Un champignon dans mon paillage!
La coriandre. Soit on aime, soit on déteste. Impossible d’être indifférent!
Le paillis, c’est pareil. Plusieurs plantes et insectes seront rebutés et n’y mettront pas les pieds, mais certaines espèces ne vivent QUE pour le paillis!
Un invité curieux que vous pourriez rencontrer sous vos haies et arbustes est le strophaire à anneaux rugueux. C’est un champignon comestible poussant presque exclusivement sur le paillage de copeaux de bois.
Stropharia rugosoannulata
Le strophaire à anneau rugueux, aussi nommé cèpe de paille en Europe, a connu son moment de gloire peu après le verglas de 1998. Il se trouvait autrefois un peu partout où les branches brisées avaient été entreposées ou utilisées comme paillage. On l’a étudié, voire cultivé, et surtout, mangé!
Aujourd’hui, plus de 25 ans plus tard, il est plus rare puisqu’il y a moins de petit bois partout, mais vous pourriez néanmoins en avoir chez vous si vous êtes un jardinier adepte de paillage avec des copeaux de bois.
Il peut fructifier (pousser) de juin à octobre. Son chapeau peut être de différentes couleurs allant du rouge vin au blanc, en passant par le brun et le beige, et il mesure entre 5 et 25 centimètres de diamètre. Son chapeau est courbé. Il a un peu la forme du bien connu champignon de Paris lorsqu’il est jeune, puis s’étale une fois mature.
Le caractère clé pour l’identifier, si vous croyez avoir un strophaire à anneau rugueux, est de regarder… ben oui: son anneau. Autour du pied, il y a ce qu’on appelle l’anneau. C’est l’endroit où le chapeau était relié au pied avant qu’il ne s’étale. Chez certains, il ne reste qu’une vague cicatrice, chez d’autre l’anneau coulisse, un peu comme une bague trop grande. Pour notre vedette du jour, il s’agit d’un anneau assez épais et grossièrement ondulé. Il ressemble à un engrenage.
Sosies
Attention, si vous voyez dans cet «intrus» un bon repas, vous devez être certain de votre identification, car il existe quelques autres champignons qui ressemblent à notre vedette.
Le strophaire à lames serrées n’a pas l’anneau ondulé, son chapeau est brun ocre et ses lames (les lignes sous le chapeau) sont brunes, contrairement à notre monsieur rugueux, dont les lames sont blanches au début et deviennent grises, voire violacées à mesure qu’il vieillit.
Un autre strophaire imposteur est le strophaire lacéré. Facile à éliminer des possibilités: son chapeau est visqueux et luisant comme une peau de grenouille et son pied est couvert d’écailles. Notre rugueux est mat et son pied est lisse.
Comment confirmer votre identification?
Pour confirmer votre identification, et aussi parce que c’est cool à voir, vous pouvez faire une sporée. Des techniques sophistiquées sur internet font tout un montage pour ça, mais personnellement, j’ai toujours fait mes sporées simplement et efficacement en coupant le pied et en déposant le chapeau sur une feuille blanche ou «Saran wrap» (papier cellophane), lames vers le bas.
Après quelques heures (parfois quelques dizaines de minutes si votre spécimen est à son stade de dispersion), soulevez votre chapeau et en dessous, vous aurez une sporée!
Ce sont les spores reproductives de votre champignon qui se sont déposées sur la feuille. Dans le cas des strophaires à anneaux rugueux, on veut obtenir des lignes brun violacé à violet noirâtre. Si c’est brun ou blanc, ce n’est pas monsieur rugueux.
Si vous avez trouvé une petite colonie de champignons, tous collés les uns aux autres, il arrive que le plus grand champignon ait laissé des spores sur les plus petits: pas besoin de faire la sporée vous-même, la nature vous a rendu service!
Le jardinier et le champignon
Quel genre de jardinier êtes-vous? Tout est propre et parfait? Vous laissez la vie se développer à sa guise? Ou vous mangez tout ce que vous pouvez?
Moi, je suis le troisième type. Vous pouvez être certains que les champignons comestibles ne traînent pas longtemps quand ils poussent chez moi! Allez, hop, dans la poêle! Je rappelle que tous les champignons sauvages doivent être cuits et récoltés dans des environnements sans polluants (engrais, pesticide et autres).
Mais si vous ne voulez pas consommer vos champignons sauvages, vous pouvez le laisser en place ou l’arracher sans problème. Il n’est pas en compétition avec vos végétaux et peut même leur rendre service! J’ai vu des sites qui vendent du mycélium pour l’implanter chez vous.
Si vous n’aimez pas le genre «forêt enchantée», les retirer ne fait pas de mal non plus et vous pouvez le faire avec vos mains nues sans problème. Aucun champignon n’est dangereux au toucher au Québec. Bonne chance avec vos visiteurs de paillage!
Gratitude pour ce texte si important.
Je vous souhaite une belle journée.
Merci beaucoup pour cette magnifique visite, elle m’a procuré un réveil magique.
Belle journée à Toi
Merci de partager votre savoir et votre enthousiasme.
J’adore votre style d’écriture qui provoque un sourire ou un étonnement quotidien.
je suis du type 2: le jardin est un peu un fouilli semi-organisé. j’ai un tas de copeaux de bois depuis l’an dernier qui composte lentement. J’utilise les copeaux pour les allées du jardin. Je m’en vais TUSSUITE voir s’il y a des champignons à anneau ruqueux dans les tas. merciiiiiiiii
Que penser du paillis fait de pneus recyclé ?
Pour quelqu’un qui ne se contente que de l’esthétique artificialisée pour ses aménagements, ça va. Cependant, un paillis dans la nature est la seule source de nourriture des plantes sur lesquelles il est déposé. Je doute que les pneus recyclés servent de nourriture à la vie dans la terre qui est responsable de la fertilité du sol et de la santé des plantes. Bref, c’est de courir après le trouble en étant à la merci d’une compagnie qui, pour se débarrasser des pneus, fait croire que ça peut servir de paillis.
Pour quelqu’un qui ne se contente que de l’esthétique artificialisée pour ses aménagements, ça va. Cependant, un paillis dans la nature est la seule source de nourriture des plantes sur lesquelles il est déposé. Je doute que les pneus recyclés servent de nourriture à la vie dans la terre qui est responsable de la fertilité du sol et de la santé des plantes. Bref, c’est de courir après le trouble en étant à la merci d’une compagnie qui, pour se débarrasser des pneus, fait croire que ça peut servir de paillis.