Visite printanière du Jardin botanique de Montréal
Comme de nombreux amateurs de plantes, j’adore aller faire un tour au Jardin botanique de Montréal. Je trouve tout charmant: les plantes, les arbustes, les arbres, les plantes, l’aménagement paysager et aussi la variété des végétaux qu’on peut y trouver (je suis quelqu’un qui a, comme vous pouvez le constater, des intérêts variés).
C’est vraiment au milieu de l’été que le Jardin botanique montre ses plus beaux atours, à travers une biodiversité sans précédent, alors que tous ses jardins et espaces d’exposition sont complétés, colorés et fleuris. En ce moment, au début du mois de mai, c’est très différent: beaucoup d’arbres n’ont pas encore de feuilles, la plupart des jardins thématiques se réveillent paresseusement de l’hiver, les espaces d’eau ne sont pas encore remplis et de nombreux endroits ne sont pas accessibles au public à cause de travaux en cours.
Mais chaque année, je m’organise pour aller faire un tour quand même. Pourquoi donc y aller à cette époque? La raison est très simple et je vous l’expliquerai à grand renfort de photos qui, malheureusement, ne rendent pas justice à la beauté de cette visite printanière du Jardin botanique de Montréal.
Jardin d’accueil
Qui dit printemps dit bulbes à floraison printanière, et l’équipe d’Espace pour la Vie (qui s’occupe du Jardin botanique) a bien compris ce concept: le jardin d’accueil, qu’on peut visiter gratuitement à l’orée de l’espace privé payant, est absolument rempli de tulipes rouges ou jaunes et de jonquilles.
Bon, personnellement, je trouve que ça pourrait être plus divers: crocus, scilles de Sibérie, jacinthes, anémones… ce n’est pas le choix qui manque! Mais les amateurs de tulipes ou des Pays-Bas y trouveront certainement leur compte.
Roseraie
Directement après la billetterie se trouve la roseraie, une exposition estivale magnifique et particulièrement ennuyeuse à cette époque de l’année… Il ne faut pas leur en vouloir: non seulement les roses rustiques prennent du temps à se réveiller au printemps pour éventuellement fleurir tout l’été, mais une grande partie des roses exposées au Jardin botanique, comme les hybrides de thé ou les floribunda, ne sont pas vraiment rustiques au Québec: elles ont sans doute été taillées à la fin de l’automne et couvertes tout le long de l’hiver, pour les protéger du froid. On va devoir retourner les voir plus tard dans l’année!
Jardin aquatique
Le jardin aquatique étant drainé, il n’avait pas grand-chose d’aquatique. Je n’ai même pas pris de photo.
Jardin de Chine
Les choses commencent à devenir intéressantes! Le jardin de Chine est l’un des plus gros espaces d’exposition du Jardin botanique de Montréal et c’est souvent le lieu des projets les plus grandioses, que ce soient les projections de lumière à la fin de l’automne ou les sculptures sur l’eau. Lors de ma visite, il ne s’y passait presque rien, mais c’était quand même très joli: tout le jardin s’organise au moyen d’une promenade sur le bord de l’eau, jonchée par diverses structures rouges qui, habituellement, présentent des expositions comme l’exposition de bonsaïs (actuellement fermée).
Jardin japonais
Je ne m’y connais pas trop en styles «jardinistiques», donc je ne puis dire si c’est vraiment l’effet japonais de ce jardin, mais c’est probablement un des paysages les plus reposants qui soit! Là où le jardin chinois paraît très organisé avec ses structures vives, le jardin japonais mélange la plante, le bois et la pierre pour le plaisir des yeux et la paix de l’âme. Il s’agit d’une autre promenade autour d’une étendue d’eau, parsemée de petits sentiers exigus.
Jardin des Premières-Nations
J’espère que les Premières Nations pourront me pardonner, mais je ne suis pas allé les visiter cette fois-ci! À ma défense, j’avais de nouvelles bottes de pluie et elles me faisaient mal aux pieds. C’est bien là une des affres du printemps: les sentiers sont passablement boueux.
Jardin alpin
De tous les jardins principaux, c’est probablement mon préféré! L’emménagement y est tout simplement sublime, avec ses formations rocheuses et son décor semi-désertique de bois blanchi par le soleil. Les sentiers chaotiques serpentent ces fausses montagnes et c’est avec une petite peur au ventre d’avoir manqué l’une des centaines de petites plantes montagneuses qui se cachent entre les crevasses du jardin alpin que j’y déambule inlassablement.
Lilas
Je prévois retourner dans quelques semaines au Jardin botanique. Serais-je fou? Oui, mais dans ce cas-ci, j’ai une raison très précise. Entre le jardin alpin et le ruisseau fleuri (l’espace pour se prélasser au soleil par excellente, avec ses pivoines de toutes les couleurs!) se trouve une collection de lilas. Dans quelques semaines, leur parfum enivrant envahira tout ce sentier et je me ferai une grande joie de sentir et d’observer les différentes formes et couleurs de fleurs qu’offre le genre Syringa.
Jardin d’ombre
On s’éloigne déjà des jardins plus «centraux» avec un des espaces d’exposition les moins visités, me semble-t-il, puisque j’y étais presque seul… Quelle drôle d’idée! C’est pourtant au printemps que le jardin d’ombre est le plus joli.
La raison est très simple: beaucoup de plantes d’ombres sont des plantes d’ombre estivale, mais de plein soleil printanier. En effet, elles poussent au pied de grands arbres dont les branches sont encore dégarnies tandis qu’elles sont déjà en fleurs! C’est ainsi qu’on peut voir des hellébores, des cœurs saignants ou des scilles de Sibérie (mon bulbe printanier préféré) colorer le jardin d’ombre, pour ensuite se montrer plus discrets quand leur beau ciel se couvre de la frondaison des arbres.
Le jardin d’ombre est composé de sentiers qui bordent une petite rivière droite. C’est un jardin très dense. Quand je suis allé le voir, il était envahi par certaines plantes beaucoup trop entreprenantes (quelle drôle d’idée de planter du muguet sans barrière pour l’empêcher de se répandre). Je me demande à quelle fréquence l’équipe d’Espace pour la Vie doit désherber ses divers jardins… quel travail!
Jardin des Arbustes
Une autre raison de retourner, c’est que dans quelques semaines, le jardin des arbustes nous permettra d’identifier ses pommetiers en fleurs de très loin: ils seront entièrement recouverts de fleurs rose bonbon, rouges ou blanches. Bordant les sentiers, je fais toujours attention d’aller regarder les weigelas, un de mes buissons préférés, eux aussi sont généralement entièrement recouverts. Pas de choix: il faut revenir bientôt!
Jardin Leslie-Hancock
On en vient à la principale raison de ma venue au début de mai. Le jardin Leslie-Hancock, l’espace d’exposition qui se trouve plus profondément dans le parc, est mon préféré. La marche pour s’y rendre n’est pas courte, mais ce jardin en vaut le détour.
Quiconque cultive un rhododendron, voire même une petite azalée dans son salon, sait que le spectacle de sa floraison est époustouflant, même s’il est un peu bref. L’arbuste se couvre de fleurs légèrement tubulaires aux couleurs éclatantes, du blanc au pourpre violet, en passant bien sûr par un rose éclatant et même des teintes, plus rares, allant du jaune au rouge.
Quel spectacle incroyable! Il est difficile, bien sûr, de savoir exactement quand les rhododendrons seront en fleurs – par exemple, il n’y avait aucune floraison orange lors de ma visite. Mais quand ils sont en fleurs, ouh là là, impossible de les manquer. C’est simple: on croirait un décor tout droit sorti d’un conte de fées!
Je me sens un peu mal de révéler ce joyau de petit jardin lointain, peu fréquenté, parce qu’une partie de son charme est qu’il n’est pas tellement visité, tant il est éloigné de l’entrée et que son titre est peu évocateur, mais ce serait égoïste de le garder pour moi: je vous conseille d’aller faire un tour… particulièrement durant le mois de mai.
Serres d’exposition
Je termine mon exposé en mentionnant que les serres d’exposition, que j’adore en tant que «spécialiste» (hahaha!) des plantes d’intérieur, étaient malheureusement fermées. Et même si j’adore absolument faire un tour dedans, je ne regrette en rien ma visite.
Je retournerai sans doute dans quelques semaines voir les lilas et les pommetiers, mais en attendant, les magnolias et les cerisiers qui ponctuaient ma visite m’ont complètement charmé. L’apothéose était bien sûr le jardin Leslie-Hancock, avec ses rhododendrons absolument sensationnels. Ainsi, même si la saison commence à peine, que la plupart des espaces ne sont pas encore aménagés, que certains sont en travaux ou fermés, une petite visite printanière du Jardin botanique de Montréal en vaut définitivement la peine… pour qui sait où regarder!
Le Rendez-vous horticole du Jardin botanique de Montréal, qui se tiendra du 24 au 26 mai 2024, célèbre sa 27e édition en invitant le public à démarrer la saison de jardinage. Organisé en collaboration avec les Amis du Jardin botanique, cet événement festif offre l’opportunité de rencontrer des passionnés de plantes, d’acquérir de nouveaux végétaux, de découvrir des saveurs inédites à cultiver et à déguster, et d’apprendre des techniques pour soutenir la transition socioécologique par le jardinage. Les visiteurs pourront également participer à des discussions sur des thèmes variés tels que la saisonnalité des récoltes, la conservation des pollinisateurs, et l’accès à une alimentation locale, ainsi que suivre des ateliers pour approfondir leurs connaissances sur divers aspects du jardinage, inclus dans le tarif d’entrée. Pour plus d’informations, le programme complet est disponible sur espacepourlavie.ca.
J’y suis allée cette semaine. Quelle merveille! Tulipes,azalées cerisiers,magnolias sont magnifiques. De plus, c’est la saisons des amours. On entend le chant des grenouilles autour des étangs, des dizaines de petites tortues se prélassent au soleil, et les oiseaux construisent consciencieusement leurs nids. Dans les prochains jours, on pourra admirer les rhododendrons et les pommetiers, suivis des lilas et, en juin, des centaines de roses de toutes variétés et de toutes couleurs recouvriront l’immense roseraie. J’enfile mes souliers de marche et j’y retourne!
La magie du Jardin botanique de Montréal c’est que le spectacle époustouflant, comme vous le dites si bien Colin, se renouvelle toutes les semaines, voire tous les jours en cette saison printanière. On va d’émerveillement en émerveillement.. Le spectacle est si grandIose que je Jardin est pris d’assaut ces temps-ci par des photographes amateurs et certains professionnels à voir la longueur de leur lentille, par des ornithologues à l’affût de tout ce qui bouge dans les airs, en plus de tous ces amateurs d’arbres fleuris aux parfums suaves et de bulbes aux coloris ravissants. Autre merveille, malgré cet achalandage, j’amais on ne sent la foule et il se trouve toujours un coin tranquille pour admirer à son aise.
Bravo pour votre magnifique article et votre non moins magnifique rhododendron.! Vous l’avez acheté tout beau comme ça ou il fait partie de vos plantes d’intérieur? Si oui, j’aimerais bien vous lire sur la culture des rhodos. Merci de vos observations poétiques!
Comment s’appelle la section qui est très eloigne de l’entrée dont vous parlez dans votre article.
Le jardin “Leslie-Handcock”
Bonjour.Je lis et apprécie tous vos courriels que je reçois. Ça me replonge dans les années où j’étais abonner à la revue de feu votre père. J’aimerais savoir si on peut conserver un rhododendron dans un pot sur le balcon? Si oui quelles sont les précautions à prendre?Je ne peux le mettre en terre,car je demeure en condo.
Je demeure fidèle à toutes les informations sur les plantes intérieures, que je réussie grâce au jardinier paresseux.
Merci de votre réponse à venir.Suzanne.
Pour cultiver un rhododendron en pot sur votre balcon, choisissez un pot avec des trous de drainage et utilisez un terreau pour plantes acidophiles. Placez le pot dans un endroit à lumière indirecte ou ombre partielle, et arrosez-le régulièrement pour maintenir le sol légèrement humide. Fertilisez avec un engrais adapté au début du printemps et en fin d’été. En hiver, protégez le rhododendron du froid en enveloppant le pot et en couvrant la plante, ou assurez-vous qu’il soit bien recouvert de neige. Taillez légèrement après la floraison pour stimuler une croissance compacte et une nouvelle floraison, assurant ainsi la santé et la beauté de votre rhododendron en conditions de balcon.
Magnifique visite ! Habitante de France , j’ai pu parcourir ainsi avec vous ce magnifique jardin botanique grâce à vos photos et vos commentaires. Merci pour ce partage
J’ai hâte de voir votre prochaine visite dans cet endroit magique .
Bonjour,
J’aimerais soulever un élément au sujet du jardin Leslie Hancock qui est effectivement magnifique!
M. Hodgson aimait bien défaire les mythes, comme celui sur l’impact des aiguilles de pin sur l’acidité du sol. Il a écrit un article en 2017 sur le sujet :
https://jardinierparesseux.com/2017/10/10/mythe-horticole-est-ce-vrai-que-les-aiguilles-de-pin-acidifient-le-sol%e2%80%89/
Voici le début de l’article :
“Voici une légende horticole très courante et persistante : que les aiguilles de pin (et d’autres conifères) acidifient le sol et qu’il ne faut alors pas les utiliser comme paillis ni en mettre dans le compost.
L’idée est qu’elles sont très acides et rendront alors le sol trop acide pour la culture de la plupart des plantes. D’ailleurs, beaucoup de jardiniers mélangent des aiguilles de pin au sol au pied des plantes qui aiment un sol acide (plantes acidophiles), comme les rhododendrons, les bruyères, les bleuetiers et les hortensias, en pensant justement rendre le sol plus acide. Mais ils gaspillent leurs efforts, car en fait, les aiguilles de pin n’ont presque aucun effet sur l’acidité d’un sol.”
Merci! Je l’avais manqué celui-là!