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Limettes des pays chauds en contrée nordique

Souvenir d’un voyage au Mexique central. Dans un petit restaurant local, le restaurateur, à court de limes, se dirige à l’arrière de son établissement, tend le bras et cueille deux ou trois fruits qu’il tranche aussitôt en quartiers pour les déposer sur la table.

Photo: Jason Leung sur Unsplash

Depuis, la lime occupe une place particulière dans notre maison. Presser un quartier au-dessus d’une tortilla ou d’un taco souple nous transporte inlassablement dans nos pensées, vers cette fabuleuse cuisine d’un autre pays, dont nous ne pourrons plus jamais nous passer. Privilégiés sont ceux qui bénéficient du climat chaud nécessaire pour les planter dans la cour. Au Québec, le même limettier ne se rendrait pas au-delà du souper de l’Action de grâces.

Il y a tout de même une lueur d’espoir, car les limettiers (Citrus aurantiifolia et C. latifolia) sont de petits arbres que l’on peut aisément cultiver en contenant sur le balcon pour ensuite les faire hiverner dans la maison en hiver.

Tassé dans son pot

Dans le cas du limettier, mieux vaut penser plus petit en ce qui concerne la grosseur du pot. Les racines des plants d’agrumes aiment être entassées et la plante est heureuse dans un pot bien profond, d’un diamètre de 30 à 45 cm et muni de trous de drainage. D’ailleurs on peut cultiver un plant dans le même pot pour une quinzaine d’années. Oui, on le rempote dans le même pot. Dans son pays d’origine, un limettier est un petit arbre de 3 à 5 mètres de hauteur. La dimension restreinte du contenant a aussi pour effet de limiter la croissance de la plante.

Côté terreau, on recherche un mélange avec un plus haut pourcentage de sable. Étonnamment, le terreau pour cactus convient parfaitement. Pour la fertilisation, les limettiers sont particulièrement gourmands en azote. Recherchez un engrais qui propose un pourcentage à peu près égal d’azote, de phosphore et de potassium (ratio 1-1-1). Un apport annuel de fer est aussi conseillé. On fertilise entre la mi-mars et la fin octobre, en respectant les indications du fabricant.

L’été au soleil

L’été, les plants sont placés à l’extérieur au plein soleil, ce qui indique implicitement qu’il faut arroser les contenants tous les jours. Un limettier qui manque d’eau fait rouler ses feuilles vers le haut. Beau contraste : un sol qui retient peu l’eau, mais des arrosages quotidiens.

L’hiver au frais

L’hiver, l’objectif est de mettre les limettiers en semi-dormance. La vie à l’intérieur est un passage obligé, auquel il faut simplement survivre. Pour y arriver, on choisit la pièce la plus fraîche de la maison (idéalement 15oC), avec des fenêtres orientées du côté sud. Lumière et fraîcheur. Les plants perdront quelques feuilles, c’est normal. Un arrosage régulier est de mise, mais il faut éviter la noyade, principale cause de mortalité des limettiers en hiver. On doit laisser sécher le terreau entre les arrosages. De plus, la fraîcheur, ce faux hiver, est nécessaire pour déclencher la floraison. Intéressant.

La période de floraison des limettes est tout aussi ravissante que la période de fructification. Le parfum des fleurs est absolument envoûtant! Photo : Forest et Kim Starr sur Wikimedia Commons

Super tout ça, mais les limettes?

Maintenant qu’on sait comment garder la plante en vie, voyons comment la faire fleurir et surtout fructifier. Ne perdons pas de vue notre principale motivation: la fiesta mexicaine. Les limettiers répondent à un cycle naturel et fleurissent d’eux-mêmes quand la température augmente, signe que le printemps est de retour. Au Québec, cette manifestation commence en mars ou en avril. En théorie, les limettiers dépendent des insectes pour la pollinisation, mais en réalité, ils donnent des fruits, même si l’on s’abstient de jouer à l’abeille avec un coton-tige. En prime, le parfum des fleurs est sublime.

Un petit arbre bien fourni et bien entretenu peut produire une quinzaine de fruits. Aussi, les agrumes produisent plus que ce qu’ils peuvent supporter, il est donc normal qu’une partie des fruits avortent et tombent au sol. Rien d’inquiétant dans ce phénomène.

Mentionnons que les limettes se forment principalement sur le bout des branches. S’il faut tailler, ce sera en mai, quand on sort les plants à l’extérieur, afin de permettre à la plante de former de nouvelles pousses.

Le degré d’excitation monte d’un cran en automne et en hiver, quand les fruits sont mûrs pour la récolte. Alors, notre maisonnée revit avec encore autant de réalisme le périple mexicain.

On tend le bras, on tranche en quartiers, on dépose sur la table…

Tendre la main, couper en quartier et savourer! Photo : Chandra Oh sur Unsplash

Étiquettes + Agrumes, Citrus


commentaire sur "Limettes des pays chauds en contrée nordique"

  1. Est-ce que les parasites sont les mêmes que ceux des autres agrumes? (Petits insectes qui produisent une sorte de truc collant.?)

  2. wow. je suis transportée au Sud en ce matin d’automne humide et pluvieux.

  3. Dans les années 70 c’était les petits orangers., je vais me mettre au limettier avec plaisir!!’

  4. J’ai reçu a la fête des mère en 2022 un calamondin ( lime ou citron des Philippines) qui fait mon bonheur production de calamansi en Mars en grande quantité et préparation de carré au calamansi avec ma petite fille . Les fruits mûrissent et deviennent jaune. Dehors l’été et dedans dès que les temperatures avoisinent 5 degrés.

  5. Ah quel beau texte ce matin, de belles réponses à certaines de mes interrogations quand arrive l’automne. J’ai un limettier depuis 5 ans maintenant et un citronnier depuis 2 ans, mon record, 16 limes dans une seule saison! Merci!

  6. À quelle période de l’année le rempotage? Moi aussi il y a eu de la mousse blanche collante. Je l’ai nettoyé avec du savon noir.

  7. Peut-on partir ces petits arbustes avec des graines de lime biologiques

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