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Botanique 101: la fleur en toute simplicité

Fleur d'hibiscus rouge.
Cet hibiscus est un bon exemple d’une fleur simple: il porte un nombre normal de pétales et des étamines et un stigmate bien en vue. Source: Larisa P, depositphotos

Nous avons probablement tous appris quelques rudiments de botanique à l’école… et en avons certainement oublié quelques aspects depuis! Dans un blogue sur le jardinage, il n’est donc pas si mauvais de faire un rappel de temps en temps de quelques éléments de botanique. En voici un, très simplifié, sur la fleur.

La fleur

Structure de base d'une fleur.
Fleur typique: 1. Réceptacle; 2. Sépale; 3. Pétale; 4. Étamine; 5. Pistil. Source: Petr Dlouhý, Wikipedia

La fleur est l’organe reproducteur de la plante: le lieu où les graines, qui donneront naissance à la prochaine génération de la plante, sont produites à la suite du transfert du pollen venant normalement d’une autre plante de la même espèce.

Elle est portée sur une petite tige appelée pédoncule qui se joint à un réceptacle: la base de la fleur.

On appelle l’enveloppe extérieure de la fleur, surtout visible quand la fleur est en bouton, le calice. Il est constitué de sépales généralement verts, mais parfois colorés. Il peut à l’occasion y avoir une ou des feuilles colorées supplémentaires appelées bractées à la base de la fleur (c’est le cas chez le poinsettia, par exemple).

L’enveloppe intérieure de la fleur est appelée la corolle. Elle est souvent colorée et est composée de pétales.

Parfois, il y a peu de distinction entre les pétales et les sépales (lis, tulipes, hémérocalles). On parle alors de tépales.

Le sexe des fleurs

La plupart des fleurs sont bisexuées (hermaphrodites): on y trouve la partie mâle et la partie femelle.

Structure d’une étamine.
Structure de l’étamine. Source: www.funscience.in

La partie mâle est composée d’étamines en forme de filet coiffé d’une anthère qui contient des sacs polliniques remplis de pollen (gamètes mâles). Le pollen est généralement transporté par les insectes, plus rarement par les oiseaux ou les mammifères ou encore, par le vent, et très rarement par l’eau (seulement certaines plantes aquatiques).

Structure d’un carpelle.
Structure d’un carpelle. Source: Source: www.funscience.in

Le pistil (la partie femelle) est composé d’un ou de plusieurs carpelles, chacun constitué d’un ovaire enflé, d’un style tubulaire et d’un stigmate en forme de bouton. L’ovaire peut être simple ou composé et contient les ovules qui deviendront les graines. Quand il est mature, le stigmate devient collant et sert à capter les grains de pollen.

La fécondation

Illustration d'un grain de pollen qui forme un tube pollinique.
Lors de la fécondation, le grain de pollen produit un tube pollinique et féconde l’ovule. Ill.: jardinierparesseux.com

Une fois que le grain de pollen est déposé sur le stigmate, il émet un tube pollinique qui s’allonge jusqu’à l’ovaire par lequel les gamètes mâles peuvent pénétrer pour féconder l’ovule. Alors, un embryon se développe qui se transforme en graine. Quand la graine est mature et tombe au sol (ou sur toute autre surface appropriée), elle germe et produit une nouvelle plante.

Quelques exceptions

La plupart des fleurs (environ 90%) ont les deux sexes (elles sont hermaphrodites) et on les dit parfaites.

D’autres fleurs sont imparfaites. Elles peuvent être entièrement femelles ou entièrement mâles. Parfois, comme chez le kiwi (Actinidia spp.), les fleurs femelles ont des parties mâles visibles, mais non fonctionnelles. Le contraire aussi est possible: des fleurs mâles aux parties femelles visibles, mais non fonctionnelles.

Quand une seule plante porte des fleurs parfaites, elle est dite hermaphrodite, mais elle peut aussi être:

  • Monoïque: elle porte des fleurs mâles et des fleurs femelles séparées, mais sur la même plante (les courges, les concombres et les bégonias, par exemple).
  • Dioïque: elle porte des fleurs mâles et femelles sur deux plantes différentes (les saules, les peupliers, les camérisiers et les houx, par exemple). Celle qui ne porte que des fleurs femelles est dite gynoïque; celle qui ne porte que des fleurs mâles, androïque.
Tulipe rouge double.
Tulipe double: toutes les étamines ont été converties en pétales. Source: Source: Max Pixel

Fleurs doubles

Les fleurs doubles constituent un cas à part. Il s’agit de fleurs avec un nombre de pétales largement supérieur à la normale: un trait qui apparaît généralement sous forme de mutation. Cette caractéristique est généralement nuisible dans la nature, car elle empêche souvent la pollinisation, mais est très prisée chez les jardiniers, car la fleur est plus visible et dure souvent plus longtemps. On cultive beaucoup de fleurs doubles dans nos jardins. Parfois, ce sont vraiment les pétales qui se multiplient de façon anormale, ou encore, les sépales, mais habituellement, les fleurs doubles surviennent quand les étamines se transforment en pétales: on les appelle alors étamines pétaloïdes.

Les fleurs semi-doubles ont plus de pétales que les fleurs simples (la forme normale des fleurs dans la nature), mais ont habituellement des étamines non mutées bien visibles au centre de la fleur.

Inflorescences composées

L’inflorescence est la disposition des fleurs sur la tige d’une plante… et les possibilités de placement — individuel, en ombelle, en cyme, en épi, etc. — sont presque sans limites. Il faudrait bien qu’on discute éventuellement de ce sujet dans ce blogue, mais pour l’instant, je veux tout simplement clarifier la situation des inflorescences composées, car ce sont celles qui causent le plus de confusion chez les jardiniers.

Marguerite blanche avec flèches indiquant les fleurons tubulaires, les rayons et le disque.
Inflorescence composée. Source: pixio.com

Les inflorescences composées, soit celles de la très vaste famille des Astéracées, autrefois les Composées (plus de 22 000 espèces), ressemblent à une fleur simple — on dirait des pétales entourant des stigmates et des anthères —, mais ce n’est pas le cas. Il s’agit plutôt de nombreuses fleurs minuscules (on les appelle fleurons) regroupées dans un capitule, c’est-à-dire serrées les unes à côté des autres. Parmi les exemples les plus courants, pensez aux tournesols, aux pissenlits, aux chardons et aux marguerites. Souvent, il y a deux sortes de fleurons: des fleurons tubulaires au centre qui forment un disque et qui sont généralement bisexués et fertiles et des fleurons ligulés (appelés rayons) qui entourent le disque et qui imitent alors les pétales des fleurs simples. Souvent, mais pas toujours, les rayons sont stériles et servent uniquement à attirer les pollinisateurs vers les fleurons tubulaires fertiles au centre.

Mea culpa

Théoriquement, on ne devrait pas dire «fleur» en faisant référence à une Astéracée, mais toujours utiliser les termes inflorescence ou capitule, mais je dois faire mon mea culpa à ce sujet! Je brise cette règle régulièrement et d’ailleurs volontairement: il est trop facile d’appeler fleur ce qui ressemble à une fleur et je le fais quand je n’ai aucune raison spécifique de faire une distinction. Vous me pardonnerez cette lacune!


J’espère que ce petit article vous a aidé à démystifier un peu le sujet complexe de la fleur!20171205B Petr Dlouhý, Wikimedia Commons.png

Billet originalement paru dans ce blogue le 5 décembre 2017.

Étiquettes + Botanique de la fleur, Illustration botanique d'une fleur, Parties d'une fleur


commentaire sur "Botanique 101: la fleur en toute simplicité"

  1. Très intéressant, merci! La nature est si riche et fascinante, je suis toujours heureuse d’en apprendre un peu plus sur ses mystères.

  2. Ca fait tellement plaisir de vous lire… même s’il s’agit d’un article déjà paru. J’espère que vous allez bien, cher grand jardiner pas paresseux… doucement, un jour à la fois. ??

  3. Merci beaucoup ! Quelques lacunes ainsi comblées grâce à vous !
    Prenez soin de vous …

  4. Étrangement ,l’autre jour , quelqu’un m’a apporté des graines de tulipes ??? Comment ça fonctionne avec une plante à bulbe?! Je sais que vous n’avez plus le temps de répondre aux questions ,mais je sème peut-être là le sujet d’un autre article. Je ne sais pas si je peux joindre un photo à ce commentaire ,me je m’essaie…heu..non, ça ne le fera pas! ??!
    Merci pour ce rappel botanique !

  5. Merci pour cet article super clair qui résume parfaitement toutes les informations principales! Comme vous le disiez au début de votre article, j’avais des souvenirs à demi oubliés de cours il y a longtemps, maintenant tout s’éclaire 🙂

  6. Merci! Bonne santé à vous!

  7. Excellent article, bravo et merci!

  8. Article très éclairant – merci de vos enseignements et prenez soin de vous! Renée

  9. Merci , j’en avais oublié un peu . Bonne santé.

  10. Vous venez de m’en apprendre une bonne. Je savais qu’il y avait des pollens mâle qui devait rencontrer la partie femelle pour avoir une fleur. Mais là j’avais l’impression d’être dans l’un de mes cours au secondaire 1, là où l’on apprend la différence entre les filles et les gars. Vous m’avez fait prendre conscience que je commence à être vielle. J’espère que votre santé va mieux.

  11. Merci beaucoup cher monsieur qui savez si bien transmettre votre savoir.
    Je vous souhaite une bonne santé et une belle saison de jardinage. ??

  12. Oh et Merci!
    Tjrs précis, clair,illustré!
    Parfait,quoi!:)

  13. je ne plus recevoir vos info lettres merci

  14. Explication très intéressante d’une fleur! Petite observation, “pétale” est un nom masculin. On dit donc “un pétale”, même chose pour “sépale”. Continuez le bon travail!

  15. OUf, quel rappel! Que la nature est magnifique!!! J’ai appris à mes dépends cet été que les courges avaient des fleurs mâles et d’autres femelles et puisque je les couvrais contre la pluie… bcp de fleurs mais peu de pollinisation… 2 courgettes en devenir ?

  16. Merci tellement pour cet article dont j’ai transmis le lien à plusieurs personnes qui ont probablement, tout comme moi, oublié quelques notions de ces matières académiques. La nature est merveilleuse, complexe , résiliente et nous ne pouvons que nous en inspirer pour vivre mieux au quotidien.