Oui, on peut diviser les vivaces à l’automne
Par Larry Hodgson
Pour bien des jardiniers, il n’y a qu’une seule saison pour procéder à la division de nos plants: le printemps. Pourtant, l’automne convient tout aussi bien et parfois même mieux à cette technique millénaire pour multiplier nos végétaux.
Qu’est-ce qu’on divise?
Parlez de division à un jardinier et il pensera presque tout de suite aux vivaces. Et il est vrai que la majorité des vivaces se divisent. Mais c’est aussi le cas des bulbes et de plusieurs arbustes. Qu’une plante soit «divisible» ou pas se voit facilement. S’il n’y a qu’une seule «couronne» ou pointe de croissance, formant donc une touffe de feuillage unique, cette plante ne se divise pas ou du moins, n’est pas encore prête à être divisée.
Par contre, si les couronnes sont nombreuses et qu’on peut distinguer plusieurs touffes de feuillage, la division est possible.
Pourquoi l’automne?
L’automne est le moment idéal pour diviser la plupart des plants. Après tout, la température plus fraîche favorise l’enracinement et habituellement, les sols sont plus humides à l’automne, encore une stimulation à l’enracinement.
La grande exception, ce sont les plantes qui fleurissent à l’automne comme les asters, les rudbeckies, les échinacées et les sédums à floraison automnale. On peut les diviser à l’automne, mais il faudra alors sacrifier les fleurs. Mieux vaut les diviser au printemps. Pour les autres, celles qui fleurissent au printemps ou à l’été ou qui, comme les fougères, ne fleurissent pas, l’automne convient parfaitement.
Pourquoi diviser?

Il y a plusieurs raisons pour vouloir diviser une plante. La plus évidente, c’est pour en avoir d’autres! En effet, il est possible de diviser certaines plantes, comme les hostas, en 40 plants ou plus, de quoi faire une belle bordure pas chère.

Aussi, certaines vivaces sont trop entreprenantes : elles commencent à envahir leurs voisines après quelque temps. Dans ce cas, diviser est surtout une méthode de contrôle.
Pour d’autres vivaces, la prolifération des rejets à la base de la plante mère fait en sorte qu’il y a «trop de monde» pour l’espace, et la floraison va alors en diminuant. En divisant pour ne laisser que quelques touffes plutôt que des dizaines, la vigueur revient et la floraison aussi.
Enfin, il y a quelques vivaces, comme les coréopsis et les gaillardes, qui, si on les laisse à elles, ne vivent pas longtemps : trois ou quatre ans, peut-être cinq. Diviser de telles plantes les rajeunit. Si on les divise aux trois ans environ, elles peuvent vivre des décennies.
Passez à l’acte
Au printemps, on n’a pas besoin de s’occuper du feuillage des plants. Au moment de la division, il est soit absent ou rabattu par le froid. À l’automne, par contre, il est difficile de savoir où diviser la plante, notamment si elle a des tiges hautes, car le feuillage cache tout.
Ainsi, on commence par supprimer le feuillage, le coupant à environ 15 à 20 cm du sol pour les grandes vivaces; 3 à 8 cm pour les plus basses. Il ne faut pas craindre que couper les feuilles pendant qu’elles sont encore vertes puisse nuire à la plante, car à l’automne, la saison de croissance de la plupart des vivaces est essentiellement terminée.
Division en déterrant la plante mère

C’est la division classique, celle montrée dans la plupart des livres. On l’utilise soit pour les plantes difficiles à diviser soit pour des vivaces qu’on voulait déterrer et déplacer de toute façon.

Prenons la pivoine comme exemple. La pivoine est de la catégorie des plantes qui «n’aiment pas être dérangées». Pour la diviser avec le moins de stress possible, mieux vaut déterrer toute la motte. À cette fin, creusez le plus profondément que vous pouvez — les racines de la pivoine sont longues — et hissez la plante sur le bord du trou. Lavez bien les racines au tuyau d’arrosage. Vous verrez qu’il y a en fait plusieurs plants reliés entre eux par des racines en forme de carottes qui sont souvent entremêlées. Coupez entre les plants, laissant à chacun au moins trois à cinq bourgeons (les divisions ayant seulement un ou deux bourgeons sont possibles, mais seront à des années de fleurir).
Creusez un trou de la profondeur désirée et 3 fois plus large que la motte, mélangeant du compost ou un peu d’engrais à la terre prélevée.

Ill.: Claire Tourigny, tirée du livre La bible des vivaces
Replantez les divisions à la même profondeur qu’à l’origine, habituellement avec la couronne à peine exposée, les centrant dans leur trou. Les pivoines herbacées sont un peu une exception. Plantez-les en les enterrant, avec les bourgeons dressés vers le haut, mais jamais à plus de 5 cm de profondeur, sinon, cela peut nuire à la floraison future.
Notez qu’une pivoine divisée peut prendre 3 à 5 ans ou plus avant de fleurir abondamment. La plupart des autres vivaces sont plus rapides et fleuriront vigoureusement l’année suivant la division!
Division pour jardiniers paresseux
Tout bon jardinier paresseux sait qu’il n’est pas nécessaire de déterrer toute la motte pour diviser la majorité des vivaces.

Si vous avez tout simplement besoin de quelques plants de plus, ou si votre but est de contrôler une vivace trop envahissante, pourquoi déranger la plante mère en la sortant du sol ? Prenez une bêche bien affûtée et tranchez dans le sol, prélevant une «pointe de tarte» de largeur variable, selon le nombre de divisions désirées et de préférence derrière la plante pour que le prélèvement ne paraisse pas trop l’an prochain.
Remplissez le trou laissé de bonne terre et arrosez. La plante mère n’aura pas été le moindrement dérangée !
Puis, il peut être pratique de laver à l’eau claire l’amas de racines de votre «pointe de tarte» pour mieux voir ce que à quoi vous avez affaire. Vous découvrirez sans doute que la pointe prélevée contient plusieurs plants, même parfois des dizaines, chacun avec sa propre touffe de feuilles et ses propres racines. Tirez sur les plants pour les séparer en plants individuels (si vous voulez un maximum de plants) ou encore par touffes de trois ou quatre plants (pour une reprise plus rapide). S’ils ne veulent pas lâcher prise, utilisez un couteau pour trancher entre les plants. Après, replantez-les dans un emplacement convenable, tout simplement.
Pour terminer
Il restera à bien arroser vos plants nouvellement divisés et à les recouvrir de 5 à 10 cm de bon paillis. Servez-vous du feuillage supprimé comme paillis : il n’y a rien qu’une vivace aime davantage que son propre feuillage comme paillis.
Presque toutes les vivaces que vous diviserez cet automne seront de nouveau en fleurs l’année prochaine !
Encourageant !
Je ne pensais pas que cette pratique était si « généralisable »
« La pivoine est de la catégorie des plantes qui «n’aiment pas être dérangées ».
Dans la même catégorie on trouve les hellébores, en particulier les Roses de Noël.
Voilà un article qui tombe à pic pour illustrer mes occupations de la semaine : je viens de dédoubler et de déplacer les touffes de monardes, le délice des papillons, afin de les régénérer ; elles commençaient à montrer des signes de faiblesse.
Le sol est humide, mais il me reste quand même maintenant à arroser pour tasser la terre autour des racines.
Elles vont pouvoir commencer à émettre quelques racines pour être prêtes au printemps.
?
Bonjour, quand on parle de paillis, j’ai acheter des poches de paillis noir. Est ce correct?
Ça va. Je préfère les feuilles d’automne, moins chères et beaucoup plus riches.
Après transplantation pendant combien de jours de suite doit-on arroser et quel quantité d eau chaque fois ? Merci bien
Impossible de dire. Ça dépend des conditions locales, même du type de sol. Arrosez bien quand le sol approche le point de s’assécher, tout simplement.
Je divise mes plants à n’importe quel moment de la saison et ça fonctionne. La plante vit fort bien. Quand il faut contrôler l’expansion…. Depuis des années, j’en donne à mes voisins dans mon quartier. Ils m’appellent «la dame aux fleurs» puisqu’ils ne connaissent pas mon nom même si je suis ici depuis une douzaine d’années. Pour embellir un quartier et sa communauté c’est la meilleure manière! Soyez généreux et offrez en. Vous serez heureux et vous verrez des gens ravis autour de vous. Ca vaut la peine. J’ai deux jardins, ils sont si abondants que j’offre à l’occasion des légumes à mes voisines, elles sont ravies. Les fleurs, le potager sont des plaisirs heureux et le bonheur c’est contagieux… 😉
?
J’offre des pousses de marronnier d’inde tous les ans et ils disparaissent rapidement
J’ai entendu dire que les marguerites et les delphiniums étaient comme les gaillardes dont vous parlez et qu’il fallait elles aussi les diviser aux ±4 ans pour s’assurer qu’elles survivent. Avez vous une liste de ces plantes – « vivaces éphémères » ? dans un de vos articles ? Merci.
https://jardinierparesseux.com/2019/08/29/les-vivaces-pas-toujours-eternelles/
https://jardinierparesseux.com/2019/08/29/les-vivaces-pas-toujours-eternelles/
Vous tombez pile-poil sur une interrogation que j’ai depuis maintenant 3 ans. J’ai un superbe mais énorme Baptisia « Lemon Meringue » je crois, que j’aimerais diviser. Je peux? Le cas échéant, dois-je sortir toute sa motte? Mille mercis!
Pour cette plante aux racines très robustes, oui, il vaut mieux sortir toute la motte. Et vous découvrirez qu’il faudrait probablement une scie ou hache pour accomplira la division.
Comment (et si ça se fait de) séparer un hydranger
Cela dépend de l’espèce: certaines se divisent au pied, d’autres pas. L’hydrangée arborescente (‘Annabelle’) si divise facilement, exactement comme une vivace.