Kalanchoé: origine, variétés et conseils de culture
S’il y a bien une plante qui est omniprésente dans les magasins de grande surface, c’est le kalanchoé fleuri! On en voit dans des pots minuscules tout comme dans des pots moins modestes et dans les arrangements floraux, mais ils ont presque toujours un point commun: des grappes de fleurs à quatre pétales à profusion! Ces fleurs peuvent rester en bon état plusieurs semaines et la plante elle-même est très facile* à garder en vie.
*La difficulté du kalanchoé pose un problème. Certes, pour le garder en vie ou même en fleurs, il n’y a aucun défi majeur et la plante se comporte très bien dans nos demeures. En revanche, le faire refleurir demande davantage de doigté. Nous en parlerons dans cet article sur le kalanchoé blossfeldiana.
Origine
Cette plante originaire de Madagascar fait partie de la famille des Crassulacées, qui regroupe 30 genres pour presque 1400 espèces. D’autres plantes bien connues de nos intérieurs appartenant aux Crassulacées sont justement les crassulas (plante de jade), mais également les sédums et les échevérias.
K. blossfeldiana n’est pas le seul kalanchoé qu’on cultive dans nos maisons. En effet, le genre Kalanchoe comporte plus de 150 espèces et certaines se retrouvent communément dans nos intérieurs. Pensons par exemple au kalanchoé tomenteux ou à la mère de milliers.
Tout comme son cousin tomenteux, K. blossfeldiana est originaire de Madagascar. Il porte également le nom de Kalanchoé de Noël, puisque ses fleurs apparaissent dans nos maisons en plein cœur de l’hiver (comme le poinsettia ou le cactus de Noël).
Le botaniste Michel Adanson a donné à la plante le nom Kalanchoe dans son ouvrage Famille des plantes en 1763. Il est possible qu’il ait inventé ce nom de toutes pièces ou qu’il s’agisse d’une modification de mots chinois signifiant «ce qui tombe et grandit», en référence à la reproduction asexuée prodigieuse de K. daigremontiana (et d’autres). Blossfeldiana lui a été donné en l’honneur de Robert Blossfeld, un botaniste et hybrideur allemand. On l’appelle aussi parfois Kalanchoé de Blossfeld.
Description
Les kalanchoés sont de petites succulentes trapues et ramifiées. Leurs feuilles oblongues sont lisses, avec des rebords crénelés. Sous une belle lumière, les créneaux seront marginés de rouge; autrement, les feuilles sont d’un vert foncé et brillant. Le feuillage est persistant.
La plante n’est guère très grande: sa taille maximale atteint entre 30 et 45 centimètres. Le port, particulièrement celui des cultivars modernes, est dense.
Quand les kalanchoés sont en fleurs, les inflorescences poussent en grappes au bout d’une petite tige charnue. Traditionnellement, les fleurs ont quatre pétales rouges et poussent en grand groupe, se succédant rapidement.
Variétés
Il existe un grand nombre de cultivars qui sont très difficiles à distinguer les uns des autres. C’est surtout la couleur des fleurs qui les différencie. Alors qu’elles sont traditionnellement rouges, on peut voir des fleurs de différentes couleurs (orange, jaune, rose, magenta, blanc et même bicolore) sur les différents cultivars. La plupart des cultivars modernes sont également plus compacts que l’espèce, atteignant environ 20 cm.
Il existe également des variétés qui, au lieu d’avoir quatre pétales, peuvent en avoir… jusqu’à trente-deux! Ces cultivars doubles sont aussi appelés Calandivas® (marque déposée), et ils furent suivis des Grandivas®, dont les fleurs sont encore plus grandes. Elles ressemblent alors à des roses miniatures et elles viennent dans les mêmes couleurs que le kalanchoé.
Même si cet article ne porte pas sur les autres kalanchoés, il vaut la peine de mentionner K. laciniata, un autre type de kalanchoé. Il ressemble en tous points à K. blossfeldiana, mais les feuilles, beaucoup plus minces et élancées, rappellent un peu celles d’une algue.
Conseils de culture
Lumière
Les kalanchoés demandent le plus de lumière possible. S’ils peuvent survivre un certain temps dans «seulement» une lumière vive, ils préfèrent quand même plusieurs heures de soleil direct.
Arrosage
Avec leurs tiges et leurs feuilles charnues, les kalanchoés offrent une très belle tolérance à la sécheresse. On les arrose quand le terreau est sec en profondeur. Ils demandent un peu plus d’eau en pleine floraison (mais pas tant que ça), et il faut beaucoup moins les arroser s’ils ne sont pas au plein soleil pour éviter qu’ils pourrissent.
Humidité atmosphérique
Les kalanchoés préfèrent l’air sec qui rappelle leur climat d’origine. Ils sont sensibles aux maladies foliaires et au mildiou si l’humidité atmosphérique est trop élevée.
Terreau et rempotage
S’il est arrosé correctement (c’est-à-dire pas trop), le kalanchoé se contente d’un terreau traditionnel pour plantes d’intérieur. Il préfère par contre un terreau pour cactus et plantes succulentes en raison de l’addition d’éléments drainants qui permettent au terreau de mieux sécher.
En ce qui concerne le rempotage, le kalanchoé pousse mieux à l’étroit. Comme c’est une petite plante, elle a rarement besoin d’être rempotée.
Engrais
Durant la période de croissance, on peut lui donner de l’engrais à une dose normale. Les plants achetés en fleurs ont été abondamment fertilisés pour assurer cette spectaculaire floraison: il vaut mieux attendre 6 mois avant de les fertiliser à nouveau.
Température
Les kalanchoés sont des plantes tropicales. Si elles peuvent supporter de brèves descentes de température jusqu’à 7 °C, il vaut mieux les garder au-dessus de 18 °C.
Entretien
Le kalanchoé demande peu d’entretien. Étant une plante à croissance plutôt lente, elle se contente d’une taille occasionnelle et d’un rempotage encore plus rare. Ainsi, surtout à la fin de l’hiver, si elle a eu une croissance étiolée en raison du manque de lumière ou si elle refuse de se ramifier, une taille du bourgeon terminal peut l’amener à pousser dans une forme plus compacte et plus esthétique.
Enfin, quand la plante prend la poussière, mieux vaut la nettoyer au pinceau que sous l’eau, pour éviter les maladies fongiques.
Et pour la floraison?
Le kalanchoé est une plante qu’on dit «de jours courts», c’est-à-dire que c’est la diminution des heures de lumière qui la pousse à produire ses bourgeons (raison pour laquelle elle fleurit, généralement, pour le temps des fêtes).
Le kalanchoé n’est pas facile à faire fleurir volontairement. Bien qu’il nécessite des jours courts, il nécessite également beaucoup de soleil direct pour pousser et, comme chez toutes les plantes, la floraison demande elle aussi beaucoup de lumière. Il faut donc lui donner moins de douze heures de soleil direct, et l’obscurité de la nuit le reste du temps.
Dans nos maisons, les lumières artificielles peuvent confondre la plante, même si ce ne sont pas expressément des lumières de croissance. Pour prolonger la durée de la nuit, vous pouvez voir les conseils qui se trouvent dans cet article.
Cela étant dit, les jardiniers paresseux ne se compliquent généralement pas autant la vie. Le plus simple est de laisser mère nature faire son œuvre: trouvez la fenêtre la plus éclairée (dans l’hémisphère nord, ce sont celles qui sont orientées sud) et déposez votre petit kalanchoé directement sur le rebord de celle-ci. Quand la nuit tombera, vous fermez naturellement les rideaux, ce qui isolera le kalanchoé de toute lumière artificielle provenant de la pièce. Pour peu que votre fenêtre soit assez isolée, les températures ne devraient pas baisser assez pour l’endommager. Vous devriez voir éventuellement des boutons floraux se former vers l’automne.
Multiplication
On peut multiplier le kalanchoé en faisant des boutures de tige. Comme pour les autres succulentes, il est mieux de les faire directement dans un sol sablonneux sec et de les placer au plein soleil. On commence à arroser lorsque les tiges offrent une certaine résistance quand on tire dessus, ce qui veut dire qu’elles ont commencé à s’enraciner.
Attention si vous multipliez des cultivars à fleurs doubles: comme ce sont en fait des plantes brevetées, vous ne pouvez donc pas les multiplier pour les revendre. Pour plus d’informations, découvrez cet article.
Problèmes
- Quand ils sont trop arrosés, ils peuvent commencer à pourrir. Il est alors préférable de les bouturer pour leur donner une chance de survivre;
- Ils peuvent faire du mildiou dans des milieux trop humides. Il faut malheureusement supprimer les parties atteintes;
- Les cochenilles, les pucerons et les thrips peuvent affecter les kalanchoés;
- Si des racines aériennes apparaissent sur la tige, c’est très commun et n’est pas véritablement un problème. Elles peuvent être supprimées si elles dérangent.
Toxicité
Le kalanchoé est toxique et ne devrait pas être consommé.
Conseils lors de l’achat
Les kalanchoés sont produits en masse et sont généralement peu dispendieux. Cette approche de quantité plutôt que de qualité signifie qu’il faut faire attention lors de l’achat. Une fois que vous avez choisi la couleur des fleurs de la plante, prenez celle qui a le plus de boutons floraux, assurant ainsi une belle floraison. Vérifiez ensuite la santé de la plante: évitez toutes celles qui ont perdu une bonne partie de leur feuillage ou dont les feuilles ne semblent pas en bonne santé. N’hésitez pas à tirer légèrement sur la plante pour vous assurer qu’elle soit bien enracinée. Si vous l’achetez durant les mois froids, n’oubliez pas de bien la protéger des températures lorsque vous la sortirez du magasin.
Enfin, et c’est maintenant plutôt mon conseil personnel: concentrez vous vraiment sur la qualité de la floraison quand vous l’achetez. C’est que, malgré vos efforts, elle n’aura probablement jamais une autre floraison aussi spectaculaire que la première fois. Si la forme de la plante n’est pas optimale, vous pourrez la tailler lorsque la dernière fleur sera morte et elle aura tout le loisir durant le printemps et l’été de pousser dans une forme plus attrayante. On peut considérer K. blossfeldiana comme l’intermédiaire entre une plante d’intérieur et une potée fleurie temporaire.
Conclusion
Plutôt que de jeter au compost le kalanchoé après sa floraison, pourquoi ne pas simplement continuer de s’en occuper? Il devient alors une plante verte et succulente très facile d’entretien qui, si on s’en occupe bien, pourrait également fleurir derechef, pour une seconde période des fêtes fleuries! C’est-y pas beau la nature, hein?
Merci monsieur Laverdure pour cet article sur une plante que j’aime beaucoup mais qui ne survit généralement pas longtemps chez moi car j’ai tendance à trop arroser…je vais tenter ma chance de nouveau avec vos judicieux conseils.
Très bon article. Continuez.
Je ne veux plus recevoir vos courriels et je ne suis pas capable de me désabonner par votre site.
Merci de le faire pour moi.
On apprend plein de choses intéressantes en lisant votre article entre autres que les Kalanchoes font partie de la même famille que la plante jade et que les Echeverias. C’est vrai qu’elles sont jolies et faciles. Dommage que la deuxième floraison soit si rare. Mais il ne faut surtout pas bouder son plaisir et se procurer de jolies plantes en boutons pour en profiter plus longtemps. Merci de ce beau tour d’horizon, Colin.
Mon kalanchoé m’a été donné il y a maintenant 2 ans. S’il a eu un peu de mal à refleurir la première année, une fois cela fait il n’a pas défleuri de toute l’année. J’ai ôtée la dernière fleur fanée la dernière semaine de novembre, et déjà, en ce moment, il me fait des tas de sommités prête à fleurir… Il mesure maintenant un peu plus de 30 cm de haut et 40 en largeur… Je ne sais pas ou il va s’arrêter mais, apparemment, il se plaît bien dans ma véranda !
Je n’ai jamais lu un article aussi complet sur une plante ! Un grand MERCI !