Les 1001 techniques pour planter un arbre – Partie 1
Il y a autant de façons de planter un arbre qu’il y a de jardiniers sur Terre! C’est un constat dont j’ai pris connaissance, il y a bien des années de cela. Confiante que MA technique était LA technique, quel ne fut pas mon étonnement de découvrir que les autres aussi savaient planter des arbres avec succès! Cette semaine, j’avais envie de vous partager MA technique, puis je vous ferai découvrir les autres techniques, tout aussi valables que la mienne.
MA technique (la meilleure) pour planter des arbres
Il faut dire d’entrée de jeu que j’ai appris à planter des arbres à l’école, lors de ma formation en horticulture ornementale. Apprise dans un contexte hautement professionnel (merci, Guy!), la technique de plantation était celle des normes du BNQ (Bureau de normalisation du Québec). Depuis, j’ai planté plusieurs centaines d’arbres aussi bien dans la belle terre meuble que dans le gravier compacté. Et ma façon de planter les arbres est demeurée assez fidèle à ce que j’ai appris, il y a 30 ans.
Première étape : l’arrosage
La première chose que je fais avant de commencer est d’arroser généreusement les arbres à planter. Je veux que la motte soit gorgée d’eau. Ici, ce sont des années d’expérience, pas toujours dans les meilleures conditions, qui me permettent d’arriver à cette étape essentielle. En période de grande sécheresse, on aura beau arroser et arroser après la plantation, rien n’est plus efficace qu’une motte gorgée d’eau qui humidifiera le sol environnant. Je noie littéralement la plante en arrosant plusieurs fois, à intervalles. Si je le peux, j’arrose même la veille de la plantation. Tous les arbres que j’ai plantés en arrosant bien la motte ont survécu aux pires sécheresses sans broncher.
Creuser un trou… un gros trou
Puis, je creuse un trou. Peu importe la nature du sol, je creuse un trou qui fait deux fois la largeur de la motte. Par exemple, si c’est un arbre en pot et que le pot mesure 40 cm de diamètre, je creuse un trou d’environ 80 cm de diamètre. Oui, même dans la grosse glaise, même dans les sols qui contiennent plus de roches que de sol: je creuse un gros trou. Je creuse aussi 15 à 30 cm plus creux que la hauteur de la motte.
La terre excavée, je la mets de côté, pas trop loin du trou, car c’est elle que je vais utiliser pour remplir le trou après le positionnement de l’arbre. J’enlève les grosses pierres. J’ajoute dans ce sol existant deux généreuses pelletées de compost et je mélange le tout. Si j’en ai sous la main, j’ajoute aussi deux poignées d’engrais granulaires à base de fumier de poule, mais on peut s’en passer.
Au fond du trou, je dépose mon sol amendé. Je prends soin de ne pas trop en ajouter, car par expérience c’est plus facile d’en ajouter que d’en enlever une fois l’arbre dans le trou.
L’art du dépotage
Et c’est à ce moment seulement que je retire le pot ou que je commence à délier la motte. Tout m’est arrivé à cette étape-ci et voilà pourquoi je procède avec la plus grande délicatesse. Pour les arbres cultivés en pots, je me méfie de ceux qui sont peu enracinés. Si je sens que tout va s’écrouler au dépotage, je dépose le pot dans le trou, j’ajuste le niveau (car le dessus de la motte doit arriver au même niveau que la surface de la plate-bande) et je découpe le pot avec un couteau à lame rétractable (de type x-acto). Je prends soin de retirer tout le pot, même le fond. Ma mission ici est d’endommager le moins de racines possible. Si la plante est bien enracinée, je penche simplement l’arbre sur le côté et je retire le pot avant de déposer la motte dans le trou.
Arbres de gros calibre
Pour les arbres de gros calibre, cultivés en panier de broche, je commence par basculer l’arbre au fond du trou, puis je procède au déshabillage. D’abord, j’enlève toutes les cordes de nylon, sans exception. J’ai déjà vu des arbres morts dont le tronc était étouffé par ces cordes. Même si la toile de jute est dégradable, je découpe tout ce que je peux enlever. Et enfin, je m’attaque au panier en broche. Avec une pince, je coupe et je sectionne tout ce qui est accessible, puis j’écrase le plus possible le panier de broche au fond du trou. Je ne retire pas le panier de broche au complet, car la manipulation endommage la motte de racines. Mais je le rabats, car j’ai vu des arbres matures dont les racines superficielles étaient emprisonnées dans la broche laissée en surface.
Avoir le compas dans l’œil
La règle d’or nous dicte que le niveau de la motte doit arriver à la même hauteur que le niveau du sol. Et je m’en tiens à cette règle à quelques exceptions près. Si je plante en sol très sablonneux, j’ai tendance à planter légèrement plus bas, de manière à créer un petit creux qui peut récupérer un peu plus de pluie. À l’opposé, dans les sols très argileux, je plante légèrement plus haut et je façonne un monticule avec la terre, afin de favoriser l’écoulement de l’eau autour du tronc.
Compacter avec une tendre fermeté
Quand tout est bien en place, je commence le remplissage. Je travaille avec mes mains! Je pousse la terre, puis je la compacte avec mes mains. Mon objectif est d’éliminer toutes les poches d’air et de compacter légèrement le sol, mais je veux quand même de l’air dans mon sol. Voilà pourquoi on me verra rarement sauter à pieds joints pour compacter le sol!
La cuvette et le tuteur
Avec le surplus de terre qui reste, je forme un beigne autour de la motte, généralement aligné avec le pourtour extérieur de mon trou d’origine. C’est la cuvette: une sorte de piscine hors terre que je peux remplir d’eau tout de suite après la plantation. La cuvette sera particulièrement utile en période de sécheresse, afin de m’assurer que toute l’eau s’en va bien humecter les racines du nouvel arbre.
Pour ce qui est du tuteur, je l’installe seulement si l’arbre est en milieu venteux, car c’est là l’ultime mission d’un tuteur: empêcher un arbre d’être déraciné par le vent. Je crois qu’il faudra faire un article complet sur le tuteurage. J’ai vu tant de blessures et trop de tuteurs oubliés que j’en ai perdu le compte. Pour l’instant, assurons-nous que le tuteur ne frotte pas contre le tronc au moindre coup de vent. Aussi, ce tuteur peut, et je dirais même «doit», être retiré après une année complète. Il est inutile de le garder en place plus longtemps.
La semaine prochaine, j’aborderai toutes les autres techniques de plantation d’arbres que j’ai pu observer chez des collègues et des amis et qui fonctionnent aussi bien que ma technique!
En conclusion, je dois insister sur le fait que le succès de la plantation d’un arbre ne repose pas seulement sur une bonne technique de plantation, mais aussi sur le choix du bon arbre au bon endroit. Chaque sol a sa palette d’arbres qui lui convient et penser qu’en modifiant la nature du sol autour de l’arbre va l’aider à survivre dans un sol qui ne lui convient pas est une erreur, selon moi. Mieux vaut bien choisir, dès le départ.
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Pour planter un arbre de très gros calibre, faut il faire affaire avec un expert pour creuser le trou avec machinerie.
Pour une raison hors de notre contrôle, 3 arbres achetés cette année ne pourront être plantés. On m’a dit dans un centre jardin, de les mettre en terre avec leur pot (comme si on les plantait mais avec leur pot). Est-ce la meilleure solution ou à tout le moins une solution viable?
C’est la meilleure solution si vous ne pouvez pas les planter immédiatement. Il ne faut évidemment pas les oublier le printemps prochain. Si vous ne pouvez pas les planter très tôt le printemps prochain, il faudra les arroser au cours du printemps et jusqu’â ce qu’ils soient planter.
J’ai lu votre article avec grand intérêt. Nous avons planté des cèdres smarag au printemps, nous avons suivi à peu de choses près votre méthode. Nous avons arrosé quand il le fallait mais malgré ça les branches intérieures brunissent et meurent. Ces cèdres de 6 pieds ont été acheté à la quincaillerie, les racines ont été coupées pour entrer dans le pot. Ca ma fait mal quand je l’ai constaté. Je soupçonne que le choc est très grand. Selon vous, est-ce que les chances de survie sont bonnes ou non. Merci !
Jeune homme, je m’étais acheté un chalet bâti en partie sur une ancienne terre en friche. Je me suis “amusé” à reboiser ce terrain en y plantant 1500 arbres obtenus via le Ministère des Forêts. Je suis retourné cet été à cet endroit pour constater qu’une magnifique forêt entourait ce qui fut mon chalet. Je me suis senti un peu comme “L’homme qui plantait des arbres”…
J’ai fait planter un sorbier des oiseaux au moi de mai cette ann?e. Je l’ai tellement bien arros? que…je l’ai noy?. Le sp?cialiste qui l’a plant? n’avait jamais vu ça . C’est que la terre est argileuse et presque aussi ?tanche que du ciment. Je l’ai remplacé par un am?lanchier et ne l’ai pas arrosé. Il est maintenant bien enracin?.
L’année dernière, à l’automne, j’ai acheté un bel Aubépine, j’ai payé pour le faire planter, mais personne n’a songé, à la pépinière, à la plantation et moi non plus (je suis une amateure, j’ai cette excuse) qu’il pourrait être utile de protéger ce jeune arbre de rongeurs potentielles durant l’hiver et le printemps à venir. ET ce jeune arbre a été rongé, trop rongé. Mon commentaire: penser à protéger les jeunes arbres des rongeurs.
[…] semaine dernière, je vous ai présenté MA technique de plantation d’arbres en détails, tout en soulignant ce fait avéré qu’il y a autant de techniques de plantation que […]
Bonjour, j’habite à Montréal , près du Parc de Pointe-Prairies et il y avait un frêne sur mon terrain. La ville a du l’abattre car il était malade . Il vont le remplacer mais j’aimerais mettre un lilas Japonais , ou un Magnolia assez grand ou encore un Mélèze à la place si on m’y autorise . Je voudrais savoir si ces arbres sont résistants aux cerfs ,car l’année passée ils sont venus très près de la maison ,l’hiver à été durs pour eux.