La métamorphose des insectes partie 2: de la nymphe à l’adulte
Hey! Vous revoilà! J’espère que vous avez lu la partie 1 de la métamorphose des insectes, car vous risquez d’être quelque peu confus sinon!
Pour ceux qui sont à jour et qui savent tout ce qu’il faut savoir sur les œufs et les larves, vous avez ma bénédiction pour lire la suite.
Cocon: la transformation extrême!
Il ne s’agit pas d’une nouvelle garde-robe et d’un peu de botox ici, mais d’une vraie de vraie métamorphose! C’est le moment où on peut passer de ver à bestiole avec des pattes, de machine de guerre terrifiante à jolie coccinelle, voire même de la vie aquatique à la vie terrestre!
Je n’aime pas beaucoup le mot «nymphe» parce que ça fait référence à trop de choses, mais c’est le nom officiel de ce stade où les larves entrent une fois qu’elles ont suffisamment mangé et grossi. Elles trouvent un endroit tranquille et à l’abri des prédateurs, fabriquent elles-mêmes un petit sac de couchage avec de la soie ou d’autres matériaux qu’elles produisent et commencent alors les changements.
Des ailes et/ou des pattes poussent, la bouche s’adapte à son prochain mode d’alimentation, les yeux changent, la couleur aussi… Bref, peu de choses restent pareilles!
Juste pour le plaisir des yeux, voici quelques transformations que je trouve spectaculaires:
Libellule
La libellule a une larve aquatique et est une prédatrice toute sa vie. L’œuf est pondu directement dans l’eau, la larve chasse les petites proies dans les rivières, mais peut aussi s’attaquer aux petits poissons. Une fois adulte, elle a un vol extrêmement précis et puissant, des yeux énormes pour une vision à 360° et des aptitudes de chasse en vol tout à fait stupéfiante. Si vous vivez près de l’eau, ce sont vos amies!
Éphémère
Je triche un peu avec celui-ci, car l’éphémère n’a pas à proprement parler la métamorphose complète puisqu’il n’a pas de stade cocon. La larve aquatique change progressivement pour devenir un adulte qui vole. Toutefois, ce qui est fascinant avec l’éphémère, c’est que l’adulte ne se nourrit pas. Il ne vit que quelques minutes à quelques jours, le temps de se reproduire, puis meurt!
Papillon
Le papillon, un grand classique, mais avec un changement assez impressionnant au niveau de son régime alimentaire. Il se nourrit de feuilles de plantes lorsqu’il est au stade de chenille, puis se développe une trompe dans sa chrysalide (ou nymphe) pour boire le nectar des fleurs une fois adulte. C’est un tout nouveau mode d’alimentation qui se développe!
L’adulte et ses «grandes» responsabilités
Une fois sorti de sa nymphe, on dit que l’insecte est adulte. Et le point commun de tous les adultes insectes est que, tout comme chez les larves, ils ont un unique but qui prend tout leur temps. Celui-ci n’est toutefois pas de se nourrir, mais plutôt de se reproduire.
Je sais, je sais… manger, manger, manger, faire une loooongue sieste dans un sac de couchage, puis bais… heu… trouver des compagnons pour faire des bébés.
Vie de rêve. Courte, certes, mais remplie de choses agréables!
Je fais évidemment des blagues, mais les insectes ne sont pas très complexes comme animaux. Ils n’ont pas besoin de jouer, de faire de l’exercice, de se sentir en sécurité ou de stimuler leurs sens, comme la majorité des animaux qu’on observe dans la nature. Ils peuvent passer la journée posés au même endroit sans en souffrir mentalement ou physiquement.
Néanmoins, le jardinier doit quand même se méfier: certains insectes nuisibles sont des adultes! Surtout chez les scarabées. Chrysomèles, altises, doryphores, scarabées japonais… Ce n’est pas parce que leur seul but est la reproduction qu’ils ne mangent pas!
Les vagues et les disparitions
«Cette année, c’est fou la quantité de moustiques!»
«Dans mon temps, il y avait beaucoup plus de bibites…»
«Les tiques arrivent dans la région…»
Les insectes naissent en grande quantité et rapidement. S’il y a beaucoup de pluie, si le printemps est hâtif, si un certain type de plante a été particulièrement présent l’année précédente, il est possible qu’un insecte en profite pour pondre en quantité. Est-ce qu’on peut le prévoir? Eh bien, pas vraiment en fait…
Certaines espèces sont cycliques. Il est possible d’avoir par exemple une émergence spectaculaire de cigales tous les 17 ans!
D’autres sont dépendantes de la météo et leur présence peut varier énormément d’une semaine à l’autre.
D’autres encore ne seront présentes qu’à un moment précis de l’été suivant la photopériode (durée du jour).
C’est le cycle de vie qui influence toutes ces allées et venues. La durée de chaque phase diffère d’une espèce d’insecte à l’autre, tout comme ce qui déclenche la ponte. Si certaines espèces complètent leur cycle en quelques jours, comme les mouches à fruits ou les moustiques, d’autres peuvent mettre plusieurs années.
De par leur nombre, leur grosseur et leur aptitude à voler, les insectes sont très, très mobiles d’une région à l’autre. Une pelletée de terre avec des œufs minuscules et hop! Un insecte vient d’arriver d’Afrique avec une livraison de monstera! Une tempête, de forts vents, un été chaud? Boum! Les insectes migrent vers le nord et les tiques arrivent au Québec. Plusieurs espèces invasives sont des insectes et le «pourquoi» n’est pas un mystère!
Chaque année ou presque, j’ai l’impression qu’un nouvel insecte fait la manchette des nouvelles! Parfois, c’est un joli papillon qui a connu les conditions idéales pour pondre en abondance, parfois, c’est un nouvel envahisseur qui arrive dans la région. Avec les insectes, ça va vite!
Résilience et fragilité
Les insectes passent l’hiver en hibernation, sauf quelques rares exceptions, et ce, à n’importe quel stade. Selon l’espèce, les larves peuvent hiberner dans les arbres, les adultes dans vos murs de maison (citons les sympathiques coccinelles en campagne!), les nymphes dans la terre, etc. Chaque espèce a sa stratégie propre pour ressurgir l’année suivante.
Même s’ils ont généralement une bonne capacité d’adaptation, les insectes sont très sensibles aux perturbations puisque beaucoup sont sélectifs. Prenez le monarque qui se nourrit seulement d’asclépiade. Ce n’est pas le seul insecte qui soit ainsi dépendant d’une source de nourriture unique. Pensez-y la prochaine fois que vous refaites votre plate-bande: il est possible que certains insectes désertent votre terrain si vous retirez leur plante préférée!
Encore, encore….
Très intéressant Merci
Toujours très intéressant vos chroniques….merci
Audrey, j’ai transféré à mes contacts qui ont des enfants ou sont enseignants
Tellement bien écrit !
& le premier volet… délirant !
Vraiment très informatif et rigolo. J’adore!!!
Et un grand merci de faire autant de recherches pour appuyer le contenu des articles ??
Bonjour, nous sommes une asso bénévole du sud de la France, essentiellement tournée vers d’EEDD. Pouvons nous reprendre votre article pour notre site internet en citant la source bien évidemment ? Nous l’avons trouvé à la fois très pédago et bien tourné. Bravo à vous ! Naturellement Christophe
Bonjour, vous pouvez tout à fait partager à vos abonnés, en autant que la source soit bien en évidence 🙂
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MERCIIIIIII <3<3<3