Réussissez vos boutures de succulentes
Bouturer des coléus et des philodendrons, c’est bien facile. On met les tiges dans un terreau humide, les recouvrant d’un petit sac de plastique. En quelques jours ou quelques semaines, les racines commencent à se former. On peut même les bouturer dans l’eau, bien que le taux de succès soit nettement moindre. (Lisez Pas de boutures dans l’eau pour comprendre pourquoi.)
Avec les cactus et succulentes, cependant, c’est une tout autre histoire. Les boutures placées dans l’eau ont autant tendance à pourrir qu’à prendre racine. Parfois, elles meurent même très rapidement! Et si les conditions ne sont pas parfaites, les boutures plantées immédiatement dans un terreau humide pourriront.
C’est ainsi que beaucoup de succulentophiles ont pris l’habitude de placer certaines boutures à tige épaisse sur le côté en attendant que la plaie se cicatrise avant de les planter. Leur extrémité est à l’air libre. Quand la blessure est bien fermée, le risque de pourriture est presque éliminé. Malheureusement, laisser les boutures sur le côté pendant quelques semaines a tendance à les déformer. C’est que la pousse terminale essaie alors de se redresser pour se placer à la verticale et ainsi chercher la lumière. Ceci laisse une courbe permanente dans la tige.
Bouture de succulente sans tige courbée
Voici cependant une méthode facile pour réussir les boutures de plantes grasses tout en maintenant leur belle forme:
Renversez un pot de grès et insérez la bouture dans le trou de drainage (de façon à ce qu’elle tienne debout si c’est son port normal).
Dans le cas des boutures à tige mince, il faut parfois placer plusieurs boutures dans le trou pour qu’elles ne glissent pas à l’intérieur du pot. Ou encore, comprimez un morceau de chiffon ou de papier et insérez-le entre la tige et le trou de drainage pour tenir la tige en place.
Avec les boutures à tige épaisse, il faut souvent agrandir le trou au préalable pour pouvoir y entrer la tige (c’est facile à faire en brisant doucement les parois du trou avec un marteau et un tournevis).
Placez ensuite le pot soutenant la bouture dans un endroit bien éclairé.
Des racines se formeront sur la partie de la tige tenue à la noirceur tandis que la partie supérieure recevra un éclairage adéquat. Lorsque les racines auront environ 1 cm de long, la bouture pourra être empotée dans le même type de mélange de terreau que la plante adulte. Généralement on utilise un terreau très aéré comme un qui a été conçu spécifiquement pour les cactées et succulentes.
Il y a peu de chances de pourriture avec cette méthode. La tige gardera sa forme dressée d’origine. Cette technique réussirait même chez les plantes qui sont normalement difficiles à bouturer, telles les euphorbes et les pachypodiums.
Article originalement publié en janvier 1985 dans le périodique À fleur de pot.
Très instructif – merci !
Si je comprend bien, on a besoin d’aucune source d’humidité sous le pot renversé, pas de soucoupe avec un peu d’eau ou semblable ? L’humidité qui se fera dans le pot renversé suffira à stimuler la pousse des racines ?
Avec la technique du pot renversé, on met la tige dans le sac de plastique contenant du terreau humide?
La technique du pot renversé résout le problème de courbe dans la tige alors que dans la technique précédemment décrite « Leur extrémité est à l’air libre. »
Peut-on utiliser la même méthode pour partir un cèdre (thuya)?
Merci à l’avance
Fancine
Francine Bibaud @ Non ! la bouture de thuya qui n’est pas une succulente va se dessécher, Elle doit être mise dans un milieu humide, comme une bouture “traditionnelle”.