Comment déménager… avec des plantes
Cela fait 37 ans que je collabore avec le Journal le Soleil de Québec en tant que chroniqueur horticole pigiste, fournissant un article par semaine. Mon fils, Mathieu Hodgson, a pensé que vous aimeriez découvrir quelques-uns de ces billets d’autrefois. Comme les techniques et les informations disponibles sur l’horticulture ont changé depuis le temps, allons voir si j’ai été dans le mille ou complètement dans le champ!
Larry Hodgson
Le 1er juillet s’en vient. (NDLR: le jour traditionnel du déménagement au Québec.) Bon nombre de gens ont déjà mis des dizaines de boites de carton de côté et tout est prêt pour (encore) un déménagement. Environ un Québécois sur trois sera de la partie cette année. Cela veut dire des centaines de milliers de boites à déplacer… et sûrement presque autant de plantes d’intérieur!
Déménager est toujours difficile et, quand il faut transporter des plantes, c’est encore plus compliqué. On ne sait jamais comment les empaqueter, ni comment les entretenir avant, pendant et après le voyage. Et il est impossible de songer à les abandonner! Heureusement, je ne serai pas parmi ceux qui déménageront cette année, mais je pense qu’après avoir changé de logement cinq fois au cours des derniers dix ans, amenant avec moi des collections de plantes d’intérieur dont le nombre variait entre un minimum de deux cents et un maximum de mille, je commence à être en mesure de vous donner quelques conseils. Surtout que je n’en ai pas encore perdu une… du moins, suite à un déménagement!
Si possible, préparez votre déménagement à l’avance. Un nettoyage et une taille légère s’imposent: les plantes seront plus en santé pour le déplacement. Arrêtez de leur donner de l’engrais au même moment et réduisez quelque peu leur apport de lumière afin de freiner leur croissance et de provoquer une période de repos. Si le transit doit durer plus d’une journée, pincez aussi les bourgeons floraux car une plante en fleurs est plus fragile.
Enfin, la veille du départ, arrosez copieusement toutes vos plantes.
Empaquetage
Les compagnies de déménagement acceptent rarement d’emballer les plantes et ne garantissent pas leur survie de toute façon! Donc, que vous engagiez des professionnels ou que vous vous déménagiez vous-même, c’est à vous de voir à ce que les plantes soient prêtes pour le trajet. Votre matière première pour tout ce processus sera le papier journal. (NDRL: le papier journal étant moins couramment disponible en 2022, vous pourriez substituer du papier d’emballage, de l’essuie-tout ou des chiffons.) Écrasez des morceaux de papier journal et foulez-les sur le sol autour de la tige de chaque plante pour empêcher la terre et la motte des racines de sortir du pot au moindre cahot.
Pour les plantes moyennes et hautes, fabriquez des entonnoirs de papier journal dans lesquels vous pouvez glisser les pots, tout comme le fleuriste fait quand il vous vend une plante. Cela fait remonter le feuillage sans le briser. Ensuite, vous pouvez plier le haut de l’entonnoir vers le bas et agrafer le haut du paquet pour enfermer la plante, la mettant ainsi l’écart des variations subites de températures.
Placez les plantes ainsi emballées dans des boîtes de carton en les tassant le plus possible et remplissez les espaces entre les pots de papier journal pour que les plantes soient solidement ancrées. Il n’est pas nécessaire d’emballer individuellement les petites plantes. Vous n’avez qu’à les placer au fond d’une boite basse et à les tasser les unes contre les autres. En refermant la boîte, vous les mettrez bien à l’abri.
Les plantes devraient être les derniers objets à entrer dans l’auto ou le camion pour qu’elles ne soient pas écrasées sous les autres contenants. Aussi, cela garantit qu’elles seront les premières choses sorties à l’arrivée! Il est préférable de transporter les plantes vous-même, si possible. Remplissez le coffre et le siège arrière de l’auto, faites monter votre famille, votre chien, le poisson rouge et partez!
Ne placez pas les plantes où elles pourraient tomber sur le conducteur, surtout s’il s’agit d’un cactus! Si le trajet est long et que vous devez arrêter en chemin par temps chaud, entrouvrez les fenêtres et le coffre pour laisser circuler l’air et stationnez à l’ombre. Encore mieux, voyagez le soir, car la chaleur est le pire ennemi des plantes enfermées dans un véhicule. Si vous arrêtez pour la nuit, remisez les boîtes dans votre chambre de motel, car les nuits peuvent être fraiches.
Si les plantes voyagent en camion, assurez-vous que leurs boites soient solidement arrimées. Marquez en grosses lettres «Fragile» et «Ce côté vers le haut» sur toutes les boites. Si elles doivent passer deux ou trois jours dans le camion par temps chaud (ce qui est à éviter si possible), placez un morceau de glace sèche à l’intérieur de la boite du camion, mais pas tout près des plantes: il aidera à réduire les températures qui autrement pourraient facilement dépasser les 50 degrés Celsius! (NDLR : Aujourd’hui, il est possible de louer un camion légèrement réfrigéré.) Si la météo annonce du temps frais et gris, annulez votre commande de glace sèche pour empêcher que les plantes n’aient trop froid. Évidemment, ne pensez même pas à transporter vos plantes par camion si vous déménagez en plein hiver! (NDLR: Il y a un billet plus récent sur le déménagement des plantes pendant l’hiver ici.)
Certaines plantes d’extérieur peuvent aussi être déménagées
La plupart des gens se contentent de transporter leurs plantes d’intérieur avec eux lors d’un déménagement, mais certains aimeront apporter une plante de jardin préférée… voir un petit arbre! Que peuvent-ils faire?
Règle générale, à moins que ces plantes ne soient déjà plantées dans un contenant (une boîte à fleurs, par exemple, se transporte bien), mieux vaut renoncer. Le mois de juillet, avec ses journées de canicule, constitue un très mauvais moment pour tenter des expériences de transplantation. Si vous voulez quand même le faire, il faut bien arroser la plante au préalable et la prendre avec la plus grosse motte possible. Mettez la motte dans un pot ou un sac de plastique et gardez la plante humide, au frais et à l’ombre jusqu’au repiquage.
Mettez en terre la plante le plus rapidement possible avec la motte à la même profondeur qu’avant et arrosez-la avec de l’eau contenant un engrais de transplantation, comme du 10-52-10, par exemple (NDRL : Oh là là! Je croyais encore aux engrais de transplantation à l’époque! Aujourd’hui, on sait qu’ils nuisent à la reprise et leur utilisation n’est plus recommandée par les conseillers horticoles sérieux. Lisez ce billet — passablement plus récent — pour plus de renseignements: Mythe horticole : l’engrais transplanteur). Pendant le mois qui suit le repiquage, la plante aura besoin de plus d’eau que normalement. Enfin, ne prenez que de très petites plantes et «oubliez» les plus grosses, difficiles à transplanter. Une autre possibilité est de n’apporter que des semences ou des boutures. Cette dernière technique s’applique même à certains arbres!
Il y a cependant une technique qui réussit avec toutes les plantes d’extérieur: il s’agit d’attendre à l’automne ou l’année suivante pour refaire votre jardin avec des bonnes plantes en santé achetées chez votre marchand de plantes préférées! Et, à moins que vous ne déménagiez à l’automne ou au début du printemps, c’est la meilleure façon de réussir!
Au nouveau chez-soi
Rendu à votre nouvelle résidence, rentrez rapidement les plantes d’intérieur et mettez-les dans une pièce fraîche. Ouvrez les boites immédiatement mais vous pouvez laisser les plantes dans leur empaquetage pendant encore quelques jours, le temps que vous finissiez de peinturer et de placer vous meubles. Évitez de les mettre dans une pièce où vous avez employé une peinture à l’huile tant que les vapeurs ne seront pas toutes dissipées.
(NDLR: J’ai des doutes sur cette information sur la toxicité des peintures. Dans les années 1980, on croyait généralement que la présence de COV [composés organiques volatils], soit des produits chimiques présents abondamment dans les peintures, les solvants, les vernis et les adhésifs, étaient très nuisibles aux plantes. Aujourd’hui, on sait que leur effet négatif sur un si court terme n’est probablement pas très significatif. La recommandation actuelle est tout simplement d’ouvrir les fenêtres pour bien aérer la pièce pendant que vous utilisez ces produits et pendant les 24 heures suivantes. Cela, afin de maintenir une qualité d’air acceptable.)
Ensuite, placez-les dans un endroit semi-ombragé pour deux ou trois jours afin qu’elles puissent se réhabituer tranquillement à la lumière. Enfin, mettez les plantes dans leur nouvel emplacement permanent et recommencez votre routine habituelle. Les plantes se remettront vite du changement et vous donneront de bons résultats pendant encore plusieurs années.
Qu’en pensez-vous?
Que pensez-vous de mon article écrit il y a quand même 37 ans? Je le trouve… raisonnable. Quelques notes quelque peu douteuses, un vocabulaire un peu guindé par endroit, etc. Mais il perd surtout des points en recommandant l’utilisation d’un engrais transplanteur. Mon conseil sur ce produit aurait été considéré comme valable à l’époque, mais plus aujourd’hui!
D’où d’ailleurs, l’importance de se tenir régulièrement à jour en horticulture. Peut-être en lisant un peu sur le sujet tous les jours… comme dans ce blogue? Nos connaissances évoluent et, pour avoir les meilleurs résultats possibles, mieux vaut appliquer des conseils honnêtes et fiables, pas ceux qui émanent des quidams de Facebook, mais des conseils sérieux basés sur de réelles études! Justement le genre d’information que j’essaie de fournir dans le blogue jardinier paresseux!
Merci de penser à nous malgré les changements de votre état de santé.
Toujours pertinent et si utile.
Pas de doute… le Jardinier paresseux est Notre référence! Merci!
Merci encore pour ce blogue très intéressant ??.
Bon rétablissement et n’oubliez pas de faire appel au clsc si ce n’est déjà fait (infirmière clsc à la retraite!).
Merci de vos précieux conseils Larry.. Votre fils Mathieu qui vous seconde….je vous suis depuis bien longtemps, je sais que votre état de santé n’est pas idéal, mais vous êtes là plus belle des fleurs de mon jardin…je pense à vous. ????
Contente de vous lire M. Hodgson. Wow, un article d’archives mis à jour. Super intéressant de voir l’évolution des savoirs horticoles. Cependant, j’ai le sentiment que cela vous demande temps et réflexions en cette période de rétablissement, j’espère que la pince de saturometre à maintenant quitté votre doigt.
Merci pour tout, c est toujours agréable et instructif de vous lire!
Merci et très d’actualité. Les vieux conseils avec cette remise à jour, c’est un cadeau
Merci! C’est très intéressant de lire le avant/après avec les nouvelles connaissances. Et comme vous dîtes, l’information fiable est moins facile à trouver. D’où l’importance de ce blogue ; apprendre tout en assouvissant une passion. Et c’est nos plantes qui nous remercient! Je me demande combien de plantes au Quebec et ailleurs sont heureuses et en vie grace à vous? (Valerie: pas nouvellement arrivée sur le blogue, mais récemment assidue avec notre nouvelle maison. Merci à toute l’équipe! Bonne journée M.Hodgson!)
Mille mercis de nous offrir toutes vos connaissances. C’est un plaisir de jardiner avec tout ce bagage d’information et je me débrouille vraiment bien grâce à vous ??. Prenez bien soin de vous !
Merci beaucoup pour ces conseils, qui n’ont pas si mal vieilli. Prenez bien soin de vous 🙂
Bonjour Larry et Mathieu. Larry, je vous souhaite, dans les circonstances, d’être confortable et à l’aise en conservant votre bonne humeur. Goûtez pleinement vos journées. J’ose maintenant vous poser une question: mon érable de l’Amur ‘Flame’ ne fait jamais de samarres. Il est par contre de très bonne humeur dans mon jardin depuis 5 ans. Est-ce parce que c’est une plante dioïque?
Votre article est toujours d’actualié! Les plantes d’intérieur auront toujours besoin de nos bons soins pour s’épanouir et vous nous l’expliquez toujours très bien monsieur Hodgson – merci pour ces articles! Merci aussi à votre fils Mathieu de bien vouloir prendre la relève et de bien vouloir s’occuper de notre curiosité insatiable concernant l’horticulture 🙂
Mes journées commencent toujours par la lecture de vos textes. Mes plantes vous remercient pour tous les bons conseils, prenez bien soin de vous.
Quelle bonne idée. Nous avons toujours besoin des bons conseils de M.Hodgson. Merci et prenez bien soins de vous.
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