L’épinette bleue: belle, mais envahissante
Larry Hodgson a publié des milliers d’articles et 65 livres au cours de sa carrière, en français et en anglais. Son fils, Mathieu, s’est donné pour mission de rendre les écrits de son père accessibles au public. Ce texte a été publié à l’origine dans le journal Le soleil, le 2 mars 1996.
Difficile à croire, compte tenu de son éclat et de sa majesté, mais l’épinette bleue du Colorado (Picea pungens) a quelques défauts. D’abord, il s’agit d’un arbre très grand, pouvant atteindre 30 mètres ou plus. En outre, les branches à sa base s’allongent avec le temps et elles finissent donc par occuper beaucoup d’espace horizontalement. Pensez-y «deux» fois avant d’en planter «deux» devant votre maison: dans 15 ans, vous risquez de ne plus rien voir de vos fenêtres et, de plus, tout le côté nord de votre cour avant se trouvera sous une ombre «dense» où vous aurez du mal à cultiver quoi que ce soit. Aussi, les épinettes bleues (et surtout celles cultivées à partir de semis) sont sujettes à perdre leurs branches inférieures en vieillissant, un phénomène qui n’est généralement pas très esthétique. Il est donc préférable, dans bien des cas, de se procurer des substituts.
Petite taille
Ainsi, il existe de véritables épinettes bleues du Colorado de petite taille. On les qualifie de «naines», mais le mot est mal choisi: elles sont plutôt à croissance très lente et ne devraient pas prendre trop d’espace avant 40 ou 50 ans. Elles sont sphériques, comme le cultivar ‘Glauca Globosa’, rampantes, comme ‘Glauca Procumbens’ ou encore, pyramidales, mais très larges, comme ‘Fat Albert’.
Il existe aussi plusieurs autres conifères bleus. Notre propre épinette blanche, Picea glauca, ainsi appelée parce que son feuillage est recouvert d’une pruine qui lui donne une allure plus blanche que l’épinette ordinaire du Québec, appelée par opposition épinette noire (Picea mariana), est tout naturellement légèrement bleutée.
On en a fait des sélections très bleutées, comme ‘Coerulea’, ‘Arneson’s Blue’ et ‘Sanderson’s Blue’. Elles ont l’avantage d’être encore plus résistantes au froid que l’épinette bleue du Colorado, pouvant pousser jusqu’en zone 1.
Le sapin de Douglas bleu (Pseudotsuga menziesii var. glauca) est une variante de haute montagne du célèbre conifère de la Côte Ouest. Très semblable à l’épinette bleue et aussi rustique (zone 3), il gagne à être mieux connu au Québec.
Les sapins aussi
Il n’y a pas que les épinettes du Colorado qui soient bleues, les sapins le sont aussi! Ainsi, le sapin du Colorado bleu (Abies concolor) fait un magnifique arbre bleuté aux longues aiguilles, douces au toucher. De plus, il n’a pas tendance à perdre ses branches inférieures et est, de ce fait, supérieur à l’épinette bleue. Il est cependant de rusticité plus limitée (zone 4).
On retrouve aussi plusieurs pins bleus, à commencer par notre pin blanc (Pinus strobus, zone 3) déjà relativement bleu de nature, et dont nous avons sélectionné plusieurs variétés; très bleutées la plupart, comme ‘Blue Shag’, une variété naine. À force de chercher, vous trouverez des variantes bleues de presque tous les pins sur le marché, du pin écossais au pin de Sibérie nain.
Méfiez-vous!
Mais il ne faudrait surtout pas négliger les genévriers (Juniperus) qui offrent des centaines de cultivars au feuillage bleuté. Si aucun ne devient aussi massif qu’une épinette (tout au plus, les cultivars dressés font de petits arbres), leur gamme de ports est impressionnante: de rampant à globulaire, étalé, pyramidal, érigé et même pleureur. La plupart sont très rustiques (zone 3 ou 4), mais méfiez-vous de leurs sosies les faux-cyprès nains (Chamaecyparis), dont plusieurs cultivars sont bleutés, mais dont la rusticité est moindre (même avec une protection, ils sont souvent endommagés par l’hiver en zone 4).
Alors, vous cherchiez un peu de variété pour votre terrain? Vous venez de la trouver! À vous de choisir parmi la vaste gamme de couleurs, de ports et de tailles que les conifères vous proposent.
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s.v.p. est-ce possible de savoir seulement arbres et plantes indigènes pour notre environnement?? merci
J’en ai un en façade de la maison , il est majestueux….par 2 fois nous avons coupé la couronne du bas. Pour permettre à la lumière de pénétrer dans la plate-bande derrière. Et c’est très esthétique…
Une simple recherche sur internet vous donnera cette information. En ville il est souvent plus approprié des variétés horticoles à moins grand déploiement que nos espèces indigènes.
Chialeuse