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Les arbres, nos alliés contre les inondations

Les arbres font bien plus que simplement embellir nos paysages! En ville comme à la campagne, ils jouent le rôle de purificateurs d’air en absorbant le CO2, relâchant de l’oxygène et capturant les polluants atmosphériques. Ils jouent aussi un rôle important dans la lutte contre le changement climatique en stockant le carbone dans leur bois, contribuant ainsi à la régulation du CO2 atmosphérique. Par ailleurs, ils abaissent la température ambiante en procurant de l’ombre et en limitant les îlots de chaleur, tels des climatiseurs naturels. Côté biodiversité, chaque arbre offre refuge à des oiseaux, insectes et petits mammifères essentiels à l’équilibre des écosystèmes. Leur présence est également bénéfique pour notre santé mentale et physique: les arbres réduisent le stress, améliorent l’humeur et encouragent l’activité.

Mais, saviez-vous qu’ils jouent aussi un rôle dans la prévention des inondations: ils absorbent l’eau de pluie, ralentissent son écoulement et aident à limiter la saturation des réseaux de drainage. 

De véritables parapluies

Photo: ChrisHepburn

Les arbres sont de véritables barrières naturelles contre les inondations. En interceptant les précipitations avec leur canopée, ils ralentissent l’écoulement de l’eau vers le sol, un peu comme un grand parapluie vert qui permet à la pluie de prendre son temps pour s’infiltrer dans le sol plutôt que de se précipiter dans les rivières et les égouts urbains. Les recherches montrent que le couvert arborescent peut capter entre 19 et 21 % des précipitations.

En retardant l’arrivée de l’eau dans les systèmes d’évacuation, les arbres aident à réduire les pics de volume qui déclenchent souvent des inondations soudaines. Cette absorption progressive atténue le ruissellement intense qui peut submerger les cours d’eau et surcharger les systèmes d’évacuation des eaux pluviales. De plus, une partie de l’eau interceptée par les branches et les feuilles s’évapore avant même d’atteindre le sol, allégeant encore davantage la quantité d’eau à gérer en période de pluie abondante. Les arbres sont un système de gestion de l’eau plus efficace que bien des infrastructures!

Stabilisation des sols et réduction de l’érosion

Photo: restlesskath

Les racines profondes des arbres agissent comme de solides ancrages, stabilisant le sol et limitant l’érosion, qui, autrement, enverrait des sédiments directement dans les cours d’eau. Ce réseau racinaire piège efficacement les particules de sol et autres débris polluants avant qu’ils n’atteignent les rivières, permettant ainsi à celles-ci de maintenir leur capacité à écouler l’eau sans obstruction. En milieu urbain, les arbres plantés le long des berges deviennent de véritables filtres vivants, interceptant les sédiments et les polluants avant qu’ils n’atteignent les cours d’eau. Cette intégration végétale aide à préserver la fluidité des rivières et à prévenir les débordements soudains, souvent responsables des inondations. En outre, en protégeant la couche arable, les arbres préservent non seulement la qualité du sol, mais également les écosystèmes environnants, les rendant plus sains et plus résistants aux variations climatiques à long terme.

De gros buveurs

Les racines des arbres s’étendent à au moins 1 ½ fois le diamètre de la couronne. Ill.: Peter, researchgate.net

Les racines des arbres aident l’eau de pluie à pénétrer doucement et en profondeur dans le sol. À mesure qu’elles s’étendent, elles ameublissent le sol autour d’elles, réduisant le compactage et facilitant ainsi l’absorption d’eau. Grâce à ce réseau souterrain, l’eau ne ruisselle pas à la surface, mais s’infiltre tranquillement, rechargeant les nappes phréatiques. Et avec quelques astuces bien pensées – comme une réduction des pentes et un sol bien adapté –, on peut vraiment optimiser cette absorption. Dans des endroits comme l’Asie du Sud-Est, on a même constaté que les forêts régularisent le débit des rivières en permettant une meilleure infiltration. Cette capacité des arbres à absorber l’eau est essentielle pour gérer les risques d’inondation et pour s’adapter aux effets du changement climatique sur la disponibilité de l’eau.

Comme un baril de pluie

Photo: Slatan

Une fois l’eau absorbée, le sol entourant les racines des arbres la garde bien au frais, prête à rejoindre les nappes phréatiques au besoin, et les arbres eux-mêmes deviennent de petits réservoirs naturels. De plus, ils libèrent une bonne dose d’humidité dans l’air grâce à l’évapotranspiration, une vraie bouffée d’air frais pour le cycle de l’eau, surtout en ville entre deux averses. Sous leur couvert, le sol reste bien humide, ce qui aide à limiter les ruissellements lors des grosses pluies. Les paysages forestiers, eux, jouent carrément le rôle d’éponges géantes: ils absorbent, retiennent et relâchent l’eau lentement vers les cours d’eau. En fin de compte, on a un débit plus constant, des inondations moins fréquentes et une belle harmonie entre pluie et ruisseau – sans que personne n’ait besoin d’intervenir!

Le bon arbre à la bonne place

Photo: DigiStu

Comme pour tous les végétaux, les arbres ne conviennent pas à tous les endroits, et le choix des espèces ainsi que leur emplacement sont cruciaux pour maximiser la protection contre les inondations et assurer la survie des plantations à long terme. Choisissez soigneusement vos arbres en tenant compte de la luminosité, du type de sol et de son degré d’humidité, ainsi que d’autres facteurs environnementaux. Les arbres sont un investissement à long terme: prenez le temps de bien les connaître avant de les inviter dans votre jardin. Soyez aussi prudent qu’en amour, car un arbre bien choisi saura enrichir votre espace de vie pour des années!


commentaire sur "Les arbres, nos alliés contre les inondations"

  1. Danielle Savignac Paquette

    J’adore votre article sur les arbres. Pour moi, un arbre c’est sacré. On abat pas un arbre pour la vue, la tendance du jour ou autre. Malheureusement peu de gens s’en soucie, enfin c’est souvent ce que j’entend autour de moi. Ce présent article devrait se retrouver dans tous les journaux et les autres médias. Merci !

  2. Bonjour,
    J’habite depuis 3 ans une terre proche du Saint-Laurent (Ontario), bien mouillée. Là où les arbres ont été arrachés, je replante, je plante, je transplante aussi des arbres de mon boisé. Des essences locales : liard d’Amérique, tremble, platane occidental, pin rouge, mélèze, tulipier…
    Après 3 ans, (et quelques travaux d’aménagement), je commence à voir une belle différence. J’ai tellement hâte de voir mes arbres grandir et prendre leur envergure!

  3. J’aime beaucoup les arbres mais j’ai un problème avec les ormes. Dès le printemps les feuilles deviennent infestées d’insectes et d’années en années le problème empire de sorte que en septembre dernier presque toutes les feuilles avaient été mangées. J’ai bien peur de perdre mon orme. Y aurait-il un moyen de sauver mon arbre?

  4. Merci Mathieu!

    Quel bel article! Vous lire est un véritable plaisir!
    Bonne lecture à tous!

  5. Bel article. Dommage que la plupart des humains ne cherche pas à comprendre comment fonctionne la nature. les cultures devraient se faire en intercalant des rangées d’arbres par exemple au 200 ou 300 mètres là ou il y avait autrefois des forêts matures. Mais il est difficile d’imaginer l’homme se passer d’une technologie qui exige la destruction des écosystèmes. le principe de ¨possession¨ de territoire ne devrait même pas exister. Le gazon est un environnement complètement contre nature. Les villes devraient même exiger des propriétaires que leurs terrains soient des aménagements de plantes rustiques et locales,,,fleurs, arbustes et arbres choisis pour ne pas nuire aux infrastructures. Les avantages seraient ÉNORMES (tous énumérés dans l’article de Mathieu ). Le temps presse, mais ce serait si facile si tout le monde s’y mettait. J’ai 70 ans et j’ai ma part de responsabilité pour l’état de la planète. Et malheureusement, en voyant ce qui se passe à des évènements comme les COP, il est facile de voir que ces vieux politiciens qui s’endorment en n’écoutant même pas les demandes de ceux qui ont à coeur l’avenir de nos descendants n’ont qu’une chose en tête: puissance personnelle et économique. Si rien ne change très bientôt, l’humanité disparaîtra. De son côté, la terre s’ en fout,,, elle va continuer quand nous ne l’habiterons plus,,,,, comme avant.

  6. Bonjour Mathieu, merci pour cet article. J’aimerais que vous nous donniez des informations plus précises sur les besoins particuliers de certains arbres aux caractéristiques esthétiques spéciales (couleur, forme etc).

  7. Je ne comparerais pas un arbre à un climatiseur. Un climatiseur contribue au réchaufferent climatique en utilisant de l,électricité et par son moteur qui chauffe l’extérieur de la maison.

  8. Je m’applique à planter des arbres fruitiers et des arbres et arbustes à fleurs pour aider à nous nourrir et aussi pour le la beauté des lieux. Voila que mon cerisier que j’ai planté il y a 3 ans à donné une dizaines de cerises la première année, la 2ieme année les fleurs ont gelé et rien, cette année il n’a fait aucune feuille ni fleur, mort. Le prunier que j’ai planté la même année est encore vivant mais aucun fruit. Voilà que mon lilas rose n’a aucun début de bourgeons, alors que le blanc à de beaux début de bourgeons. Mon pommier n’a donné aucune pomme cette année l’an dernier 18 pommes. Je crois que j’ai le pouce sans couleur, c’est un désastre. J’aimerais tellement savoir ce qui ne tourne pas rond. Merci.

  9. Oui planter des arbres ! Mais les entretenir aussi , élaguer régulièrement les branches pour éviter les chutes de grosses branches en cas de bourrasques , les accidents dramatiques et les interruptions de courant. Les arbres c’est comme les enfants, ils faut aussi les surveiller…

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