Visite du jardin botanique de Bogotá

Comme les lecteurs observateurs l’auront remarqué, j’aime les plantes et j’aime les jardins botaniques. Quand je fais un voyage, c’est invariable, j’essaie de réserver une journée pour aller observer un jardin botanique de l’endroit que je visite. C’est toujours intéressant de déambuler dans les parcs qui offrent des végétaux variant selon le climat du pays qui m’accueille, et j’affectionne tout naturellement les serres qui me réservent souvent des plantes d’intérieur dans leur état le plus resplendissement (suscitant à la fois émerveillement et, avouons-le, jalousie). Alors que je profitais l’hiver dernier du magnifique jardin botanique de Bogotá, la capitale de la Colombie, j’ai pensé à en faire profiter les amis du Jardinier paresseux.
La Colombie
Située au nord de l’Amérique du Sud, tout près de l’Amérique centrale, la Colombie est un pays fort intéressant sous bien des aspects, mais particulièrement pour le climat, la flore et la production de plantes. Bien qu’il s’agisse d’un pays dont on entend souvent parler des problèmes sociaux divers, il convient de souligner que, depuis plusieurs années, d’énormes efforts ont été faits pour améliorer la sécurité, la stabilité et l’infrastructure, permettant ainsi à la Colombie d’être une destination touristique prisée, particulièrement riche de la tapisserie multiculturelle qui compose la República de Colombia.

Un climat? Des climats!
La position géographique et le paysage escarpé de la Colombie mènent à une variation importante dans les climats que connaît le pays. Rappelons que «climat» désigne un ensemble de conditions météorologiques (températures, précipitations, pression atmosphérique, etc.) propres à une région. Par exemple, le climat du Québec est un climat continental humide, avec d’importants écarts de températures et quatre saisons bien définies (donc des étés chauds mais des hivers caractériels).
En Colombie, les choses ne sont pas aussi définies; si le climat est majoritairement tropical humide, on voit de grandes différences entre les régions, ce qui a une influence sur la faune et la flore – ainsi, des paysages divergents peuvent se côtoyer. Étant un pays situé au niveau de l’équateur terrestre, les températures y sont constantes toute l’année (d’où mon voyage en hiver, où j’ai quitté le Québec avec des bottes et un manteau, pour revenir en shorts et en gougounes).
Les plages
Au nord du pays, on côtoie la mer des Caraïbes, éternellement chaude, et les températures le reflètent: il y fait chaud toute l’année, le soleil tape fort et les précipitations sont relativement faibles. On retrouve ce climat dans la très célèbre destination de vacances: Cartagena (Carthagène des Indes), ville portuaire bordée de plages.

Légèrement plus au sud, les précipitations basses et les températures élevées font apparaître la savane dans un climat semi-aride, une importante réserve de biodiversité faunique. On appelle ces steppes Los Llanos (les Plaines). Cette section est illustrée sur la carte plus haut sous son autre nom, Orinoquía.
La jungle
Alors qu’on descend dans le pays, le climat caribéen laisse place à un climat plus tropical comme on se l’imagine: températures chaudes et humides, peu de variation des températures et, surtout, des pluies abondantes toute l’année. En bref: c’est la jungle! Normal, car la Colombie fait partie des nombreux pays qui sont traversés par l’Amazonie.

Toutefois, ce ne sont pas seulement les fleuves ou les latitudes qui dictent le climat: l’altitude aussi a son mot à dire. Et le pays est entièrement traversé par la cordillère des Andes, si bien que certaines villes sont parfois jusqu’à 2000 mètres d’altitude. Les températures sont alors beaucoup plus modestes; Medellín, une autre destination touristique importante, est surnommée La Ciudad de la Eterna Primavera, ou ville du printemps éternel, car les températures y sont en effet printanières: fraîches et confortables. C’est grâce au climat andin; ici, les saisons sont vaguement définies, avec une alternance de saisons à précipitations plus élevées et de saisons plus sèches, et très peu de variation au niveau des températures.
Ainsi, plus on monte, plus ça refroidit. Aux sommets de la cordillère des Andes se trouvent même des glaces éternelles, et on nomme, évidemment, ce climat «le climat glacial». Au contraire, dans certains endroits, on voit apparaître des microclimats désertiques: chaleur intense, peu de précipitations, peu de végétation (mon enfer personnel, quoi).
L’effet des climats sur la biodiversité
Je parle des différents climats sur un blogue relié aux plantes, parce qu’ils ont un effet direct sur la flore colombienne et sa biodiversité. En effet, on ne retrouve pas du tout le même profil de plantes dans une jungle tropicale que dans un climat andin!
Près des côtes sont apparues des mangroves, ces écosystèmes composés notamment d’arbres qui poussent directement dans l’eau saumâtre (un mélange d’eau douce et d’eau de mer salée) et qui sont particulièrement précieux pour la biodiversité. Ces arbres sont dits halophiles, c’est-à-dire qu’ils «aiment» la forte concentration d’eau salée (disons plutôt qu’ils la supportent bien; en effet, si on arrosait nos plantes d’intérieur avec de l’eau de mer… elles mourraient bien vite). Il s’agit surtout de palétuviers rouges (Rhizophora mangle), qui peuvent vivre dans des zones immergées et supporter le choc des vagues, dont les racines et les branches abritent alors leur lot de petites créatures, crustacés, oiseaux, etc.

Dans les climats semi-arides, on peut voir la végétation typique des savanes, soit une végétation basse et sèche jalonnée de petits arbres. C’est seulement le long des rivières qu’on parle de véritables forêts; autrement, la flore n’est pas dense du tout. Les plantes qui y poussent ont développé de nombreuses manières de supporter la sécheresse, car les précipitations sont concentrées sur une période restreinte de l’année. Par contre, certaines parties de cette savane sont temporairement inondées durant la saison des pluies et les plantes doivent y être également adaptées.
Les plantes tropicales
Dans le bassin de l’Amazonie, c’est évidemment la jungle amazonienne qui domine. Beaucoup de plantes d’intérieur, décrites avec raison comme «plantes tropicales», proviennent de la jungle (pothos, philodendrons, aglaonémas, etc.). C’est ainsi qu’elles peuvent supporter les températures qui changent peu dans nos maisons: l’écart des températures est faible dans les climats tropicaux. Habituées à une humidité élevée et à une végétation particulièrement dense, ne laissant passer que très peu de lumière, les plantes du sous-sol de la jungle tolèrent un éclairage réduit, ce qui explique la facilité de leur adaptation à nos intérieurs.
Enfin, la cordillère des Andes abrite de nombreux types de plantes différents, selon le niveau d’altitude encore une fois. Jusqu’à environ 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer, on a une végétation typique de la jungle, mais plus on monte et plus la végétation doit supporter des températures froides, des vents forts ou des précipitations variables. On y retrouve de plus en plus de vivaces bien ancrées sur les flancs montagneux grâce à leurs systèmes racinaires étendus ou leurs rhizomes, jusqu’aux régions parfois ensevelies par la neige où ne poussent que des mousses et des lichens.
Páramo
Dans la région des Andes se trouve d’ailleurs un biotope unique, nommé «Páramo», dont les Espeletia, qu’on retrouve en haute altitude et qui sont endémiques à la région (en Colombie, au Venezuela et en Équateur). Les Espeletia ont un effet important pour ces régions de haute altitude: ils sont capables de capter l’eau des nuages passants grâce à leur tronc spongieux et de la relâcher dans le sol au moyen de leurs racines, ce qui mène éventuellement à la création de lacs et de rivières qui alimentent les bassins plus bas. Ils sont très importants dans la culture des habitants du Páramos, qui les nomment «frailejones», en l’honneur des premiers moines espagnols (frailes) et du suffixe pour désigner «gros».
Ce n’est certainement pas la seule plante particulière: on estime en effet qu’environ 10% des espèces du monde vivent en Colombie! C’est donc un pays avec une grande variété de flore endémique.
Une production tout aussi diverse
Avec autant de climats différents, il n’est pas surprenant que la Colombie ait une production agricole tout aussi variée. Nous savons tous que le café colombien est célèbre pour sa saveur unique et sa qualité, mais la Colombie produit également de l’huile de palme, des avocats, du cacao, du sucre de canne et divers fruits (bananes, plantain, ananas, etc.).
Les fleurs coupées
Mais un autre domaine d’exportation qu’on oublie souvent est le marché des fleurs coupées. En effet, la Colombie est un producteur de fleurs de renommée, notamment de roses de toutes sortes, d’œillets et de chrysanthèmes. Bien que les Pays-Bas demeurent le plus grand producteur dans le marché floral, la Colombie se défend et est deuxième dans le monde en ce qui concerne l’exportation de fleurs coupées. Ce marché est d’ailleurs en croissance constante depuis les dernières années.

L’histoire du marché floral colombien est intéressante, puisqu’elle s’est bâtie sur l’entrepreneuriat privé et ne résulte pas de l’intervention du gouvernement. Ce marché est d’ailleurs un employeur important de travailleurs peu éduqués, dont 70% sont des femmes. C’est particulièrement dans les plateaux avoisinant Bogotá qu’on cultive le plus de fleurs coupées.
Une altitude parfaite pour cette culture
Située à plus de 2500 mètres au-dessus du niveau de la mer, Bogotá est juchée sur un plateau au cœur des Andes. C’est une ville densément peuplée (la population qui y vit équivaut à la population du Québec), qui est d’ailleurs la plus grande ville en altitude au monde (il existe certes des villages bien plus hauts, mais pas des centres urbains foisonnants aussi hauts que celui de Bogotá).

C’est justement le climat qui fait des plateaux avoisinant Bogotá l’endroit parfait pour la culture des fleurs. En raison de l’altitude, l’ensoleillement y est vif, mais les risques de sécheresse sont légèrement restreints par des températures variant entre 10 et 20 °C, stables à l’année, et des précipitations régulières; on réduit ainsi le recours à un arrosage d’appoint la plupart du temps et l’emploi de serre n’est pas nécessaire, ce qui permet de cultiver des plantes à fleurs toute l’année durant – notamment quand c’est l’hiver dans l’hémisphère nord, où les fleurs d’importation sont alors plus en demande.
Jardín Botánico de Bogotá José Celestino Mutis
À la grande surprise de personne, le Jardin Botanique de Bogotá se situe à Bogotá et profite donc du climat favorable à la croissance des plantes qui définit le marché floral colombien. C’est un jardin botanique, mais également une station de recherche qui se concentre sur les écosystèmes des Andes et du Páramo, évoqués plus haut. On y retrouve donc des plantes de chaque écosystème colombien, que ce soit dans ses parcs ou dans ses serres. Il est nommé en l’honneur du botaniste espagnol José Celestino Bruno Mutis y Bosio (accessoirement, également mathématicien et prêtre), qui mena une expédition de 25 ans en 1783 pour étudier la flore colombienne.
J’ai donc eu la chance de visiter ce jardin botanique durant l’hiver 2024, par une journée grisâtre, lumineuse et sans pluie. L’entrée au jardin est plus coûteuse pour les touristes que pour les locaux, mais cela demeure très abordable. Le grand territoire couvert est divisé en diverses sections organisées autour de thèmes plus ou moins définis. Contrairement à certains jardins bien rangés, il semble y avoir un certain laisser-aller au Jardin Botanique de Bogotá: si ce n’était des sentiers et du design paysager (cascades mécaniques, formations rocheuses artificielles, etc.), on pourrait véritablement croire que les plantes qui y poussent n’ont pas été plantées par l’homme.

Entrée
L’entrée extérieure du jardin, comme on pourrait s’y attendre, est abondamment décorée de plantes qui m’apparaissent exotiques, mais qui sont finalement très communes au paysage colombien, comme les monstera deliciosa immenses et désordonnés qui grimpent paresseusement sur les énormes ficus (bien différents de celui que j’ai dans mon salon! C’est d’ailleurs un autre avantage des voyages dans les tropiques: pour un amateur de plantes d’intérieur, c’est sidérant de les voir à leur état naturel!)
Jardin d’introduction
C’est ainsi que se nomme le premier jardin qu’on visite après avoir passé les tourniquets de l’entrée. Il entoure une étendue d’eau surmontée d’un ponton au centre duquel trône le très romantique gazebo – l’endroit idéal pour un mariage (je ne sais pas s’il est possible de réserver un jardin botanique pour un mariage, mais c’est l’image que ça m’évoquait. Si ce n’est pas possible, je me marierai à la section jardin d’une quincaillerie, à l’ombre des jeunes hibiscus en fleurs). On y retrouve une collection de plantes exotiques aquatiques que je ne connais pas du tout; dans tous les cas, le jardin est fort romantique et reposant. Ce jardin d’introduction place la barre haute pour les autres!

Jardin de fougères
À la gauche en entrant se trouve un jardin très tropical, parsemé de fougères et d’autres Aracées. C’est un jardin particulièrement dense, où les sentiers exigus permettent d’admirer le jeu entre la végétation et les diverses cascades d’eau. Ce jardin paraissait être le plus laissé à l’état sauvage; c’est ce qui faisait son charme. Le seul obstacle nous empêchant de nous croire dans la jungle, c’étaient les rampes qui nous aidaient à ne pas chuter sur les pierres mouillées (très appréciées).
Jardin paysager
Si, au lieu d’aller à gauche après le jardin d’introduction, on va vers la droite, on peut trouver un café adorable où sont vendus des breuvages (dont, évidemment, du café colombien) et quelques autres délices locaux. Même si la visite du Jardin Botanique de Bogotá est loin d’être finie, c’était déjà le temps d’une pause et les prix, surtout pour un endroit touristique, sont très raisonnables. On y vend également quelques souvenirs.
À partir du café, on peut marcher le long d’une promenade couverte où chaque colonne subit les assauts de plantes grimpantes en tout genre. Bien sûr, ce bâtiment était couvert d’un immense bougainvillier en fleurs, de même que d’autres plantes comme d’odorants jasmins grimpants. Pour un amateur de vignes comme moi, c’était particulièrement savoureux de voir ces plantes entreprenantes menacer de former un mur végétal autour de nous.
On atteint alors le jardin aménagé (traduction libre de area de paisajismo), un jardin beaucoup plus ordonné où s’alignent les plantes exotiques ornementales le long d’un large chemin asphalté, tellement droit qu’il paraît royal. Bien que les jardins plus sauvages soient très intéressants, ce jardin paysager était particulièrement beau, puisqu’on y trouvait des alliances de couleurs faites de l’entrelacement des feuillages éclatants et des fleurs qui se succèdent continuellement dans ce climat profitable. Le jardin paysager est un endroit parfait pour un pique-nique.

Roseraie
Depuis le jardin, on peut se rendre à la petite roseraie et, plus loin, aux serres (dont je parlerai plus loin). On peut aussi admirer l’arboretum de palmiers, un lieu impressionnant où les palmiers, puisqu’ils ne sont pas confinés au sein de serres comme au Québec, ont tout le loisir de monter jusqu’au ciel et sont d’une taille à couper le souffle.
Puisque la production de roses occupe une place importante dans l’économie colombienne, la roseraie est un endroit coloré et populaire, où s’alignent les hybrides de thé et les floribundas autour d’une petite fontaine. Si l’espace qui leur est accordé est restreint, les rosiers sont plantés tellement densément qu’il est difficile d’accorder à chacun l’admiration qui leur est due. En effet, à chaque passage, je trouvais encore et encore ma nouvelle «fleur préférée», qui se distinguait par sa forme ou sa couleur. La fontaine rendait le tout très bucolique.

Jardin des Andes et du Páramo
C’est le dernier espace que j’ai eu le temps de visiter. C’était déjà la fin de la journée: le Jardin Botanique de Bogotá est vraiment grand!
Moins dense que les autres jardins, il est composé de sentiers ensoleillés, traversant un mélange de sous-bois et de plaines (en effet, la végétation en altitude est beaucoup plus basse que dans les tropiques). Ces longs couloirs rappellent plus une randonnée qu’une visite de jardin, un changement de rythme qui n’est pas sans déplaire; au détour des sentiers se trouve éventuellement un observatoire, qui permet d’admirer le paysage – mais pas longtemps! Particulièrement sur ce petit mirador non couvert, le soleil tape très fort.
Autres attractions
La liste des choses que je n’ai pas eu le temps de voir est malheureusement trop longue! On y retrouve donc aussi:
- Divers arboretums (de pins colombiens, de chênes, de Lauracées, de Rubiacées, de magnolias, de Mélastomacées, «d’arbres exotiques», etc.);
- Le Jardin du Fondateur, organisé comme un Yin Yang vu de haut;
- Le jardin d’herbes médicinales circulaire;;
- Le jardin agroécologique;
- Le jardin de fruits de climat froid (je me demande si on y trouve d’exotiques framboises et mûres qui poussent ici tout partout?);
- Les serres de Broméliacées et d’orchidées de climats chauds et froids (je ne sais même pas s’il était possible de les visiter);
- Le tunnel de propagation (ça non plus, mais j’aurais bien aimé voir leurs installations!);
- La zone expérimentale de plantes aquatiques (aucune idée de ce dont il s’agit).

Serres
Évidemment, les serres sont toujours mon espace préféré lors des visites de jardins botaniques. Immenses et difficiles à manquer, elles sont bordées de leur petit jardin de succulentes extérieures qui, au soleil, sont de couleurs absolument saisissantes! Le bâtiment d’entrée propose aussi une exposition de photos des divers paysages qui composent la Colombie, permettant d’en apprécier la diversité impressionnante. L’espace est bien organisé: il n’y a qu’un seul trajet pour visiter les serres et on sort par l’arrière du bâtiment, ce qui évite les embouteillages. Quelques passerelles nous ramènent aux jardins comme tels – elles sont entourées de bassins où poussent des plantes aquatiques.
Les serres du Jardin botanique de Bogotá sont vraiment impressionnantes, pour une raison précise: plutôt que d’être construites en longueur, comme à beaucoup d’autres endroits, elles sont construites en hauteur. C’est d’ailleurs lorsque j’ai vu ça que je me suis décidé à écrire cet article.
Une hauteur importante
L’intérêt d’avoir des serres particulièrement hautes est que, sous les tropiques, les arbres aussi poussent particulièrement haut. La première serre, la plus grande, est d’ailleurs à thème tropical humide et représente très bien le climat amazonien. Grâce à son dédale de passerelles et de ponts, on peut admirer plusieurs étages de végétation, entre les plantes du bas-fond humide comme les lys de la paix (Spathiphyllum) et la cime d’arbres immenses, qui ne pourraient jamais devenir aussi hauts si le toit vitré n’était pas aussi éloigné du sol.
Tout le long de ces arbres poussent des grimpantes, ce qui nous permet d’admirer leurs formes et leurs tailles qui changent selon qu’elles sont au ras du sol ou que leur ascension est bien commencée (par exemple, les syngoniums passent de feuilles en forme de flèches à des feuilles à plusieurs folioles, trois, puis cinq, et ainsi de suite, plus elles grimpent). On peut également admirer l’imitation d’une mangrove telle qu’on en voit sur la côte pacifique, puisqu’il y a carrément une chute d’eau intérieure dans cette première serre.

On passe ensuite à la serre tropicale sèche, qui s’inspire des déserts et des canyons. On y trouve évidemment beaucoup de cactus et de succulentes, de même que d’autres plantes qui tolèrent l’humidité basse et les températures chaudes, dont certains arbres et autre feuillus.
Les plantes utiles
S’ensuit la serre des plantes utiles, qui regroupe des plantes médicinales, comestibles ou utiles, par exemple pour produire des fibres naturelles. Ce jardin varié est difficile à décrire, puisqu’au lieu de rassembler une sorte de plante en particulier, il organise de manière plutôt attrayante des plantes importantes pour l’histoire et la culture colombienne. Seul fait dommage: il n’y a pas de panneau explicatif, donc il est difficile de saisir le thème de ce jardin quand on y est.
Finalement, on trouve une serre de conservation, qui rassemble donc des plantes diverses. On y retrouve certes des plantes en voie d’extinction, mais aussi des plantes considérées comme «étranges», notamment les orchidées et les Broméliacées (j’en conclus que par «étranges», on entend «épiphytes»!), et des plantes de la famille de Zamiacées. Encore une fois, on peut déplorer l’absence de panneau explicatif; fort heureusement, l’étendue des collections d’orchidées et de Broméliacées rend le tout suffisamment coloré pour qu’on se perde allègrement dans le spectacle de ce jardin plus éclectique.
Jardin botanique de Bogotá
Bon, entre nous, j’étais déjà vendu avant d’y aller. Après tout, je visite toujours les jardins botaniques des villes que je fréquente comme touriste et j’aime ça à chaque fois. Certes, je dois l’avouer, ça revient souvent un peu au même: dans la plupart des jardins, on trouve des serres, et dans la plupart des serres, on trouve des plantes tropicales ornementales qu’on cultive aussi comme plantes d’intérieur.
Dans le cas du Jardín Botánico de Bogotá José Celestino Mutis cependant, plusieurs éléments valent le détour même pour des gens plus difficiles à charmer que moi: la Colombie étant un pays des plus biodiversifié, on peut en une seule journée admirer des paysages rappelant ses climats variés, profiter des multiples étages de végétation dans une véritable jungle au sein des serres particulièrement hautes et se régaler sa production colorée de roses qui sont toujours en fleurs. Un détour à ne pas manquer!

Merci pour cette belle visite.
Quel pays diversifié que la Colombie! Côte Caraïbe, côte Pacifique et ses mangroves, cordillère des Andes, jungle tropicale, région de plaines propices aux cultures en tous genres! Impressionnant! Et le jardin botanique semble être à l’avenant, trop grand manifestement pour tout voir en une journée. Avez-vous une idée de sa superficie en hectares?
Petite remarque pour Colin : avez-vous visité en saison la magnifique collection de magnolias du Jardin botanique de Montréal? Une véritable débauche de fleurs de multiples couleurs aux parfums enivrants. Vaut vraiment le petit détour!
Merci pour cette magnifique visite.
Quelle générosité de votre part de nous partager cette magnifique visite et toutes ces intéressantes informations!
Merci beaucoup
Combien intéressant!!! Merci beaucoup! Ça donne envie d’y aller!
Merci infiniment pour cette belle visite bien documentée 🙂
votre oiseau ressemble plutôt à une grande aigrette, de la famille des hérons.
Bien aimé la visite! Ça m’a donné envie d’y aller. Aussi apprécié le montage de photos des roses! J’aime votre humour pince-sans-rire. Merci!
Comme je n’irai probablement pas en Colombie, je suis ravie d’avoir visité le jardin botanique de Bogota par votre beau reportage. Merci ?
Bonjour, j’ai eu le plaisir de visiter le 5 février 2025, en compagnie de mon épouse, ce jardin botanique de Bogota. Je considère que c’est un incontournable pour ceux qui visitent Bogota quelques jours.
J’y ai revu de magnifiques Araucaria angustifolia que j’avais vu dans son milieu naturel au sud du Brésil. J’ai été ravi de voir enfin les très grands palmiers à cire, endémique de la Colombie. Les serres sont à voir. Seul regret la serre du super paramo est décevante avec seulement quelques exemplaires du senecio, plante typique de ce milieux andin. J’ai cru comprendre auprès d’un guide que cela nécessiterait des investissements trop considérables pour reproduire des températures très froides voir en dessous de zéro la nuit et des températures froides le jour. En lieu et place il y a un écosystème de roches et de magnifiques photos de divers sommets des Andes. Sommes toutes, les serres se doivent d’être vues. Finalement le lunch (excelent) au restaurant nous permet de poursuivre notre visite car celle-ci c’est faite sur 5 heures, donc prévoyer une bonne partie de votre journée.
Merci et bonne visite.