Vers de terre dans une plante d’intérieur
Question
Je possède un pin de Norfolk depuis 4 ans. Je me suis aperçu ce matin qu’il était infesté de vers dits «à fumier». Ils mesurent 5-6 centimètres, sont rouges, très fins et translucides. Hier soir, j’avais mis le pin dans le bain afin de lui donner une douche et je l’ai laissé toute la nuit à cet endroit. Il n’y a pas de signes de dépérissement de la plante, mais j’avoue que je n’ai pas apprécié voir plusieurs vers se promener dans le bain. Qu’est-ce que je peux faire pour m’en débarrasser?

Réponse
Il s’agit sans doute de vers à fumier (Eisenia fetida), un lombric qu’on trouve dans le compost et le fumier. Sa présence chez une plante d’intérieur est exceptionnelle, mais non inédite. Sachez d’abord que les vers à fumier ne font aucun dommage aux plantes (c’est pourquoi votre pin de Norfolk [Auraucaria heterophylla] se porte bien). C’est plus un dérangement pour vous qu’autre chose.
Inutile d’essayer de les noyer: les vers peuvent vivre plusieurs jours sous l’eau au besoin. Au contraire, si vous laissez un peu plus sécher le terreau de votre plante entre deux arrosages, cela va les en chasser. Et c’est ce que je vous suggère de faire. Placez le pot sur une soucoupe de terreau humide et laissez le terreau dans le pot s’assécher. Les vers à fumier immigreront vers le terreau humide en dessous et vous pourriez vous en débarrasser.
L’autre solution écologique serait de rempoter la plante en changeant son terreau. Si elle est dans le même pot depuis quatre ans, elle est peut-être due de toute façon.
Le ver du fumier
Eisenia fetida, aussi appelé ver du fumier ou ver rouge, est une espèce de lombric appartenant à la famille des Lumbricidés. Il mesure entre 5 et 10 cm de long, avec un corps rouge brunâtre annelé de bandes plus claires, et possède un clitellum bien visible lorsqu’il atteint l’âge adulte. Contrairement aux vers de terre qui creusent profondément, Eisenia fetida vit en surface, principalement dans les matières organiques en décomposition comme le compost et le fumier.
Hermaphrodite, il se reproduit rapidement en pondant des cocons contenant plusieurs embryons, atteignant sa maturité en quelques semaines seulement. Il préfère les milieux humides et tempérés (15 à 25 °C) et peut survivre quelques jours sous l’eau, mais migre naturellement vers des zones mieux oxygénées. Eisenia fetida n’est toutefois pas indigène au Québec; il est originaire d’Europe et a été introduit en Amérique du Nord, probablement par le commerce du fumier et du compost. Utilisé dans le vermicompostage pour enrichir les sols, il est aussi élevé pour la pêche.
Larry Hodgson a publié des milliers d’articles et 65 livres au cours de sa carrière, en français et en anglais. Son fils, Mathieu, s’est donné pour mission de rendre les écrits de son père accessibles au public. Ce texte a été publié à l’origine dans Le Soleil le 24 janvier 2009.
J’aime beaucoup votre chronique que je lis tous les jours. Je regarde surtout pour les plantes d’intérieur, de balcon etc