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Mangez vos hostas… et vos hémérocalles!

Par Julie Boudreau

L’intérêt grandissant pour les plantes comestibles a stimulé bien des gens à se mettre au jardinage. Et maintenant, devant chaque plante du jardin, devant chaque plante de la pépinière, une horde de jardiniers gourmands (dont je fais partie) demandent en chœur: «Est-ce que ça se mange?»

Bonne nouvelle pour ces fins gourmets, les deux plantes vivaces les plus populaires et les plus présentes dans à peu près tous les jardins du monde sont des plantes comestibles! Et j’ai nommé les hostas (Hosta spp.) et les hémérocalles (Hemerocallis spp.).

Oui, les hostas et les hémérocalles du jardin peuvent faire le saut dans votre assiette! Photo: Julie Boudreau

Il faut mentionner que les hostas et les hémérocalles faisaient autrefois partie d’une grande famille botanique, les Liliacées. C’est dans cette famille que l’on retrouvait l’ail, les oignons et la ciboulette (Allium spp.). Cela nous offre un bel indice sur la comestibilité, même s’il ne faut toutefois pas généraliser. Ce ne sont pas toutes les plantes de l’ancienne famille des Liliacées qui sont comestibles. De nos jours, les Allium sont maintenant dans la famille des Amaryllidacées. Les hémérocalles ont grossi les rangs des Asphodélacées et les hostas sont devenus des proches cousins des asperges, en étant classés dans la famille des Asparagacées!

Comment faire la cueillette des pousses d’hostas et d’hémérocalles?

Les parties comestibles de ces deux plantes sont les jeunes pousses du printemps. C’est donc dès que la vie reprend au jardin que l’on peut passer en mode récolte. Chez les hostas, les meilleures pousses sont celles qui sont bien pointues et qui dépassent de 5 à 10 cm du sol. Les feuilles doivent être bien serrées. Bien sûr la longueur des pousses et leur diamètre dépendent du cultivar d’hosta. Avec un couteau tranchant (le couteau à division du jardinier est aussi un bon outil pour la récolte), on sectionne la plante sous la terre. La partie blanche est la plus savoureuse. On procède à un bon rinçage pour déloger la terre et les pousses sont prêtes à passer à la cuisine.

Quelques pousses d’hostas fraîchement cueillies. Celle de droite est un peu trop ouverte. Photo: Julie Boudreau

Pour les hémérocalles, c’est sensiblement le même procédé, à l’exception que les feuilles sont plus déployées au moment de la cueillette. On choisit donc de jeunes pousses d’environ 10 ou 15 cm de long, incluant les feuilles. On les sectionne de la même manière que les hostas, puis on les rince. Dans mon cas, je coupe les feuilles à l’extrémité pour conserver la portion «tige» seulement.

Des hémérocalles au moment de la récolte, puis une fois prêtes à être consommées. Photo: Julie Boudreau

Comme pour toute récolte de plantes comestibles, il ne faut pas abuser de la cueillette. Chaque pousse que l’on sectionne est une feuille de moins pour la plante. Sur un plant bien mature, on peut récolter environ un tiers des pousses sans causer trop de dommages. Cette cueillette peut agir comme un mode de contrôle pour les variétés trop vigoureuses.

Il est aussi bon de souligner que tous les cultivars d’hostas et d’hémérocalles sont comestibles, mais qu’en général, les variétés anciennes ou les espèces pures sont plus intéressantes du point de vue gustatif. Il y a une légère différence de goût d’une variété à l’autre, mais c’est très subtil. Pour ma part, je préfère les pousses des hostas de taille moyenne; je trouve les pousses de mon gigantesque ‘Sum and Substance’ trop grosses pour mon assiette!

Comment les cuisiner?

Une fois rincées et préparées, on cuisine ces pousses comme des asperges. On peut les faire blanchir, les faire cuire au four sur une plaque huilée ou les faire sauter à la poêle. On peut même trancher les hostas en rondelles et les utiliser comme des poireaux.

Dans un cas comme dans l’autre, le goût est un heureux mélange d’oignon doux et d’asperges, les hémérocalles tirant plus sur la saveur alliacée.

Mangez les fleurs aussi!

La beauté des hostas et des hémérocalles est que leur comestibilité ne s’arrête pas aux jeunes pousses du printemps. On peut aussi consommer les feuilles des hostas en salades. Puis, les fleurs des hostas et des hémérocalles sont aussi comestibles! Et cette fois-ci, on a droit à un bon goût de laitue légèrement parfumée!

Même les fleurs des hostas et des hémérocalles sont comestibles. Photo: Julie Boudreau

Les pousses d’hostas et d’hémérocalles peuvent combler le petit vide alimentaire du printemps. Quand le potager n’est même pas encore semé et planté, on peut toujours compter sur l’oseille, les feuilles de pissenlit, et maintenant les hostas et les hémérocalles, pour combler nos besoins de verdures fraîches. Bonne dégustation!


  1. Beau billet ce matin, j’ai bien aimé le coté pratique de comment apprêter ces plantes.

    • Mes enfants se délectaient de fleurs d’hémérocalles quand ils étaient jeunes. Ça ainsi que les fleurs de bourrache. Dire qu’ils auraient pu ajouter les fleurs de hostas a leur parcours de cueillette (leur invention, et ils étaient attentifs à en prendre ‘juste un peu’, d’eux-mêmes). Maintenant j’ajoute cette plante à mon répertoire des belles comestibles.
      Merci Julie pour tous tes articles et ton humour ; vraiment bien apprécié!

    • Merci pour les renseignements je trouve ça vraiment génial

    • Pierrette Mailley

      Merci beaucoup ! Je ne savais pas qu’il fallait les couper sous terre ?

    • Merci

  2. Très intéressant, attention au muguet, il est très toxique. Si les deuz plantes sont présentes, il faut être confortable pour bien les distinguer !

  3. C’est pour cela que les chevreuils les aime autant, à cause de leur bon goût,
    Merci de di bien nous informer?

  4. J’ai adoré votre article. J’aime beaucoup ces 2 plantes mais elles prennent beaucoup de place comparativement à mes autres. Ça va être très utile de pouvoir piger dedans pour notre assiette!

  5. WoW toujours aussi pertinente, mille ?? Mercis

  6. Sans oublier les pissenlits, dont toutes les parties sont comestibles ! (Évidemment, il est préférable de ne pas les manger par la racine 😛 )

    Je choisis mes plantes ornementales dans la section plantes comestibles. Je ne les consomme pas toutes actuellement, mais peut-être plus tard, et je ne les ramasse pas l’automne, pour les oiseaux l’hiver

  7. Sans oublier les pissenlits, dont toutes les parties sont comestibles ! (Évidemment, il est préférable de ne pas les manger par la racine 😛 )

  8. J’ai servi des pousses de hosta cuites au bbq il y a 2 semaines à mes invités, ils étaient enchantés et surpris!!!

  9. Les bulbes des hémérocalles sont aussi comestibles et s’apprêtent comme des patates. Attention à ne pas trop en consommer à la fois, par contre.

  10. Joscelyne Duchesne

    Merci Julie pour les chroniques.
    J’aimerais savoir si on peut manger les feuilles en salade aussi ?
    Merci

  11. Zut… j’en avais dans mon ex-jardin…

    J’ai goûté les fleurs de “Bouton d’or”… poivre !!! 🙂

  12. .Un grand merci pour cet article .très instructif pour ma part

  13. Josette Lacoursière

    Recette gastronomique dégustée à l’Auberge du BIC il y a 30 ans: hémérocalle aux 3 fromages. Fleur d’hémérocalle au pistil enlevé, inséré en son centre 3 petits morceaux de fromage selon le goût, liez les pétales avec un brin de ciboulette et poêlez le tout au beurre. MIAMM…

  14. Dommage que cet article paraisse trop tard ! Mes hostas et mes hémérocalles sont déjà trop développés pour leur feuilllage… Pourtant, je demeure dans une zone 4a.
    Merci pour les infos, je vais les ajouter à mon agenda pour les prochaines années 🙂 En attendant les fleurs 🙂

  15. Merci, je ne savais pas que ces deux plantes se mangaient.
    Et vous m’avez bien fait rire avec ”est- ce- que sa se mange”, la veille je m’étais pose la question pour les fleurs de begonias…. et oui, elles sont comestibles!
    Bon dimanche

  16. Manon (de Lanaudière)

    Merci pour cet excellent article culinaire 🙂 Je savais que les fleurs des hémérocalles se mangeaient mais pas les hostas. Question: il y a eu beaucoup de nuits avec du gel assez mordant ici et je regarde mes hémérocalles et aucunes n’a de tiges annonçant la sortie de fleurs. Est-ce normal? Un gros merci encore 🙂 Bonne journée.

  17. merci pour les info, avez vous essayé les tubercules d hemerocalle cuisinés en chine et au japon, merci pour ceux qui ont dejà gouté ou cuisiné

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