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Ce que tu vois de ton Paddle Board

L’été, la chaleur, le bonheur! Et la vie… au bord d’un lac! Ah les chanceux! C’est en déambulant sur un beau lac miroir, confortablement installé sur son Paddle Board (ou dans son kayak) que l’on réalise qu’il y a aussi des plantes qui vivent sur l’eau, sous l’eau et au bord de l’eau. Faisons la découverte de quelques-unes de ces plantes aquatiques des beaux lacs tranquilles.

Les balades sur l’eau sont de belles occasions d’observer une flore à laquelle on a peu accès. Photo: Pexel

En bordure de l’eau

Déjà, avant même d’avoir trempé le bout du petit orteil, on remarque un bel arbuste qui se développe naturellement en forme de boule dense. Il porte un beau feuillage légèrement bleuté et lorsqu’on froisse ces feuilles, il s’en dégage une bonne odeur de camphre. Voici le myrique baumier (Myrica gale). Petit arbuste de bordure des plans d’eau, il est très utilisé pour la végétalisation des berges, car il supporte bien les inondations. On le croise aussi dans les tourbières.

Le myrique baumier (Myrica gale) est un bel arbuste qui se développe en bordure des lacs. On l’utilise beaucoup en naturalisation des berges. Photo: Julie Boudreau

À ses côtés, dans les espaces dégagés, on risque de découvrir une petite talle d’iris versicolore (Iris versicolor). Fleur emblème national du Québec, ce bel iris violet et blanc n’est pas très répandu, mais il n’est pas rare non plus. Bref, c’est une belle chance d’en découvrir en bordure d’un cours d’eau. Sa floraison se manifeste généralement en même temps que la fête nationale des Québécois (le 24 juin).

L’iris versicolore est une des très belles plantes de notre flore indigène et elle aime les rivages humides. Photo: Julie Boudreau

Si on s’éloigne un peu de la berge, il est possible de découvrir de belles colonies de pontédéries cordées (Pontederia cordata). Généralement dissimulée dans de petites baies tranquilles, c’est une des plus belles plantes du milieu humide, lorsqu’elle est en fleur. Au-dessus des belles feuilles luisantes en forme de cœur se dressent des épis allongés de fleurs d’un mauve intense. Impossible de se tromper quand on croise cette plante, car aucune autre plante des bords de lac ne lui ressemble.

Une belle colonie de pontédéries cordées. Photo: Wikipedia

Les sagittaires latifoliées (Sagittaria latifolia), un peu plus éparses seront aussi présentes, souvent les deux pieds dans l’eau, parfois insérées ici et là dans les colonies de pontédéries. On reconnaît la sagittaire par ses feuilles en forme de pointe de flèche et sa floraison blanche, bien plus discrète et moins abondante que la floraison des pontédéries. Chaque fleur, grosse comme une pièce d’un dollar, compte trois pétales bien ronds. Pour les passionnés de plantes étranges, la sagittaire est un sujet d’étude, car la forme des feuilles varie en fonction de la profondeur de l’eau.

Une sagittaire, à travers un tapis de feuilles de nymphéas. Photo: Julie Boudreau

À la surface de l’eau

La plus belle fleur de l’étang est sans aucun doute celle du nymphéa odorant (Nymphaea odorata). Ses belles feuilles arrondies reposant à la surface de l’eau et ses fleurs ouvrant en chœur avec l’arrivée des premiers rayons du soleil… Comme son nom le laisse entendre, il est effectivement doté d’un parfum léger et le défi est de réussir à humer ce doux fumet sans basculer dans l’eau. Le nymphéa odorant aime s’épanouir dans les lacs tranquilles. C’est pourquoi il tend à disparaître là où les bateaux à moteur prolifèrent. Il est aussi conseillé de ne pas trop circuler dans les tapis de nymphéas en canot ou en kayak.

La magnifique fleur du nymphéa odorant, accompagnée de son feuillage typique. Photo: PICRYL

Le nymphéa odorant est souvent appelé, à tort, le nénuphar blanc. C’est que le vrai nénuphar est une plante différente dont les fleurs sont jaunes. Dans les petites baies tranquilles, on verra souvent de larges colonies du grand nénuphar jaune (Nuphar variegata), parfois en compagnie des nymphéas. C’est en comparant les deux fleurs que l’on constate vite qu’il ne s’agit pas du tout de la même plante.

Le vrai nénuphar porte des fleurs jaunes. Photo: Julie Boudreau

La troisième plante flottante est souvent confondue avec les nymphéas ou les nénuphars. Toutefois, la feuille est plus ovale que ronde et la fleur est une chose discrète et bourgogne de 5 cm de diamètre qui se dresse à quelques centimètres au-dessus de l’eau. Il s’agit de la brasénie de Schreber (Brasenia schreberi). On la connaît moins de nom, mais elle est pourtant tout aussi présente dans les beaux lacs tranquilles que les nymphéas ou les nénuphars. Elle constitue un milieu de vie très intéressant pour des dizaines d’espèces de poissons et d’invertébrés. Elle fait aussi partie de l’alimentation de pratiquement tous les canards.

La brasénie de Schreber est souvent confondue pour un nymphéa. Ses feuilles sont parfaitement ovales et la fleur est rougeâtre. Photo: Julie Boudreau

Pas d’ici, mais tout de même gentil

En bordure du point d’eau, il est possible d’observer un autre iris, à fleurs jaune doré, celui-ci. C’est l’iris des marais ou iris faux-acore (Iris pseudacorus). Cet iris n’est pas indigène au Québec, mais il s’est assez bien acclimaté et on le croise ici et là, à travers toute la province de Québec. Ce bel iris, échappé des jardins, ne semble pas présenter d’enjeu pour l’instant, mais nos voisins du Sud rapportent de fortes invasions. Disons qu’il est présentement sous surveillance.

Surtout présent dans les marais ouverts, on verra le magnifique butome à ombelle (Butomus umbellatus). C’est aussi une plante introduite, originaire d’Eurasie, qui s’est fondue dans le paysage comme si elle avait toujours vécu au bord des lacs et des marais. On la reconnaît facilement par ses belles fleurs rose pâle disposées en feux d’artifice.

Faites partie de la brigade bleue: surveillez ces plantes exotiques envahissantes

Comme partout ailleurs, de nombreuses espèces de plantes exotiques envahissantes menacent le milieu aquatique. Ainsi, on gardera un œil attentif à la présence de la châtaigne d’eau (Trapa natans), qui n’a malheureusement rien à voir avec son homonyme vendu en boîtes de conserve (Eleocharis dulcis). La vilaine châtaigne d’eau étend, à la surface de l’eau, des rosettes de feuilles qui ressemblent à celles du peuplier.

Comme un nymphéa miniature, l’hydrocharide grenouillette (Hydrocharis morsus-ranae) est aussi à surveiller. Cette plante aux petites feuilles rondes, de 1 à 6 cm de diamètre, peut recouvrir de grandes superficies. La fleur est blanche. Dans son cas, on surveille surtout son introduction dans de nouveaux milieux humides. Les programmes de nettoyage des embarcations visent ce but précis.

Enfin, maintenant bien connu des amateurs de bateaux à moteur, le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) est sans doute la plante aquatique envahissante la mieux documentée. Les feuilles, en verticilles, ressemblent à de petites plumes qui flottent entre deux eaux. La plante peut coloniser l’entièreté d’un plan d’eau et encore une fois, on vise surtout à prévenir la contamination de nouveaux lacs. Ici aussi, les stations de lavage obligatoires prennent tout leur sens. Dans le cas de cette plante, il est important de procéder à une bonne identification avant de sortir les gros canons. En effet, il y a sept espèces indigènes dans l’est de l’Amérique qui ne présentent aucune menace écologique.

La présence d’une abondance de plantes aquatiques et de rivage est signe de santé pour un lac. Un pagayeur curieux peut découvrir près d’une centaine d’espèces différentes. Et même quelques petits trésors, comme des orchidées ou des gentianes. Il faut se réjouir de la présence de cette flore aquatique, qui en plus de maintenir le fragile équilibre écologique du milieu humide, contribue à enjoliver les balades en Paddle Board.

Étiquettes + Plantes aquatiques, Plantes indigènes, vacances, étang


  1. J’aime beaucoup le myrique baumier et je me demandais comment je pourrais reproduire le petit plant que j’ai au bord de l’eau? Merci pour la description des plantes dans l’eau, c’est ce que je vois quand je me promène en kayak, sans vraiment savoir les noms.

  2. Merci !! J’en apprends tous les jours ! dont la couleur “bourgogne” ! 😀

  3. J’aime toujours les billets que vous nous offrez. J’apprécierais encore plus que vous utilisiez le mot français “planche à pagaie” plutôt que celui de nos voisins des États-Unis.

    • Très bonne suggestion! J’y suis allée avec le nom populaire pour des raisons de référencement. Mais effectivement, il est préférable de dire planche à pagaie!

  4. Bonjour, Quand on parle du bonheur de faire du paddle board sur nos plans d’eau il ne faudrait jamais oublier de préciser d’emblée l’importance de désinfecter nos équipements à chaque sortie car ils peuvent être la source des problèmes d’algues et d’espèces envahissantes qui les polluent. Ça prend 5 minutes et c’est super important !

  5. Merci. Ces plantes magnifiques qu’on nomme moins souvent. Des photos informatives. Votre passion fait du bien. Bonne journée.

  6. Une suggestion pour les gens de la région montréalaise et ceux qui viendraient à Montréal pendant l’été: au Jardin botanique de Montréal, la section du jardin aquatique présente, dans des bassins, des dizaines de plantes qui croissent dans des milieux humides. Vous y verrez de très nombreuses plantes, et en raison de l’aménagement vous pourrez voir les plantes sans devoir vous pencher.
    Vous pourrez de plus, voir une plante tropicale, dont notre Jardinier paresseux nous avait parlé, la Victoria, dans un bassin spécialement aménagé pour elle.
    Ce jardin est niché dans la section est de la roseraie.

  7. C’est intéressant d’avoir les vrais noms de tous ces “nénuphars” que je vois en kayak… Merci

  8. Article très intéressant et instructif !
    Merci

  9. Merci pour cette belle balade en planche ou en kayak. En plus de la beauté que vous nous partagez, je ressens beaucoup de calme . Vivement une visite au bord de l eau.

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