Une belle géante à identifier
Par Larry Hodgson
Question : Je vous envoie la photo d’une très jolie plante que j’aimerais que vous m’identifiiez. Je l’ai vue l’été dernier en bordure de forêt près de la ville de Québec. C’est une grande plante de 1,5 m de hauteur avec une tige robuste et rougeâtre. La fleur est rose et ressemble à celle de l’impatiente du Cap. Les capsules de graines aussi ressemblent à celles de l’impatiente du Cap et ont la même façon d’éclater quand on les touche pour lancer les graines au loin. Les feuilles sont longues et légèrement dentées.
J’ai récolté quelques graines afin de les semer dans mon jardin l’été prochain. Avez-vous une suggestion quant à son entretien?
Pauline
Réponse: Vous êtes très observatrice, car il s’agit effectivement d’un parent de l’impatiente du Cap (Impatiens capensis). La plante en question est l’impatiente glanduleuse (Impatiens glandulifera), aussi appelée impatiente de l’Himalaya et balsamine de l’Himalaya. C’est une annuelle originaire de la région de l’Himalaya, introduite aux jardins comme plante ornementale il y a longtemps. Mais elle s’est échappée de la culture dans plusieurs pays, dont au Canada, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et au Japon. D’ailleurs, en Europe, où elle est fort répandue, son envahissement est considéré comme tellement sérieux qu’elle figure sur la Liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne. Ainsi, il est désormais défendu de la cultiver, de la transplanter ou de la commercialiser dans l’Union européenne et on travaille activement à son éradication.
Le problème est que cette plante se ressème facilement, même dans les milieux ombragés, à partir de graines tombées au sol l’automne précédent. Et chaque plante produit jusqu’à 800 semences par année. De plus, l’impatiente glanduleuse est tellement haute et dense qu’elle coupe la lumière aux plantes indigènes, volant alors leur place et appauvrissant l’environnement. Aussi, ses fleurs riches en nectar accaparent les pollinisateurs, en laissant peu pour les plantes indigènes. Enfin, on considère que son système racinaire faible fragilise les sols.
Donc, même si cette impatiente est très jolie et que sa culture n’est pas encore défendue dans votre région, cela ne saurait tarder.
Je vous déconseille donc de la semer. Même si vous dites que vous ne permettrez pas à la plante de s’échapper, cela pourrait quand même créer un problème pour les générations à venir. Après tout, vous ne serez pas là éternellement pour assurer son contrôle et les héritiers de votre jardin ne seront pas nécessairement aussi fiables. De plus, quand la capsule explose, les graines sont lancées sur une distance de jusqu’à 5 à 6 m et peuvent alors rapidement quitter votre terrain pour gagner les jardins avoisinants où les gens ne sont pas nécessairement aussi attentifs.
Évitez surtout de la planter près d’un cours d’eau, car les graines flottent et peuvent être transportées sur de grandes distances par le courant.
Comment contrôler l’impatiente glanduleuse?
Pour les lecteurs qui ont déjà cette plante sur leur terrain, l’impatiente glanduleuse est quand même relativement facile à éliminer si l’infestation est encore limitée.
D’abord, comme mentionné précédemment, la plante est annuelle et alors meurt à l’automne. Ainsi, dans un sens, la plante s’autodétruit toujours à la fin de la saison. Un bon départ! Par contre, l’espèce peut compter sur ses semences tombées au sol à l’automne pour assurer sa régénération. Les graines ne craignent pas le froid et d’ailleurs, exigent un hiver froid pour germer. Mais elles sont de courte vie, ne persistant qu’au printemps suivant, très rarement 18 mois.
Ainsi, il suffit d’arracher les plantes à la fin du printemps ou à l’été, soit dès que vous pouvez les reconnaître et certainement avant que les graines ne soient produites à la fin de l’été. (Si des capsules sont déjà bien dévelopées, l’arrachage risque de stimuler la libération des graines plutôt que d’arrêter l’invasion!) Le système racinaire est limité et peu profond, facile à extirper.
Vous pouvez ensacher les plantes arrachées et de les jeter lors de la collecte des ordures, mais vous pouvez aussi les composter sans crainte (tant que les plants arrachés n’ont pas de graines). Ou encore, les laisser sécher sur une toile ou une surface pavée de façon à ce qu’elles meurent. Ne déposez pas les plants arrachés sur un sol humide, par contre, car il y a risque que certaines tiges puissent s’y enraciner, reprendre vie et fleurir de nouveau.
Par contre, faucher la plante n’est pas nécessairement très efficace, car, à moins de couper tout près du sol, sous le premier nœud, elle peut repousser de la base. Elle peut ainsi parvenir à fleurir et produire des graines.
Après une première année d’arrachage attentif, il ne devrait pas y avoir beaucoup de germination le printemps suivant. Passez alors et arrachez les quelques semis restants et le tour est joué.
L’impatiente glanduleuse: une belle plante, mais trop envahissante pour être une plante de jardin de choix.
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Envahissante en effet! Il y a plusieurs années, j’ai fait pousser ces jolies fleurs près de la maison . Beau coup d’oeil, j’aimais bien. L’année suivante, elles se sont répandues près de la haie de cèdres. Mais, l’année suivante, mon voisin m’a demandé quelles étaient ces fleurs qui poussaient sur son terrain…..? Elles avaient dépassé les bornes.
Alors, j’ai tout arraché. J’en ai eu pour deux ans à tout nettoyer.
Bonjour,
Oui l’impatiente de l’Himalaya; je me suis fait prendre à mon tour il y a de ça quelques années.
Comment résister à cette superbe plante et si facile de culture….
Jusqu’à ce que je réalise que j’avais accueilli un monstre dans mon jardin !
Car on ne peut la limiter à un petit destin,
C’est une conquérante
Alors je m’en suis débarrassé
Assez facilement par l’arrachage systématique
Même après plusieurs années, j’en rencontre quelques unes, très petites et chétives dans mon jardin.
Je suis sans pitié!
J’ai toujours mis les plantes dans mon tas de compost sans récidives…ou très peu
Merci de vos informations sur cette plsnte et autres plantes envahissantes il faut informer la population de ces envahisseurs.
Je ne sais d’où j’ai hérité de cette plante, j’avais quelques exemplaires sur mon terrain. Je suis contente d’avoir lu un article du gournement Québécois sur les plantes envahissantes. Ça me crevait le coeur de les arracher mais j’ai profité quelques jours de cette beauté avant la libération des graines et les ai mis aux ordures. Je verrai l’été prochain maintenant. . .
Interdite dans ma municipalité près de Lévis depuis plusieurs années.
L’impatiente du Cap se reconnaît aisément à ses fleurs rouges et jaunes, je ne pense pas qu’elle soit considérée comme invasive.
Pour les amateurs d’impatientes, il existe d’autres variétés très belles et non invasives.
L’impatiente de Balfour, nettement moins imposante (60 à 80 centimètres au maximum), facile à contrôler, que l’on appelle “Jeanne d’Arc” dans ma région et qui amuse les enfants qui en font éclater les fruits.
La balsamine des jardins, ornementale aux nombreuses couleurs, qu’il faut ressemer tous les ans.
La superbe balsamine Bec de Perroquet, une ornementale épiphyte, qui semble assez rare. Je n’en ai vu qu’une fois, dans le jardin Claude Monet, à Giverny (près de Rouen).
Et enfin le balsamine de Waller, l’impatiens des jardiniers, qui existe aussi en différents coloris, que l’on peut trouver en graines mais aussi en plants dans les jardineries et qui forme de magnifiques massifs dans les zones ombragées et que l’on peut également cultiver en pots.
Toutes ces plantes annuelles ont les caractères des succulentes et ont en commun leur mode de propagation (ballochorie ou autochorie) en projetant les graines quand elle sont mures. Ce processus peut se déclencher lorsque l’on touche le fruit à maturité, ce qui leur a valu leur nom d’impatiente, ou impatiens : Ne me touchez pas, Noli tangere (l’impatience des bois).
Attention ! Les plantes que j’ai indiquées non invasive en France, peuvent le devenir si on les importe dans d’autres régions !
J’en arrache à chaque année dans le fossé au fond de mon terrain . En arrière c’est un champs où le fermier cultive du soja transgénique. .il en repousse toujours.
Chez moi aussi dans les Vosges elle est invasive , elle ne sent pas trés bon
par contre , à maturité ,faites sauter les graines dans votre main et mangez les
Petit gout de noisettes