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Aveu d’un jardinier paresseux: je ne fertilise pas ma pelouse

Je sais. Quelle confession horrible! Et j’en ai tellement honte!

Du moins, c’est ce que je devrais dire. Mais je n’en ai pas du tout honte. D’ailleurs, je suis plutôt un peu fier de moi d’avoir réussi à «contrer le système».

Explications

Avec les annonces partout des nombreux fabricants d’engrais, chacun avec leur programme de fertilisation de pelouse en 3 ou même en 4 étapes (belle preuve que le ridicule ne tue pas!), plus des entreprises d’entretien de pelouse qui font la promotion de services de fertilisation incroyablement alléchants, vous pourriez penser que j’aurais succombé à la pression d’avoir une «pelouse comme un vert de golf» depuis longtemps. Mais j’ai tenu bon au fil des décennies.

Ma pelouse, qui a maintenant 27 ans, s’est toujours bien débrouillée sans aide supplémentaire, sauf pour la tonte. Je ne l’ai jamais fertilisée avec un engrais. Pas une fois. Et les seules fois où je l’ai arrosée, c’était pendant les quatre premières semaines après son ensemencement. Et ça, pour lui donner une chance de s’installer adéquatement. Après tout, toute plante mérite bien un peu d’arrosage pour bien s’établir!

La pelouse a essentiellement pris soin d’elle-même depuis toutes ces années… sinon pour la tonte, une tâche que je considère comme essentielle tant qu’on n’aura pas inventé une pelouse qui reste éternellement à 8 cm de hauteur.

Une description de ma pelouse

Pelouse mélangeant graminées et petites plantes.
Une section assez typique de la pelouse qui se trouve dans mon arrière-cour. Photo: jardinierparesseux.com

Bien que nous vivions sur un terrain de banlieue de taille assez typique pour le Canada (21 m × 37 m), ma pelouse est en fait de petite taille: environ 75 m2. Elle est limitée à l’arrière-cour, car le terrain en façade est beaucoup trop en pente pour permettre une tonte facile et sécuritaire. Je l’ai plutôt remplacée par une forêt surtout remplie de plantes indigènes. Donc, il n’y a aucune pelouse visible de la rue… une situation réellement atypique dans mon quartier!

L’arrière-cour était l’une des rares surfaces relativement planes de la propriété. Donc, une surface facile à tondre. Ainsi, si je voulais une pelouse, c’était dans l’arrière-court qu’il fallait l’installer.

Pelouse au début du printemps avec beaucoup de crocus en fleurs.
Vague après vague de fleurs printanières émergent de la pelouse au printemps. C’est tellement énergisant! Elles font oublier que la pelouse est encore brune et que la neige est toujours en arrière-plan! Photo: jardinierparesseux.com

Et la vérité est que la petite pelouse qui s’y trouve n’est pas une pelouse tout à fait typique non plus. C’est en fait un jardin de bulbes de printemps que j’ai déguisé en pelouse. Son but principal est de me permettre de naturaliser les petits bulbes printaniers qui me procurent tant de joie au printemps. Lorsque la neige fond enfin vers la fin avril (oui, nous avons plus de 6 mois d’hiver ici à Québec) et que la pelouse éclate immédiatement en fleurs, j’ai juste envie de danser! Cela me rend heureux, un bonheur qui persiste pendant des mois et des mois. Quelle bonne thérapie une pelouse à bulbes peut apporter!

L’inconvénient des bulbes à floraison printanière, cependant, est que leur apparence est si éphémère. Deux mois de floraison et de croissance au total, du début au milieu du printemps, puis ils sont partis. Plus de fleurs, plus de feuilles, rien à voir. Ils fondent comme neige au soleil et se retirent sous terre, chacun dans son petit bulbe. Et cela aurait normalement laissé un espace vide pour le reste de l’été et de l’automne. Et je préfère voir de la pelouse verte occuper un espace vide que de la terre nue, alors…

Ma pelouse après 27 ans

Alors, à quoi ressemble ma pelouse à bulbes aujourd’hui, après toutes ces années de «négligence presque totale»?

Eh bien, si son but d’origine n’est pas typique, elle ressemble quand même à une pelouse assez typique maintenant! Du moins, la pelouse de n’importe qui qui n’empoisonne pas son environnement aux herbicides. C’est un court tapis vert, tout simplement. Vous pouvez marcher dessus, y faire un pique-nique ou même sauter, courir, danser et jouer dessus (bien que mes petits-enfants soient plus portés à pratiquer ces dernières activités que moi).

Oui, mais est-ce une pelouse classique? Vous savez, une pelouse composée uniquement du pâturin des prés (pâturin du Kentucky) et dont chaque section est absolument identique à l’autre et complètement stérile (que de courtes feuilles d’herbe verte coupées à l’extrémité comme un vert de golf)? 

Non, absolument pas!

Et elle n’a jamais eu cette allure, car ce que j’ai semé sur la surface nue était un mélange de semences de «graminées à entretien minimal» (composé de graminées de pelouse variées, certaines d’entre elles contenant des champignons endophytes bénéfiques), auquel j’ai ajouté des semences de thym sauvage et de trèfle blanc.

Les semences de graminées à faible entretien étaient une grande nouveauté à l’époque et difficiles à trouver. Plus maintenant. Elles sont maintenant largement disponibles.

La variété met du piquant dans la vie

Pelouse composée d’un mélange de graminées et d’autres plantes.
Toutes ces merveilleuses plantes se réunissent pour créer un mélange attrayant. C’est beaucoup plus intéressant que l’ennuyeuse pelouse de pâturin pulvérisée d’herbicide de mes voisins. Et une pelouse mélangée et biodiverse coûte beaucoup moins cher en temps d’entretien… et en argent aussi! Photo: jardinierparesseux.com

Il y a beaucoup plus de variétés dans la pelouse aujourd’hui, cependant.

Beaucoup de gens considéreraient certaines des plantes de ma pelouse comme des mauvaises herbes. Mais on dit que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde. Alors, moi, je regarde différemment. Je choisis de ne pas les voir comme de mauvaises herbes et — abracadabra! — elles ne le sont plus, mais plutôt de belles plantes que les autres ne savent pas apprécier! Quel herbicide rapide et efficace: il suffit d’un regard pour l’appliquer!

Voici quelques habitants de ma pelouse

Graminées vivaces

Je n’ai jamais essayé de les identifier. Je ne sais pas si les variétés à faible entretien originales semées il y a 27 ans sont toujours là ou si des graminées locales s’y sont semées et ont pris le relais. Malgré ma négligence, les graminées vivaces continuent toujours de dominer ma petite pelouse!

Brunelle vulgaire (Prunella vulgaris)

Brunelle vulgaire en fleurs avec des fleurs violettes.
Brunelle vulgaire (Prunella vulgaris). Photo: kunstler 1, depositphotos

Il y a beaucoup de spécimens de cette petite plante ressemblant à une petite menthe compacte dans ma pelouse. Elle porte de courts épis de fleurs violettes. C’est un ajout spontané, venu je ne sais d’où.

Bugle rampante (Ajuga reptans ‘Atropurpurea’)

Bugle rampante pourpre dans une pelouse
Je suis sûr que certaines personnes seront très choquées de voir la bugle rampante dans une pelouse, surtout la forme à feuillage pourpre foncé. Mais je trouve cela sympathique et original! Photo: jardinierparesseux.com

Il s’agit d’un des cultivars à feuilles pourpres… et à fleurs pourpres aussi. Elle est venu d’un parterre de fleurs voisin et se multiplie dans mon gazon depuis 27 ans. Est-elle en conflit visuel avec les feuilles vertes des autres plantes de gazon? Probablement. Est-ce que je m’en fous? Absolument!

Campanule fausse raiponce (Campanula rapunculoides)

Cette plante a de jolies fleurs violettes en forme de clochettes… mais elle ne fleurit pas dans une pelouse. Ces fleurs paraissent sur de hautes tiges de 60 à 100 cm que la tondeuse à gazon fauchera forcément. Tout ce que vous en voyez dans une pelouse, ce sont ses feuilles un peu cordiformes ici et là. Ce n’est pas une plante que je tiens à conserver, mais elle y est fermement ancrée. Elle était là quand nous avons acheté notre maison et sera toujours là quand nous serons morts. Puisqu’il n’y a rien que je puisse faire pour m’en débarrasser, j’ai décidé unilatéralement de faire une trêve. Maintenant, je l’ignore.

Épervière orange (Pilosella aurantiaca, anciennement Hieracium aurantiacum)

Épervière orange en fleur.
Lorsque l’épervière orange (Pilosella aurantiaca) fleurit, elle vole toujours la vedette avec ses fleurs orange vif! Photo: DoF, Wikimedia Commons

Les très jolies fleurs orange sont portées sur des tiges de 20 à 40 cm. Comme vous ne voudrez pas les faucher avec la tondeuse, accordez-vous une pause de tonte de 2 semaines pour profiter du spectacle! L’épervière est arrivée chez moi par le vent: des graines fixées à de petits parachutes blancs.

Herbe aux écus (Lysimachia nummularia)

Une plante rampante aux feuilles rondes et fleurs jaunes occasionnelles. Elle a erré dans la pelouse à partir d’une platebande à proximité il y a belle lurette pour se mêler aux graminées. Et elle y est encore!

Houstonie bleue (Houstonia caerulea)

Houstonie bleue à fleurs bleu pâle.
Houstonie bleue (Houstonia caerulea). Photo; Linda M Morgan, Wikimedia Commons

Elle est apparue toute seule et crée un joli tapis bleu pâle au milieu du printemps. Quelqu’un devrait commercialiser cette plante comme fleur pour le pré fleurie!

Lierre terrestre (Glechoma hederacea)

Quelle charmante petite plante! De si jolies fleurs bleu-violet et des feuilles mignonnes sur une plante basse rampante! Il est arrivé tout seul, peut-être comme passager clandestin dans un pot de vivaces.

Pâquerette sauvage (Bellis perennis)

Petites pâquerette sauvage blanches à disque jaune dans une pelouse.
La petite pâquerette sauvage (Bellis perennis) est presque la fleur de pelouse parfaite! On peut passer la tondeuse sans faucher ses fleurs basses. Photo: saule, Wikimedia Commons

C’est la forme dite «sauvage» et celle offerte sous ce nom dans les catalogues de semence. C’est une variété très courte aux fleurs roses en bouton et blanches à l’épanouissement. J’ai fait venir les semences de Chilterns Seeds en Angleterre.

Pensée sauvage (Viola tricolor)

Pensée sauvage en fleurs.
La pensée sauvage (Viola tricolor), si joyeuse, est toujours la bienvenue, peu importe où elle apparaît. Photo: MrGajowy3, pixabay.com

Elle surgit ici et là avec ses petites fleurs moustachues, toujours aussi mignonnes. Elle se déplace beaucoup. Vous ne savez jamais où elle apparaîtra ensuite!

Pissenlit (Taraxacum officinale)

Quelles fleurs charmantes! Pourtant, c’est surprenant comme j’ai peu de pissenlits dans ma pelouse. Cette faible population a toujours été un mystère, car tant de mes voisins se plaignent d’en avoir énormément.

Plantain (Plantago major)

Il n’y en a pas beaucoup dans ma pelouse, mais on le trouve çà et là. Surtout dans les endroits où le passage des pieds est fréquent et donc où le sol est très compact. 

Thym sauvage (Thymus praecox)

Thym sauvage à petites fleurs lavande.
Thym sauvage (Thymus praecox) joli et très aromatique! Photo: Thym sauvage pxhere.com

Un thym culinaire particulièrement robuste qui est aussi attrayant visuellement qu’à l’odeur et au goût. Et il rend les abeilles tellement heureuses! De plus, lorsque vous tondez la pelouse, toute la cour sent délicieusement le thym! Et vous aussi, car l’odeur colle à la peau et aux vêtements! Cela seul serait une raison suffisante pour l’inclure.

Trèfle blanc (Trifolium repens)

Je le retrouve toujours ici et là, un peu partout, après toutes ces années. Il offre une floraison blanche sporadique tout l’été. Et le trèfle contribue à enrichir le sol en azote, au grand bénéfice des autres plantes.

Véronique à feuilles de thym (Veronica serpyllifolia)

Petite plante rampante aux petites fleurs bleues. Très jolie. 

Violette parente (Viola sororia)

Quelle merveilleuse petite violette, indigène au Québec, en plus! Très basse, la tondeuse ne fauche pas ses fleurs. Elle vient dans une bonne gamme de couleurs, y compris plusieurs nuances de bleu et de violet plus blanc, rose et picoté. J’ai introduit de nouvelles couleurs obtenues de manière sélective à partir de plantes déterrées dans les pelouses d’autres jardiniers.

Bulbes de printemps

Scilles, gloires-de-la-neige et autres bulbes qui fleurissent dans la pelouse d’une maison.
Deux semaines après la floraison des crocus, les scilles et les gloires-de-la-neige les ont remplacés. Aussi, le gazon est maintenant vert et la neige a disparu. Mais ce n’est pas fini: il y a d’autres fleurs à venir! Photo: jardinierparesseux.com

Enfin, la pièce de résistance et même la raison d’être de cette pelouse, des milliers et des milliers de bulbes de printemps, dont des scilles (Scilla spp.), des puschkinias (Puschkinia scilloides), des crocus (Crocus spp.), des chionodoxas (Chionodoxa spp.), des mini narcisses (Narcissus spp.), des corydales (Corydalis solida), des aconits d’hiver (Eranthis hyemalis), des perce-neige (Galanthus nivalis et autres) et des anémones de Grèce (Anemonoides blanda, syn. Anemone blanda). Je les ai plantés dans la pelouse sous forme de bulbe, mais maintenant ils s’étendent par semences, créant des tapis de plus en plus larges. 

Certaines des plantes de la liste ci-dessus sont arrivées dans ma pelouse d’elles-mêmes, mais il y en a d’autres que j’ai fièrement plantées ou semées. Oui, j’ai délibérément planté des végétaux que certains de mes voisins considèrent comme des mauvaises herbes. Je veux qu’ils voient combien une pelouse biodiverse et écologique peut-être jolie et soutenable. Et aider à contrer la terrible pression que plusieurs d’entre eux ressentent pour «faire comme les autres» et donc installer une pelouse de type vert de golf qui dépend de fertilisations — et d’herbicides toxiques! — pour sa survie.

Plantes absentes de ma pelouse biodiverse

Vous remarquerez qu’il n’y a pas de plantes ligneuses dans ma pelouse, car elles ne sont tout simplement pas tondables. Tout semis d’arbre ou d’arbuste qui y germe (et cela arrive souvent) est vite fauché par la tondeuse et n’arrive donc pas à s’y établir.

Il n’y a aucune plante piquante non plus. Parce que c’est quelque chose que je ne tolèrerais jamais dans une pelouse. J’aime marcher pieds nus et laisser les petits-enfants jouer pieds nus. Ainsi, je vois la pelouse comme surface une spécialement conçue pour les nu-pieds. Pour cette raison, tout ce qui pique la peau est banni.

Chardon des champs (Cirsium arvense)
Chardon des champs (Cirsium arvense) avec ses feuilles si piquantes. Vous ne voudriez pas de cette plante dans votre pelouse! Photo: PantherMediaSeller, depositphotos

À un moment donné, le chardon des champs (Cirsium arvense) a essayé de s’installer dans ma pelouse. Je l’ai vite déterré. Quand il a repoussé, je l’ai déterré à nouveau. Et puis encore et encore, jusqu’à ce qu’il cesse ses efforts. Si jamais il revient, je l’arracherai de nouveau.

Je n’ai aucun problème avec les plantes piquantes dans la platebande — plusieurs sont très attrayantes! —, mais elles n’ont pas leur place dans mon espace de pique-nique!

Et aussi les animaux

Bien sûr, ma pelouse très variée accueille également toutes sortes d’animaux. Je n’utilise aucun pesticide toxique — herbicide, insecticide, etc. — pour les tuer ou les ennuyer et je tiens d’ailleurs à encourager un milieu plein de vie. Certains sont assez visibles, mais d’autres passent inaperçus. La majorité, d’ailleurs, sont de taille microscopique. 

Les oiseaux et les tamias sont des visiteurs fréquents et les bienvenus, tout comme les papillons, les abeilles, les syrphes, les minuscules guêpes et autres pollinisateurs. Oui, j’ai des limaces et des escargots, mais pas en grand nombre… du moins, pas dans la pelouse. Je n’ai jamais eu de taupes, mais il y a beaucoup de campagnols que j’ignore tout simplement. 

Et toutes sortes de petites bestioles (fourmis, araignées, mille-pattes, cloportes, crapauds, etc.) vivent dans la pelouse, comme dans toute pelouse non empoisonnée par des produits chimiques, d’ailleurs. Je ne leur prête pas beaucoup d’attention. En retour, ils ne me prêtent pas beaucoup d’attention non plus. Je sais qu’ils sont là et je les laisse vivre leur vie.

Se débrouiller sans engrais commercial

Homme transportant de l’engrais à gazon.
Tout le monde ne fertilise pas sa pelouse, vous savez. Mais beaucoup de jardiniers amateurs en sont venus à sentir que c’est une obligation. Il peut y avoir beaucoup de pression sociale pour «faire comme les autres» dans ce domaine! Photo: Ron Leishman, depositphotos

L’idée que les graminées à gazon ont absolument besoin d’engrais est, bien sûr, une invention de l’industrie des fertilisants. Dans la nature, l’équivalent d’une pelouse — le pré – s’en sort très bien sans fertilisant supplémentaire. D’ailleurs, des produits aussi concentrés en minéraux n’existent même pas dans la nature. Du 15-30-15? Seulement l’humain pourrait inventer un engrais aussi concentré! Pourquoi alors est-ce que le besoin d’engrais est si important quand une pelouse est tondue par une machine plutôt que broutée par un animal? 

L’industrie des engrais, bien sûr, a quand même raison de dire qu’une pelouse peut pousser mieux si on la fertilise. C’est vrai dans le sens que, si vous donnez aux plantes de meilleures conditions, elles pousseront mieux. Donc, oui, vous pouvez améliorer la croissance d’une pelouse en lui donnant plus de minéraux — du moins, certains minéraux! —, jusqu’au maximum de ce qu’elles peuvent absorber. Mais alors vous devrez tondre la pelouse plus souvent, car elle poussera plus vite. Et ça, je suis trop paresseux pour le faire!

Personnellement, je trouve qu’un compromis est tout à fait acceptable. Moins d’engrais, moins de dépenses et moins d’efforts, mais vous obtenez quand même une surface qu’on peut appeler une pelouse. Chez moi, un «régime sans engrais» garde ma pelouse suffisamment verte et bien remplie, bien que peut-être pas autant que le vert de golf que certains voisins semblent vouloir cultiver.

Minéraux provenant d’autres sources

Il est important de comprendre que je n’affame pas nécessairement mes plantes de pelouse. Elles reçoivent des minéraux naturellement, pas par des engrais artificiellement préparés. Entre autres, elles reçoivent du NPK et d’autres éléments de:

Tontes de gazon tombant sur la pelouse.
Laissez simplement l’herbe coupée tomber sur votre pelouse et vous aurez déjà répondu à une bonne partie de ses besoins en engrais. Photo: Katkov, depositphotos

Herbicyclage. (Laisser les rognures de graminées reposer sur la pelouse après l’avoir tondue.) J’ai toujours fait de l’herbicyclage, même bien avant que le terme «herbicyclage» existe. Les rognures de gazon tombent sur la pelouse, s’y décomposent et lui restituent la majeure partie de ses éléments nutritifs. C’est le même système que pour les toutes premières pelouses tondues au 12e siècle. Mille ans d’expérience: combien d’autres techniques de jardinage sont aussi bien éprouvées?

Poussières et matières végétales. Venant de nombreuses sources, elles sont apportées par le vent.

Pluie. Elle apporte des minéraux ramassés en tombant. Et la foudre charge la pluie en azote.

Champignons bénéfiques. Ils se fixent aux racines des plantes et les aident à puiser des minéraux d’autres sources, même à bonne distance de la plante.

Excréments d’oiseaux et d’animaux. Ouais! Plus que vous ne le pensez!

Feuilles d’automne. Ma pelouse reçoit un coup de pouce annuel de minéraux grâce aux feuilles d’automne qui s’y déposent.

  • Là où les feuilles tombent en couche mince, je les laisse où elles atterrissent et quand je tonds, la lame déchiqueteuse de la tondeuse les coupe en miettes. Elles se décomposent alors rapidement sur place et fertilisent le gazon.
  • Cependant, là où les feuilles tombent très abondamment, elles coupent toute lumière à la pelouse, ce qui n’est pas bon pour les graminées, qui ont besoin de soleil pour faire de la photosynthèse. Donc, j’enlève le surplus pour l’utiliser comme paillis ailleurs dans le jardin ainsi que dans le tas de compost. Pourtant, je tonds quand même ces épaisses couches de feuilles d’automne là où elles tombent, donc sur la pelouse. Je ne pars qu’avec le surplus. Ainsi, de petits morceaux de feuilles finissent toujours par recouvrir le sol sous les plantes de pelouse, les fertilisant de nouveau.

Les autres plantes qui composent ma pelouse mixte ont aussi des feuilles qui meurent, se décomposent et enrichissent le sol. Le trèfle, une légumineuse, est particulièrement efficace à fournir de l’azote, une denrée autrement rare.

De nombreuses autres sources de minéraux existent.

Donc, je pense que ma pelouse reçoit «assez» de minéraux. Suffisamment, du moins, pour bien pousser. Après tout, il n’y a aucun signe de carence en nutriments que je puisse voir. Et parce que je ne la nourris pas avec de l’engrais, la pelouse pousse plus lentement et je n’ai pas à tondre aussi souvent.

Moins d’arrosage aussi

Arrosage de la pelouse par aspersion.
Vous voudrez peut-être aussi arroser moins votre pelouse… ou même pas du tout! Photo: HotPhotoPie, depositphotos

Étant donné que mon objectif pour mon jardin de bulbes, qui est devenu une pelouse, était une intervention humaine minimale, il ne serait pas logique de l’arroser non plus, n’est-ce pas? Donc, je ne le fais pas.

Heureusement, le type de graminées à gazon qui pousse dans la plupart des climats tempérés a la capacité de passer en dormance estivale. C’est-à-dire qu’il entre en dormance pendant les périodes chaudes et sèches et jaunit, puis reverdit lorsque les températures chutent et que la pluie revient. Donc, j’ai toujours laissé ma pelouse s’adapter aux conditions qui lui offre dame Nature.

Pour être honnête, ma pelouse ne jaunit presque jamais. Même pas un petit peu! Il ne fait tout simplement pas assez chaud et sec là où j’habite (ville de Québec, Canada) la plupart des années pour que cela se produise.

Je pense que ma pelouse sans engrais est «socialement acceptable»

De loin, ma pelouse ressemble à… la plupart des pelouses de mon quartier. Oui, vraiment! (Non pas que les passants puissent comparer, car elle est à l’arrière de la maison, loin de la rue et loin des yeux.) Elle contient beaucoup de graminées, mais aussi une certaine part de plantes à feuilles larges, comme la majorité des pelouses.

La plupart ont leur part de pissenlits, de plantains et d’autres plantes, et je ne vois rien de mal à cela. La mienne a juste plus de variétés que la plupart. En fait, une pelouse où presque toutes les plantes et les animaux sont autorisés à vivre en harmonie a quelque chose de très inspirant, ne trouvez-vous pas?

Vive la pelouse libre!

Homme brûlé, couché sur une vaste pelouse, tondeuse à son côté.
Ne vous laissez pas décourager par un entretien trop intense imposé par les autres. Libérez-vous des contraintes! Et vive le gazon libre! Photo: tap10, depositphotos

Surtout, ne vous sentez pas obligé de maintenir une pelouse de style vert de golf si cela ne vous convient pas. Ces pelouses entretenues artificiellement ne constituent pas la majorité des pelouses. Même, les études que j’ai vues indiquent que même pas la moitié des propriétaires de pelouse les fertilisent régulièrement. Sans doute que la proportion varie selon le quartier, mais dans la banlieue classe moyenne où j’habite, il est évident que seul un pourcentage assez faible de pelouses reçoit vraiment tous les soins recommandés par les fabricants d’engrais.

Alors, je trouve que ce que je fais est tout à fait acceptable! Je ne ressens aucune pression sur moi pour améliorer mon statut social avec une «pelouse bourrée de fertilisants!»


Non, je ne fertilise pas ma pelouse… et peut-être que vous n’avez pas besoin de le faire non plus!


commentaire sur "Aveu d’un jardinier paresseux: je ne fertilise pas ma pelouse"

  1. Denise B, Québec, Qc dit :

    Votre pelouse ressemble en tout point, ou presque, à la nôtre. Comme je dis toujours, nous ne sommes pas des adorateurs de gazon. De plus, nous avons beaucoup d’arbres matures, dont c’est une mousse qui pousse à plusieurs endroits. Nous préférons installer des parcelles de potager un peu partout; un nouveau secteur encore hier. Et mon conjoint tond aux deux semaines, c’est amplement suffisant. Portez-vous bien. ???

  2. Anonyme dit :

    Je fais comme vous, je n’ai pas de pelouse de bulbe, j’adore l’idée, je vais l’essayer. J’espère que j’aurai autant de succès, elle me fera penser à vous.

  3. Anonyme dit :

    Merci et bonne journée.
    J’apprends toujours avec vous.
    Je vs espère mieux.

  4. Smeesters dit :

    Merci Larry (et Mathieu) de continuer à transmettre ces articles si pertinents qui passent des messages vraiment écolos, pleins de bon sens, sans être accusateurs ni compliqués. Tout le monde comprend et peut se dire: je vais le faire aussi! Prends soin de toi ?

  5. Loulou dit :

    J’habite entre deux voisins qui consomment de l’engrais pour gazon religieusement alors je comprends quand vous dites que ça peut créer de la pression mais ça fait des années que je vous suit ; télé, journaux ,livres et blog ça m’a fait tellement de bien au début pour enlever cette pression de la perfection qui finalement existe pas dans la nature aujourd’hui je les vois arroser ,mettre de l’engrais , arracher à la main pendant des heures leurs (( fichus)) mauvaises herbes mais lorsque la canicule arrive leurs gazons jaunissent plus vite que chez moi alors oui j’ai un p’tit sourire ? un peu de satisfaction même ?

  6. Jacinthe dit :

    Cher jardinier paresseux « précieux »! En vous lisant, j’avais l’impression que vous décriviez ma pelouse! Quel plaisir j’éprouve en observant toutes les variétés qui s’y trouvent! Nous avons même des petites fraises des champs qui me rappellent mon enfance… Nous laissons de plus en plus de parcelles non tondues et les surprises abondent… au grand plaisir des pollinisations! Prochain projet: ajouter des bulbes. Merci pour tout!

  7. Marie-France Legault dit :

    J’adore votre façon de voir la vie! J’habite St-Adolphe et de nouveaux voisins sont arrivés. Ils se tuaient
    à reproduire les plates-bandes et les pelouses qu’ils avaient dans leur ancienne banlieue. Quand je les ai vu travailler si fort et sans trop de succès, je leur au gentiment dit en souriant; hey vous n’êtes pas dans le 450 ici mais dans le 819!!!! C’est devenu une blague entre nous et nous sommes devenus très bons amis!

  8. Anonyme dit :

    Je suis tellement en accord avec vous.

  9. Sylvie Castel dit :

    J’ai la même ! ?

  10. Dominique dit :

    Cher jardinier ,ma petite pelouse ressemble à la votre !Jamais d’engrais depuis 27ans et pas d’arrosage non plus !
    Juste des tontes .Il y a beaucoup de trèfles ;ce qui m’arrange bien en ces temps de canicule (40degrès prévus en fin d’près midi aujourd’hui );les trèfles restent verts !Un regret :je n’ai pas de pâquerettes .
    Cet automne je vais planter des bulbes dans cette pelouse . J’ai déjà des crocus et des perce neige qui se sont échappés des massifs .
    Merci de rappeler qu’il faut s’affranchir du regard des autres et cultiver son jardin sans tenir compte des injonctions qui profitent surtout au commerce !
    Prenez bien soin de vous cher jardinier .

  11. Jocelyn Simard dit :

    Cher monsieur!
    Bien sûr que votre surnom de “Jardinier paresseux ” attire l’attention mais vous méritez plus celui de “Jardinier intelligent”
    Nous avons toujours suivi judicieusement vos conseils pour l’aménagement de notre TRÈS grand terrain.
    5 acres de sous-bois, plate-bande et pelouse entretenus le plus écologiquement possible…pour ne pas dire le plus paresseusement possible
    Et si je peux me permettre, la longueur de coupe, courte au printemps et plus longue en été contribue beaucoup à la qualité du gazon. Aussi, comme j’habite un endroit plus isolé, madame moufette se charge d’éliminer les vers blancs durant la nuit tout en aérant la pelouse.
    Merci encore pour tous vos judicieux conseils et au plaisir de continuer à vous lire.

  12. Helene Trempe dit :

    Je fais « arroser » ma pelouse depuis de nombreuses années mais j’aimerais beaucoup m’affranchir de cette façon de faire en plantant quelques bulbes et en laissant des plantes indigènes s’y installer. Par contre, il y a une plaie dans mon secteur qui est la digitaire. Elle mange tout! Même les pesticides commerciaux n’en viennent pas à bout. Que faire dans ce cas? L’enlever à la main était envisageable au début mais plus maintenant.

  13. Helene D dit :

    J’ai le même type de pelouse diverse et colorée, avec ses touches de sédum rampant aux mignonnes petites fleurs jaunes au début de l’été, le thym rampant qui sent si bon quand on y marche et quand on tond, l’incontournable trèfle et mes précieux pissenlits. Mon papa faisait un excellent vin de pissenlit autrefois. J’ai abandonné les programmes d’engrais il y a plus de 30 ans, quand mes chiens ont eu d’importantes réactions cutanées après avoir joué dehors, et quand ces mêmes programmes ont failli à leur engagement de me débarasser des fourmis. J’adore votre idée de bulbes, je vais magasiner ça avec enthousiasme! Merci de vos précieux conseils et tranches de vie, cher Jardinier Paresseux!

  14. Louise dit :

    Très intéressant et très encourageant de voir que je ne suis pas la seule à penser ainsi. Les commentaires de certaines personnes décourage parfois, mais vous faites ma journée car je hais les engrais chimiques, et a chaque année je refuse les offres d’entretiens de mon terrain.

  15. Nicolette dit :

    Cher jardinier paresseux. J’ai découvert votre blogue il y a quelques semaines seulement. Quelle mine d’informations. Comme j’aurais aimé vous découvrir bien avant. Merci pour vos bons conseils et aussi à votre fils qui reprend le flambeau. Portez-vous bien!

  16. Juliette au balcon dit :

    Votre billet d’aujourd’hui est une véritable bouffée d’air frais et une pelletée de gros bon sens écologique! Je me rappelle que dans les années 1980, Roméo et moi “subissions”, dans notre pavillon de banlieue, les nombreux vaporisations que nos voisins commandaient allègrement de Chemlawn, un nom qui après tout signifie “pelouse chimique”. Il y avait de quoi se méfier! Puisse votre message être lu et compris par un maximum de jardiniers et jardinières de bonne foi ayant à coeur la santé des humains et de la planète.
    Bravo de nous montrer toutes ces merveilleuses petites fleurs qui poussent sans même qu’on lève le petit doigt dans une pelouse naturelle. Et quelle bonne idée que les petits bulbes printaniers plantés à même le terrain gazonné!

  17. Mireille dit :

    Merci quel bel philosophie qui respecte la nature!
    De plus certaines mauvaises herbes ont des propriétés médicinales.
    Une piqure d’insecte frottez l’endroit avec du plantain froissé un peu.

  18. Mireille dit :

    Oups belle philosophie

  19. Annie Prudhommeaux dit :

    Merçi pour votre article. Il m’encouragera à résister à la pression environnante. Ici, aux États Unis, près de Chicago,les pesticides et engrais chimiques sont maîtres, même sur les cours d’école et terrains de jeu. Parfois, j’angoisse un peu en pensant que l’état de ma pelouse affectera probablement la vente éventuelle de notre maison. Votre article me ramène a l’essentiel. J’ aime moi aussi marcher pieds nus en toute sécurité et c’est ce qui importe.

  20. Claire dit :

    J’adore votre pelouse de toute les couleur j’ai jamais mit d’engrais j’aime la vrais nature porter vous bien

  21. Pearl Duval dit :

    Hahahaha, moi non plus je ne fertilise jamais la pelouse. En fait j’aimerais bien m’en débarrasser, mais mon propriétaire (j’habite dans un sixplex, c’est moi qui tond le gazon) n’apprecierait pas. J’ai quand même réussi à gruger petit à petit la pelouse pour développer des plate-bandes! Et je dois avouer que cette année elles sont particulièrement verdoyantes!! Ça apporte une plus value à l’édifice, ça doit être pour ça qu’il m’a laissé faire durant toutes ces années! Loll

  22. J.J. dit :

    Cher Jardinier Paresseux,
    En lisant la description de votre pelouse, je vois l’espace couvert d”herbe de mon jardin, que je n’ai jamais appelé pelouse, mais qui ressemble en touts points à la vôtre : même âge, même jardin des bulbes, pratiquement mêmes adventices, que je considère comme des ornementales sauvages et que j’ai quelque vergogne à tondre quand elle sont en fleurs. Mes bugles rampantes doivent être d’origine sauvage, mais avec quelques reflets “violine” qui doivent être caractéristiques de la plante. Quelques différences minimes : pas d’houstonies(non indigène en France) ni d’épervières mais des cardamines des prés(Cardamine pratensis) au goût de cresson, pas de thym (sol trop humide) mais de la sarriette des montagnes. Et le tapis royal des pissenlits au printemps, j’attends qu’il soit fané pour faire la première tonte. J’ai tenté d’acclimater des anémones sylvie récoltées dans les bois, mais elle ont disparu au bout de quelques années.
    Je fais un peu la chasse aux porcelles qui ne sont pas vraiment esthétiques et surtout font du tort aux poacées..
    Mon espace vert n’a jamais reçu un gramme d’engrais ni une goutte d’eau qui ne lui vienne du ciel. L’herbe se dessèche parfois dans les allées les étés secs(ça va peut être le cas cette année), mais j’attends patiemment que les pluies ragaillardissent l’herbe.

    Je récupère également les tontes et les feuilles mortes pour les paillis et le compost. Lorsque c’est ma femme qui conduit la tondeuse, elle enlève parfois le panier pour rendre le travail moins pénible( le système d’entraînement est un peu brutal) et utilise le dispositif “mulching”, affreux anglicisme pour désigner ce que vous appelez l’herbicyclage.

    Une belle analogie malgré cependant les milliers de kilomètres qui les séparent.
    De même que notre ville est jumelée avec Saguenay, je considérerais comme un grand privilège que vous acceptiez que mon espace vert soit symboliquement jumelé avec votre pelouse.
    Avec mes amitiés et mes souhaits de meilleure santé.

  23. Chantal Chevrefils dit :

    J’ai eu de la digitaire sur mon terrain, il y a 6 ans lors de travaux d’aqueduc, j’ai arraché, couper avant que les graines arrivent et j’ai appelé pour faire traiter car mon terrain en avait partout. Pire choses que j’ai faite, car ma pelouse en a beaucoup souffert. La digitaire sort début juillet et contient beaucoup de graine pour se multiplier. J’ai décider de mettre du trèfles blanc qui a réussi à l’étouffer.

  24. Anonyme dit :

    J’ai eu de la digitaire sur mon terrain, il y a 6 ans lors de travaux d’aqueduc, j’ai arraché, couper avant que les graines arrivent et j’ai appelé pour faire traiter car mon terrain en avait partout. Pire choses que j’ai faite, car ma pelouse en a beaucoup souffert. La digitaire sort début juillet et contient beaucoup de graine pour se multiplier. J’ai décider de mettre du trèfles blanc qui a réussi à l’étouffer.

  25. Celine Foucault dit :

    Je garde le gazon long.., car la digitaire aime le soleil
    , est une annuelleq et se ressème. Les geaines germent sur 1-2-3 ans!. Le gazon long lui fait de l’ombre et combat mieux sa présence. Je coupe les têtes en graines et les ramasset avant qu’elles tombent. Aussi j’arrache si je peux, sans faire tomber les graines.

  26. Richard L. dit :

    “Quel herbicide rapide et efficace: il suffit d’un regard pour l’appliquer!”
    C’est très comique, ça!
    Merci, Larry, de m’aider à résister à la pression du voisinage!

  27. Cher Mr. Larry,
    J’ai beaucoup ri en vous lisant ! Et vous avez tellement raison.
    Il n’y a eu aucun produit chimique depuis 30 ans sur mon terrain & j’en suis très fière. Plein de fleurs indigènes y poussent & grâce à vous, je connais maintenant leur nom. J’aime ainsi profiter de tout ce que le vent & les insectes sèment sur leur passage pour faire des découvertes.
    Merci encore & prenez soin de vous !!

  28. Anonyme dit :

    Merci Maya!

  29. Gabrielle LaRue dit :

    Monsieur Hodgson, je suis 100% d’accord avec vous. Je suis une octogénaire, j’habite un bungalow de Charlesbourg depuis 35 ans dont le terrain est embellie de beaucoup de fleurs, beaucoup d’arbres et d’arbustes, et un peu de pelouse qui ressemble étonnamment à la vôtre. Malheureusement pour toutes les petites bêtes qui vivent autour de chez-moi, je suis entourée de plusieurs verts de golf. C’est vraiment une attitude que je n’ai jamais réussi à comprendre, surtout de nos jours ou nos milieux, la nature qui nous entoure, tout notre monde terrestre courent de tels dangers. Je ne comprends vraiment pas tous nos concitoyens qui croient tous ceux qui prétendent que leurs produits sont dans danger. Un peu de scepticisme s.v.p.

    Lorsque je suis arrivée ici, je me suis dit : “qué-cé-ça? Vais devoir apprendre à faire çà? Mais bien sur, il n’en était pas question; sur le terrain de mon père à Beauport, la pelouse n’a jamais reçu le moindre encouragement chimique. Une partie était un ancien champs de foin qui s’est fait tondre lorsque mon père a acheté sa première tondeuse à essence. Croyez-moi c’était une immense surface verte sans jamais le moindre signe de sécheresse et rempli de découvertes végétales et animales pour amusée les enfants.

    Excusez la longueur de mon épître mais c’est un sujet qui me tient tant à cœur. Les petites pancartes rouges ou vertes qui apparaissent sur les pelouses de temps en temps me font mal au cœur. Quand je promène mon chien, je lui dit “Marche pas là, c’est empoisonné”.

  30. Gerry dit :

    Bonjour, je suis d,accord avec les gazons aux allures négligées, mais quand on le laisse sans tonte, ce n,est plus vraiment esthétique.

  31. Nancy Simard dit :

    Ah! Cet amour de la liberté! Je sors du placard! Et oui! J’avoue avoir été de ceux qui ont fait affaire avec une compagnie de traitements de pelouse, il y a plus de 25 ans (pendant quelques années). Voyant notre belle pelouse semée avec soin être progressivement envahie de “mauvaises herbes” et “d’indésirables” insectes, la “nécessité” du parfait vert de golf s’est “imposée”. À l’époque, et encore fortement propagée comme étant la parfaite image de la réussite sociale (la belle maison, la belle pelouse, …), c’était semble-t-il la “seule chose à faire”. Fière de dire que pour moi, cela a bien changé depuis et en mieux, pour notre environnement, notre santé et notre bonheur à tous. Cette année, la municipalité a participé et encouragé les citoyens à laisser pousser en mai avec le Défi Pissenlits. Tous mes voisins n’ont pu résister à l’attraction irrépressible de la tondeuse. Pour ma part, j’ai tenu bon, malgré les zones où les herbes avaient plus d’un pied! … et oui, il a beaucoup plu au printemps et avec quelques jours de chaleur, les pissenlits et compagnie se sont crus au paradis ?… Mais après avoir été fortement déstabilisée par tant d’exubérance ?, j’ai remercié cette chance d’évoluer, même si c’était un peu douloureux pour les yeux… Je crois que ce fut pire pour les passants et les voisins qui m’ont gentiment prévenue “pour m’aider” que la tonte ne serait pas une partie de plaisir et donnerait un résultat peu attrayant. J’ai tenu le fort pour les pollinisateurs. Bleuet et fier de l’être! En cadeau, j’ai découvert que j’étais l’heureuse propriétaire de beaucoup plus de plants de petites fraises des champs que je ne le pensais. J’ai donc décidé de me faire des “îlots de saveurs” ??, des zones délimitées avec piquets et rubans pour faciliter le travail de tonte autour. Donc, des plates-bandes nouveaux genres.? La nature fait bien les choses car les îlots se retrouvent à l’arrière, donc plus loin de la vue des passants. Je viens de faire ma dernière récolte de petites fraises et j’ai enlevé mes îlots. Mes proches me taquinaient en me disant que j’avais indiqué à toute la ménagerie (lapin, marmottes en quantité, suisses, oiseaux,…) où était le garde-manger et que j’aurais de la chance si je pourrais en manger. Finalement, les autres plantes qui y ont prospéré (épervières orangées, marguerites, …) les ont protégées de la vue, du soleil trop chaud et ont permis de garder une certaine humidité. Au lendemain de ma dernière récolte, les framboises prennent le relais. Certains pieds “sauvages”qui donnent de petites framboises sont arrivés comme ça et prennent de l’ampleur d’années en années. D’autres pieds, dans un tout autre secteur, survivants d’une ancienne culture, apparaissent ici et là à travers le concassé, la pelouse et la haie. J’ai donc bloqué la zone à toute coupe pour laisser les pieds grossir avant de les transplanter. J’ai décidé de leur donner une chance de prospérer en leur donnant une zone où ils pourront faire notre bonheur. Maintenant, je suis libre et mon ”gazon” aussi! Et c’est grâce à vos écrits qui ont fait de moi une jardinière paresseuse ?. Je vais suivre votre exemple et planter chaque année des bulbes dans ma pelouse puisqu’elle est libre maintenant. Au printemps et tous les autres printemps, lorsqu’ils fleuriront, je penserai très fort à vous. Merci pour tout ce que vous avez fait, merci d’avoir changé le paysage et nos mentalités, merci de nous avoir éduqués avec respect, humour et passion. ? xxx #jardinierparesseuxpourtoujours

  32. Manon (de Lanaudière) dit :

    Cher Jardinier paresseux,

    Je suis tellement d’accord avec le jardinier paresseux! Étant une débutante dans ce domaine depuis le printemps dernier, j’en apprends à tous les jours! Ma pelouse? C’est un terrain rempli de trèfles blancs, de fraises des champs, de pensées sauvages, des campanules bleues, des marguerites, des rudbeckias et curieusement cette année, quelques pissenlits. Je suis installée depuis quatre ans dans le nord de la région de Lanaudière et personnellement, je n’ai jamais pensé à fertiliser mon terrain… pas besoin! ? L’an dernier, j’ai commencé à laisser-aller plusieurs sections de ma cour arrière au naturel… et aujourd’hui, j’en suis très fière! Je remercie notre ami Larry pour ses judicieux conseils (prenez soin de vous!) et tous ceux et celles qui écrivent sur ce blogue… c’est très instructif, enrichissant et j’adore ça! ?

  33. D. Lavergne dit :

    Ça fait des années que je ne mets pas d’engrais. J’ai semé du trèfle et j’en suis très contente car il reste vert tout l’été, même lors de grosses chaleurs, de plus les vers blancs ne l’aiment pas, donc plus de vers blancs dans mon gazon et une grosse diminution, de 90%, de vers blancs qui attaquaient mon hibiscus, maintenant ils vont chez les voisins, chez moi ce n’est pas attirant pour eux, comme j’imite la nature c’est trop naturel.

  34. Chantal S. dit :

    Ma chère Hélène,

    L’an passé ma magnifique pelouse a été envahie par la digitaire, j’ai pris un contrat d’entretien du gazon mais ils n’ont rien pu faire. On a mis du round-up ( je sais, c’est pas bien mais j’étais vraiment découragée ) et on a brûlé l’entièreté du terrain avec une torche au propane. Puis on a passer le rotoculteur, mis de la terre à pelouse de qualité ( plus de sacs à mini prix que je présume être les instigateurs de la digitaire chez moi ) , du compost forestier et marin Bionik, de la semence de qualité Herbionik et le tout a poussé magnifiquement.

    Après avoir dû refaire la pelouse, je peux vous dire que oui je scrute mon gazon aux 2 jours. J’en ai éliminé une petite quantité en bordure de chemin et plus jamais je me laisserai envahir de cette façon. Malheureusement un coup envahi, les rhizomes s’étendent sous la terre et se multiplie à une vitesse foudroyante.

    Au printemps…..surprise et heureuse pas de digitaire ! mais plein de trous, mon nouveau terrain tout frais a permis aux scarabées de pondre très facilement et les mouffettes ont eu tout un lunch !

    La morale de cette histoire est que je suis très perfectionniste et que je dois admettre que la nature est plus forte que moi c’est pourquoi je vois maintenant d’un bon oeil l’arrivée de méthodes naturelles et sans chichis. J’admire l’oeuvre du jardinier paresseux chez lui

    Quand on tond la pelouse régulièrement et qu’on a de belles fleurs et plantes, cela n’a pas l’air si mal entretenu alors pourquoi persister à se battre comme je le fais.

    Notez que je ne suis pas guérie du syndrome de l’entretien paysager parfait mais je commence vraiment à envisager une nouvelle façon de voir les choses. J’adore un impeccable paysagement mais à quel prix d’efforts et de temps.

    La nature me ramène tranquillement au bon sens.

    Bonne chance, je suis de tout coeur avec vous.

    Chantal de Saint-Constant

  35. michel Bérubé dit :

    Eh! Que je pense comme vous, Larry, concernant les pelouses de golf! Ma pelouse est comme la vôtre, et elle a le pouvoir deppousser à l’ombre, ce que les graminées commerciales ne réussissent à peu près pas!

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