Le réveil des plantes d’intérieur
Larry Hodgson a publié des milliers d’articles et 65 livres au cours de sa carrière, en français et en anglais. Son fils, Mathieu, s’est donné pour mission de rendre les écrits de son père accessibles au public. Ce texte a été publié à l’origine dans le journal Le soleil, le 7 mars 2004.
Vous pensez que c’est encore l’hiver? Détrompez-vous: c’est bien le printemps… du moins, pour les plantes d’intérieur ! Après un long hiver de semi-dormance où elles ont perdu plus de feuilles qu’elles n’en produisaient, les revoilà en pleine croissance. En effet, depuis quelques semaines déjà, elles poussent à qui mieux mieux: de nouvelles feuilles, des tiges plus longues, voire des boutons de fleur apparaissent.
C’est la longueur du jour et non pas la température (encore froide à l’extérieur) qui provoque cette réaction. Sous l’influence des jours courts d’octobre, de novembre et de décembre, elles avaient sombré dans une léthargie hivernale. Mais l’allongement des jours fait que les plantes de maison prennent cela comme un signe que le printemps est de retour. Cependant, c’est à vous, en tant que jardinier, à parfaire la situation afin d’assurer que leurs efforts pour mieux pousser soient couronnés de succès.
Un peu d’engrais
Appuyez la croissance renouvelée de vos plantes avec un peu d’engrais. Elles n’en avaient pas besoin au creux de l’hiver, mais maintenant, si. Deux options principales s’offrent à vous: les engrais à dissolution lente ou les engrais solubles. Une seule application annuelle d’engrais à dissolution lente suffit (même si sur l’étiquette on suggère habituellement que l’engrais profitera pendant six mois ; car à l’intérieur, il se dissout plus lentement… et de toute façon à l’automne, les plantes d’intérieur n’ont plus besoin d’engrais). Quant aux engrais solubles, appliquez-les au quart de la dose recommandée, à chaque arrosage jusqu’en octobre.
Quel engrais employer? Sachez que tous les engrais sont bons pour toutes les plantes; il ne vaut plus la peine d’acheter 15 engrais différents pour 15 plantes. Utilisez tout engrais que vous avez sous la main. Si vous devez acheter de l’engrais, sachez que, pour une belle croissance et une bonne floraison, un engrais tout usage fera bien l’affaire.
Gloco fabrique deux engrais tout à fait adaptés à la culture des plantes d’intérieur.
Le Bionik algue marine liquide 0.36 – 0 – 0.22 est un engrais soluble fabriqué à 100% d’algues marine et approuvé l’agriculture biologique. Vous n’avez qu’à le diluer dans de l’eau lors de vos arrosages.
Le Bionik semis, fines herbes et plantes d’intérieur 6-1-5 est un engrais à dissolution lente et vous n’aurez qu’à en appliquer une fois par année, de préfèrence à la fin de l’hiver. Lui aussi est approuvé pour l’agriculture biologique étant fabriqué de farine de crabe des neiges, d’algues marines et de luzerne.
Plus d’humidité, s’il vous plaît!
L’ennemi numéro un des plantes d’intérieur à cette saison est l’air sec. D’accord, les jours sont plus longs, ce qui incite la croissance et la floraison, mais l’air sec, si courant dans nos maisons l’hiver, freine leurs progrès: les nouvelles feuilles sortent plissées ou brunissent sur la marge ou à la pointe; les boutons de fleurs s’assèchent avant même de montrer leur couleur. L’utilisation d’un humidificateur peut leur faire le plus grand bien. N’oubliez pas de compenser la perte d’eau par évaporation par de l’eau fraîche pour que les feuilles et les fleurs de vos plantes profitent d’une humidité quasi estivale.
Ce surplus d’humidité sera utile aux plantes durant tout le temps où le système de chauffage, grand responsable de l’air sec de nos maisons, fonctionne, soit jusqu’en mai.

Attention aux «bibittes»!
Si la longueur du jour affecte les plantes, elle influence aussi les insectes. L’hiver, plusieurs entrent en «diapause» : une semi-dormance où ils sont peu actifs et peu visibles. L’accroissement de la longueur des jours leur signale qu’il est temps de se réveiller. La plus visible de ces bestioles est l’aleurode ou la mouche blanche, mais les thrips, les araignées rouges, les cochenilles et d’autres sont aussi en plein développement. Surveillez leur arrivée et isolez les plantes affectées dès que vous les apercevez. Au moins quatre traitements hebdomadaires avec du savon insecticide seront nécessaires pour les contrôler efficacement.

Un peu de ménage
Pour bien pousser, les plantes ont parfois besoin d’un peu de direction. Taillez les branches mortes, trop longues ou qui poussent dans un sens indésirable et pincez les autres pour stimuler une croissance plus dense. Enlevez les feuilles et les fleurs mortes pour que le soleil puisse pénétrer et que l’air circule librement. Et n’oubliez pas de tourner les pots d’un quart de tour toutes les semaines pour assurer une croissance égale.

Un nouveau pot?
Les plantes qui sont très serrées dans leur pot ou dont le terreau est contaminé par les sels minéraux (on voit une croûte blanche ou jaunâtre qui se forme sur les parois du pot ou sur la tige de la plante) demanderont un rempotage. Enlevez-les de leur pot et secouez la motte de racines pour faire tomber environ le tiers du vieux terreau. Si vous voulez que la plante continue de grossir, replantez-la dans un pot de plus grande taille (environ 2 à 5 cm plus gros que le pot précédent). Si, au contraire, la plante est assez grosse pour vos besoins, taillez les racines, les raccourcissant du tiers, et rempotez la plante dans un pot de même taille que le pot précédent. Notez qu’une couche de drainage n’est PAS nécessaire: même que les études démontrent qu’elle favorise souvent la pourriture. Plantez directement dans un terreau pour plantes d’intérieur.
Pour les cactus et succulentes, on pourrait utiliser un « terreau pour cactus» ou ajouter un tiers de sable à un terreau pour plantes d’intérieur. Pour les orchidées, on utilisera un terreau pour orchidées.

On divise ou on bouture
Pour les plantes vieillissantes qui n’ont plus une belle forme, on pourrait penser à en partir une autre plutôt que de les transplanter.
S’il y a plusieurs rejets (bébés) à la base de la plante mère, séparez-les et empotez-les dans des pots individuels. Puisqu’ils sont petits, avec un système d’enracinement restreint, utilisez un petit pot.
Pour les plantes à tiges dégarnies, prenez plutôt des boutures. Une longueur de tige de 15 à 20 cm, selon la taille de la plante mère, fera l’affaire. Supprimez les feuilles sur la moitié inférieure de la tige.
Remplissez un pot de terreau humide et insérez-y la bouture, la recouvrant d’un sac de plastique transparent pour réduire l’évaporation. Pincez la bouture là où elle recevra un bon éclairage, mais sans soleil direct. Quand de nouvelles pousses apparaissent, ce qui peut prendre aussi peu qu’une semaine pour un coléus et autant que 6 mois pour un croton, enlevez le sac et traitez le «bébé» comme une plante adulte.
El voilà ! Quelques soins maintenant et vous pourriez profitez de la beauté et des effets bénéfiques des plantes d’intérieur pendant tout le reste de l’année!
Chaque matin, ma première lecture est pour le Jardinier paresseux. Toujours très intéressant, simple à comprendre et très instructif pour la jardinière intermédiaire que je suis. J’aimerais bien que vous donniez des informations au sujet des arrosages car c’est un problème chez moi (j’aime trop mes plantes et leur donne trop d’eau). Un gros Merci à toute l’équipe de poursuivre le beau travail de votre père.
Quel est l’humilité désirée dans nos maison?
Entre 30 et 50%
Merci pour ces bons conseils.
Pour Suzanne, qui se questionne sur les arrosages, vous savez que vous pouvez faire une recherche sur le site et trouver beaucoup d’articles qui répondent à la plupart de nos questions. En entrant le terme “arrosage” dans la barre de recherche, vous trouverez plusieurs articles, dont un spécifique aux plantes d’intérieur. https://jardinierparesseux.com/?s=Arrosage
Bonne journée !
Il n’y en a jamais trop pour la plupart des plantes: plus il fait humide, mieux c’est! Cela dit, au-delà de 60%, c’est la maison qui risque de moisir (expérience vécue dans une maison qui avait, malgré des aérations permanentes, une humidité de 50% au coeur de l’hiver et 75% en été…).
Vous pouvez augmenter l’humidité relative de plein de manières, ma préférée étant de baisser le chauffage et regrouper les plantes à un même endroit.
Bon conseil! Personellement, je garde l’humidité à 50% l’hiver.
Et pour la taille? Doit-on tailler les hibiscus? Est-ce qu’ils fleurissent sur les.tiges de l’année?
Un gros Merci!.
Thérèse,
une petite recherche sur le blogue du jardinier généreux et la réponse te viendra.
Un petit carré nommé recherche est bien en évidence tout en haut du blogue.
Bonne journée et bonne recherche..
Tous les jours nous évoquons le souvenir de Larry et de ses bons conseils, surtout en ce moment où nous surveillons avec attention les boutures notre vieux Draceanna marginata.
Âgé de plus de vingt ans, il atteignait le plafond, nous avons voulu courber la tige pour essayer de faire former des pousses, mais au bout de quelques jours elle s’est brisée toute seule. Les boutures que nous avons faites en fractionnant la tige commencent à se gonfler par endroits, espoir de pousses futures.
Merci pour ces précieux conseils. ?
Jai toujour entendu dire une humidité confortable c’est entre 40 et 60%. Jai eix du 25-35% cette hiver a mon nouveau logement et quand cetait a 30% ont saignait tous du nez et avait la gorge sec. Jamais avant cetait arriver.