprise assurée. 🙂
    Mais moi aussi je refais mes semis tous les ans avec plus ou moins de succès.
    D’autant que cette année ma fille m’a rapporté 6 ou 7 sachets de graines du Festival de la tomate de Tours (dans l’ancien monde)

  2. Hé que tu m’a fais rire,toi !?(Folle comme de la marde d’ange!!!!!!)
    Je me reconnais dans ces expériences(souvent désastreuses) mais j’étais si fières de mes filles(plantules)pas capables de les jetter en éclaircissant mes semis,je les repiquaient ?
    J’en suis à ma sixième saison ,et j’apprends toujours ?.
    Merci Audrey?

  3. Oh que oui!!! Merci. Heureuse de voir que toi aussi, une spécialiste bio rencontre ce genre de  »souci ». J’ ai commencé l’an dernier avec des semences de fleurs ça a assez bien fonctionné. Cette année tomates, salade et ma foi j’ai essayé les graines de canna qui sont très dures en les trempant dans l’eau chaude (jardinier paresseux) et il y en a une qui a germé sur 6. J’attend la suite.

  4. J’adore te lire Audrey, j’aime ton sens de l’humour! De mon côté, j’ai rarement de la difficulté avec mes semis, c’est plutôt le contraire. Je me ramasse avec des tonnes de petits plants car je n’arrive pas à les jeter! Je repique tout ce petit monde dans des pots. Je garde les plus beaux plants et le surplus fini sur le bord de la rue avec une pancarte «à donner», après avoir fait le tour de la famille et amis.

  5. Bonjour Audrey t’es vraiment folle comme d’habitude marde !??
    Tu as oublié de parler du tapis chauffant pour les semis.
    It’s a miracle, c’est un miracle !
    Bonne journée !

  6. J’ai la chance d’avoir une grande fenêtre sud-ouest, donc l’éclairage d’appoint pour les semis est suffisant pour moi. J’ai eu des tapis chauffants cette année et je pense que ça fait une différence, la germination des piments se fait beaucoup plus facilement (quand il fait plus froid, on dirait que les pétioles ont de la misère à sortir de la graine). Par contre, les poireaux ont pas aimé et préfère germer au frais. En tout cas, ça m’évite de chauffer une pièce entière 24h/24h pendant 1 mois!

    Ça fait des années que je jardine et j’apprend encore à chaque année. Ta « serre » est géniale mais beaucoup trop petite pour moi. Je fais des centaines de semis. À un moment donné, le plancher de mon salon est envahi de plantules prêtes à être plantées dehors et qui attendent que ça arrête de geler! Il a fallu mettre une porte en haut de l’escalier pour empêcher les chats d’aller en haut, où les semis se passent. Je laisse aussi tomber petit à petit les pots en plastique pour les remplacer par des blocs de sols. Avec une bonne irrigation et un peu d’angrais, ça le fait très bien!

    Je te souhaite bonne chance et oui, tiens nous au courant!

  7. Bonjour Audrey, je déteste repiquer. À quoi bon partir des semis en micro alvéoles pour les déménager ensuite ? Les pots de crème glacée Nestlé sont parfaits. 1 graine de tomate par pot jusqu´à sa plantation en terre. Les sacs de croustilles Yum Yum ont le même effet miroir que votre serre. Faire une partie des semis à la fois. Ex tomate 1er mars, puis le 15 et le 30. Avec un superbe printemps les premières auront de l´avance. Si le froid persiste, les dernières sauveront votre saison. Ainsi on n´est jamais trop en avance ou en retard. Lampes del, fenêtre au sud et c´est parti. Bon semis à tous.

  8. Je utilise le tapis chauffant et ça fonctionne très bien. Merci j’adore de vous lire.

  9. Pot de crème glacée Nestlé percé au fond, une vis pour en percer le fond déposé dans un second pot identique comme sous plat. Au centre le fameux rouleau de carton de papier de toilette à la verticale que j´aurai déroulé au préalable pour qu´il ne soit hermétique. Autour je mets de la terre de jardin toute neuve appropriée. Dans ´d tube, la terre à semis plus chère. Je tapote le tout pour compactes la terre. J´arrose et mets le couvercle. Le ´e´demain je vérifie s´il y a de
    l´humidité sous le couvercle et là je plante la graine dans la terre à semis. Pose le couvercle pour le retirer lorsque le plantule se montre la binette. Lampe del sur le bord d´une fenêtre au sud en saillie afin de l´éloigner du froid nocturne. Bon semis.

  10. Dans mon commentaire précédent, ceux qui craignent que le hube de carton empêche les racines de le traverser, après avoir compactes le sol non mouillé, ils peuvent délicatement le retirer. Les 2 terres ne se mélangeront pas.

  11. Délire ici ! XD
    Chaleur ! Ils sont gelés!!
    Serre intérieure (home made ou achetée) avec éclairage approprié.
    J’en ai eu tant que vendu qq plants (juste pour couvrir frais) et j’ai donné le reste à une association.

  12. Est-ce vrai
    qu il faut deterrer les oignons pour qu ils poussent?

    • Je n’ai jamais entendu cela et je ne trouve rien du tout à ce propos sur internet! Dans la nature, l’oignon se débrouille bien sans qu’on le déterre, laissez-le faire son chemin!

  13. Si vous n’avez que quelques plants, le dessus du chauffe-eau offre un endroit chaud parfait pour des semis de tomates, de poivrons etc.
    Un couvercle quelconque pour conserver l’humidité. Je transferts dans un endroit éclairé par la suite.

  14. Je fais mes semis tous les ans depuis 30 ans et c’est une réussite à chaque fois. J’aime les choses simples. Je conserve au fil de l’année les contenants en plastique transparent avec couvercle pour les fruits. Je mets du promix que j’ai mouillé au préalable dedans. Je sème plusieurs graines (une variété par boîte), je rajoute une très légère couche de terreau et referme le couvere . Après avoir fait tout mes semis, je prends de grands sacs de polytène transparents dans lesquelles je place plusieurs contenants de semis et je ferme les sacs
    Je place le tout sous de simples fluorescents.pour culture ( 2 par tablettes ). Mon installation est au sous-sol donc c’est la température normale de la maison
    Ça germe à mesure et quand les plantules sont assez costaud, j’ouvre les sacs pour aérer et les cultive jusqu’à ce que je puisse les sortir dehors.

  15. vous êtes très intéressants et vos conseils facilitent mon jardinage. merci.

  16. J’ai toujours fait mes semis dans des pots plastique recouverts d’un sac plastique à côté de ma cuisinière à bois, cela est entièrement gratuits et fonctionne très bien ensuite je les mets sur la fenêtre de ma cuisine ils poussent toujours très bien: je les repique en petits pots individuels sous une serre froide : ainsi je récolte mes premières tomates en juin , melons etc…sans problèmes. Sans achetés aucun équipement !
    cordialement
    C.Biquet

  17. Bonjour,
    Est-ce que je peut savoir le modèle que vous avez acheté et à quel endroit ?

  18. Merci pour votre humour ! Après avoir galéré plusieurs années à faire mes semis de tomates, j’ai cherché (ici dans l’Ancien Monde, haha) des producteurs qui pourraient me vendre des plants tout prêts (qui sortent de l’ordinaire, ce qu’on recherche en semant en général), et j’en ai trouvé ! Avis aux habitants des Deux-Sèvres, à Clessé Les prés de la Couture vendent des plants de 120 variétés de tomates + autres plantes d’été les 1er et 8 mai. Pour 1€ et quelque le plant, pour l’instant, sans fenêtre au sud, je me dis que c’est plus rentable d’acheter les plants ! (Commentaire non sponsorisé, hein).