Va donc te promener!
J’étais un enfant rêveur, souvent dans la lune.
Je crois que c’est une façon plus polie de dire que j’étais distrait, impulsif et généralement désordonné. Je le suis toujours, d’ailleurs (vous n’avez qu’à le demander à ma blonde!).
J’ai trouvé des moyens de gérer mon inattention. Je me dresse des listes, parfois même des listes de listes. Mon horaire est réglé au quart de tour, tout ce que je dois faire est sur mon calendrier: partir une brassée de lavage, arroser mes plantes d’intérieur (et je ne parle même pas de mon travail!), sinon je l’oublie.
Au fil des ans, ce qui m’a le plus aidé à garder le cap, c’est de passer du temps à l’extérieur. Alors, chaque jour, je me réserve un moment pour une activité extérieure, que ce soit pour une balade dans un parc, un tour de vélo, un peu de pêche, du jardinage ou juste pour m’asseoir sur un banc et sentir la chaleur du soleil ou le choc d’une pluie soudaine sur ma peau, en observant le mouvement des plantes dans la brise. Quoi qu’il se passe, c’est non négociable, je dois absolument avoir ma dose de nature tous les jours, sans quoi je crois que j’oublierais qui je suis, perdu dans les déboires du quotidien.
Octobre: mois de sensibilisation au TDAH
Non, je n’ai jamais été diagnostiqué avec un TDAH (Trouble de déficit de l’attention avec/sans hyperactivité), ça ne se faisait pas beaucoup à mon époque. Heureusement, on en connaît beaucoup plus à ce sujet aujourd’hui grâce, entre autres, à des activités tel le mois de sensibilisation au TDAH.
Selon l’Association des médecins psychiatres du Québec, «[l]e TDAH est un trouble neurodéveloppemental fréquent (environ 5-8% des enfants et 4 % des adultes) qui se caractérise par une difficulté persistante à moduler l’attention qui se traduit par des erreurs d’inattention, une difficulté à maintenir l’attention de façon soutenue, à résister aux stimuli distracteurs, à organiser, débuter et terminer une tâche, des oublis et une tendance à égarer ou perdre ses objets). La bougeotte associée au TDAH implique une difficulté à contrôler les mouvements (hyperactivité motrice), les comportements (impulsivité) et parfois aussi les émotions (hyperréactivité émotionnelle). Les impacts du TDAH peuvent se retrouver dans plusieurs sphères de vie, autant la vie quotidienne, familiale, sociale, académique que professionnelle.»
Le CSTC (Centre de sensibilisation au TDAH, Canada) est un organisme de bienfaisance national qui améliore la vie des Canadiens touchés par le TDAH grâce à la sensibilisation, l’éducation et la défense des droits. Visitez leur site Web pour en savoir plus.
Nature et TDAH
Mais pourquoi parle-t-on de troubles de l’attention dans un blogue sur le jardinage? C’est tout simple, et plusieurs d’entre vous le savent déjà instinctivement: le contact avec la nature réduit les symptômes du TDAH.
Une étude faite au Département des ressources naturelles et des sciences de l’environnement de l’Université de l’Illinois, en 2008, a montré que des enfants avec un TDAH avaient une meilleure concentration après une marche dans un parc. Une balade de 20 minutes dans un espace naturel améliorait l’attention des participants de façon significative par rapport à une marche dans un espace urbain ou sous-urbain. L’effet serait même similaire à l’utilisation du méthylphénidate, fréquemment utilisé pour traiter les déficits de l’attention.
Une autre étude démontre que l’environnement dans lequel jouent les enfants atteints d’un TDAH peut avoir une incidence sur la sévérité de leurs symptômes. Les enfants avec un déficit de l’attention qui jouent dans des espaces verts présentent des symptômes moins graves que ceux qui jouent dans des espaces bâtis, soit à l’extérieur ou à l’intérieur.
Il est aussi possible que simplement voir un espace vert, sans même interagir avec, puisse apporter des bénéfices. Une expérience a été conduite avec 169 enfants vivant dans des édifices structurellement identiques, mais avec une proportion différente d’espaces verts les entourant. En moyenne, plus ce qu’on voyait depuis l’édifice était naturel, plus il y avait des améliorations au niveau de la concentration, de l’inhibition des impulsions et du délai de la gratification chez les enfants y habitant.
Des bénéfices pour tous
Outre les enfants présentant un TDAH, le contact avec la nature aurait des effets positifs sur l’apprentissage de tous les enfants. Une enquête a été réalisée auprès de jeunes du secondaire. Un groupe a reçu l’enseignement des mathématiques à l’intérieur et l’autre à l’extérieur. Ceux qui étudiaient à l’extérieur avaient de meilleurs résultats. Une autre étude, comprenant des activités extérieures sur les lieux de l’école et en dehors du milieu scolaire, révélait que l’apprentissage en nature menait à une augmentation de l’intérêt, de l’engagement et de la réussite.
Plusieurs de nos lecteurs connaissent déjà les bénéfices des activités extérieures, comme le jardinage, sur la santé et le bien-être. De nombreuses recherches ont démontré que les mêmes symptômes, telles l’inattention et l’impulsivité, qu’on retrouve chez les personnes souffrant de TDAH, sont aussi diminués chez ceux qui n’en sont pas affectés.
Rachel et Stephen Kaplan, psychologues de l’environnement, croient que le fait de devoir délibérément diriger notre attention cause de la «fatigue de l’attention». Selon eux, les environnements naturels aident à récupérer de cette fatigue en offrant une pause à notre cerveau. Ce sont des environnements riches en stimuli et ils attirent notre attention sans qu’on doive se concentrer.
Alors, qu’attendez-vous, jardiniers? À vos pelles! On a besoin de plus de jardins, plus de parc, plus de nature. Et tant qu’à y être, amenez des enfants avec vous!
Excellent article. Très informatif et oh! combien vrai. Rien comme une petite marche pour aérer les esprits et du travail de jardinage pour la concentration et je dirais presque le plaisir d’avoir de bonnes douleurs physiques après quelques heures de travail dans le jardin.
Oh, c’est super cet article sur les bienfaits de la nature pour le TDAH! Ça vient valider l’importance pour les enfants et les adultes de passer du temps au contact de la nature, que ce soit pour bouger, pour relaxer, pour apprendre!
Merci beaucoup!
Quelle bonne idée d’aborder ce sujet! Je connaissais depuis longtemps le l’impact de la nature sur la santé mentale, mais l’effet sur le TDAH est nouveau à mes yeux… Allez, tout le monde dehors!!!
Merci beaucoup pour cet article.
J’ai bcq aimé et appris de cet article. Voilà une motivation de plus pour sortir, même ds un quotidien chargé;)
J’aime tellement cet article sur le TDAH. J’aimerais que ma fille en prenne connaissance pour elle et son enfant.
Merci énormément !
Bravo pour cet article qui devrait être affiché dans les écoles et ailleurs. L’humain fait partie de la nature il doit continuer à vivre avec elle. Je termine avec ce beau message d’une guide touristique Métisse de l’Alberta Brenda Holder qui résume tout :
Le temps de marcher sur la terre est révolu, il faut maintenant marcher avec la Terre…
Un grand merci pour cet article si inspirant, documenté et pour votre confiance envers vos lecteurs pour vous ouvrir sur votre réalité. Je l’ai retransmis à une CPE qui va en nature avec les enfants, pour les inspirer davantage dans leurs convictions 😉
Et pourquoi ne pas jardiner à l´intérieur ? Je déteste l´hiver, le froid et la neige. Pourquoi sortir alors que je peux me gâter avec un bon livre par une belle journée ensoleillée bien au chaud dans mon mini potager ? Des semis de tomates poussent dehors. Hop ! 8 de récupérées qui au lieu de crever dehors vont m´apporter du plaisir. Ces 8 sauvées
d´une mort certaine iront dans 4 bacs et me remercieront avec de belles tomates toutes fraîches. 3 panneaux de clôtures “Frost” placés comme paravent feront le bonheur des haricots grimpants. Que je réussisse la pollinsation des fleurs ou pas, je pourrai les ajouter comme décoration à mes plats et me régaler du feuillage qui goûte…le haricot.
Mes maïs qui devaient aller en terre so´t encore dans des pots de crème glacée. 2 plants faisant 1 mètre de haut dans des contenants de 1.,5 litres. Ne dites pas que vous n´avez pas de place. Aucune excuse ! Ils vont finir en bac. Je n´avais jamais remarqué la beauté toute simple d´un maïs. Pas vilain du tout avec sa petite houppe florale. Vous
n´avez de semences ? Des échalotes de
l´épicerie placées quelques jours dans
l´eau puis en terre dans 2 pots de yogourt, crème glacée ou autre encastrés l´un dans
l´autre pour récupérer l´eau d´arrosage. En ne coupant que le vert des feuilles, vous les avez pour des années et peut être même une hampe florale en plein mois de mars alors que dehors il y a un mètre de neige ! La satisfaction lors de la coupe de la feuille de ne pas perdre la précieuse goutte de sève
Qu´aucune échalote du commerce ne vous a jamais donnée. Ça c´est goûteux et tout frais. Terre, eau et soleil. C´est tout.
Idem pour un pied de céleri qui peut vivre 5 ans chez vous et fera des bébés aux tiges minces.
Mes 2 conseils. N´ajoutez jamais de votre compost. Il risque de contenir des nuisibles, non problématiques en extérieur. Mais dedans, difficile de s´en débarrasser. J´ai tout tenté l´hiver dernier, mais les araignées rouges ont gagnées sur mes haricots.
Évitez également les solariums. Le problème
n´est pas tant les forts écarts de températures entre la nuit et le jour, mais le fort taux d´humidité qui résulte de la condensation. C´est un vrai piège à mildiou. C´est correct pour les plantes résistantes. Mon plant de brocoli a bien résisté. Ayant fêté son deuxième été, je l´ai nommé “Old Harry” et y retournera bientôt,… s´il ne se décide pas à me donner un brocoli. Parfois patience et potager doivent aller dans la même phrase !
Pour l´éclairage, de simples néons DEL font
l´affaire.
Alors amusez vous, votre épicier a plein de trucs pour votre jardin intérieur comme le basilic….et pourquoi pas des légumineuses toutes sèches qui n´attendent que
l´occasion de germer. Bon hiver !
Tout à fait d’accord que le plein air dans la nature réduit les symptômes de l’inattention. Je me classe d’après ton info une fatiguée de l’attention. Quoiqu’il en soit les vertus de faire des activités extérieures sont incommensurables! Je travaille à discipliner mon moi à sortir chaque jour afin d’oxygéner mon esprit, purifier mon âme et bénéficier mes sens à ses beautés!
Bravo pour cet article! J’ai 57 ans et enfin, ils ont compris (médecins) ce que je leur explique depuis des années. J’ai un TDA et j’assume. Je vis en nature et ouiiii ça fait du bien, le stress diminue, la concentration devient plus facile. Merci de ta confiance, merci pour ton témoignage et merci pour ton écoute
Très bon article et je m’y retrouve dans celui-ci étant moi-même une adulte avec ses difficultés et je vous assure qu’effectivement la nature m’a sauvée de bien des tracas et elle continue de le faire. Que ce soit le jardinage, la marche et toutes autres activités extérieures pendant les 4 saisons, c’est le meilleur des remèdes. Merci encore!
Je suis une grande marcheuse. Deux jours sans aller à l’extérieur et je ne me sens pas bien. Comme je le dis souvent, marcher ou faire des activités extérieures c’est bon pour la santé physique mais aussi pour la santé mentale (le mental, comme le disait Marc Messier dans Les Boys).
Plus jeune, chaque fois que je le pouvais, j’allais à l’extérieur pour étudier. Demeurant en ville, j’avait tout de même déniché quelques arbres assez résistants pour que je puisse y grimper pour lire… Quel bonheur que d’être ainsi entourée de feuilles…. Aujourd’hui je vis à la campagne, avec ses quelques contraintes, mais tellement plus d’avantages! Vive la nature 🙂
Merci pour cet article, étant moi-même une TDA H (léger), j’affirme qu’une marche, un jogging dans le bois, m’aide énormément à me concentrer et à focusser, même si il pleut. Je ne peux jardiner présentement étant en appartement, mais je sais que le travail dans la terre est bénéfique pour mon cerveau. En attendant une maison, je conserve précieusement vos articles. Merci.
Bravo pour cet article. Je vais marcher à la campagne à tous les jours et c’est essentiel pour moi, pour mon équilibre. La nature nous donne tout ce que nos corps ont besoin. La nature va sauver l’homme, si seulement l’homme sauve notre terre !
J’ai beaucoup apprécié votre texte sur la santé mentale . Je ne lis pas chaque jour. J’ai tendance à ne pas effacer les textes du jour pour pouvoir référer .Je m’apercois que cela n’est pas nécessaire puisque je peux référer à une banque de sujets. Question qui me tracasse…On dit planter des arbres….pas si facile… Il faut en prendre soin les tailler…etc. Je vous remercie pour votre travail.
Quel beau texte! Je ne crois pas avoir de TDAH mais j’ai vraiment besoin de ma dose de nature à chaque jour. J’ai pris ma retraite un peu plus tôt en partie à cause de ça!