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À ne pas manquer: une autocueillette au service de la nature

Visiter une ferme, un champ, ou faire de l’autocueillette, c’est l’activité par excellence de l’été pour les férus de nature et de jardinage! Fraises, framboises, bleuets, pommes, poires…

J’ai eu la chance de visiter un endroit de culture magique, aux arômes incroyables, aux couleurs flamboyantes… mais qui n’est pas dédié à l’alimentation!

J’ai visité une ferme florale.

Eh oui, toutes les cultures ne sont pas pour les plaisirs gustatifs! Elles doivent bien pousser quelque part les jolies fleurs qu’on achète chez le fleuriste, n’est-ce pas? À la Ferme florale Libella, c’est l’autocueillette de bouquets qui est à l’honneur.

En soi, la perspective de visiter un champ de fleurs m’a séduite, et c’est sans attente particulière que je me suis rendue à Cookshire-Eaton, dans les Cantons-de-l’Est pour faire cette activité qui s’est révélée être un must de mon été. Et ce, même si j’ai choisi la journée la plus chaude de l’été et que j’ai sué des litres!

Une mission remarquable

J’y ai rencontré Charlene, la propriétaire des lieux, et ce fut un coup de foudre. D’une générosité et d’une ouverture rare, j’ai pu discuter avec elle de son projet de ferme florale si inusité, qui propose aux gens de cueillir eux-mêmes leurs bouquets.

Rapidement, j’ai compris que ce n’est pas l’amour des fleurs qui motive son cheminement, mais bien l’amour de la Nature avec un grand N. Elle pratique une agriculture régénératrice et axe toute son entreprise autour de ses convictions. Les sols vivants sont à l’honneur sur sa ferme où les espèces indigènes se marient avec les espèces sauvages. La terre n’est pas dérangée en profondeur, l’engrais utilisé est bio, et la pelouse n’est tondue que là où c’est nécessaire, laissant les zones sauvages briller des mille feux de nos plantes sauvages.

Sols vivants?

En soi, la santé des sols est un sujet d’article à lui tout seul, mais concrètement, en quelques mots, voici la problématique. Les sols qui sont surexploités, labourés en profondeur annuellement, et qui voient année après année la même variété de plantes annuelles être plantées sont mal en point.

Le sol n’a plus aucune cohésion et se transforme en poussière que le vent et l’eau emportent. Il n’y a plus de microorganismes pour recycler le sol et le nourrir, décomposer les débris et nourrir les plantes qui y pousseront. Dépourvu de racines durables y vivant à l’année et aérant le sol, l’eau ne pénètre pas la masse compacte de terre et ruisselle à la surface en emportant une couche de sédiments. Le carbone ne peut plus être capturé dans l’atmosphère pour nourrir les organismes du sol et le peu qui réussit à s’installer durant la saison est aussitôt détruit au prochain labour. Bref, le sol est mort et on compense avec des litres et des litres d’eau, des produits insecticides, des engrais, etc.

Il existe des moyens très simples de prendre soin de sa terre, choses que les cultivateurs devraient tous connaître puisqu’elle est leur outil principal. Ne pas laisser le sol nu, ne pas labourer, avoir des cultures diversifiées… bref, Charlene peut vous en dire long sur le sujet!

Des fleurs et c’est tout?

La terre de 50 acres est gigantesque et, chaque année, la zone où les fleurs sont cultivées pour la cueillette est agrandie. On y trouve des vivaces, des annuelles, des plantes comestibles, médicinales et même des tinctoriales.

Mais ce n’est pas tout, des conférences et ateliers sont offerts pour en apprendre plus sur l’utilisation des fleurs, la teinture, la création de bouquets et de couronnes, le tout dans une structure mi-close qui permet de faire les activités à l’extérieur peu importe les caprices de la météo. Sur place, il y a aussi un microscope permettant de voir les microorganismes présents dans ces sols riches et il y aura bientôt la projection de documentaires sur la santé des sols. Dans cet environnement enchanteur, apprendre sur la terre prend tout son sens.

Il est évidemment aussi possible de pique-niquer et de se promener dans des sentiers pour profiter pleinement de la journée.

Ce que le jardinier n’ose pas faire chez lui!

Le wow ultime de cette activité, ben oui, ce sont les fleurs. Mais attention, l’expérience est sensationnelle. Le mot est trop fort? Non, parce que vos sens seront stimulés comme rarement ils l’auront été!

Nous sommes des jardiniers. Se mettre les mains dans les plantes, on connaît ça. Mais là, je vous le promets, c’est particulier: on cueille des fleurs! Je ne sais pas pour vous, mais les fleurs restent dans les plates-bandes chez moi, jamais je n’oserais couper ces merveilles! 

Bref, le voyage sensoriel commence avec les textures: moi, en tout cas, mes mains ont vécu des choses! Toucher des pétales, des tiges poilues, plus ou moins rigides, des feuilles collantes, coriaces… C’est loin des textures de tomate et de concombre qu’on a l’habitude de récolter!

Ensuite, les odeurs… Avez-vous déjà vu de la menthe, du thym, de la monarde dans un bouquet? Je l’ai fait. Et je ne comprends pas que les fleuristes n’en fassent pas autant! Le mélange fleurs/fines herbes a vraiment donné un bouquet original et odorant. Je le mangerais!

La quantité d’insectes qui butinent crée un joli bourdonnement apaisant pendant qu’on choisit LA fleur qu’on veut, sans aucune règle ou restriction, et que dire des couleurs?

C’est une expérience qui est un peu intimidante au début parce que couper une fleur, ce n’est pas ce qu’on fait d’habitude, les jardiniers. Mais une fois qu’on se laisse prendre au jeu, c’est une autre forme de communion avec la nature.

Un cadeau unique

La ferme Libella propose deux formats de «vase» de récolte et on le remplit comme on veut. Il en rentre en tabarouette des fleurs dans le petit format! Ne vous fiez pas à mon bouquet, je n’étais même pas à la moitié de la capacité de mon verre (mais il faisait environ 72 °C!) Je me reprends quand j’y retournerai.

Pour les «grosses récoltes», on peut remplir une chaudière d’eau d’érable.

Mais qui donc ramasse autant de fleurs, me direz-vous? Charlene m’a raconté que des gens viennent faire leurs bouquets de mariage, leurs centres de table ou encore qu’ils font des bouquets pour plusieurs personnes.

Les émotions sont au rendez-vous quand on crée un bouquet personnalisé en choisissant chaque fleur et en les arrangeant soi-même, sous ses bons conseils. En plus, les fleurs étant plus que fraîches, elles restent belles vraiment très longtemps. Au moment où j’écris cet article, ça fait près d’une semaine que j’ai cueilli mes fleurs et aucune n’est fanée.

Bref, les jardiniers, si vous voulez vivre une expérience dépaysante tout en faisant une activité que vous croyez connaître de fond en comble, je vous recommande fortement de planifier un arrêt à la Ferme florale Libella lors de votre prochain passage dans la région du Haut-Saint-François: vous ne serez pas déçus!


commentaire sur "À ne pas manquer: une autocueillette au service de la nature"

  1. Merci du partage de cette belle découverte.

  2. Oh ! Je veux y aller ! Merci de cette découverte.

  3. Je vais sûrement y aller moi aussi! Belle journée en perspective! Merci du partage!

  4. Près de Québec, à l’ancien Manoir de Tilly à St-Antoine-de-Tilly :

    https://www.fleuraissance.ca/

    Vue imprenable sur le fleuve aussi!

  5. Une très bonne idée! Moi non plus je n’ose pas couper les fleurs autour de ma maison… avec la chaleur, demeures-tu loin de ce site ?

  6. Bonjour Audrey ,
    Pour ma part j’avoue que cela fait plusieurs années que je cueille mes fleurs et que j’utilise un pique-fleurs avec un peu d’eau. Je commence au printemps (jonquille, narcisse, tulipe, iris etc) et tout au long de l’été (monarde, rubeckie, echinacé, hémérocalle, roses, graminées etc) et à l’automne (sédum, aster et ce qui persiste). Que du pur bonheur .

  7. Audrey, tes articles sont toujours comme un bouquet de fraîcheur. J’aimerais que tu donnes dans un prochain article, des conseils et trucs pour éviter que les guêpes jaunes agressives s’invitent dans le sol. Si on peut se sauver de ces piqûres douloureuses… Merci.

  8. Merci belle découverte.
    Je fais des bouquets de chez moi depuis seulement 1 an et c’est très agréable et beau à regarder. C’est comme si les fleurs sont plus belles ainsi. Y ajouter aussi des feuilles d’hosta c’est magnifique. J’adore ça!

  9. Petit correctif : cette ferme fleurie ne se trouve pas exactement à Cookshire-Eaton, mais juste à côté, sur la route 214 (Chemin Victoria) sur la municipalité de Bury.

  10. Merveilleuse découverte avec une femme qui semble plus qu’inspirante! Merci Audrey!

  11. Merci de nous faire connaître, et de si belle façon ! Dommage que ce soit trop loin pour moi… J’essaie cependant de me faire quelques bouquets chaque été avec ce que m’offre mon petit jardin, car cela stimule la floraison . Et puis, des fleurs sans pesticide, ç’a a un meilleur bouquet !

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