Par Larry Hodgson
12 août 2024

Le blanc de fin d’été

Le mildiou poudreux, souvent appelé «blanc» ou «oïdium», ressemble à de la poudre de sucre sur les feuilles de nombreuses plantes. Vos vivaces fleurissent, vos arbustes et arbres ont de belles feuilles, puis fin août, début septembre, vous remarquez une mince poudre blanche sur certaines plantes. Cette poudre s’étend souvent des feuilles inférieures vers les supérieures, devenant plus dense et épaisse. Éventuellement, la feuille atteinte commence à noircir et à se recroqueviller.

Le blanc est une maladie fongique causée par des spores transportées par l’air. Ce champignon peut inclure plusieurs genres tels que Oidium, Erysiphe, Microsphaera, Phyllactinia, Podosphaera, Sphaerotheca et Uncinula. Cette maladie se développe bien sous des conditions de chaleur et d’humidité modérée, surtout lorsque les nuits sont fraîches et humides en fin de saison.

Le blanc a une prédilection pour les plantes stressées. Vous remarquerez que le blanc est moins courant lorsque les plantes sont bien arrosées et en bonne santé, mais il peut encore se développer pendant les étés pluvieux. Certaines plantes, comme le phlox des jardins (Phlox paniculata), peuvent développer du blanc indépendamment du stress. Cet été, marqué par une sécheresse prolongée, voit (et verra encore) beaucoup de blanc. Les récentes pluies abondantes ne peuvent plus rien faire: la maladie avait déjà pris racine à la fin de juillet et au début d’août, et maintenant, elle se manifeste pleinement.

L’oïdium et le mildiou sont deux maladies végétales distinctes qui diffèrent par leurs agents causaux, leurs symptômes et leurs préférences environnementales. L’oïdium est causé par des champignons et apparaît sous forme de taches poudreuses blanches ou grises sur le dessus des feuilles, se développant dans des conditions chaudes et sèches. En revanche, le mildiou est causé par des moisissures aquatiques (oomycètes) et se manifeste par des taches jaunes ou brunes sur le dessus des feuilles, avec une croissance duveteuse en dessous, ce qui favorise les environnements frais et humides.

Une maladie qui défigure, mais qui ne tue pas

Le blanc est principalement une maladie esthétique sur les plantes vivaces et ligneuses, qui survivent généralement et reviennent chaque printemps. Cependant, l’oïdium peut affaiblir les plantes et réduire leur croissance. Il peut également tuer les annuelles et les légumes, bien que ce soit en fin de saison, après que la plante ait produit ses graines.

Trop tard pour agir?

Quand vous voyez les feuilles blanchir, la maladie est déjà bien avancée. Ce blanchissement est la dernière étape de la maladie, car les conidies, les corps porteurs de spores, sont déjà sorties. Il est préférable de traiter préventivement, mais des traitements peuvent encore limiter la propagation et réduire l’impact de la maladie même après l’apparition des symptômes.

Pour prévenir le blanc

Éliminer le blanc une fois que ses symptômes sont visibles est difficile, mais on peut le prévenir. Appliquer des fongicides du début de l’été jusqu’à la fin, qu’ils soient biologiques ou chimiques, peut aider. Des traitements maison, comme des pulvérisations au bicarbonate de soude ou au lait, sont également utilisés. Maintenir le sol toujours humide avec un bon paillis et des arrosages appropriés peut faire beaucoup pour prévenir la maladie. Utiliser des anti-transpirants peut aussi aider en formant une couche de cire naturelle sur les feuilles, réduisant ainsi l’évaporation et rendant difficile l’adhérence des spores.

Des solutions culturales

Améliorer la circulation d’air autour des plantes en éclaircissant les plantations peut aider, bien que cela puisse réduire le nombre de fleurs. Planter des plantes susceptibles dans des endroits venteux peut également être bénéfique. Certaines plantes, comme la monarde (Monarda didyma), se portent mieux dans des environnements toujours humides, comme en bordure d’un jardin d’eau, pour éviter le blanc.

Les méthodes du jardinier paresseux

Comme le blanc n’est pas mortel et n’empêche ni la floraison ni la fructification, les jardiniers paresseux ne s’inquiètent pas trop. Placer les plantes sujettes au blanc plus au fond de la plate-bande permet de cacher leur feuillage blanchissant tout en laissant leurs fleurs visibles. Planter des variétés résistantes au blanc est une autre solution efficace. Pourquoi cultiver des plantes sujettes au blanc quand il existe des cultivars résistants? En septembre, choisissez des plantes dont le feuillage est encore bien vert.

Donc, allez en pépinière magasiner des phlox, des monardes, des lilas et autres qui sont libres de blanc. De retour à la maison, arrachez les plantes malades et remplacez-les par des plantes en santé. La vie de jardinier est si facile quand on élimine les plantes à problèmes!

Larry Hodgson a publié des milliers d’articles et 65 livres au cours de sa carrière, en français et en anglais. Son fils, Mathieu, s’est donné pour mission de rendre les écrits de son père accessibles au public. Ce texte a été publié à l’origine en 11 septembre 2005 dans Le Soleil.

Larry Hodgson

Journaliste et blogueur horticole, auteur de 65 livres de jardinage, conférencier et vulgarisateur hors pair, le jardinier paresseux, Larry Hodgson, nous a quitté en octobre 2022. Reconnu pour sa grande générosité, sa rigueur et son sens de l'humour, il a touché plusieurs générations de jardiniers amateurs et professionnels pendant 40 ans de carrière. Grâce à son fils, Mathieu Hodgson, et une équipe de collaborateurs, le blogue continuera sa mission. Le blogue le jardinier paresseux offre plus de 2800 billets aux amateurs de jardinage, toujours dans le but de démystifier le jardinage et le rendre plus facile aux participants. Si vous avez une question sur le jardinage, entrez-la dans Recherche: la réponse s’y trouve probablement déjà.

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