Le sapin a des boules… et des pommes!
Un petit mot d’Audrey
Certains l’ont demandé (deviné!) dans les commentaires de l’article sur le cornichon de Noël, je me lance dans une série et, aujourd’hui, je vous parle du sapin! Auparavant, je tiens à vous remercier d’avoir répondu en si grand nombre la semaine dernière. Je ne peux pas répondre à tout le monde, mais vos histoires d’ornements m’ont fait sourire.
Entre Sylvie qui ajoute des oiseaux à son arbre depuis qu’elle a trouvé un nid dans un de ses sapins naturels, Céline qui cache des pères Noël pour occuper les enfants avant les cadeaux, Louise qui y met des souvenirs de voyage, Hélène qui offre un ornement personnalisé à ses enfants et petits-enfants chaque année selon leurs goûts et leur personnalité… wow! Merci à tous d’être là, de m’envoyer plein de beaux mots, et d’embarquer dans mes séries thématiques!
Mention spéciale à ceux qui se sont acheté un cornichon (Monique n’a d’ailleurs pas perdu de temps en trouvant où il y en avait avant même que j’aie bu mon café!) et à Jacqueline qui mange des sardines à minuit au jour de l’An pour assurer la santé financière tout au long de l’année. Première fois que j’entendais ça! Hihi!
Savez-vous pourquoi on décore traditionnellement un sapin avec des boules rouges à Noël? J’ai fait des recherches, beaucoup de recherches, pour remonter à l’origine de cette tradition pour vous. Après tout, un arbre dans la maison, ça reste un sujet de jardiniers!
À ma grande surprise, j’ai découvert qu’il n’y a pas qu’une seule plante d’impliquée dans ce fameux sapin, mais bien deux! Imaginez donc qu’à l’origine, les sapins étaient décorés avec… des pommes! De quoi alimenter les discussions le 25 autour de votre sapin!

L’origine floue de Noël
Il est très, très difficile de remonter dans l’histoire des traditions «religieuses qui ne le sont pas vraiment». Le peuple n’ayant pas toujours été assez lettré pour laisser des traces écrites de ses croyances, c’est bien souvent de l’Église que proviennent les écrits historiques. La tradition orale et les ouï-dire sont une autre source d’information, et la vérité se trouve sans doute quelque part entre les deux. Les faits de cet article sont donc le résultat d’une recherche où les sources se contredisent continuellement!
Or, voici la plus vraie des révélations de Noël que vous aurez dans cet article: rien, absolument rien, dans la fête de Noël n’est d’origine catholique…!

Quoi? Mais Audrey… Jésus est né le 25 décembre, non? La messe de minuit? Saint-Nicolas? L’étoile dans le sapin?… Non?
Eh non! En fait, le Noël que nous connaissons aujourd’hui est le résultat d’adaptations de plusieurs traditions et croyances qui viennent d’un peu partout. Par exemple, les solstices ont toujours été très importants dans plusieurs cultures. Celui d’hiver se produit entre le 21 et le 23 décembre, selon les années. C’est la journée la plus courte de l’année, celle où le soleil est le moins présent, mais également le premier jour du renouveau, le début de l’allongement des jours, du retour de la lumière, etc.
Il a donc été très pratique pour l’Église de mettre un jour de fête là où il y avait déjà une fête! (Jésus serait né quelque part au printemps, pour les curieux! Mais ce n’est pas le sujet du jour).
En adoptant certaines mœurs et en les adaptant au gré des besoins, ce n’est soudainement pas si curieux de dire que notre Noël est «emprunté» aux cultures passées. Pourquoi est-ce que je raconte tout ça? Pour en venir à l’Arbre. L’Arbre avec un grand A! Celui (ceux!) qui servait à célébrer ledit solstice d’hiver.

Mon beau sapin, roi des forêts… Viens icitte que j’te brûle!
Parmi les dizaines d’origines floues du pourquoi du sapin, il semblerait que la plus probable soit… un beau grand feu de camp! Il était de tradition chez les Germains de brûler un très grand tronc d’arbre pendant plusieurs jours au moment du solstice d’hiver en offrande aux dieux des récoltes. Cet arbre était souvent un chêne puisqu’il brûle longtemps.
Mais voilà qu’au VIIe siècle, un certain Saint-Boniface, évangéliste allemand, aurait, selon la légende, tenté de démontrer aux peuples païens que le chêne n’était pas un arbre sacré. Pour cela, il en a abattu un. Ouais…
Je fais une pause ici… Pour vrai, monsieur Boniface: franchement! Ça se fait pas des affaires comme ça! Imaginez qu’un grinch décide d’abattre sauvagement un énorme sapin dans un centre commercial! Non, mais! Ça va pas de détruire la joie des gens! Avez-vous besoin d’un ami?
En tombant, le chêne détruisit tout ce sur quoi il tomba, à l’exception d’une jeune pousse de sapin. Devant ce «miracle», Boniface s’exclama que cet arbre serait dorénavant connu comme «l’arbre de l’Enfant Jésus». Et ainsi le sapin devint… LE sapin!

Pourquoi mettre une guirlande quand on a… une gerbe de blé!
Maintenant qu’on sait d’où vient le sapin, remontons plus loin encore pour trouver d’où vient la tradition de décorer un arbre, soit entre 1000 et 2000 ans avant notre ère.
Déjà, à l’époque, le solstice d’hiver était célébré comme étant la fête de la renaissance, de la fertilité et de la vie chez les Celtes. Selon leur calendrier lunaire, chaque mois avait son arbre, et, en décembre, c’était l’épicéa qui était à l’honneur. Afin de célébrer cette fête du renouveau, l’arbre du mois était décoré de gerbes de blé, de fruits et de fleurs.

Les deux traditions, celle de décorer un arbre et celle d’utiliser un sapin, ont fusionné quelque part entre le XIe et le XIVe siècle pour donner l’arbre de Noël, presque comme nous le connaissons aujourd’hui: un sapin, couvert de fruits, de gâteaux et de douceurs. Un peu plus tard, on y ajouta même des coquilles de noix remplies d’huile pour l’illuminer! (Attention à ne pas le faire flamber… quoique ça l’eût ramené à ses origines, héhé!)
Du fruit au verre soufflé
Les pommes étant un fruit à conservation assez longue, avec un bon rendement, d’une bonne grosseur, et produites localement, ce n’est pas un mystère si c’est ce fruit qui s’est imposé dans les arbres de Noël. La boule rouge était née! (Imaginez si ça avait été l’ananas ou le bleuet… ou le cornichon!)
Mais voilà qu’en 1858, une terrible sécheresse survint en Moselle, en France. Celle-ci mena à une pénurie de pommes. Horreur! Comment honorer le sapin sans cet ornement?
Un débrouillard souffleur de verre eut alors l’idée de génie de souffler des pommes de verre rouge, qui devinrent, vous l’aurez deviné… la fameuse boule de Noël!

Êtes-vous plutôt traditionnels dans vos décorations avec des boules rouges ou bien plus du genre multicolore avec des bricolages d’enfants, vous? Au fond, l’important, c’est d’apporter la joie, le bonheur et la magie de Noël chez vous, alors faites-le comme vous en avez envie! Les traditions sont manifestement faites pour évoluer!
Toujours super intéressant un peu d’histoire. Et effectivement, Jésus n’est pas né le 25 décembre ?. Passez de joyeuses fêtes.
très belle histoire, bravo pour ta recherche, j’aime beaucoup cette explication, ça regroupe mieux toutes les croyances.
Bravo et Merci! Quel beau conte de Noël pour une disciple du jardinier paresseux, qui paresse confortablement devant l’hiver qui s’installe!
Vraiment intéressants vos articles avec un fin fond de l’histoire! j’adore!!
Merci!
De très belles histoires que celles que vous nous racontez, Audrey Martel! Et sur un ton enjoué qui nous ramène aux joies enfantines! Apprendre en s’amusant. Un grand merci pour vos récits autour du temps des Fêtes!
Merci Audrey pour nous avoir partager de cette magie de Noël et surtout de l’avoir fait avec ce brin d’humour qui m’a fait sourire…
Je suis une lève-tôt; alors je vous remercie pour ce brin d’histoire écrite avec votre verve très personnelle qui me fait sourire.
Ça m’a fait sourire , superbement écrit , instructif et drôle à la fois. Merci
Bonjour. Votre article est tellement intéressant que je vous demande la permission d’ajouter le lien au bulletin horticole de notre Société D’Horticulture.
Bien sûr ! Partagez la joie des fêtes avec votre communauté !
J’aime l’Histoire Audrey et celle-ci j’adore particulièrement! Ton humour me fait sourire.
Quelle joie de vous lire! Vous avez le don d’égayer avec vos récits, merci également pour l’explication qui vient de pair!
Personnellement, je peux presque raconter ma vie à l’aide de mon sapin de Noël: la plupart de mes décorations me rappellent un événement ou un être cher… J’ai même restauré les boules de mon enfance en les bricolant avec mes enfants lorsqu’ils étaient jeunes… Psst… elle n’ont pas toutes l’air de pommes… mais mon sapin éprouve toujours un grand plaisir à les retrouver! Merci pour l’histoire!
Très intéressants, vos articles! Merci beaucoup et Joyeux Noël!
J’adore vous lire! Un Joyeux Noël. Et pour 2024, paix, santé et amour 🙂
Merci pour cet article intéressant. Et oui, les traditions sont là pour perpétuer en se transformant.
Merci beaucoup pour toutes ses recherches.
Je me demande dans 100 ans que sera la tradition ??
Bonjour Audrey. Excellent comme
d´habitude. Seul avec plusieurs chats, un sapin serait voué à de véritables catastrophes. Celui en plastique de mes parents va dormir dans sa boite, au grand plaisir de Greta. Un vrai avec ses effluves dans la maison, ça sent si bon. Puis dans quelques semaines, il ne sera plus le roi. Au vidange il finira. Lui qui était bien tranquille avec ses racines et copains. Sa vie terminée juste pour nous amuser. Je préfère marquer le renouveau en poursuivant mon potager intérieur. 7 brocolis rescapés avant les gels prononcés séjournent dans le frais solarium. Les premières fleurs de mes tomates
autoensemencées récupérées avant le froid auront elles écloses ? Et celles des courgettes, comment iront mes pommes de terres, oignons et le reste ? Pas très conventionnel je l´admet. Souligner le renouveau en permettant à la vie de poursuivre son cours et ses mystères.
« Old Harry » , un brocoli semé en 2022, sauvé de justesse par la devoreuse piéride, sérieusement grignoté en 2023, me donnera t il sa fleur de brocoli tant attendu en 2024. Son cou, sa tige s´étire et s´allonge et moi
j´attend. Parfois il faut de la patience….
J´ai encore de la place, des concombres peut-être….et l´avantage du maraîchage intérieur hivernal, les destructeurs sont absents !!
Bon Noël à tous.
Oh, merci Audrey pour ce texte, toujours un plaisir de vous lire! Pour répondre à votre question, c’est un beau mélange de tout cela, chez nous! On a bien sûr des boules rouges, mais également des décorations que les enfants ont fabriqués (certaines vieillissent mal, mais c’est fait avec amour, t’sais!) puis on a aussi quelques casse-noisettes, ce sont les préférés des enfants! Beaucoup de couleurs, à l’image de nos enfants. 🙂
Bonjour Audrey, j’ai un sapin Beaumier tous les années celui qui embaume nos maisons pendant 3 semaines.
Il existe le Fraser qui dure plus longtemps mais sent beaucoup moins.
Je le décore avec des boules multicolores et des petites lumières blanches.
En passant le sapin ici est récupéré et non jeté aux poubelles
Merci Audrey
Très intéressant et instructif, cet article.
Pour ma part, j’ai longtemps utilisé des pommes rouges et dorées et des fraises (le tout en plastique, on s’entend), dans mon sapin. J’avais décidé que je ne voulais pas avoir des boules de Noël « traditionnelles »… je constate que finalement, elles l’étaient, traditionnelles!
J’ai un peu changé ma thématique au fil du temps, et maintenant, ce sont des petits personnages qui ornent mon sapin (des souris, des lapins, des casse-noisettes, des oursons, etc).
Les rires car ta plume est gaie !
Merci pour cette recherche !
Chez nous, les épinettes sont dehors!!
Elles sont illuminées et magnifiques jusqu’à la fin de l’hiver.
Mais servent d’abri pour les oiseaux et nuire à l’épervier qui qq fois passe dans ma cour … cette année on lui a compliqué pas mal la chasse. Les mangeoires sont si près des conifères.
Bon hiver et préparatifs pour les fêtes!!