Ouvrez les yeux sur la beauté au quotidien
Par Larry Hodgson
Il y a très longtemps, peut-être 35 ans, des responsables du bureau de tourisme local m’ont demandé d’emmener une dignitaire d’Haïti faire une tournée dans les jardins de la rive sud de Québec. Apparemment, elle aimait les plantes et les jardins et, étant originaire d’un pays tropical, était curieuse de voir ce que les jardiniers de ma partie froide et enneigée du monde pourraient faire pousser. Des arrangements ont été pris avec quelques jardiniers connus pour leurs beaux jardins privés et nous sommes partis pour la journée, loin à la campagne, pour visiter ces endroits charmants.
Le temps était parfait, le ciel était d’un bleu profond avec de beaux nuages blancs bien moelleux, et tout était vert et luxuriant, coloré comme dans n’importe quel pays qui vient de sortir d’un hiver long et froid. De plus, les propriétaires des jardins étaient charmants, accueillants et tellement fiers de leurs beaux jardins. C’était vraiment une journée parfaite du début à la fin et tout s’est passé si vite.
Sur le chemin du retour, la dame semblait très contente de sa journée. «Mais ce que j’aimais le plus, a-t-elle insisté, c’était ces incroyables champs de belles fleurs jaunes!».
J’ai dû avoir l’air abasourdi. Je ne comprenais pas de quoi elle parlait. Il y avait eu des plates-bandes de fleurs, un parterre français classique, une superbe rocaille, deux jardins d’eau, une serre et… eh bien, la liste s’allongeait encore et encore. Mais des champs de fleurs? Nous n’avions rien visité de tel. De quoi diable parlait-elle?
La beauté au-delà du jardin
Voyant ma confusion, elle tenta de s’expliquer. «Vous savez, pas les jardins, mais les champs, sur toutes ces montagnes vallonnées, pendant que nous roulions. Toutes ces merveilleuses fleurs jaunes! Elles étaient tout simplement époustouflantes!»
Je ne comprenais toujours pas… au début. Puis, ça m’est venu à l’esprit: elle voulait dire les champs pleins de pissenlits. Oui, des champs de mauvaises herbes!
«Oh, Madame,» répondis-je. «C’était des pissenlits. Ils sont considérés comme des mauvaises herbes. Personne ne les aime! Nous pulvérisons des herbicides sur eux pour essayer de les tuer. Ils sont considérés comme indésirables, un ennemi à abattre!»
Ce fut à son tour d’avoir l’air étonné. «Eh bien,» dit-elle. «J’en suis fort étonnée! Si vous pouviez mettre ces fleurs dans des pots, vous pourriez les vendre par milliers en Haïti! Vous feriez fortune!»
Et puis on s’est regardés et on a bien ri!
Quelque chose de si simple
Et savez-vous quelque chose? Elle avait tout à fait raison. Ces champs étaient d’une beauté à couper le souffle. Comment avais-je été si aveugle que je ne l’avais jamais remarqué auparavant?
Maintenant, partout où j’entends des jardiniers faire des remarques désobligeantes au sujet des pissenlits, je me souviens de cet incident. Et je rêve d’ouvrir une pépinière de pissenlits en Haïti !
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Charmante petite histoire pour bien démarrer le printemps ! ??
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Délicieux , un beau regard sur le monde .
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Les pissenlits ont la gentillesse de nourrir les abeilles au printemps mais aussi les tortues Hermann du sud de la France … la vie de la nature est un équilibre que les pesticides cassent
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Délicieux texte Monsieur
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Et je me souviens vous avoir lu il y a peu à propos de leur utilité pour les abeilles. Les pissenlits sont nos amis : on n’y touche plus.
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Bravo pour ce texte qui rappelle que le bonheur est dans les choses simples de la vie. On l’oublie bien souvent malheureusement. Bon printemps! ??
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Votre récit est rafraîchissant! En plus de sa beauté, que j’apprécie depuis de nombreuses années, le pissenlit est une plante remplie de vertus… même pour l’humain! Chez moi les pissenlits poussent librement sur notre pelouse (qu’on a cessé d’appeler « gazon » car elle n’a rien d’une monoculture)! Après les pissenlits, y apparaissent entre autres les violettes et les petites fraises des champs, qui font partie de mes petits bonheurs… Je souhaite de tout cœur que votre texte change le regard du plus grand nombre de personnes possible au lendemain du Jour de la Terre… Merci pour votre précieux apport à la nature!
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Depuis que je suis à la campagne, je ramasse des pissenlits pour mes besoins personnelles. Quelques jeunes boutons pour ma salade. Les fleurs pour de la gelée résolument délicieux, les racine pour mes infusions. Mais il faut leurs laisser la chance de se resemer. Merci Larry pour ce beau moment de lecture chaque matin. Bonne journée à tous.
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Tellement d’accord, les pissenlits sont beaux ils sont utiles en plus les feuilles sont comestibles.
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Oui tellement beau un champs d’eau pissenlits, un champs ensoleillé. Merci pour ce beau billet
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Une histoire semblable s’est produit dans l’Outaouais alors qu’un groupe de touristes (japonais si je me souviens bien) était au pays pour une visite horticole pendant le festival des tulipes.
Je ne suis pas surpris! ?
*produite
Lorsque j’étais jeune (il y a belle lurette), on s’amusait à faire des chaînes souvent très longues avec les tiges de pissenlit. Eh oui, moi aussi je trouve si beau les grands espaces remplis de ces belles fleurs jaunes. Quel spectacle magnifique, et c’est gratuit!
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Merci vous m’avez bien fait rire ce matin.
Lorsque nous habitions dans l’ouest de Montréal. Au printemps les gens nous regardaient avec de grands yeux. Car nous aimons les pissenlits. La nous vivons a la campagne nous y sommes bien et les pissenlits aussi ?
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Belle lecon. Voir la beauté dans les petites choses. On oublie souvent de regarder avec les yeux du coeur.
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Quelle beauté en ce matin ensoleillé. J’aime les pissenlits. Ils annoncent le printemps. Pour moi, c’est un souvenir d’enfance. Ils poussaient entre les craques du ciment. Quelle force !
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J’ai vécu la même chose en France. J’étais en visite en Lorraine dans le cadre d’un reportage que je préparais préparais pour Radio-Canada. En route pour Nancy, je m’émerveillais devant des champs couverts de Coquelicots. Mon guide français ne comprenait pas mon émerveillement puisque le coquelicot est considéré comme une mauvaise herbe là bas.
Daniel
Merci pour ce commentaire! ?
Merci de nous ouvrir les yeux sur les beautés qui nous entourent.
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Il y a grande sagesse dans vos propos ici! Et ce rêve d’ouvrir une pépinière de pissenlits en Haïti me fait sourire ce matin! Si jamais vous y donnez suite… tenez vos lecteurs au courant, Jardinier Paresseux! 😉 😉 😉
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C’est la toute première fleur qu’une maman se fait offrir par son enfant qui est tout fier.
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J’ai bien ri en lisant votre billet…., mais c’est triste en même temps. On s’acharne à faire disparaitre ces jolies fleurs dès leur apparition.
Mon mari les arrache, un à la fois, mes voisins en font presqu’une maladie. Heureusement, il y a mon petit-fils qui m’en ramasse des bouquets.
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Si vous ouvrez une pépinière de pissenlits à Haïti, faites-moi signe. Il me ferait grand plaisir d’y être bénévole ! 😉 Merci de nous instruire et longue vie à votre blogue.
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Vraiment rafraîchissant votre billet ce matin. Sans aimer particulièrement les pissenlits, vous me faites prendre conscience de leur importance dans le milieu horticole. Bonne chance pour votre pépinière en Haïti. Ça m’a fait bien sourire. Bon printpd les pissenlits.
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Ils sont appelés “cramaillots” dans mon Jura natal, et on en fait d’excellentes salades avec les jeunes plants au début du printemps 😉 De vrais petits soleils des champs qui s’éparpillent en milliers d’étoiles <3 Merci pour tes bons et beaux articles
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J’ai vécu la même chose il y a quelques années en Colombie. Mon fils était allée passer un an à Medellin dans le cadre de ses études en psychologie et nous étions allés le visiter. Nous étions partis avec lui, pendant ses vacances visiter un de ses amis, dans une petite ville située dans la campagne à plusieurs heures de route en autocar de Medellin. Le père de son ami, nous avait fait visiter le coin à pied. Alors que je m’extasiais devant les Thunbergia grandiflora qui poussaient en abondance le long de la route, il dit d’un ton dédaigneux: « malhierba », donc de la mauvais herbe. J’avais beau lui dire que nous en mettions dans des jardinières pour notre plus grand bonheur, il était sceptique. Mais c’est là que j’ai compris pourquoi, je n’avais jamais eu de succès avec ces plantes, qui ne résistaient jamais. Là-bas, il pleuvait pendant plusieurs heures tous les jours.j’ai compris que mes plantes avaient besoin d’arrosages abondants.
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Merci de nous partager votre histoire ce matin M. Hodgson. Très plaisant à lire et bon pour le moral. Cela me rappelle également plein de joyeux souvenirs d’enfance. J’en faisais de gros bouquets que je rapportais à ma mère. Bon printemps!
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Beau souvenir en effet. Je faisais de même 🙂
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Quelle richesse quand nous croisons nos regards,..
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Ces petits boutons d’or nous font pester mais dans l’enfance ils représentent la nature. Au chalet de mes parents, chaque jour je faisait un petit bouquet de fleurs que j’apportais à ma mère. Il y avait de tout. Des herbes sauvages pour le feuillage, de belles petites fleurs en tout genre. Une splendide création à mes yeux. Quel moment de merveille chaque matin accompagné de mon chat!.
La beauté est demeurée dans mon oeil toute ma vie en toute chose. Même si je fais traiter mes pissenlits sur mon terrain 😉
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Tout est bon dans le pissenlit. Les feuilles des très jeunes pousses sont délicieuses dans la salade et que dire de la fleur elle-même pour un macérat qui donne un jaune exquis, parfait pour colorer des savons.
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Cet article me rappelle de doux souvenirs. Je demeure à Québec et mes parents étaient natifs de l’Ile D’Orléans.
À chaque printemps, (années 1950-1960),mon père et ensuite mon frère ainé partaient à la cueillette des jeunes pousses avant l’apparition des fleurs. Par la suite, ma mère rinçait cette récolte et en faisait une merveilleuse salade accompagnée de crème. Les Plaines d’Abraham constituaient le mileux idéal. Aujourd’hui, avec tous les pesticides, cette belle activité est impensable en ville.
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Le pissenlit est la nourriture des abeilles en perdition, la salade du futur quand l´eau se fera rare. Sols pauvres ou riches, secs ou détrempés, partout il pousse. Il est un battant comme notre jardinier paresseux. Résilient, on a beau le tondre, l´empoisonner, le déraciner, ses aigrettes flottantes dans le vent le feront toujours revenir. Si seulement la tige de sa fleur voulait bien coopérer avec la l’âme de la tondeuse….
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J’ai eu un centre-jardin durant 25 ans. Mes serres débordaient de fleurs, de toutes les couleurs et de toutes les formes. Un matin, assez fatiguée et la tête basse, j’ai dû monter le chemin ferme derrière la maison. C’est alors que j’ai vu le soleil éclairer la rosée sur les panicules délicates des graminées, qui se préparaient à fleurir. Je me suis dite: Je n’ai rien dans mes serres d’aussi beau. Ce fut un moment d’humilité et de joie que je n’ai pas oublié. Merci, Larry, de nous ramener à l’essentiel!
Cette histoire devrait être inscrite dans les cours de philosophie… le plus beau jardin de la terre est celui ou l homme n’a jamais mit les pieds.
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Superbes les champs de pissenlit, comme les champs de colza que j’aperçois au loin depuis mon balcon ! Le naturel et le presque artificiel.
Et nous pouvons anoblir le pissenlit, en changeant son nom un peu irrévérencieux (dû à ses vertus diurétiques) en utilisant son deuxième nom : DENT DE LION.
Un régal rustique à la fin de l’hiver : de jeunes et tendres pissenlits encore un peu blancs, accommodés avec des lardons passés à la poêle, des croutons frits et un filet de vinaigre. Vous pouvez en consommer sans modération, il restera des fleurs pour les abeilles.
La preuve que le dent de lion n’est pas une mauvaise herbe puisqu’on lui connaît des foules d’usages.t
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Un pépinière de pissenlits en Haïti ??
Pourquoi pas ?
C’est ce que je pensais, Louise D., si la dame a été peu impressionnée par les jolies fleurs de nos jardins, c’est peut-être parce que ce sont des mauvaises herbes dans son pays ?
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Tout a fait d’accord.
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Mère nature est bonne pour nous. Il faut en prendre bien soin, car la beauté réside dans de merveilleux paysages que la vie nous propose d’admirer. N’en tienne qu’à nous. Merci pour ce partage!
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Il y a tant de beauté qui nous entoure,que malheureusement, parfois ont les oublies !! Dans mon cas j’adore les pissenlits, J’adore le jaune, comme le soleil ils illumines nos champs. Et ce sont souvent eux qui se montre le bout du nez au printemps. Merci pour cette belle histoire, comme quoi les plus belles choses sont souvent les plus simples 🙂
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Love it! J’aime les pissenlits. EN plus, ils sont médicinaux. excellents pour le foie… et opur la bonne humeur.
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Bravo a tous pour ses commentaires et vive le pissenlit
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Je me suis toujours étonnée de voir ces si belles petites fleurs jaune solei, être considérées comme mauvaises herbes à détruire.
Vous avez bien raison, M. Hodgson !
Vincent Van Gogh a écrit à son frère Théo: “Trouve beau tout ce que tu peux.” En ces temps grisâtres au niveau planétaire, votre message s’inscrit exactement dans la direction du beau. Merci beaucoup !
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Cette haine des pissenlits à généré une industrie très lucrative.tous ces produits pour les enrayer, les appareils pour les arracher et les compagnies horticoles se remplissent les poches.
Également ça crée chicanes entre voisins. Ceux qui les enlèvent avec rigueur sont en guerre avec ceux qui les laisse fleurir!!!
Cette haine est exagérée et sûrement encouragée!!!!
C’est horrible quand on y pense!!
Les plantes et fleurs sauvages doivent avoir leur place dans un jardin respectueux de la nature, et je me prends souvent à aller chercher des fleurs sauvages dans la foret, les talus et les champs alentours, pour ajouter à mon jardin. Et ce ne sont certainement pas celles qui vous poseront des soucis 😉
Belle leçon, la nature jardine toujours très bien pour nous 😀 !
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