Les champignons à la rescousse de nos plantes
Les champignons mycorhiziens arbusculaires profitent aux cultures de plusieurs manières
Par Hayley Crowell
Université d’État de Caroline du Nord
Les champignons jouent un rôle très important pour les plantes et, par conséquent, pour les humains. Cet article examine comment ces «engrais vivants» peuvent aider le sol, ainsi que nos systèmes de production agricole.
Depuis plus de 400 millions d’années, les champignons mycorhiziens arbusculaires forment des relations symbiotiques avec les plantes du monde entier. Présents sur presque tous les continents et dans environ 80 % des plantes vasculaires, ces champignons importants jouent un rôle central dans l’absorption des nutriments des plantes dans divers écosystèmes.
Ces champignons importants commencent leur vie dans le sol, là où les racines peuvent se développer. Les plantes libèrent des hormones expressément pour augmenter les chances d’interactions racine-champignon et ensuite pour aider les champignons à se développer.
Les plantes cherchent à interagir avec les champignons mycorhiziens arbusculaires pour créer une relation mutuellement bénéfique : une symbiose. Une fois que les champignons et les racines des plantes se rencontrent, les champignons pénètrent dans les cellules des racines. À partir de là, les champignons créent et établissent des structures incroyables appelées arbuscules, du nom de leur structure qui rappelle celle d’un arbre.

En raison de leurs nombreuses ramifications, les arbuscules ont une surface importante. Cela permet aux champignons d’échanger efficacement de nombreux nutriments différents avec la plante. Les champignons mycorhiziens sont surtout connus pour leur capacité d’augmenter l’absorption de phosphore dans les plantes avec lesquelles ils interagissent, mais ils peuvent également améliorer l’absorption d’azote, de potassium, de zinc, etc.
En échange, la plante hôte fournit de la nourriture aux champignons. La plante partage des produits qu’elle fabrique pendant la photosynthèse, comme des lipides et des sucres. Les champignons mycorhiziens dépendent alors de la plante hôte pour leur survie. Mais cet échange est aussi grandement à l’avantage de la plante : donner quelques produits de photosynthèse à un champignon est un petit prix à payer pour que la plante ait un meilleur accès aux nutriments essentiels.
Dans le sol, les champignons mycorhiziens forment un vaste réseau d’hyphes. Le système très ramifié de ces hyphes agit comme une extension du système racinaire de la plante. Ainsi, la plante profite d’un meilleur accès aux nutriments qui auraient autrement été hors de portée. Ce système long et étendu des hyphes peut atteindre les pores du sol trop petits pour que les racines puissent les exploiter.
Bien que les champignons mycorhiziens soient petits, ils sont puissants! Un gramme de terre peut contenir entre 1 et 20 mètres d’hyphes. Les champignons microscopiques peuvent améliorer considérablement l’absorption des nutriments par leur plante hôte. C’est incroyable ce que ces champignons font pour les plantes et, par la suite, pour les humains.

De nombreux chercheurs explorent le rôle des champignons mycorhiziens arbusculaires en agriculture. Des cultures importantes dans le monde, telles que le blé, le riz, le maïs, la pomme de terre, le coton et le soja, peuvent former des associations avec eux. Trouver des moyens d’exploiter les capacités impressionnantes des champignons pourrait permettre aux agriculteurs de répondre à la demande croissante de nourriture d’une manière respectueuse de l’environnement.
Parfois appelés «engrais vivants», les champignons mycorhiziens arbusculaires ont le potentiel de maintenir le rendement tout en réduisant certains besoins en engrais. Ces champignons augmentent l’absorption des nutriments et de l’eau. Ils peuvent même améliorer la structure du sol. Il a même été démontré qu’ils améliorent la réponse des plantes aux stress, tels qu’à la salinisation du sol, à la contamination par les métaux lourds et aux températures extrêmes.
Avec tant d’avantages connus, il n’est pas surprenant que les chercheurs s’efforcent de mieux comprendre comment protéger et tirer parti de ces champignons si anciens, mais toujours si puissants, pour améliorer la productivité des cultures, notamment dans les sols dégradés et un climat changeant.
L’article ci-dessus a été écrit par un membre de la Soil Science Society of America (SSSA), une société scientifique internationale progressive qui favorise le transfert de connaissances et de pratiques pour soutenir les sols à travers le monde. Il fournit des informations sur les sols en relation avec la production agricole, la qualité de l’environnement, la durabilité des écosystèmes, la biorestauration, la gestion des déchets, le recyclage et l’utilisation rationnelle des terres. Assurez-vous de vous abonner au blogue Soils Matter pour recevoir tous leurs articles.
Article très intéressant, merci! Ça m’a fait penser à ces fourmis qui cultivent un champignon.
Merci de partager avec nous vos connaissances sur le monde fascinant des végétaux.
A voir (ou lire) aussi les vidéos youtube ou livres passionants du mycologue Marc André Sélosse.
Merci pour ces informations. J’aimerais savoir si on doit renouveler cet apport mycorhizien à chaque année où si ces champignons vont se reproduire d’année en année par eux même.
Les champignons se maintiennent quand les conditions sont appropriées.
Plus que ça M. le jardinier paresseux, ils sont présents dans le sol pendant 20 ans!
20 ans et beaucoup plus. Il y a des arbres plusieurs fois centenaires qui vivent en symbiose avec des champignons mycorhiziens. Mais ils sont bénéfiques à la majorité des plantes, jamais nuisibles, même aux plantes qui ne font pas de symbiose.
Mon commentaire ne concerne pas les champignons mais j’apprécie tout ce que vous nous transmettez! J’ai suivi votre suggestion pour un simple bain d’oiseaux et depuis, je jouis de les voir s’y baigner! Depuis 28 ans que je les attire, vous m’avez ajouté un autre petit plaisir auquel je n’avais pas pensé. Merci pour ça….et pour tous vos conseils! Isabelle Lapointe
?
J’ai lu que ce champignon n’est pas profitable pour certaines famille de légumes. Si j’ai mis des mycorhizes dans une partie du potager, est-ce les années suivantes ce champignon sera présent et nuisibles pour certaines cultures. Combien d’années avant que je puisse cultiver des bettes par exemple dans une parcelle où il y a eu des mycorhizes ?
Ces champignons ne font pas de symbiose avec toutes les plantes, dont certains légumes comme la betterave et le chou, mais ne leur nuisent pas, non plus. Même s’ils sont présents dans le sol de ces plantes, cela ne cause aucun problème.
Je les expérimente depuis + de 15 ans! Une vraie bombe! On m’a déjà dit qu’ils sont présents dans le sol 20 ans! J’ai 75 variétés de vivaces et une roseraie d’hybrides de thé. MYKE fait sont effet p-a-r-t-o-u-t où j’en mets!
Aller voir ce site ong-apaf.org un révolution est en cours grâce au arbres fertilitaires dans plusieurs pays d’Afrique. Grâce a ces champignons, qui était utilisés il y a un siècle et que les lobby d’engrais chimiques ont fait disparaitre, des agriculteurs sortent de l’endettement systémique dans lesquels ils étaient englué depuis des années.
J’ai commencé le printemps dernier à vous lire, non seulement vos articles quotidiens mais plusieurs publications que je retrouve un peu partout avec recherches Google. Merci beaucoup.
J’ai une question. Vous dites il y a des arbres plusieurs fois centenaires qui vivent en symbiose avec des champignons mycorhiziens. J’ai 3 frênes 30 ans âge. Ils ont quelques branches secs. Fort probablement l’agrile Du frêne. Est ce que les champignons mycorhiziens pourraient leur aider et si oui, comment les intégrer aux frênes?
Ces champignons (trouvés sur les racines) ne peuvent rien faire contre les agriles (trouvés haut dans l’arbre). Et n’ont aucun effet répressif contre les insectes de toute façon.
Solveig @ »Merci de partager avec nous vos connaissances sur le monde fascinant des végétaux. »
Selon la classification de organismes vivants (3 groupes), les champignons ne font pas partie des végétaux : monde animal, végétal et fungi : les champignons.
Mais j’avoue honnêtement que je ne comprends pas bien comment fonctionne la nouvelle classification phylogénétique encore plus compliquée(à mon avis).
Et je me sens un peu trop âgé pour étudier tout ça. Je pratique un peu la botanique en utilisant la classification linnéenne et je m’y tiens même si je dois passer pour un vieux rétrograde.
En écrivant, des fois je bannis les champignons de mes commentaires en les considérant comme « autre chose que des plantes », mais parfois je les inclus, selon le contexte, surtout quand l’explication du contraire serait trop compliquée.
Merci pour vos articles tres interressants. Je commence juste a vous lire et j’aime beaucoup. Surtout quand on parle de champignon. De base, je suis une mycologue amateur et j’aimerais bien integrer la pousse de champignon dans mon jardin personnel pour augmenter la recolte et la grosseur de mes legumee et par le fait meme, obtenir des champignons aussi. Est-ce que vous savez quoi, ou ou aller chercher cette information? Est-ce qu’il y a des endroits ou je pourrais acheter des spores afin de l’integrer au jardin? Qu’est-ce que vous me conseiller? Merci a l’avance pour votre aide
Il y a plusieurs endroits qui vendent par Internet (https://violonetchampignon.com/collections/mycelium, par exemple), mais beaucoup de jardineries locales offrent des semences de champignon… en saison (pas nécessairement en plein hiver).