Comprendre la vie des insectes partie 1: de l’œuf à la larve
Si je vous parle de bébés voraces et d’adultes plus jolis que les jeunes, je vous parle bien évidemment non pas de moi, mais des insectes! Je veux mettre les points sur les i à propos du cycle vital de ces petites bêtes. Je ne vous dirai pas comment vous débarrasser ou attirer X insecte (il y a déjà plusieurs articles sur le sujet), mais j’ai plutôt envie de vous dire comment comprendre ces animaux.
Juste avec ce point, je suis certaine que plusieurs se sont dit: «ah ouin? Les insectes, c’est pas juste… des insectes?» Eh non! Ils font bel et bien partie du règne animal!
Pourquoi parler du cycle vital?
Parce qu’en comprenant mieux vos ennemis ou amis à six pattes, vous comprendrez mieux ce qui se passe chez vous, dans vos plantes, dans votre jardin et peut-être même dans votre pelouse! Parce que ça vous permettra de pointer du doigt les bons coupables, d’attirer vos vrais amis et de prendre des mesures seulement si c’est nécessaire.
Et parce que ça vous permettra de les reconnaître, tout simplement!
«Ben là, Audrey… Un papillon, c’est un papillon, pas besoin de connaître son petit nom pour savoir qu’il est beau et que c’est un pollinisateur!»
Hum hum… Vous savez, les beaux petits papillons jaunes ou blancs qui volent à un mètre du sol environ? On les voit partout l’été. Eh bien, ce sont des pieridae. Ça vous sonne une cloche? Et si je vous dis «piéride de la rave»? Ou encore: les foutues chenilles vertes qui mangent tous les (mes!) choux?
Ahhhh, je viens de capter votre attention? Alors, ces beaux papillons, on les aime ou pas? Ça devient plus compliqué, non?
En comprenant le cycle de vie des insectes, on répond à plusieurs questions. Est-ce qu’on peut attirer seulement l’adulte? Est-ce qu’on peut se fier à l’allure dudit adulte pour reconnaître le jeune? À quel moment intervenir pour éviter un problème?
Mais certaines questions resteront éternellement sans réponse… Comme est-ce que mère Nature était consciente en créant les pieridae que je renoncerais à faire pousser des choux de Bruxelles dans mon jardin?
Qui sait?
Le cycle vital des insectes: très simple!
Je tiens à prendre quelques secondes pour avertir les lecteurs qui connaissent bien le sujet, ainsi que ceux qui aiment «gratter» pour trouver des points à contredire: cet article est une GÉNÉRALISATION qui concerne les insectes à métamorphose complète. C’est une INITIATION à leur cycle de vie. C’est pour un blogue VULGARISÉ et ACCESSIBLE À TOUS.
Si vous trouvez que je reste en surface dans mon sujet… Je suis d’accord avec vous! Si mes propos vous heurtent… Ben, passez une belle journée quand même!
La majorité des insectes ont un cycle de vie en quatre étapes: œuf, larve, nymphe, adulte.
C’est tout. C’est aussi simple que ça. Certains insectes ont des noms particuliers pour certaines étapes, par exemple, la chenille n’est autre que la larve du papillon. On peut aussi appeler «pupe» la nymphe de mouche ou encore «chrysalide» celle du papillon. Mais peu importe le nom donné à chaque étape, le rôle reste le même.
Regardons plus en détail chacune de ces étapes.
Les cocos
Je n’ai jamais essayé de me faire une omelette aux œufs d’insectes, mais au fond, c’est globalement la même chose que les œufs des oiseaux. Même si la forme, la couleur et la grosseur diffèrent, il y a toujours au moins trois composantes dans l’œuf qui restent les mêmes, peu importe qu’il s’agisse d’un poisson ou un puceron. Il y a un bébé (vous êtes surpris, je sais!), une réserve de nourriture et un liquide protecteur plus ou moins épais.
(J’ai vraiment beaucoup de difficulté à trouver des belles images pour cet article. Voici l’image de l’intérieur d’un œuf la moins troublante, la plus claire, simple, et non identifiée en anglais que j’ai trouvé… Comme rien n’est parfait, il n’y a pas de bébé dans le coco!)
Je n’ai malheureusement pas reçu un seul coco en chocolat pour avoir indirectement fait de la pub avec cette blague et j’en suis très triste… Mais si Cadbury lit ceci et veut m’en envoyer une caisse, écrivez-moi pour avoir mon adresse postale!
Revenons:
Les plus perspicaces l’ont deviné, je parle du jaune et du blanc de nos œufs de poule. Vous n’avez pas de poussin dans les œufs de votre frigo, mais les deux autres composantes sont là: le jaune, c’est l’équivalent du placenta (ou de la boîte à lunch) et il contient des gras et des nutriments. Le blanc, c’est comme un coussin gonflable (ou du Jell-O) qui empêche le bébé (ou son lunch) de se cogner contre la coquille.
Pour les insectes, c’est pareil: une boîte à lunch et un Jell-O protecteur, qui peuvent être de n’importe quelle couleur, soit dit en passant. Ne me demandez pas d’image de l’intérieur d’un œuf d’insecte, j’ai cherché au moins 1h pour un œuf de poule, sans succès, alors…!
Larves, chenilles, vers et cie.
Comme les larves ne volent pas, on les voit peu. Elles vivent dans les feuilles, dans le bois, sous la terre, bref, pas dans votre verre de vin quand vous êtes sur la terrasse. Mais même si on ne les voit pas, elles sont très présentes, plus encore que les adultes qui vous rentrent dans le nez quand vous faites du vélo!
Ces larves sont d’une importance capitale pour la chaîne alimentaire. Oiseaux, reptiles, mammifères, insectes et invertébrés s’en délectent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les insectes pondent de très grandes quantités d’œufs. Selon les espèces, il arrive que seulement 5 ou 10% des œufs pondus deviennent adultes, voire moins!
Imaginez qu’une année, pour une raison quelconque, vous décidez de mettre un répulsif à araignées sur vos dalles de terrasse. Un mois plus tard, vous m’écrivez en panique: «Je ne sais pas ce qui se passe, je suis envahi de mouches cette année!»
…Ben oui, le taux de prédation des larves au sol a peut-être baissé de moitié: c’est normal!
Il ne faut pas sous-estimer la quantité de bébés insectes invisibles qu’il y a sous votre nez.
Outre le fait que les larves existent pour être mangées, il y a un autre point très important à mentionner à leur sujet: leur seul et unique but dans la vie est de manger, manger, manger et encore manger! (Comme moi…!)
Manger ou être mangées: telle est la vie des larves!
Pour le jardinier paresseux, c’est à la fois une bénédiction et une malédiction. Certaines larves sont prédatrices de nuisibles: celles-là, on les aime.
D’autres larves sont des décomposeurs et assurent un bon recyclage de la matière organique. Celles-là aussi, on les aime!
Mais arrivent les larves herbivores… Là, ça va mal à’ shop!, comme dirait mon grand-père.
Les larves mangent énormément, car la transformation en adulte demande beaucoup d’énergie et elles doivent y arriver rapidement pour rester une proie le moins longtemps possible. Selon les espèces, certaines mangent plusieurs fois leur poids chaque jour.
Dans le cas des herbivores, comme les chenilles qui sont les plus nuisibles pour les jardiniers, elles restent généralement sur la plante où elles ont éclos. Ce ne sont heureusement pas les plus mobiles (en comparaison aux larves prédatrices, par exemple) et c’est pourquoi une simple couverture flottante sur les plantes est souvent suffisante pour se protéger des larves herbivores: si les adultes ne peuvent pas y pondre, les larves ne trouveront tout simplement pas vos plants!
Dans le cas des larves qui vivent dans la terre et qui mangent la pelouse par-dessous, comme les larves de tipules, il n’y a pas de solution aussi facile… Essayez donc de planter autre chose que du gazon: le trèfle, le pissenlit, le plantain et autres «mauvaises herbes» ne sont pas comestibles pour ces ravageurs friands de graminées.
Cocon: la transformation extrême!
Mais… où est la suite de l’article?
En fait, je vous ai donné beaucoup de matière déjà et comme l’article est très long, on a décidé… de le couper en deux!
Je vous laisse donc méditer sur vos nouvelles connaissances et mijoter jusqu’à la semaine prochaine pour compléter les informations sur le cycle de vie des insectes.
Tourelou!
Superbe article! Beau tour de force qu’est la “vulgarisation” scientifique quand elle se veut utile et appliquée. Nous attendons la suite avec impatience, le temps de quelques cycles vitaux!
Cool! à la semaine prochaine
Merci Audrey, quel bel article ce matin.
Surtout pour moi qui est tres novice en jardinage.
Votre humour me rappelle M. Larry Hudgson.
Apprendre avec le sourire, imprègne les informations !
C’est enrichissant et bien bien beau ce vulgarisme. Votre approche est une façon p’ d’une pédagogue chevronnée… merci
Superbe article, Audrey! Merci!
Bien aimé ton avertissement dans l’encadré bleu, ta touche d’humour et le contenu très enrichissant et intéressant bien sûr! Hâte à la semaine prochaine pour la suite!
Très bonne vulgarisatrice et surtout très comique. Je commençais à avoir hâte à l’été mais là tu viens de me calmer! j’habite dans la région de st-michel des saints et des “beubites” y’en a! Dans mon verre de vin aussi et dans ma bouche et dans mes oreilles. ha! ha! ha! J’ai appris à vivre avec et en jardinière très paresseuse je n’interviens pas et tout s’arrange tout seul. Merci de mettre du soleil dans mes journées
J aimerais savoir pourquoi mon orchidée à des petits trous sur ses feuilles ? Cordialement
merciiiiiiiiiiii. Quand j’ai commencé à jardiner, j’ai dû m’intéresser aux insectes. Quelques lectures savantes plus tard, j’étais mêlée et découragée avec les multiples stades ou sous-stades du développement de ces petites bestioles. Enfin, un article qui simplifie. J’ai aussi très hâte à la suite. Et pour ce qui est des cocos, et bien, Pâques n’est pas si loin, ne désespère pas!
Un grand merci de cet article simplifié et illustré !
Beau travail avec des rebondissements… J’attends le 2ème épisode !!
Merci! Excellent article. J’ai hâte de lire la suite ?.
Bonjour Audrey, comme d’hab votre article est passionnant, et j’ai hâte de lire la suite !
J’adore votre humour et moi qui vous lis du Sud Ouest de la France, j’adore aussi tous les commentaires .
Merci Audrey! Encore un excellent sujet fort instructif!
C’est un plaisir de vous lire, peu importe le sujet. J’ai bien aimé votre encadré bleu soit dit en passant.
Un gros merci pour cette article…. Très intéressant 😉 l’humour dans vos écrits me fait sourire à chaque fois :))
Bonne journée et hâte de lire la suite la semaine prochaine 😉
En pleine forme comme chaque fois Audrey et tellement drôle sur des sujets qui méritent d’être évoqués. Les larves m’écoeurent surtout celle de la mouche.. à partir du moment où elle ne m’empêche pas de déguster mon café tout va bien. J’ai toujours été attirée par les chenilles velues ou pas et la photo de celle du papillon est réellement trop belle. Là n’est pas le sujet !!
Merci pour la justesse de tes recherches quelles qu’elles soient, ta dérision et ta bonne humeur et…
à demain de te lire.
Bonjour Audrey
Commentaires extrêmement utiles que ceux-ci devant.
Moi, je n’ai pas de succès avec mes «tournesols »«soleils» vraiment triste.
Quelle semence achetée ? Pour planter directement au jardin.
Merci de m’aider.
Informatif et divertissant.
Beau style.?
?
Tourelou! J’adore tes articles!!!
Ça prend un EXPERT pour nous donner les informations vulgarisées
Et me faire rire ainsi !
Tu es notre Boucar Diouf du vert !!!
Une admiratrice passionnée