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Des bouleaux en perdition

Par Larry Hodgson

Question : J’aimerais savoir ce qu’il se passe depuis quelques années avec les bouleaux blancs. Nous avons perdu une talle de trois bouleaux l’an dernier et, depuis ce temps, j’ai remarqué que pratiquement tous les bouleaux de mon quartier sont en train de mourir. Qu’en pensez-vous? 

Hélène Gagnon, Sainte-Foy

Réponse: Les bouleaux blancs appartiennent à différentes espèces : il y a le bouleau à papier (Betula papyrifera) d’Amérique du Nord, le bouleau commun ou verruqueux (B. pendula) d’Europe et plusieurs autres. Tous jouent le même rôle dans la nature : ce sont des arbres pionniers de climat froid. Leur rôle est de s’installer dans les milieux fraîchement découverts et de pousser rapidement. Ainsi, ils créent l’ombre nécessaire aux arbres forestiers, plus lents à croître. Ils vivent normalement entre 30 et 40 ans, puis dépérissent. D’ailleurs, leur vie est encore plus courte dans les climats doux (zones de rusticité 6 à 9) : rarement plus de 20 ans. À l’occasion, on voit des bouleaux blancs très gros qui peuvent avoir 70 ans ou même plus, mais c’est plutôt rare. Habituellement, ce sont des arbres de courte vie.

Si votre quartier a environ 30 à 40 ans, il est normal de voir un dépérissement massif des bouleaux, car c’est souvent un arbre qu’on plante peu après l’achat d’une maison. Tous les bouleaux du secteur ayant environ le même âge, ils semblent tous mourir en même temps.

Certains croient que cette disparition massive des bouleaux est due à l’agrile du bouleau (Agrilus anxius), un insecte perceur qui attaque les bouleaux blancs en Amérique du Nord, mais c’est mettre la charrette devant les bÅ“ufs. Le rôle de l’agrile dans la nature est d’éliminer les bouleaux vieillissants et mal en point : il ne fait que hâter légèrement une mort inéluctable.

On peut retarder la mort d’un bouleau en s’assurant que le sol à son pied est toujours frais et humide. Une application de paillis, qui tient le sol plus frais et humide, est donc utile. Le pire ennemi du bouleau est plutôt le gazon : un bouleau entouré de gazon souffre plus de sécheresse et de chaleur qu’un bouleau bien paillé. Et la tondeuse qui cogne accidentellement sur le tronc provoque des blessures souvent lentement fatales. De plus, les engrais à pelouse, riches en azote, lui sont nuisibles, provoquant une croissance plus rapide, mais faible.

Des bouleaux de plus longue vie

Bouleau noir montrant son écorce colorée et décollée.
Bouleau noir (Betula nigra). Photo: F. D. Richards, Flickr

Si vous aimez les bouleaux, pensez planter un bouleau de plus longue vie, comme le bouleau noir (B. nigra). Son écorce, encore plus exfoliante que celle du bouleau à papier, n’est pas noire, mais plutôt variable : blanc crème à rose à brun pâle. Il tolère mieux la chaleur de nos banlieues que les bouleaux blancs et vit très longtemps pour un bouleau (50 à 75 ans). De plus, l’agrile du bouleau ne le touche pas. Le cultivar Heritage (‘Cully’) est facilement disponible et rustique dans les zones de rusticité 4 à 9, même souvent en zone 3. 

Deux autres bouleaux de longue vie sont le bouleau jaune (B. alleghaniensis) et le bouleau flexible (B. lenta), mais leur disponibilité en pépinière est moindre et ils tolèrent moins bien les climats doux (zones de rusticité 3 à 7).

Bouleau à papier Renaissance Reflection en été et à l'automne.
Bouleau à papier Renaissance Reflection® (B. papyrifera â€˜Renci’). Photo; stonepocket.com

Il y a maintenant aussi des sélections de bouleau blanc de plus longue vie, choisies à partir de spécimens qui se sont montrés particulièrement longévives et résistants aux insectes et aux maladies. Il y a, par exemple, les bouleaux à papier Renaissance Reflection® (B. papyrifera â€˜Renci’) et Prairie Dream (B. papyrifera â€˜Varen’), zones 3 à 6. Ce sont des variétés à préconiser si vous voulez un bouleau blanc qui décorera votre terrain pendant toute une vie!

Étiquettes + Pourquoi les bouleaux meurent jeunes, Bouleaux dépérissants, Bouleau mourant


commentaire sur "Des bouleaux en perdition"

  1. Gauvreau m dit :

    Effectivement, mes 4 talles de bouleaux sont morts dans les 3 dernières années. Notre maison a 40 ans. On a cru que les épisodes de verglas les avaient durement atteint mais force est de constater qu’ils sont morts de vieillesse .

  2. Pierre Normandeau dit :

    Très instructif la réponse. J’aime votre façon d’être précis et d’apporter des suggestions ainsi que des solutions

  3. Julie A dit :

    J’ignorais que les bouleaux blancs avaient une espérance de vie plus courte, merci! Maintenant, ça me dit qu’il ne suffit pas de planter quelques arbres quand on construit la maison et c’est tout. Il doit y avoir un vrai plan de développement afin de s’assurer qu’il y aura toujours des beaux gros arbres dans 25-30 ans.

  4. Gabrielle LaRue dit :

    Celui qu’on appelle communément le “bouleau gris” partage-t-il les mêmes caractéristiques de courte vie que ceux dont vous parlez dans votre billet?

  5. Steve Gagnon dit :

    quand j’ai pris possession de la maison, il y avait déjà une talle de bouleaux morts à l’arrière. J’ai eu la surprise de trouver une cage d’acier autour des racines en arrachant la souche. Le bouleau en avant avait probablement 35 ans quand il est mort en avant. J’ai mis des chênes et un noyer noir à la place 🙂

  6. Dorothée Leblanc dit :

    Merci pour ces précisions sur le bouleau blanc car j’ai un super spécimen dont l’âge avoisine les 45 ans que mon mari avait planté, il est magnifique et immense exceptionnellement !

  7. J.J. dit :

    Très intéressant ! J’avais en effet remarqué que ces jolis arbres(comme s’il en existait de laids !) dans les lieux cultivés comme dans les bois, n’atteignent jamais lune grande taille.

  8. Anonyme dit :

    C’est en effet c’est ce qui est arrivé chez nous aussi et nous avons coupé les trois troncs du trio.
    Par contre, il y a plusieurs nouvelles pousses qui sont sorties au pied. Est-ce une bonne idée d’en laisser quelques-unes unes pousser?

    • Essayez, mais en général, elles finissent par mourir assez rapidement.

      • Anonyme dit :

        Totalement d’accord. Je l’ai vécu. J’ai eu la chance qu’un érable à sucre (que j’ai sur mon terrain) laisse tomber sa semence au travers des troncs mourants. J’ai coupé ce qui ètait moribond et là, j’ai un bel érable en devenir (j’espère). Il mesure maintenant 2.5m.

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