Découvrez les premières figues du Québec!
Fin août, c’est le moment idéal pour faire du tourisme au Québec: il fait beau, pas trop chaud, la végétation est luxuriante, le jardin n’a pas besoin de notre attention constante… Et comme c’est mon troisième article du mois sur le tourisme, vous aurez compris que j’en profite!
Mais mon sujet du jour est sans doute le plus étonnant! Jardiniers paresseux et curieux, j’ai une proposition d’activité surprenante pour vous: découvrir une culture… de figues!
Ça pousse ici les figues?
Originaire du bassin méditerranéen, le figuier n’est pas tout à fait assez résistant pour être planté à l’extérieur au Québec. Bien qu’il tolère des températures près de zéro, le gel lui est très dommageable, voire fatal. Cependant, sa culture est accessible en serre et même en intérieur, si j’en crois les spécialistes que j’ai rencontrés!
Si on veut avoir des fruits, il faut une exposition lumineuse maximale et des températures chaudes et assez sèches en été. On vise une humidité ambiante d’environ 50%. Les figuiers ont besoin d’être arrosés régulièrement, mais aussi d’une terre bien drainante. L’hiver, l’arbre perd ses feuilles et entre en dormance. Tant que la température ne descend pas sous zéro et que vous pensez à l’arroser aux trois ou quatre semaines, il restera en vie, mais pour une production de fruits intéressante, il faut que la température descende sous 10°C. Un garage légèrement chauffé ou une chambre froide seront l’idéal pour l’hivernage.
Pour certaines variétés, deux récoltes sont possibles: une en été, et une autre tôt à l’automne. En juillet-août, les figues poussent sur le bois de l’année précédente. Ce bois dit «brun», ne produira ensuite plus de figues, mais portera les nouvelles branches. La récolte d’automne est en septembre et se produit, elle, sur les branches de l’année. On dit ce jeune bois encore souple «vert».
Ok Audrey, mais où tu veux que je trouve ça, moi, un figuier? Je sais même pas si c’est bon! Et pis en plus, c’est plein de bestioles, il paraît…
Pas de panique! J’y viens!
Fleur, guêpe, goût sucré?
À la Vallée du Moulin, une vingtaine de variétés de figues autofertiles garnit les serres. Si vous êtes connaisseur de ce «fruit», vous savez sans doute qu’il s’agit en fait d’une fleur. C’est sucré comme un melon, c’est juteux, mais c’est bel et bien une fleur, qu’on dit «inversée» et non un fruit!
Permettez-moi maintenant d’insister sur l’autofertilité (je sais, ce mot n’est pas dans le dictionnaire). Vous avez déjà entendu l’histoire de la guêpe qui doit absolument pénétrer la figue pour qu’elle mûrisse, et que, donc, il y a toujours un insecte dans notre fruit, qu’on mange sans le savoir? Pas d’inquiétude ici: avec les variétés autofertiles, ce processus est évité, ce qui signifie que votre figue est totalement exempte d’insectes, et prête à être dégustée sans y penser!
Le temps de récolte des figues est court, ce qui explique pourquoi elles sont si délicieuses lorsqu’elles sont fraîchement cueillies. Une fois récoltées, elles ne se conservent pas longtemps: elle doit être consommée en 48h pour être à leur meilleur à température ambiante. Conservées au frigo, on allonge leur durée de vie à deux semaines, mais il faut les laisser tempérer avant de les manger pour en profiter pleinement.
Si elles doivent passer une semaine en transport, elles sont cueillies avant leur maturité et sont donc moins sucrées et moins fraîches, ce qui explique que les figues importées sont souvent moins savoureuses. En goûtant des figues fraîches du Québec, vous découvrirez une douceur et une richesse de saveur que les versions importées ne peuvent tout simplement pas égaler. Il ne reste qu’à espérer que la Vallée du Moulin aura un jour assez de fruits pour garnir les tables des marchés!
Une culture écologique?
Derrière cette entreprise se cache une belle histoire familiale. Un père et ses quatre enfants gèrent la ferme, chacun avec un rôle bien défini. Serge, ingénieur en électricité retraité, a acheté le terrain doté d’un vieux barrage, qu’il utilise maintenant pour alimenter les cultures en électricité. Dans les serres, plusieurs adaptations ingénieuses permettent de gérer le chauffage, la déshumidification et l’éclairage, le tout avec des plans B en cas de panne!
C’est encore au stade d’essais et d’erreurs, car le projet est tout jeune. Née en 2019, l’entreprise a des plants qui commencent à peine à produire des fruits en quantité intéressante pour être transformés. La certification biologique des figues amène aussi son lot de défis, mais on peut dire que sur le plan écologique, malgré les serres chauffées, ces figues sont beaucoup plus écologiques que celles qui ont traversé un océan pour arriver au Québec!
La ferme offre des visites guidées ou autonomes pour découvrir les installations, le barrage, la centrale hydroélectrique, l’une des serres et bien d’autres curiosités. Ouvert au public depuis 2023, ce site en plein développement est magnifiquement aménagé et les projets y foisonnent. Les curieux de machines, de recyclage et de méthodes écologiques alternatives seront servis!
La dégustation
Après la visite, il y a mon moment préféré… La dégustation! Ben quoi? Je n’avais jamais mangé de figue avant et je suis gourmande, bon! En plus des fruits, le domaine fait goûter des produits du miel et de l’érable faits sur place. Ce sont des produits transformés uniques, infusés d’épices locales telles que le mélilot et le myrique baumier, qui apportent des notes vanillées et muscadées (ça non plus, c’est pas dans le dictionnaire!). Un vrai délice, je vous le jure! Je n’ai pas pu m’empêcher de repartir avec ces petits pots de douceur.
Dans la boutique, vous trouverez toutes sortes d’autres produits locaux et vous aurez l’option de dîner sur place. Un bon grilled cheese à la gelée de figues, ça vous dit? Ajoutez à cela un mocktail fraîchement préparé (un délice après une visite à 40°C en ce qui me concerne!) et vous avez la recette du bonheur. Vous avez vu la photo qui précède?
Quoi? Vous en voulez plus? Eh bien pour ça, il faudra repartir avec un figuier et vous débrouiller pour cuisiner vos propres figues! Eh oui: plusieurs jeunes plants de plusieurs variétés sont en vente dans la boutique.
Je n’ai malheureusement pas pu repartir avec l’un d’eux, car ma journée de visite ne faisait que commencer et que je ne suis pas certaine que mon plant aurait bien survécu dans la voiture… Mais bon, ce n’est que partie remise!
Que faites-vous demain?
Si je vous ai donné l’eau à la bouche, sachez que demain, le 30 août, il y a un événement spécial en soirée à La Vallée du Moulin. Imaginez une ambiance chaleureuse où les effluves d’un bon repas cuit sur un immense barbecue embaument l’air de leurs parfums délicieux.
Vous pourrez les déguster accompagnées des produits maison de la Vallée, le tout agrémenté de jeux de lumière et d’animations qui sublimeront l’atmosphère du site. Une occasion parfaite pour découvrir cet endroit unique, tout en partageant un moment en famille.
Pour plus d’informations, je vous invite à visiter la page Facebook de la Vallée du Moulin.
j’ai personnellement trois plants en pots chez moi. Ma sœur en a deux. Nous les sortons dehors en mai, et les rentrons au salon en septembre. Nous avons deux récoltes également. Délicieux fruits. Je demeure à Granby, donc pas une question de climat mais de soins et de patience. Ma sœur elle est à Drummondville.
Bonjour M. Lamothe, J’ai acheté un figuier en début d’été. Il a passé l’été à l’extérieur et il a vraiment grossis mais n’a pas produit. J’aimerais bien le rentrer à l’automne. Avant de rentrer vos figuiers à l’intérieur, quel traitement leur faites-vous subir afin d’éviter de rentrer des indésirables dans la maison? Il y a quelques années, j’en ai eu 3 autres mais ils n’avaient vraiment pas appréciés le traitement choc que je leur avais fait subir avant de rentrer dans la maison (mise à nue des racines et vaporisation d’eau savonneuse sur le feuillage). Merci à l’avance pour votre réponse.
Bonjour, merci pour cet article et pour bien d’autres que je lis avec intérêt. Pour ma par j’habite dans le Jura (département du Doubs) en France à 500m d’altitude. Cette région est réputée pour son climat froid l’hiver. Mouthe, village du Haut-Doubs, à environ 1000m d’altitude détient le record de plus basse température avec -41° C en Janvier 1985. Certes le climat se réchauffe et où j’habite les températures ne sont pas si extrême mais le thermomètre peut encore descendre à -10°. Pourtant j’ai un figuier de la variété Brown de Turkey, particulièrement résistant (jusqu’à -20° il paraît) dans mon jardin, des voisins ont des figuiers ramenés du sud de la France qui prospèrent. On trouve dans la région des figuiers assez vieux plantés dans un coin abrité et qui résistent parfaitement à l’hiver (pas à Mouthe, bien sûr et donc probablement pas au Québec). Un article qui me semble assez exact sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Ficus_carica Cordialement, Georges Boyer
Tu peux facilement en trouver une douzaine de variétés disponibles par la poste pour environ $10 chez Richter’s
Bravo pour cet article qui me fait connaître une merveille tout près de chez moi ! Je suis tellement fière de ces entrepreneurs du Québec qui innovent sur notre territoire. On pense que tout vient d’ailleurs, mais de plus en plus ça se fait chez nous. Soyez assurée que je vais aller visiter cet endroit “délicieux”.
Beau Partage!
L’habite a Laval et j’ai 20 figuiers à l’extérieur depuis 5 ans. Certainement je les couvre en hiver, avec un dôme +-80 cms d’hauteur, par une toile en plastique en boules argenté. J’ai Hardy Chicago (-15), Ronde de Bordeaux et Céleste.
Le figuier est une plante très inteligente.. il faut utiliser plusieurs stratégies pur la forcer à produire des figues et attendre la maturité, ce qui n’est pas toujours possible dans da totalité, dans un clima très froid comme le notre, si l’été n’est pas assez chaud e longue.
J’ai d’autres figures (une quarantaine) en terre aussi, en parallèle avec le mur de la maison, aussi protégé de ja même façons .
Grandir des Figuiers est une passion et UN (JEU de survie végétale) qui nous amène de la frustration et de la joie.