Sus aux campagnols
S’il y a un animal qui paraît inoffensif, c’est bien le mulot, ou plutôt, le campagnol des champs (Microtus pennsylvanicus), un petit rongeur à peine plus gros qu’une souris. On le distingue facilement de cette dernière, qui est surtout un animal d’intérieur, par ses oreilles plus petites et sa queue courte, ainsi que par sa coloration brune (la souris domestique est grise). Le campagnol est omniprésent sur nos terrains, mais passe généralement inaperçu, puisqu’il est surtout nocturne du printemps à l’automne.
Les dégâts qu’il cause sont peu visibles durant l’été, quand il y a une abondance de choses à manger (graines, insectes, feuillage, etc.), mais l’hiver, quand le sol est gelé et que ses sources de nourriture classiques ne sont plus disponibles, il trouve une autre nourriture: l’écorce des arbustes et des jeunes arbres ainsi que, parfois, les bulbes de tulipes et les racines de nos vivaces.
Sous la neige
Durant l’été, le campagnol se promène sous le sol ou à travers les feuillages des plates-bandes, pelouses, etc. Il est alors très craintif, car plusieurs prédateurs rôdent, notamment les chats, en milieu urbain. L’hiver, cependant, il devient plus audacieux. Il creuse des tunnels à travers la neige. Ainsi protégé des prédateurs, il devient alors diurne.
Effectivement, les chats ne sont plus d’aucune utilité pour son contrôle. En dehors de la ville, cependant, les renards, les coyotes, les loups, les lynx et autres prédateurs ont des trucs pour les trouver, malgré la protection de la neige. Ils écoutent attentivement et grâce à leur ouïe exceptionnelle, réussissent à les localiser, puis sautent à pattes jointes pour trouer la neige afin de les attaquer. En ville, en l’absence de tout prédateur valable, les campagnols, qui sont très nombreux à la fin de l’été, s’en donnent à cœur joie à leur passe-temps hivernal préféré, c’est-à-dire la recherche d’une écorce intéressante à gruger.
Le campagnol n’est pas un castor et peut difficilement gruger l’écorce des grands arbres. Mais les arbustes et les jeunes arbres, c’est une autre histoire. De plus, il adore l’écorce des pommiers, des cerisiers et des autres fruitiers, dont l’écorce serait sucrée et qui reste mince même quand les arbres sont adultes.
Décourager les campagnols
Il y a plusieurs trucs pour réduire la prédation des campagnols durant l’hiver. Le plus important, c’est de ne pas faire le ménage des plates-bandes et du potager (faites plutôt votre ménage au printemps, quand les campagnols trouvent une abondance de nourriture). En éliminant leur source première de nourriture, vous les poussez directement vers les seules sources de nourriture qui restent: les arbres et les arbustes, les bulbes, les racines de vos plantes, etc.
Vous pouvez toutefois dégager le secteur entourant les arbres en taillant les végétaux denses où les campagnols pourraient se cacher. Si vous avez planté des fruitiers dans une pelouse, par exemple, une tonte courte lors de la dernière tonte automnale va aider à les décourager.
Des barrières anticampagnols
Le hic, c’est que ces spirales ont été développées pour un climat où la neige est peu abondante. Dans notre région, la neige dépasse rapidement le niveau de la protection, ce qui permet aux campagnols de gruger l’écorce située au-delà de la protection. Vous pouvez cependant placer une deuxième spirale au-dessus de la première pour gagner de la hauteur.
Un truc aussi efficace et moins coûteux consiste à entourer le tronc de broche jusqu’à la hauteur des premières branches. Il faut toutefois former un tube avec le grillage de façon à ce qu’il ne touche pas directement à l’écorce, sinon les campagnols réussiront à gruger l’écorce par les trous dans la broche. Le grillage doit donc être à 2 cm de l’écorce, et ce, tout autour du tronc. Vous pouvez aussi protéger l’écorce avec une section de tuyau de drainage fendue sur la longueur de façon à pouvoir la placer autour du tronc. Il faut poser toutes ces protections tardivement (en novembre) et les enlever tôt (à la fonte des neiges), sinon elles peuvent servir d’abri hivernal aux insectes nuisibles.
Des répulsifs
Il existe aussi des répulsifs qu’on peut vaporiser ou badigeonner sur le tronc à la fin de l’automne. Ces produits sont soit malodorants ou bien ont un goût piquant ou amer. Leur efficacité est toutefois moindre sous un climat aussi pluvieux que le nôtre, car ils sont souvent délavés avant l’arrivée de l’hiver, d’où l’importance de les appliquer le plus tardivement possible.
Larry Hodgson a publié des milliers d’articles et 65 livres au cours de sa carrière, en français et en anglais. Son fils, Mathieu, s’est donné pour mission de rendre les écrits de son père accessibles au public. Ce texte a été publié à l’origine dans Le Soleil le 6 novembre 2005.
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S.v.p..je désire me désabonner merci
Un truc aussi efficace est de piétiner la neige autour de votre jusqu’à hauteur de 6 a 12 po. Les campagnols se promenant au niveau du gazon sous la neige se heurteront a un muret de glace et abandonneront l’idée de gruger votre arbre. Il s’agit donc d’être assidu pour les trois ou quatre premières bordées. Attention cependant, si un dégel survient et que le gazon est découvert il faut recommencer le stratagème aux bordées suivantes.
Manque de temps Je vous trouve sur FB. J’ aime vos chroniques.
J’ai une astuce naturelle et très peu coûteuse et ça fait 2 hiver que ça fonctionne parfaitement. Je fais bouillir de l’ail et j’arrose le pied et sur le tronc du bas de mes arbustes avec ce liquide juste au moment des premières accumulations de neige. C’est magique !
Merci pour toutes ces infos et les trucs.
Je vis en Bretagne où les campagnols sont redoutables toute l’année. J’en ai de temps en temps qui bouffent la racine des poireaux, concombres, rhubarbe, fraisiers etc. Tout! Un cauchemar. Mais je ne veux pas les empoisonner. J’ai essayé de les piéger dans une cage pour les expédier le plus loin possible, sans succès.
Un truc qui m’a réussi, c’est de remuer le sol à la fourche entre les plants le plus profondément possible. apparemment ils détestent qu’on démolisse leur tunnels. Et ça a marché.
Un autre truc auquel je ne crois pas trop, c’est de planter des tiges de fer et de les coiffer d’une bouteille de verre. Les vibrations sousterraines du son dans le vent les dérangeraient.
Mais il faut intervenir le plus tôt possible. Les campagnols se multiplient comme des lapins.
Le campagnole ,c’est une catastrophe dans un jardin potager la seule solution efficace, cest de
La mort au rat au milieu d’une quartier de pomme !
Problème aussi avec les campagnols, c’est quant ils réussissent à entrer dans la maison!
Chez nous les mulots ,campagnols vivent leur vie , il y a assez de monde pour les croquer de jour comme de nuit .Avec un brin d’inquiétude Les nouveaux venus de Loire et abords n’ayant que peu de nourriture halieutique vont vers les friches et parcelles cultivées . Héron cendré, grande aigrette qui est un héron blanc, arrivent nombre environ cinquante individus et font leur prédation . Méthode : proie attrapée jetée en l’air ,bec ouvert ,avalée , puis deux , trois x par cinquante , les cendrés suivent opportunistes “cueillent” le reste .La nuit chat fait du bruit, cours gratte il chasse les petits rongeurs type musaraignes qui à, la faveur d’une porte ouverte est entrée .Au matin grand seigneur il nous montre ses proies .Félicité ,part vers sa gamelle , me laissant le cadeau momentanément. .
Bonjour je tente de retrouver des solutions afin de capturer des souris dans les murs de mon chalet durant le présent hiver ….
Merci de votre aide et vos articles
Nous habitons à Montréal et nous avons un mulot qui a élu domicile sur notre terrain depuis au moins deux ans. En hiver 2024, nous avons installé une caméra dans le cabanon et nous avons vu qu’il avait deux petits avec lui, et qu’il s’était fait un nid avec une partie de notre paillis de foin, dans le tas de pots en argile ! Nous avons un potager recouvert de paillis et nous avons un pommier, un gadelier, un amélanchier, une vigne Somerset, des kiwis arctiques et un houblon, sans aucune protection. Pourtant, le mulot ne leur cause pas de dommages ! Je pense que la raison est que nous ne faisons jamais le ménage de nos plates-bandes l’automne, et que nous laissons les débris végétaux dans le potager, tout l’hiver… Le peu qui reste au printemps est déposé dans le bac à compost. Nous avons un «classique» bac à compost noir du commerce (celui avec la porte qui coulisse devant et le chargement par le haut et, même si ce n’est pas génial, il fonctionne assez bien pour un petit potager de ville) et nous avons surpris à plusieurs reprises le mulot à l’intérieur. Ce faisant, je laisse toujours une petite ouverture en bas du bac pour le laisser se promener à sa guise, s’y réfugier et s’y nourrir. Nous vivons ainsi en bon voisinage : il ne détruit pas le jardin, il mange les débris qu’il trouve sur le sol (ou dans le compost) et nous avons moins de travail à faire pour nettoyer le terrain !