Une protection hivernale sensée
On ne peut plus nier que l’automne est arrivé. La chute des feuilles, le gel des plantes, la froideur des nuits: ce n’est plus le mois de juillet! Aussi, il est temps de penser à protéger nos plantes pour l’hiver.
II n’y a pas à dire que la protection hivernale est populaire dans ma région, soit l’Est du Québec: les conifères emballés comme des momies et les haies couvertes de clôtures à neige orange fluo sont nombreux sur nos terrains tout l’hiver.
Pourtant, de telles protections sont rarement nécessaires et peuvent même sérieusement endommager les arbustes qu’on tentait de protéger. Si vous avez choisi des végétaux bien adaptés à votre climat et les avez placés dans des emplacements convenables, ils ne devraient pas avoir besoin de protection.
Une protection sage et discrète
Le plus important pour toutes les plantes est, bien sûr, de bien protéger leurs racines. C’est la partie la plus délicate de la plante, beaucoup plus que les rameaux ou les feuilles et les aiguilles. Les gens qui protègent les branches et les autres parties aériennes de leurs plantes, mais laissent les racines exposées au froid, risquent de les voir être endommagées malgré tout.
La meilleure protection hivernale qui soit consiste à bien recouvrir les racines de 7 à 10 cm de paillis. Vous pouvez utiliser du paillis acheté ou encore déchiqueter des feuilles d’automne. Les feuilles déchiquetées ne partent pas au vent et donnent une excellente protection hivernale. Je suggère aussi de laisser au sol les feuilles qui tombent dans les plates-bandes. En tombant au pied des plantes que vous voulez conserver, elles aident à isoler les racines.
Pour les plantes un peu plus sujettes à la brûlure hivernale, comme les conifères et les rhododendrons, il est doublement important de voir à ce que leur système racinaire soit bien protégé, car elles perdent de l’humidité l’hiver en raison de leurs feuilles persistantes. Les plantes transpirent et perdent de l’humidité par leurs feuilles. Mais, puisque le sol est gelé en hiver, elles ne peuvent pas absorber autant d’eau par leurs racines. II faut donc non seulement appliquer un paillis, mais aussi bien les arroser tout l’automne si la pluie manque, jusqu’à ce que le sol gèle.
Une protection supplémentaire
Pour les arbustes ou conifères qui risquent de plier sous le poids de la neige (notamment les thuyas pyramidaux), la première ligne de défense est d’éviter les emplacements sujets à une chute rapide de neige, comme sous l’avancée d’un toit. Au besoin, enfoncez dans le sol, du côté le moins visible de la plante, un tuteur solide de couleur neutre et attachez la plante au tuteur avec un fil solide de couleur discrète ou un filet transparent. Ne pas trop serrer! (On voit beaucoup de gens qui endommagent leurs arbustes en voulant trop les «remonter»). II suffit de les emballer en douceur, voilà tout. Quand ce travail est bien fait, on ne devrait même pas voir la différence.
Les rosiers: un cas spécial?
Autrefois, il était de mise de butter les rosiers à l’automne et de les recouvrir d’un cône à rosier… mais c’était l’époque des rosiers hybrides de thé et grandifloras, peu rustiques. De nos jours, ces rosiers sont de moins en moins cultivés, ayant cédé la place aux rosiers rustiques. Et le nom dit tout: un rosier rustique est rustique, donc résistant au froid, il n’a pas besoin de protection hivernale.
Les conifères et les arbustes fraîchement plantés
La seule occasion où une protection hivernale visible peut être utile est sur les végétaux nouvellement plantés.
En effet, les arbres, arbustes et conifères plantés à l’automne n’ont pas nécessairement eu le temps de bien s’enraciner avant l’arrivée du temps froid. Une application de paillis est utile pour les aider à survivre l’hiver, mais ne suffit pas toujours. II est alors utile de les protéger du vent dominant en piquant deux tuteurs du côté nord-ouest de l’arbuste et d’y fixer un morceau de jute ou d’agrotextile (géotextile). La toile ne doit toutefois pas toucher la plante, sinon iI y a danger de brûlure.
Certaines personnes préfèrent poser quatre piquets et entourer I’arbuste au complet, formant un genre de tube à ciel ouvert.
II est par contre essentiel que la plante puisse respirer en tout temps et que la chaleur puisse s’évacuer. À la fin de l’hiver surtout, il peut y avoir des montées subites de température. Et c’est à ce moment que les végétaux peuvent surchauffer. À cette fin, ne fermez jamais le haut de votre protection.
Une bonne protection hivernale est essentiellement invisible. Elle peut être facile et discrète et en même temps efficace. Il s’agit d’utiliser un grain de bon sens plutôt que de se lancer dans une protection lourde qui enlaidira tout le paysage.
Dites non à la protection hivernale!
Toujours autant intéressant. Je me suis fais une devise depuis que je vous suis. Le plus beau résultat avec le moins de travail . Less is more ! Merci
Bonjour!
Effectivement, le temps des installations des protections approche. Rhodo, érable japonais (oui j’ai osé ! Z: 5 et qq endroits 5b dans notre cour) et les arbustes tel fusains ailés car adorés des lapins!! Nous conservons les feuilles, toutes, merci pour nos abies, je ferai ce pm (bête de ne pas y avoir pensé avant!).
Poteaux cette semaine, abri lorsque le froid sera là.
Un gros merci!
Bonjour Larry, comme ma haie de cornouillers se fait grignoter la tête depuis plusieurs hiver par des lièvres, je vais les transformer en momies cette année. ?
Et je vais mettre des plateaux sous mes mangeoires pour oiseaux, espérant rendre ma cour moins attrayante pour mes petits voisins à longues oreilles ? ?
Bonjour Larry, comme ma haie de cornouillers se fait grignoter la tête depuis plusieurs hiver par des lièvres, je vais les transformer en momies cette année. ?
Et je vais mettre des plateaux sous mes mangeoires pour oiseaux, espérant rendre ma cour moins attrayante pour mes petits voisins à longues oreilles ? ?
Comme les oiseaux ont la fâcheuse tendance à venir fouir les couches de feuilles broyées et autres paillis, et dénuder les pieds des plantes abritées, je les protège avec des branches récupérées après élagage d’arbustes ou arbres.
Par contre je laisse le soin aux volatiles d’éparpiller les tas de compost que j’ai versés sur le sol et où ils peuvent trouver de quoi picorer insectes et autres nourritures.
Le printemps et les beaux jours revenus je débite ces branchages.
Pour la protection des rhododendron au Québec (pour ceux qui nécessitent une protection). Vous pouvez utiliser des branches de conifères…vous pouvez aussi recycler le sapin a la fin décembre…. Vous pouvez trouver une description plus détaillée ici:https://rhododendronsquebec.org/la-protection-hivernale/. Bon jardinage
Vous parlez de lapin… Dans quelle région êtes-vous pour avoir des problèmes avec cet animal?
Vous oubliez la présence des lapins et les ravages sur les plantes durant l’hiver
Bonjour Larry, j,ai planté il y a 5 ans un magnolia dont j’ai pris l’habitude de protéger l’hiver en lui repliant les branches sur lui-même avec une membrane. Est ce nécessaire?
Habituellement, le magnolia gagne en rusticité après 2 ou 3 ans. Je suis en zone 4b a Bécancour, et je protège mes magnolia que la première année(en placant des sacs pleins des feuilles autour….). Le plus important est de choisir les variétés rustiques (stellata, acuminata, sieboldii…). Les grands froids, certains hivers, diminueront la floraison (une partie des boutons floraux gèleront) mais n’affecteront plus les branches. Bon jardinage
Bonjour. Et les mulots? J’ai entendu dire que ceux-ci aimaient les piles de feuilles mortes (pas de description de la pile par contre).
Il n’y a pas de lapin dans la nature au Québec. Vous êtes dans quelle pays?
Bonjour,
Il y en a: lapin à queue blanche
https://mffp.gouv.qc.ca/faune/chasse/gibiers/lapin-queue-blanche.jsp
Il y en a pas mal à Laval!
Nous, ils ne nous dérangent pas, on leur laisse même des grands « spots » de notre « gazon » (trèfle, fraise sauvage et autres) plus longs. Ils se cachent sous un pin lorsqu’il fait chaud. J’entoure mon jardin, mais c’est plus contre les écureuils que contre les lapins ?
Oui, et ils ont fait leur entrée dans le Canton de Shefford cette année. Il a fallu repenser la protection des végétaux au complet!
Il y en a sur la rive-sud de Montréal dans mon coin. Ce n’est pa rare d’en voir 2-3 sur mon terrain. L’hiver passé ils ont presque tout grignoté mes nouveux bleuetiers et un weigela donc cet hiver je vais bien les protéger.
Oui, des lapins surtout dans le sud : https://mffp.gouv.qc.ca/faune/chasse/gibiers/lapin-queue-blanche.jsp