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L’art de guérir les plantes aux bouts brunis

Larry Hodgson a publié des milliers d’articles et 65 livres au cours de sa carrière, en français et en anglais. Son fils, Mathieu, s’est donné pour mission de rendre les écrits de son père accessibles au public. Ce texte a été publié à l’origine dans le journal Le soleil, le 4 décembre 1993.

Plante araignée avec des extrémités de feuilles brunes
Le « brunissement des bouts » n’est pas une maladie, mais un problème de culture… Photo: depositphotos.com

Si vous cultivez plusieurs plantes d’intérieur, vous avez sans doute déjà rencontré le problème suivant : l’extrémité de certaines feuilles (généralement celles du bas) devient sèche et brune. Ce problème progresse tranquillement, la partie brunie devenant de plus en plus grande, puis cesse subitement, laissant le reste de la feuille intacte. Puis la « maladie » passe à une autre feuille.

Cependant, le « brunissement des bouts » n’est pas une maladie, mais un problème de culture… et il faut presque être un Sherlock Holmes pour en découvrir l’origine.


On peut corriger un bout bruni… par la chirurgie plastique. À l’aide de ciseaux tranchants, recoupez l’extrémité de la tige en pointe, comme sur la feuille d’origine. Ce traitement, efficace dans l’immédiat, n’est que temporaire. La partie coupée de la feuille se desséchera à son tour et il faudra repasser avec les ciseaux. De plus, la « maladie » s’installera sur d’autres feuilles. Pour ces raisons, il faut chercher la véritable cause de ce symptôme.

Un symptôme quasi universel

Les experts reconnaissent en cette affliction, non pas un problème spécifique, mais un signe de stress, la cause en est facile à comprendre : pour une raison X, la sève de la plante ne se rend pas jusqu’à l’extrémité de la feuille. Sans sève (et donc sans eau), l’extrémité se dessèche et meurt. Il faut cependant comprendre qu’il y a plusieurs raisons pour lesquelles la sève n’est pas capable de circuler correctement.

Humidificateur en marche
Un humidificateur peut grandement aider l’extrémité de vos feuilles. Photo: Bill Smith.

Problème numéro 1 : air trop sec

Quand l’air de votre demeure est trop sec, la plante perd beaucoup d’eau par évaporation. Cela affecte toute la plante et principalement l’extrémité des feuilles qui est plus mince. La solution dans ce cas est facile : il s’agit d’augmenter l’humidité de l’air, avec un humidificateur.

Personne arrose plante
Prenez l’habitude d’arroser toute plante abondamment. Photo: Dan Jones.

Problème numéro 2 : arrosages insuffisants

L’arrosage peut aussi être la cause du problème. Certaines personnes ont l’habitude d’arroser souvent, mais pas beaucoup à la fois. La plante absorbe cette eau, commence à la diriger vers toutes ses parties, mais n’en a pas suffisamment. L’eau, via la sève, se rend aussi loin que possible, mais pas jusqu’aux extrémités des feuilles. Pour corriger ce problème, il suffit de prendre l’habitude d’arroser toute plante abondamment, jusqu’à ce que la motte de racines soit complètement imbibée d’eau, quitte à jeter tout surplus d’eau qui s’accumule dans la soucoupe.

Terreau de plante d'intérieur avec croute blanche.
La croute blanche formée sur la paroi du pot et sur la tige de la plante indique une importante concentration de sels minéraux. Photo:www.bettyongardening.com

Problème numéro 3 : accumulation de sels minéraux

L’eau d’arrosage que l’on apporte à nos plantes contient toujours des sels en solution. C’est encore plus vrai lorsqu’on y ajoute des engrais. Jusqu’à un certain point, les plantes en profitent, car elles ont besoin de minéraux pour leur croissance. Éventuellement, par contre, les minéraux s’accumulent dans le terreau, se concentrant. Lorsque la concentration dans le terreau atteint un point extrême, l’eau des cellules des racines de la plante est tirée hors de la plante pour diluer la concentration excessive de minéraux dans le terreau. La plante envoie alors plus d’eau aux racines pour prévenir son dessèchement total… et c’est l’extrémité des feuilles, plus fragile, qui écope. Une solution temporaire, dans ce cas, est de tenir le terreau plus humide qu’à l’habitude, car cela diminue la surconcentration de sels minéraux dans le terreau.

À long terme, cependant, cela ne fait qu’empirer la situation, car la concentration augmente davantage. On peut aussi « lessiver » le terreau, y faisant couler de l’eau claire en abondance pendant quelques minutes et jetant le surplus. Éventuellement, il faudra cependant songer à rempoter la plante dans un terreau neuf, pas encore contaminé.

Infestation de pucerons
Une infestation d’insectes peut être la cause de feuilles aux bouts brunis. Photo: Éric Trepanier

Problème numéro 4 : insectes

Les insectes suceurs — pucerons, cochenilles, araignées rouges, etc. — percent les tissus fragiles des plantes et aspirent la sève qui s’en écoule. La plante cherche alors à rétablir l’équilibre en absorbant plus d’eau du terreau. Par contre, les extrémités des feuilles, étant « au bout de la ligne », ne bénéficient pas toujours de cette humidité accrue, car les insectes, toujours à l’œuvre, aspirent la sève avant qu’elle ne leur arrive. Pour corriger ce problème, il faut d’abord trouver les insectes et ensuite, les éliminer. Un savon insecticide, appliqué une fois par semaine pendant un mois sur toute la surface de la plante, en viendra à bout.

Étiquettes + Eau de déshumidificateur, Feuilles à pointe noire, Effet de l’air sec sur les feuilles, feuilles bout brunis, sels minéraux


  1. Merci cet article a répondu à des questions que je me posais concernant certaines plantes que j’ai à la maison!! Bonne journée.

  2. Bravo ! et bonne continuité.

  3. Un très grand merci pour ces explications précises et des solutions simples à apporter.

  4. Merci beaucoup!

  5. Merci beaucoup! de super conseils,au bon’moment encore merci!

  6. Super merci

  7. Merci beaucoup, j’avais justement ce questionnement dans la tête.

  8. Merci mille fois!!!

  9. Merci pour ces précieux conseils.

  10. Guylaine Veilleux

  11. MERCI, j’ai trouvé la solution pour mes Anthuriums.

  12. Comment Larry peut-il être l’auteur d’un article écrit après sa mort ? Ou y a-t-il une erreur dans la date ?

  13. Son fils a repris le blog et partage d’anciens articles publiés sur ce site ou dans des revues ou journaux.

  14. Bravo Mathieu de poursuivre l’oeuvre si importante de ton papa, que je suivais depuis plusieurs années déjà!
    Ce dernier conseil m’est très utile encore une fois.

  15. Je suis contente que vous continuez l’ouvrage de votre papa. Je suivais assidûement ces émissions et son blogue. J’aimerais poser une petite question si vous me le permettez. Je sais que ce n’est pas le bon moment pour rempoter une plante mais est-ce que je peux le faire car mon cactus est dans un pot vraiment trop petit, il bascule. J’attends votre réponse, merci Mon adresse mail est Dorval31@videotron.ça

  16. Dans un article paru il y a quelques semaines, ça disait de laisser les plantes une vingtaine de minutes dans un bac d’eau, afin que celle-ci absorbe seulement l’eau dont elle a besoin. Ainsi, ça évite les arrosages trop intenses. Ici, on dit d’arroser copieusement ? Je pensais avoir trouvé le problème avec certaines de mes plantes avec des tâches brunes ou dont les feuilles jaunisses. Je ne sais plus quoi faire…d’autant plus que j’en ai 2 qui ne retirent presque rien du bac d’eau.

  17. Il faut lire la notice qui explique que son fils a repris le flambeau avec une équipe et cet article a été écrit le 4 décembre 1993 dans Le Soleil

  18. Oui, depuis longtemps il y a plusieurs auteurs. Mais chacun signe de son propre nom. D’où mon incompréhension de lire celui de Larry. L’auteur peut s’identifier sans souci et ne pas usurper d’identité.

  19. Merci beaucoup,Lorraine

  20. Merci vous etes indispensable .

  21. Merci! Les conseils de votre papa ont toujours été très précieux. Je suis désolée de son départ et je vous souhaite bon courage.
    La continuité de son travail est tout en votre honneur. Il est certainement très fière de vous.

  22. Il faut cesser de lire en diagonale surtout quand les gens prenne la peine de vous répondre ! C’est bien M. Hodgson qui a écrit cet article en 1993! Sans rancune

  23. C’est écrit au début de l’article dans l’encadré, qu’il a été publié la première fois en 1993.