À chaque mois sa plante, septembre 2023 : Tradescantias et autres cousins
Un des plaisirs de cultiver des plantes est de les propager. Un jour, une étude se penchera sur les processus chimiques qui ont lieu dans nos cerveaux quand on découvre que la bouture a commencé à faire de petites racines: sans doute une explosion de dopamines, une des hormones qui nous permet de ressentir de la gratification (j’imagine que les scientifiques qui liront cet article feront une syncope devant ma vulgarisation si effrontée, mais j’ai fait Sciences humaines au Cégep).
Qui dit boutures dit échanges et dons. Beaucoup de plantes portent le surnom de «plante de l’amitié», car elles se multiplient si rapidement qu’on est obligés d’en donner pour ne pas les jeter (ma tante, par exemple, fait presque de l’intimidation pour que je lui prenne quelques bébés de son Kalanchoé «Mère de milliers»).
Bien que les tradescantias, qui sont le sujet de l’article d’aujourd’hui, ne sont pas surnommés les plantes de l’amitié, ce sont possiblement les plantes les plus faciles à multiplier. Nous allons donc découvrir cette plante commune, aux nombreux cousins, qui rend bien des jardiniers et leurs voisins heureux.
Origine
Dans le genre Tradescantia, de la famille des Commélinacées se trouvent 85 espèces différentes de tradescantia. Ce sont des plantes qu’on voit pousser, généralement en abondance dans la nature, comme couvre-sol de boisés ou dans les champs de fleurs sauvages. Les tradescantias sont originaires des Amériques, du sud du Canada au nord de l’Argentine, mais ont aussi été introduits dans les autres continents, où ils sont maintenant naturalisés (eh oui! Une autre plante envahissante!).
Ce ne sont pas tous les tradescantias qu’on cultive communément à l’intérieur: pour pouvoir supporter les températures chaudes, sèches et constantes de nos maisons, les meilleures variétés viennent de climats tropicaux ou subtropicaux, comme le Mexique (T. zebrina, T. fluminensis), l’Amérique centrale (T. spathacea) ou sont d’origine horticole (T. pallida), c’est-à-dire créées par l’humain, par croisements, et non découvertes dans la nature.
D’où vient son nom?
Les tradescantias ont été nommés en l’honneur de John Tradescant le Jeune et de son père, John Tradescant l’Ancien, qui étaient les deux des passionnés de plantes; l’aîné étant collectionneur, le fils étant botaniste. Ils ont été à leur tour jardiniers-chefs du roi Charles 1er d’Angleterre et ont introduit dans les jardins dont ils s’occupaient plusieurs variétés en provenance des Amériques (dont au moins un tradescantia, T. virginiana). C’est le botaniste suédois Carl von Linné qui les honora en choisissant le nom Tradescantia.
Cependant, «Misère», le nom sous lequel on connaît cette plante le plus souvent (tradescantia, c’est quand même beaucoup de syllabes, avouons-le!) est beaucoup moins honorifique. Est-ce que ce nom vient de la capacité du tradescantia à tolérer les mauvais traitements ou bien est-ce parce qu’une misère dont on ne s’occupe pas finit par se dégarnir et pendre tristement? Je ne sais pas, mais son nom commun en anglais est encore plus controversé: Wandering Jew, soit Juif errant, personnage du Nouveau Testament chrétien. On peut supposer que ce nom fait référence au caractère invasif des tiges rampantes du tradescantia. On peut l’appeler aussi Inchplant ou Spiderwort, tandis qu’on surnomme T. spathacea «Moïse dans le berceau» (en anglais, Moses in a craddle) et T. pallida «Cœur pourpre» (Purple heart).
Si le nom Wandering Jew vous déplaît, il y a un mouvement récent qui suggère de le remplacer par Wandering dude, soit «mec errant», ce qui est moins antisémite et assez cocasse.
Description
Tous les tradescantias sont herbacés: leurs tiges ne se couvrent jamais d’écorce. Ils poussent d’abord à la verticale, puis deviennent rapidement rampants ou retombants. Dans la nature, les tradescantias forment des couvre-sols étendus.
Bien que les feuilles émergent en touffe compacte, elles finissent par s’espacer sur leurs tiges aux nœuds bien marqués. À chaque nœud se trouve une seule feuille légèrement lancéolée, plus ou moins longue et pointue. Les feuilles poussent sans pétiole, en alternance sur la tige.
On peut aussi reconnaître les tradescantias à leurs fleurs éphémères composées de trois pétales. Comme un trèfle à quatre feuilles, il est possible de trouver parfois des fleurs ayant plus de pétales, assez rares – et j’imagine (je décrète) que ça porte alors chance. Sous un bon éclairage, il arrive que les tradescantias fleurissent à l’intérieur, mais la floraison ajoute très peu à l’attrait de la plante.
Variétés
Sur les 85 espèces du genre Tradescantia se trouvent bien sûr quelques différences. Les plantes peuvent être plus ou moins succulentes, avec des feuilles minces ou coriaces et des tiges souples ou rigides. À des degrés divers, on peut voir leurs feuilles se couvrir de poils, particulièrement pour les variétés plus succulentes comme T. sillamontana (bien que ce soit beaucoup moins apparent, T. zebrina, la misère pourpre, développe également de petits poils lorsqu’elle est cultivée sous une belle lumière). Chez certaines espèces, les tiges restent dressées un peu plus longtemps.
Les tradescantias les plus souvent cultivés à la maison sont les suivants:
Tradescantia zebrina
Cette misère est aisément la plus répandue sur les marchés. De culture facile, on la reconnaît à ses feuilles pourpres fièrement zébrées d’argent. Outre la forme de base, on peut dénicher des cultivars où le pourpre couvre les bandes argentées (‘Purpusii’, ‘Burgundy’) et un où c’est l’argent qui finit par dominer la feuille (‘Silver plus’). Il existe aussi une version dont l’attrait principal est la couleur fuchsia vive qu’elle prend lorsqu’elle est brusquement exposée à l’extérieur au soleil direct (‘Red Gem’). Enfin, il existe des cultivars, d’apparence beaucoup plus variable, avec des parties panachées blanches, roses et vertes (‘Multi-color discolor’, ‘Quadricolor’).
Tradescantia fluminensis
Une plante aux feuilles plus minces d’un vert olive, de culture aisée et facile à trouver (souvent dans les arrangements d’annuelles offerts l’été). La forme de base, d’un beau vert olivâtre, se retrouve rarement, au profit de formes panachées de blanc (T. fluminensis ‘Variegata’), de jaune (T. fluminensis ‘Aureovariegata’) ou de rose (T. fluminensis ‘Lavender’). De culture un peu plus délicate, le cultivar ‘Tricolor’ présente des feuilles alternant le vert olive, le rose et le blanc, dont les dessous sont de couleur lilas.
Tradescantia albiflora
Là où T. fluminensis a des feuilles et des tiges plus minces que T. zebrina, on peut aussi dénicher un tradescantia d’apparence similaire, mais de taille moins modeste: T. albiflora ‘Albovittata’ (également connu sous le nom de T. fluminensis ‘Albovittata’), aux feuilles vert pâle panachées de blanc, qui offre même une tolérance accrue aux oublis d’arrosage grâce à ses feuilles plus longues et plus épaisses.
Tradescantia pallida
On ne peut cultiver cette misère que sous des conditions d’éclairage intense. Si on la place dehors l’été, elle peut très bien pousser au plein soleil (un autre classique des boîtes à fleurs estivales). Heureusement, elle tolère bien les écarts d’arrosage (mais apprécie un apport d’eau régulier en période de croissance ou sous une lumière intense). Il existe une version entièrement mauve qui, sous éclairage faible, redevient verte (‘Purple heart’) et une version mauve striée de rose (‘Pink Stripes’). Synonyme: Setcreasea pallida.
Tradescantia sillamontana
Cette misère a des feuilles plus petites sur des tiges épaisses. Les feuilles sont recouvertes de minuscules poils blancs, pour une apparence veloutée. Étant de nature plus succulente, cette plante tolère moins les arrosages trop fréquents: on préfère alors attendre que le terreau s’assèche complètement avant de l’arroser à nouveau. On trouve souvent la variété de base, mais elle existe également en version panachée (T. sillamontana ‘Variegata’).
Tradescantia cerinthoides
Cette plante est arrivée un peu plus récemment sur le commerce, mais elle a vite fait tourner les têtes. Ses tiges et ses feuilles sont définitivement succulentes et la rendent prompte à la pourriture du terreau si on l’arrose trop. C’est surtout le cultivar ‘Nanouk’ (appelé aussi ‘Bubble Gum’), avec ses belles feuilles vertes généreusement napées de lilas, qui est cultivé comme plante d’intérieur. Synonymes: T. blossfeldiana, T. koernickeana Seub.
Tradescantia spathacea
Variété intéressante qui ressemble davantage à une rosette qu’à une tige rampante, parce qu’elle reste compacte plus longtemps (mais la tige finit par se révéler chez les plantes plus matures). Elle forme des rejets à la base, caractéristique qui n’est pas présente chez les autres espèces présentées plus haut. C’est une plante légèrement succulente, exigeant un terreau plutôt sec avant l’arrosage. Facile de culture, elle existe en plusieurs formes striées de jaune (‘Vittata’), de blanc (T. spathacea ‘Variegata’), de rose (‘Rhoéo’) et de vert, de jaune, avec le revers des feuilles mauves (‘Sitara’s gold’). Son port compact, qui demeure longtemps dressé, en fait une plante facile d’entretien pour les endroits bien éclairés.
On cultive aussi des plantes qui ressemblent à s’y méprendre à des tradescantias, mais qui sont en fait des cousins éloignés. Parmi ceux-ci, notons:
Callisia repensé
Adorable petite plante qui passe pour un tradescantia nain. On trouve la plante sous sa forme complètement verte, un cultivar panaché de rose (‘Bianca’), un cultivar chartreux (‘Golden’) et d’autres versions encore. Au niveau de la culture, les callisias semblent être plus capricieux que les tradescantias: étant semi-succulents, ils peuvent être susceptibles à la pourriture si le terreau reste trop longtemps humide, mais ils perdent leurs feuilles à une vitesse inquiétante dès qu’ils restent secs trop longtemps. Leur petite taille nous oblige aussi à les pincer constamment pour garder une plante d’apparence fournie et élégante. Autrement, on les traite comme un tradescantia.
Murdannia loriformis
Ce cousin n’est presque jamais identifié comme tel; on le voit souvent sous Tradescantia ‘Silver’ ou T. spathacea ‘Silver’, mais jamais son vrai nom, Murdannia loriformis. La confusion est compréhensible: M. loriformis ressemble en tout point à un T. spathacea en version argentée. La principale distinction, c’est que les fleurs à trois pétales du murdannia se trouvent au bout d’une petite tige, au contraire des tradescantias où les fleurs poussent à l’aisselle des feuilles ou sur une tige bien plus petite. En ce qui concerne la culture, c’est une plante très facile à cultiver en intérieur, aux soins identiques à ceux du tradescantia, tolérant sans problème une lumière moyenne et un arrosage modéré.
Conseils de culture des tradescentias
Lumière
Même si le tradescantia survit sous une lumière moyenne, il ne garde une belle forme et de belles couleurs que sous une lumière vive, avec un peu de soleil direct si possible. Ceci est particulièrement vrai plus les tradescantias ont les feuilles épaisses, comme T. pallida et T. sillamontana. En revanche, les rayons directs peuvent brûler les portions blanches des plantes panachées (particulièrement T. fluminensis).
Arrosage
Les tradescantias se montrent plutôt flexibles au niveau de l’arrosage. Sous une bonne lumière – et surtout que, sous une bonne lumière, les tradescantias se retrouvent rapidement à manquer d’espace dans leur pot – on peut les arroser généreusement sans craindre la pourriture. Pour une plante moins touffue, ou en situation de lumière moyenne, attendre que le terreau s’assèche légèrement. Pour les plus succulentes, laisser le terreau s’assécher complètement, surtout durant l’hiver où la croissance est limitée (une bonne pratique pour la majorité des plantes).
Humidité atmosphérique
L’humidité atmosphérique de nos maisons ne présente pas de problèmes pour les tradescantias (surtout T. sillamontana), mais la plupart pourraient profiter d’une humidité plus élevée.
Terreau et rempotage
Le tradescantia étant un grand habitué des sols pauvres, tout terreau pour plantes d’intérieur conviendra parfaitement. Au niveau du rempotage, bonne chance! Les tradescantias ont une croissance débordante, mais demeurent des couvre-sols retombants, aux tiges cassantes. Les transplanter représente donc un combat contre des tiges fragiles rattachées à une motte de terreau et de racines qui commence à se désagréger morceau par morceau… Plutôt que transplanter votre tradescantia, faites-vous des boutures et démarrez une nouvelle potée.
Engrais
On peut fertiliser le tradescantia à la dose indiquée durant la période de croissance.
Température
Les tradescantias préfèrent des températures chaudes et tropicales. T. zebrina commence à être endommagé lorsque les températures baissent sous 13°C, T. fluminensis sous 10°C et les autres sous 7°C. Évidemment, le gel leur est fatal.
Fait intéressant: les tradescantias sont souvent présents dans les arrangements de jardinières estivales. Bien que la plupart des plantes qu’on met dans nos boîtes à fleurs sont des annuelles, ce n’est pas le cas des tradescantias. Pour plus d’information, découvrez ce texte.
Entretien
Attachez vos tuques avec de la broche! Pour rester belle, la plante a besoin d’un entretien au moins mensuel, si pas plus. Il faut la comprendre: dans la nature, elle ne cherche pas à faire une belle potée touffue et élégante, elle cherche à couvrir le plus de terrain possible: chacun de ses nœuds qui touche le sol va s’enraciner et a la possibilité de devenir une deuxième plante, assurant la pérennité de l’espèce.
Les tradescantias sont de croissance rapide, mais ils le paient par une longévité particulièrement brève: il est tout à fait normal que les feuilles basales s’assèchent à une vitesse effarante, car la plante en produit des nouvelles à un rythme tout aussi impressionnant. Adopter un tradescantia revient un peu à se battre contre sa nature de couvre-sol pour donner l’illusion qu’il est un petit arbuste. Pas facile! Malgré tout, les tradescantias ne sont pas compliqués, à vrai dire, ils sont des plantes à gratification rapide et nos efforts d’entretien sont vite récompensés.
Pincer la plante
La principale tâche est de pincer la plante. En retirant le point de croissance le plus long (le bourgeon terminal), on stimule l’émergence de bourgeons secondaires. Ainsi, au lieu d’avoir une seule longue tige, on a une tige avec plusieurs points de croissance. Pincer, c’est un principe essentiel chez plusieurs plantes pour leur conférer l’apparence touffue tant recherchée (on le fait aussi chez les philodendrons, les ficus, les hypoestes, et bien d’autres encore!
Quand on pince la plante, on peut aussi prélever une section un peu plus longue pour faire une bouture (voir la prochaine section).
Retirer les feuilles séchées fréquemment
Bien sûr, il est souvent nécessaire d’enlever les feuilles séchées (plus souvent que chez les autres plantes). Il faut aussi tailler sévèrement les tiges qui sont trop dégarnies pour être élégantes. Pour les plantes au feuillage panaché (notamment, T. fluminensis et ses dérivés), il faut enlever les tiges entièrement vertes, plus robustes, mais moins attrayantes, qui finiront par dominer la potée. On peut aussi songer à enlever les tiges entièrement blanches ou roses, qui ne font pas de photosynthèse et qui épuisent la plante.
Après une ou deux années, la plupart des tradescantias auront la forme de longues tiges dégarnies, cassant parfois sous leur propre poids. Il y a tout de même des limites à pincer! C’est le temps de renouveler la potée à l’aide de boutures fraîchement prélevées.
Selon moi, c’est moins nécessaire d’enlever les tiges entièrement blanches ou roses que pour d’autres plantes. Premièrement, elles sont bien jolies, mais s’épuisent plutôt vite, donc il n’est pas impératif de les enlever, la nature s’en charge elle-même assez rapidement! Ensuite, les tradescantias sont pas mal solides: ce ne sont pas quelques feuilles blanches qui les empêcheront de pousser. Enfin, à moins qu’on n’ait qu’une seule bouture de tradescantia (une potée bien triste), il est si facile de bouturer des tiges plus équilibrées qu’on peut remplacer instantanément une tige albinos si jamais elle venait à mourir (ce qui est rare). Dans mon cas… je les laisse!
Multiplication
Rien n’est plus facile que de bouturer les tradescantias! Le mieux, c’est de prélever une tige avec un point de croissance et au moins deux feuilles adultes. En enlevant une de ces feuilles, on révèle un nœud qu’on peut planter dans l’eau ou dans le terreau.
Dans l’eau, sous une bonne lumière, on peut voir apparaître des racines aussi rapidement qu’après une semaine. Quand quelques petites racines blanches sont apparues, on peut les mettre dans le terreau et le tradescantia devrait commencer à pousser normalement quelques semaines plus tard.
Si on place les boutures directement dans le terreau, on leur donne une meilleure chance en les plaçant dans une serre, qu’on peut fabriquer avec un sac de plastique transparent, et qu’on met sous une lumière vive sans soleil direct. Lorsque les boutures commencent à faire de nouvelles pousses, on peut commencer à retirer la serre graduellement.
Finalement, la technique des paresseux: on prélève une bouture et on la plante directement dans la potée mère (à moins qu’on ne veuille faire une potée séparée, comme cadeau). Certes, certaines boutures mourront, mais d’autres auront le temps de faire quelques racines, même dans une potée serrée qui a grandement besoin d’un rempotage (cf: mon expérience de jardinier / tortionnaire).
Problèmes
Insectes
- Cochenilles en tous genres (des racines, farineuses et à carapace), pucerons, tétranyques et thrips (les échinothrips sont particulièrement friands des misères).
Feuilles et tiges
- Feuilles jaunies ou pâles (particulièrement chez T. zebrina), tiges longues et chétives: manque de lumière. La misère est parfois vendue comme plante de lumière faible ou moyenne, mais c’est un mensonge: elle aura mauvaise mine si elle n’est pas sous lumière vive et finira par mourir sous le poids de ses tiges étiolées. C’est le cas pour les autres tradescantias, sauf T. fluminensis qui semble supporter un peu mieux la lumière moyenne (mais qui risque de perdre sa belle panachure).
- Tiges cassantes: c’est normal pour la plante, mais il est quand même mieux d’éviter de trop la déplacer ou de la mettre dans un endroit passant.
- Tiges molles ou gluantes: pourriture du terreau, recommencer avec des boutures de tiges qui n’ont pas été encore dévorées par la pourriture.
- Tiges desséchées, ressemblant à un fil: rien de grave, a priori. Il arrive parfois que les tiges soient endommagées et meurent, mais que les feuilles finales soient encore en vie, vivant sur leurs réserves; on trouve alors des feuilles d’apparence saine au bout d’un genre de «fil» sec. Les causes sont multiples: pourriture d’une section de tige seulement, dommages mécaniques, poids de la tige qui s’abîme sur le rebord du pot, écrasement par les autres tiges… C’est très fréquent, pour les misères. Toujours est-il qu’une partie est morte et les feuilles saines, à moins qu’elles ne s’enracinent rapidement dans le terreau, finiront par mourir. Sauf si ça arrive à plusieurs tiges en même temps, il n’y a pas lieu de s’alarmer: simplement prélever la bouture, qui devrait alors se détacher très facilement.
Traces de doigts après manipulation
- C’est normal. Certaines misères, par exemple T. pallida, sont couvertes de pruine, qui les protège du soleil (et leur donne cette apparence luisante ou légèrement poussiéreuse). Quand on manipule la plante, on enlève la pruine. Ce n’est pas dommageable, mais il n’y a pas moyen de lui rendre son apparence d’antan. Certains traitements insecticides peuvent également enlever la pruine.
Toxicité
Toutes les parties des tradescantias sont légèrement toxiques pour les humains et les animaux, mieux vaut les placer hors de portée. La sève peut également irriter la peau de personnes qui y sont sensibles.
Conseils de présentation
Peu importe les soins qu’on lui donne, le tradescantia finira par retomber (moins rapidement chez T. spathacea, mais quand même). À moins de l’attacher manuellement sur un support, on doit accepter sa nature: des pots hauts et étroits ou sur pieds permettent de diminuer l’attention accordé au-dessus du pot, où se rassemblent les tiges dégarnies.
Conclusion
Avec leurs feuilles aux couleurs et aux motifs variés, les tradescantias garnissent bien des décors, pourvus qu’ils soient sous belle lumière. Certes, les misères peuvent donner de la misère, car elles besoin d’un soin régulier, mais simple, convenant parfaitement pour le jardinier néophyte plein d’enthousiasme qui veut apprendre à pincer et à bouturer. Une fois qu’il maîtrise ces deux compétences, il peut rendre ses amis et voisins très heureux en répandant sa misère. Je parle bien sûr de la plante!
Merci Colin pour la description bien détaillée de cette plante .Cette année j’ai acheté des pots suspendus déjà toute faite et je me demandais qu’elle était le nom de cette plante qui semble envahir le pot au détriment des autres qui l’accompagnent Ah! Misère…doivent t’elles se dire de se faire tassée comme ça
Mais ce sont des “misères “?
Si les conseils de cultures végétales sont de qualité, par contre la culture historique, littéraire et biblique laisse à désirer!
Le mythe du Juif errant est totalement étranger au Nouveau Testament, car c’est plutôt une invention du début du XIIIe siècle. https://fr.wikipedia.org/wiki/Juif_errant et https://www.letemps.ch/societe/lorigine-juif-errant-netait-juif-errant-deconstruction-dun-mythe-travers-siecles
Merci pour votre site plein de ressources.
Merci Colin! Très intéressant!
Monsieur Laverdure,
Encore un article passionnant, très documenté et complet. Je ne suis pas certaine de vouloir relever le défi d’entreprendre la culture de cette belle plante de crainte qu’elle ne me donne un peu trop de misère…mais j’ai apprécié votre article et vous en remercie. Longue vie à votre chronique!