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6 légumes inhabituels

Chou-fleur ‘Cheddar’. Photo: Cynoclub, depositphotos

Par Larry Hodgson

Quand on fait une liste des légumes que nous cultivons dans nos potagers, on découvre… beaucoup de répétition. Les mêmes légumes que nous cultivions l’année dernière, et l’année précédente. Les mêmes légumes que nos parents et même nos grands-parents cultivaient. Bien sûr, ce sont souvent des variétés plus productives et résistantes aux maladies, mais toujours les mêmes tomates, laitues, radis, haricots, etc. 

Que diriez-vous d’expérimenter avec quelque chose de nouveau cette année? D’accord, cultivez vos légumes préférés, ceux que toute la famille aime, mais gardez-vous un peu d’espace pour au moins un légume qui sort de l’ordinaire. Peut-être ferez-vous une belle découverte? 

Voici 6 légumes plus originaux. 

1. Chou-fleur orange 

Brassica oleracea botrytis ‘Cheddar’

C’est un vrai chou-fleur, mais sa couleur orange indique une richesse en bêta-carotène (un colorant végétal précurseur de la vitamine A) supérieure de 25% à celle du chou-fleur blanc. 

Contrairement aux autres légumes présentés ici, qui ont tous une histoire de culture qui se perd dans l’Antiquité, le chou-fleur orange est un hybride moderne, développé à partir d’un chou-fleur mutant trouvé dans un champ de culture en Ontario en 1970. Il a fallu plus de 40 ans d’hybridation intensive pour développer la variété orange franc que nous connaissons aujourd’hui. 

Notez que ce chou-fleur n’est pas un OGM! On l’a obtenu par hybridation conventionnelle, en transférant du pollen de la fleur d’une variété à la fleur d’une autre. Donc, de la même manière que l’humain a développé les autres légumes que nous mangeons, incluant les légumes patrimoniaux.

Plus facile à cultiver que le chou-fleur classique (notamment parce qu’il n’est pas nécessaire de le blanchir en attachant ses feuilles ensemble), il donne de la couleur vive à un légume d’allure — soyons honnête! — insipide. On le cultive exactement comme le chou-fleur traditionnel, le semant au printemps dans un emplacement ensoleillé pour une récolte à l’automne. 

Chou noir de Toscane,
Le chou noir de Toscane, aussi appelé chou dinosaure. Photo: Luisecheverriurrea, depositphotos

2. Chou dinosaure ou chou noir de Toscane

Brassica oleracea sabellica ‘Lacinato’

C’est un type de chou kale cultivé en Toscane depuis des siècles et presque oublié jusqu’à récemment, mais qui retrouve ses lettres de noblesse grâce à sa riche teneur en vitamines (A, B, C, E et surtout K), en minéraux (fer, calcium, phosphore, potassium et plusieurs autres), en antioxydants et aussi à son goût moins amer que celui de plusieurs autres choux kale. 

Contrairement au chou classique, il ne forme pas de pomme, mais offre une épaisse tige dressée de jusqu’à 90 cm de hauteur portant des feuilles longues et étroites, gris-vert foncé et fortement bosselées, comme la peau d’un sauropode, une texture qui lui a mérité le nom de chou dinosaure ou kale dinosaure (un nom à utiliser pour tenter de stimuler l’intérêt des enfants difficiles!).

Il pousse au soleil dans tout sol riche et est facile à cultiver à partir de semences ou de plants achetés en pépinière. Il est très prolifique, produisant des feuilles santé pendant tout l’été. Il suffit de récolter quelques feuilles inférieures à la fois, laissant la tête continuer de croître. À la fin de l’automne, avec son «tronc» dénudé par la récolte et sa tête encore pleine de feuilles, il ressemble à un petit palmier! On peut utiliser le chou noir en salade, dans toute recette qui demande le chou ou le kale et il est parfait aussi pour des smoothies santé.

Céleri-rave montrer le bulbe et les feuilles.
Le céleri-rave offre une délicieux ‘bulbe’… et ses feuilles aussi sont très bonnes!. Photo: Gitusik, depositphotos

3. Céleri-rave

Apios graveolens rapaceum

C’est une variante du céleri, mais avec une base de tige enflée en forme de gros bulbe noueux. Il n’est pas du tout nouveau sur le marché, mais a toujours été assez négligé par les jardiniers. Cependant, on dirait que les chefs viennent de le découvrir et stimulent enfin, avec leurs nombreuses recettes à la télévision et sur Internet, l’intérêt des jardiniers. 

Une fois que vous l’aurez pelé pour enlever son bizarre extérieur bosselé, vous aurez une belle tige tubérisée blanche et croquante au goût de céleri, mais beaucoup plus doux, qu’on peut utiliser à la manière d’une pomme de terre. On peut ainsi le rôtir, le réduire en purée, l’ajouter aux ragoûts, en faire un potage, etc.

Sa culture est plus facile que celle du céleri branche. Semez-le à l’intérieur à la fin de mars, le transplantant au jardin quand il n’y a plus de risque de gel. Il aime le plein soleil et un sol humide et frais et apprécie un bon paillis. 

On peut le récolter au milieu de l’été, quand la racine est de la taille d’une balle de tennis, ou attendre jusqu’aux premiers gels, ce qui donne une racine plus grosse qui peut se conserver plusieurs mois dans la chambre froide.

 

Plante champignon
La plante champignon, que l’on nomme également champignon vert, ne ressemble pas du tout à un champignon, sauf dans son goût! Photo: wasnoch, depositphotos

4. Plante champignon ou champignon vert

Rungia klossii

Voici une plante qui ne paraît dans les jardineries que depuis quelques années: la plante champignon, aussi appelée champignon vert ou rungie de Kloss. Il fait beaucoup jaser les jardiniers avec son feuillage vert foncé luisant et croquant au goût de champignons, mais sans la texture lisse qui en répugne certains. 

C’est un légume tropical originaire de la Papaouasie-Nouvelle-Guinée qu’on peut facilement cultiver au potager comme annuelle. Il suffit de récolter les feuilles à tout moment, selon la quantité désirée, même seulement quelques feuilles, sans avoir besoin d’ouvrir une boîte de champignons ou d’en acheter une barquette.

On peut manger les feuilles crues ou cuites (mais ajoutez-les peu de temps avant de servir, sinon elles perdent leur couleur) dans les salades, les soupes et les ragoûts ou s’en servir comme garniture. 

Les semences de cette plante sont rarement offertes; il faut commencer avec une plante achetée en jardinerie. Cultivez-la à la mi-ombre, si possible, bien qu’elle tolère quand même le plein soleil. Il lui faut un emplacement chaud au sol riche et plutôt humide. Un paillis serait un atout pour maintenir l’humidité nécessaire.

Théoriquement, on la laisse mourir au froid à l’automne, mais vous pouvez aussi rentrer la plante ou une bouture de la plante à l’automne et la conserver, car elle se comporte comme un petit arbuste tropical quand on la protège du froid. À cette fin, il faut un emplacement à l’intérieur chaud, humide et bien éclairé. 

Qui sait? Si vous la rentrez chaque automne, peut-être verrez-vous ses fleurs bleues qui paraissent uniquement sur les plantes d’une certaine maturité?

Fruits de cucamelon.
Le cucamelon, aussi appelé concombre mexicain. Photo: fudio, depositphotos

5. Cucamelon ou concombre mexicain

Melothria scabra

Cette plante grimpante est apparentée au concombre, mais donne de tout petits fruits (à peine plus gros qu’une olive). Ils sont vert moyen marbré de blanc à la manière d’une pastèque. Le cucamelon peut atteindre 3 m de hauteur si on lui fournit un treillis ou un tuteur autour duquel ses vrilles peuvent se fixer. Les fleurs jaunes rappellent, en plus petit, celles d’un concombre.

Au début de la saison, le cucamelon ne produit que des fleurs femelles, puis les mâles apparaissent après 2 ou 3 semaines et, à partir de ce moment, des fruits commenceront à se former. Une seule plante suffit, car les fleurs mâles peuvent polliniser les fleurs femelles d’une même plante. Son goût est assez similaire à celui du concombre, mais nettement plus acide.

Les fruits mûrissent rapidement et sont nombreux. Récoltez-les quand ils ont atteint leur pleine taille, car ils ne changent pas de coloration pour indiquer qu’ils sont mûrs. On peut les manger frais ou cuits, mais typiquement, on les fait mariner pour en faire de petits cornichons. 

Cultivez-le comme vous l’auriez fait pour un concombre, soit à partir de semis faits à l’intérieur en avril dans un pot de tourbe. Le concombre mexicain est plus facile à cultiver qu’un concombre classique, car il tolère mieux la sécheresse et est plus résistant aux maladies. On peut récolter des graines en vue la prochaine saison ou encore, rentrer et entreposer son tubercule à l’intérieur comme on le ferait pour un dahlia.

?? Dans les climats doux, le cucamelon peut devenir envahissant.

Tomates des cannibales.
En raison de son nom, la tomate des cannibales attire l’attention. Photo: Zinnmann, Wikimedia Commons

6. Tomate des cannibales

Solanum viride, syn. S. uporo

Et voici un légume un peu plus rare: la tomate des cannibales. Ce légume n’est pas encore aussi populaire que les précédents, mais avec un nom comme «tomate des cannibales», il attire quand même l’attention. 

Son fruit rond, rouge à maturité, rappelle une tomate, mais son port est plus près de celui d’une aubergine. (Les trois sont des Solanacées.) C’est une plante dressée et ramifiée portant des fleurs blanches ou crème qui donnent les célèbres «tomates». 

Son nom commun vient du fait qu’autrefois, les Fidjiens cannibales l’auraient utilisée pour fabriquer une sauce rouge destinée à accompagner la chair humaine. Personne ne sait toutefois si c’est une légende ou la vérité.

Cultivez ce légume à la manière d’une aubergine. Faites un semis à l’intérieur à la fin de mars, puis transplantez-le dans un emplacement ensoleillé et chaud au potager pendant l’été. Le feuillage aussi est comestible.

Il est plus facile de trouver des semences de la tomate des cannibales en utilisant, dans le moteur de recherche, son ancien nom botanique, Solanum uporo, que son nom actuel, S. viride.


Voilà! 6 légumes inhabituels à cultiver dans votre potager… et à essayer dans votre cuisine aussi!

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commentaire sur "6 légumes inhabituels"

  1. J.J. dit :

    Je cultive, depuis que j’en ai acheté des graines en Cantabria (Espagne) le chou Chavez, qui a beaucoup de points communs avec le chou tronchuda portugais, et les mêmes emplois que le chou Noir de Toscane.

    En France, le céleri-rave, un légume à l’arôme agréable et puissant, est au moins autant consommé que le céleri dit “céleri branche”. D’une culture relativement facile (sensible à la rouille) il est utilisé dans de nombreuses recettes. Les feuilles vertes parfument agréablement les potages : indispensables pour un pot au feu ! Quant aux feuilles très tendres et presque blanches du cœur, elles peuvent être mangées en salade ou ajoutées à des crudités.
    On peut également râper le bulbe de cèleri cru et le consommer avec une vinaigrette ou un mayonnaises (céleri rémoulade).

  2. Annie dit :

    Bonjour, l’an dernier j’ai découvert les cyclantheres. Plante liane volubile qui donne de petits fruits semblables à des mini concombres et se mangent crus ou cuits. J’ai apprécié et récolté des semences. Il s’étaient très bien comportés dans mon jardin ici en Belgique !

  3. Doris Lord dit :

    Avez-vous des adresses pour se procurer soit les semences ou encore les plants de ces 6 merveilles?

  4. emmavania dit :

    Cet article est tellement intéressant qu’il me donne le gout de faire un jardin de légumes, moi qui ne me suis jamais intéressée qu’aux fleurs.

  5. Anonyme dit :

    Ce blogue toujours intéressant et positif est comme une pause dans les moments difficiles que nous traversons.

  6. Caroline Fortin dit :

    Je n’arrive pas à trouver un semencier qui vend des graines de Rungia klossii ( plante champignon), sauf en Europe. Où peut-on en acheter?

    • Brigitte dit :

      L’an passé, j’ai trouvé des plants de la plante champignon à la Pépinière Jean Gagné (St-Lambert-de-Lauzon). Sur son site, cette année, dans la section “Fines herbes”, la plante champignon y est listée, sous son nom Rungia…).

      • Caroline Fortin dit :

        Merci pour l’information. C’est un peu loin de chez moi. Je voulais acheter les semences en ligne. C’est plus simple quand on n’a pas d’auto. Et dans les pépinières, on n’est jamais sûr qu’il y aura ce qu’on veut quand on ira.

  7. Martine dit :

    Bonjour, J’ai un prunier Mont-Royal et j’aimerais savoir quand et comment tailler. Merci

  8. […] Citation de la source: … […]

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