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Plantes d’intérieur qu’on ne peut pas tuer par surarrosage

On aurait tendance à croire que le manque d’arrosage est la principale cause de mortalité chez les plantes d’intérieur. Dans un sens, c’est vrai: plus de plantes mangent les pissenlits par la racine par dessèchement que par noyade. Mais étonnamment, le surrasosage est aussi source de bien des trépas chez les plantes d’intérieur.

Photo: Cottonbro sur Pexels

Pour certains jardiniers, la peur de perdre des plantes par oubli d’arroser les incite à s’assurer que les plantes ne manquent vraiment, mais vraiment pas d’eau. On veut tellement être sûr que la plante ne manque pas d’eau… qu’on abuse… un peu.

Pour ceux qui sont plus du type «go, go l’arrosage» que du type «j’y pense et puis j’oublie», voici quelques plantes d’intérieur qui aiment littéralement vivre les deux pieds dans l’eau et tout temps.

Beaucoup d’eau veut souvent dire aquatique!

Comme vous le constaterez dans quelques minutes, la majorité des plantes d’intérieur qui tolèrent de vivre les deux pieds dans l’eau sont principalement des plantes que l’on pourrait retrouver au bord du jardin d’eau. On les considère comme des plantes d’intérieur, car elles peuvent très bien vivre dans le confort des maisons. Parfois, ce sont des plantes qui poussent aussi bien dans les plates-bandes régulières qu’en milieu humide. Bref, des plantes qui présentent une bonne tolérance à un large spectre de conditions.

Ça prend des trous de drainage

Malgré le fait que ces plantes sont parfaitement heureuses dans un terreau très humide, il faut tout de même s’assurer que les contenants de culture sont munis de trous de drainage. Le surplus d’eau doit pouvoir s’évacuer. C’est dans une large soucoupe parfaitement étanche, dans un grand bac de plastique ou dans un cache-pot décoratif qui va s’accumuler l’excédent d’eau. Cela permet aussi d’arroser de deux manières: vers le haut, comme on le fait la plupart du temps, ou par la soucoupe, ce qu’on appelle communément arroser par le bas.

D’une manière ou d’un autre, il est préférable d’allouer un petit repos de deux ou trois jours avant de réarroser généreusement ces plantes.

Les papyrus (Cyperus spp.)

D’abord commercialisées comme plantes aquatiques, on a vite réalisé que les beaux grands papyrus égyptiens peuvent très bien pousser dans les pots décoratifs et dans les plates-bandes ordinaires. Étant des plantes tropicales incapables de survivre au froid, on a donc pris l’habitude de les rentrer dans la maison pour l’hiver. Et oh! Surprise! Ils font de très belles plantes d’intérieur.

Les papyrus aiment le plein soleil, ce qui les rend intéressants près des grandes fenêtres du côté sud. Ils sont nettement plus fournis quand on s’assure de garder le terreau constamment humide. On peut simplement les déposer dans un grand bac de plastique que l’on remplit d’eau une fois de temps en temps.

Les beaux papyrus, comme la variété ‘Little Tut’, peuvent s’accommoder d’une période de culture à l’intérieur pour l’hiver. Photo: Julie Boudreau

Les oreilles d’éléphant (Colocasia spp et Alocasia spp.)

Originaires des zones tropicales humides, les colocasias et les alocasias, mieux connus sous le nom d’oreilles d’éléphants, se comportent de manière similaire aux papyrus. C’est-à-dire que ce sont originairement des plantes aquatiques que l’on peut cultiver dans des plates-bandes régulières. Puis, en hiver, on les installe dans la maison.

Ces plantes préfèrent une bonne luminosité, mais sans soleil direct. Comme les papyrus, on les installe dans un grand bac que l’on remplit d’eau. On peut laisser le terreau sécher légèrement en surface avant de réarroser.

La citronnelle, la vraie (Cymbopogon spp.)

À ne pas confondre avec la verveine citronnelle (Aloysia spp.), le géranium odorant (Pelargonium graveolens) ou la mélisse (Melissa officinalis). Cette graminée produisant les beaux bâtonnets aromatiques est bel et bien une plante qui aime beaucoup l’humidité.

Comme ses deux comparses précédentes, on la cultive à l’extérieur aussi bien dans un sol régulier que dans un endroit plus humide. Mais une fois à l’intérieur, c’est avec de généreux arrosages que l’on garde la plante vivante et fournie. C’est une plante qui mérite d’être découverte, car sa culture intérieure permet de l’utiliser à l’année pour aromatiser les bouillons de mes soupes à l’asiatique. Dans la maison, on l’installera près d’une fenêtre ensoleillée.

Même si la citronnelle va perdre la moitié de son feuillage en hiver, elle poursuit sa culture à l’intérieur. Un petit nettoyage de mi-saison lui fera le plus grand bien.. Photo: David Stang sur Wikimedia Commons.

La cardamome (Elettaria cardamomum)

Aussi méconnue, la cardamome peut être comparée à du gingembre ou du curcuma. C’est une petite plante très drageonnante qu’on a avantage à cultiver en contenant, été comme hiver. Le pot se remplit de belles feuilles découpées que l’on peut utiliser pour aromatiser un lait chaud qui servira ensuite dans la préparation de recettes diverses. Nous utilisons les feuilles, car dans les jardins nordiques, la plante fleurit très rarement, pour ne pas dire jamais, et donc, ne produit pas de semences. Ce sont ces dernières qui sont vendues entières ou moulues dans les petits sachets d’épices.

Quoi qu’il en soit, la cardamome aime être placée dans une soucoupe remplie d’eau, été comme hiver. À l’intérieur, il faut lui fournir une bonne lumière, mais pas nécessairement du soleil direct.

De l’eau, de l’eau, toujours plus d’eau! C’est ainsi que l’on maintient son pot de cardamome en vie tout l’hiver. Photo: Aseedtilofe sur Wikimedia Commons.

Le basilic en pot (Ocimum spp.)

Je me permets de conclure avec une autre plante qui n’est pas réellement une plante d’intérieur, le basilic. On finit souvent par se procurer en hiver un plant de basilic cultivé en petit pot carré… parce que c’est tellement bon du basilic frais dans une recette! Puis, on espère pouvoir le garder en vie le plus longtemps possible.

Eh bien le secret pour faire perdurer cette plante dans le temps est de la cultiver dans un pot rempli d’eau! En effet, les substrats utilisés pour la production de ces plantes sont pensés pour faciliter et accélérer la production en serres. Ils sont aussi très légers, pour faciliter le transport. En conclusion, ils retiennent très peu l’eau. C’est pourquoi, à peine le lendemain d’un bon arrosage, le basilic commence déjà à flétrir et à perdre des feuilles. Mon truc pour garder mon basilic en vie au bord de ma fenêtre est de déposer le pot dans un contenant de plastique et d’arroser en remplissant le pot! Je vous le confirme, il n’y a jamais trop d’eau pour le basilic!

Voici mon propre plant de basilic, acheté au début de décembre et toujours bien vivant en février. Pratiquement chaque matin, je verse un demi-verre d’eau dans le contenant de plastique. La plante absorbe l’eau par capillarité. S’il semble dégarni, c’est que je l’ai beaucoup exploité depuis! Photo: Julie Boudreau

Vous comprendrez, à la lumière de cette liste, que très peu de plantes d’intérieur plus classiques tolèrent les surplus d’eau. Même nos intuables pothos, que l’on multiplie par boutures directement dans l’eau, peuvent souffrir de pourriture des racines s’ils sont trop arrosés. Et des plantes gourmandes en eau, comme les iris marcheurs (Neomarica spp.) ont toujours besoin d’une petite pause entre deux arrosages généreux.

Ainsi, la morale de cette histoire est que, pour ceux qui aiment arroser beaucoup trop les plantes d’intérieur, il vaut mieux se tourner du côté des plantes aquatiques capables de survivre à l’intérieur!

Étiquettes + Cyperus, Cymbopogon, Elettaria


  1. Très intéressant. Toutefois, vous n’auriez pas oublié de mentionner les bromélias qui sont avides d’eau. Hourrah pour les « arroseurs compulsifs »

  2. J’ai déjà planté mon basilic de l’épicerie dans un pot à l’intérieur et ça avait très bien fonctionné. Effectivement ça prends beaucoup d’eau. Ça me donne l’idée de recommencer!?

  3. J’ai déjà planté mon basilic de l’épicerie dans un pot à l’intérieur et ça avait très bien fonctionné. Effectivement ça prends beaucoup d’eau. Ça me donne l’idée de recommencer!?

  4. Le jonc! J’en ai un plant qui a poussé à travers mes carnivores. Au début ça ressemblait à de l’herbe puis, à un plant de ciboulette. Il s’est déployé l’été dernier à l’extérieur et maintenant il fait son beau dans un pot étanche à travers les autres plantes d’intérieur. Les plus longues tiges mesurent près de 20 pouces de haut.

  5. Merci pour le truc du basilic !

  6. Je ne permet d’ajouter à votre liste
    La zephyranthe
    Ça fait plusieurs années que je la conserve l’hiver dans la maison dans un cache-pot avec de l’eau,
    Floraisons abondantes
    Très facile de culture