Eh non! Ce n’est pas un monstera!
Par Julie Boudreau
Les monsteras ont toujours figuré parmi les plantes d’intérieur favorites des jardiniers. Cependant, de nombreuses plantes portent des caractères qui nous font douter de ce qu’on a devant les yeux. Est-ce un monstera ou une autre espèce de philodendron? Voici le guide d’identification des plantes qui ressemblent à des monsteras.
Caractéristiques du monstera délicieux
D’abord, jetons un coup d’œil rapide sur le véritable monstera, appelé le monstera délicieux, Monstera deliciosa. Pour l’ensemble de ce texte, nous l’appellerons simplement le monstera. Chez cette belle liane tropicale originaire du Guatemala et des régions tropicales du sud du Mexique, les feuilles sont grandes et toujours cordées (en forme de cœur). Elles peuvent mesurer jusqu’à 90 cm de large. Les jeunes feuilles sont toutes entières et sans trous. Plus la plante gagne en maturité, plus la marge se découpe et éventuellement, les trous apparaissent!
La tige du monstera va s’allonger à chaque sortie d’une nouvelle feuille, formant ainsi une grande liane. Tout au long de la tige, des racines adventives vont apparaître et chercher un endroit pour s’incruster, normalement dans l’écorce d’un arbre sur lequel la plante pousserait dans son milieu naturel. À l’intérieur, on tente de les rediriger vers le terreau. Attention, elles sont très fragiles.
Côté besoins de culture, résumons à ceci: beaucoup de lumière indirecte, et une température chaude et humide. Si vous souhaitez connaître en détail les besoins de culture des monsteras et des philodendrons (leurs proches cousins), consultez cet article.
Et maintenant, allons découvrir ces plantes que l’on pourrait confondre avec des monsteras!
Monstera d’Adanson (Monstera adansonii)
D’abord, le monstera d’Adanson, car c’est une plante si facile à différencier du monstera qu’il est étonnant qu’elle fasse naître la confusion. Comme le monstera, c’est une liane qui s’accroche aux arbres à l’aide de racines adventives. Comme le monstera, les feuilles ont des trous. Mais là s’arrête la comparaison!
Les feuilles sont beaucoup plus petites et elles dépassent rarement 25 cm en largeur. Dans leur milieu naturel, elles peuvent devenir très longues, mais en général en culture intérieure, elles atteignent environ 30 cm de longueur tout au plus. Leur contour extérieur est entier, ce qui les différencie des feuilles de monsteras qui elles sont lobées. La forme des feuilles est aussi plus ovale et élancée. Elles sont remplies de trous, un peu comme les feuilles du monstera. Ces jolies feuilles lui valent le nom de «plante fromage suisse»!
Dans son milieu naturel, c’est une plante qui a une aire de répartition beaucoup plus grande que le monstera. Elle traverse le continent, du Brésil au Pérou, puis elle remonte vers le nord, jusqu’au Guatemala, toujours en zone tropicale humide.
Personnellement, j’ai eu un peu plus de difficulté à trouver les bonnes conditions pour rendre cette plante heureuse. Chose certaine, elle recherche une pleine luminosité, mais pas le soleil direct. Trop de soleil fait ternir les feuilles. Comme le monstera délicieux, le monstera d’Adanson aime la chaleur et l’humidité. Une salle de bain avec fenêtre peut être un bel endroit pour l’installer et le diriger vers le plafond. Du côté de l’arrosage, je vous confirme qu’il est très sensible aux excès. Il faut laisser sécher le terreau en surface avant d’arroser à nouveau.
Philodendron de Mayo (Philodendron mayoi)
Découverte assez récemment, en 2000, cette plante pousse naturellement dans le centre ouest du Brésil. Contrairement aux deux espèces précédentes, elle habite les forêts tropicales sèches. Ce sont des régions du monde où il y a une période sans pluie qui peut s’étirer sur quatre à neuf mois. Cela peut expliquer sa plus grande résistance aux arrosages espacés. Malgré cela, elle demeure amoureuse des températures chaudes et d’un taux d’humidité élevé.
La plante peut se comporter comme une plante terrestre, rampante ou grimpante. Les feuilles peuvent atteindre 50 cm de longueur. Elles sont donc de plus petite taille que celles du monstera ou du philodendron selloum que nous verrons plus bas. Cependant, elles sont profondément lobées, comme celles du philodendron selloum. Les nervures sous les feuilles sont légèrement teintées de rose.
Philodendron selloum (Philodendron bipinnatifidum)
Contrairement aux deux monsteras, on se trouve ici devant une plante un peu plus arborescente que grimpante. Cela dit, elle peut quand même atteindre deux mètres de hauteur! Les feuilles peuvent aussi attendre près d’un mètre de largeur, mais leur forme est sagittée, c’est-à-dire en forme de pointe de flèche. Le fait que le rebord des feuilles ondule est aussi un trait caractéristique de cette espèce. Aussi, chez cette plante, les cicatrices foliaires laissent des marques très visibles sur la tige.
Comme le philodendron mayoi, on apprécie grandement cette plante, car c’est celle qui a le plus les allures du monstera, mais elle est encore plus facile à cultiver! Elle tolère mieux un ensoleillement moyen et les écarts d’arrosage. Aussi, le philodendron selloum est plus facile à trouver sur le marché que le philodendron mayoi.
On trouve cette espèce juste un peu plus au sud du Monstera adansonii, car elle occupe le sud-est du Brésil, la Bolivie, le Paraguay et le nord de l’Argentine. À noter que cette plante est aussi connue sous le nom latin Thaumatophyllum bipinnatifidum.
Philodendron xanadu
On a longtemps cru que le philodendron xanadu était un hybride du philodendron selloum. Toutefois, les études des 30 dernières années ont révélé qu’il s’agit bien d’une espèce unique. Ainsi, les feuilles du philodendron xanadu ressemblent à s’y méprendre à celles du philodendron selloum. Elles ont la couleur foncée et luisante des feuilles de monsteras avec les lobes profonds du philodendron selloum. Aussi, les jeunes feuilles portent un contour extérieur légèrement lobé, ce qui leur donne des allures de feuilles de chêne!
Le philodendron xanadu pousse naturellement dans la pointe sud du Brésil et au Paraguay. C’est aussi un sous-arbrisseau de la forêt tropicale sèche comme le philodendron de Mayo.
Voici donc quelques spécimens, tous très intéressants pour la culture intérieure et qui peuvent être confondus avec le vrai Monstera deliciosa. Il y en a bien d’autres, bien sûr! Notamment, le Raphidophora dont Larry a largement parlé il y a quelques années.
Nos partenaires locaux
Je suis très contente d’avoir la chance d’avoir découvert ce merveilleux jardinier paresseux, j’apprends toujours de nouvelles choses à chaque fois, bravo pour continuer de le faire exister, merci ??
J’ai un Monstera délicieux dans ma salle de bains, il est superbe. Entre deux fenêtres côté sud-ouest il est magnifique et si facile à garder, il monte jusqu’au plafond. C’est comme si on prenait son bain dans la jungle, c’est très apprécié ces jours-ci! Merci pour ton article qui nous aide à démêler toutes ces plantes vertes qui ont des similitudes.
Merci Julie, toujours intéressante !
Merci
J’ai « hérité » d’une pousse de monstera, il grandit en beauté dans ma maison ensoleillée. Je l’adore! Merci de nous transmettre ce bel enseignement!
Merci Julie, tes articles sont toujours intéressants.
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Je suis une lectrice assidue de votre chronique.
J’ en tire un grand bénéfice. Vous prodiguez généreusement vos connaissances et vos conseils sont appréciés.
Merci Julie pour cet article qui nous renseigne sur les différentes plantes qui ressemble au Monstera et avec leur culture