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À chaque mois sa plante, avril 2021 : le lierre commun

Photo: www.maplantemonbonheur.fr, styliste: Elize Eveleens, Klimprodukties

Article de Larry Hodgson, basé sur un communiqué de presse de www.maplantemonbonheur.fr.

Le lierre commun est la plante d’intérieur du mois d’avril 2021. Cette plante populaire est surtout cultivée en panier suspendu pour ses branches retombantes et ses feuilles persistantes généralement en forme d’étoile. Il existe de nombreuses variétés que vous pouvez essayer et c’est une plante facile à cultiver… justement le genre de plante qu’on aime explorer dans la série d’articles À chaque mois sa plante!

Origine

Carte montrant l’aire de répartition naturelle du lierre commun dans l’Europe jusqu’aux limites de l’Asie.
Le lierre commun est originaire des climats tempérés doux et modérés de presque partout en Europe et jusqu’aux limites de l’Asie. Ill.: plantsoftheworldonline.org

Le lierre commun (Hedera helix), également appelé lierre anglais, lierre grimpant, lierre européen ou tout simplement lierre, est une plante d’intérieur plutôt inhabituelle. La plupart des végétaux que nous cultivons dans nos maisons sont des plantes tropicales et ne tolèrent aucun froid, mais le lierre commun vient d’un climat tempéré, soit de l’Eurasie: de l’Irlande et du Portugal à l’ouest jusqu’à l’Iran et la Turquie à l’est. Ainsi, il est adapté aux hivers modérément froids. D’ailleurs, certains cultivars particulièrement robustes, comme ‘Thorndale’, sont assez rustiques pour survivre jusque dans la zone de rusticité 6 lorsqu’ils sont utilisés comme plantes grimpantes et dans la zone 5 lorsqu’ils sont cultivés comme couvre-sol. Les cultivars utilisés comme plantes d’intérieur sont généralement beaucoup moins rustiques et ne survivraient probablement à un hiver en plein air que dans les zones 7, 8 ou 9.

Le lierre commun appartient à la famille des Araliacées, la famille du ginseng. Le genre Hedera comprend environ 12 à 15 espèces, toutes des plantes ligneuses grimpantes ou couvre-sol originaires de l’hémisphère Nord de l’Ancien Monde.

Les deux noms botaniques du lierre — Hedera helix — viennent du grec ancien: Hedera de haerere pour «être attaché» et helix d’élix pour «spirale», donc ‘la plante qui s’attache en s’enroulant en spirales’. D’ailleurs, bien que le lien ne soit pas évident, on peut même tracer le nom «lierre» au même mot grec : haerere.

Sculpture de Dionysos portant une couronne de lierre.
Sculpture de Dionysos portant une couronne de lierre. Photo: greekboston.com

Dans la mythologie grecque, le lierre est la plante de Dionysos (Bacchus dans la mythologie romaine), le dieu du vin et de ses excès ainsi que de la semence. Ainsi, la couronne de lierre est devenue le symbole de la victoire et du pouvoir humain. On plaçait justement sur les vainqueurs des Jeux olympiques une couronne de lierre.

Le lierre est aussi le symbole de la longévité et de l’amour constant.

Depuis l’Antiquité, les gens avaient remarqué que le lierre avait une durée remarquable, atteignant facilement l’âge de 100 ans et plus, voire parfois plus de 1000 ans si son hôte aussi est très longévif!

De plus, c’était une plante sacrée pour les druides qui reliaient quelquefois les poignets des mariés avec une liane de lierre dans le but de renforcer leur amour. Il symbolisait la durée de l’amour du couple dans la joie et dans l’adversité, jusqu’à ce que la mort les sépare, car le lierre s’accroche à son arbre hôte et meurt souvent avec lui, d’où le dicton «le lierre meurt où il s’attache». 

Comportement dans la nature

Lierre commun grimpant sur un tronc d’arbre.
Dans la nature, le lierre commun prend généralement le port d’un arbuste grimpant. Photo: chery, Wikimedia Commons

Typiquement, le lierre commun germe au sol et commence sa vie comme plante rampante. Il gardera d’ailleurs cette forme s’il ne rencontre pas de support sur lequel il peut se hisser, mais finit habituellement par trouver un tronc d’arbre ou une face rocheuse sur lequel il peut grimper grâce aux racines aériennes adhésives qui se forment sur ses tiges. 

C’est son stade juvénile. Il porte alors de petites feuilles vert foncé à cinq lobes et forme une longue tige de jusqu’à 30 m de hauteur, ce qui lui permet de se hisser au sommet de son arbre hôte. Sans support, il peut quand même ramper sur une très bonne longueur — jusqu’à 100 m! — et peut ainsi faire un couvre-sol attrayant.

Lierre commun mature avec des fleurs et des baies noires.
À maturité, le lierre commun change complètement de port et commence à produire des fleurs et des baies. Photo: Forest et Kim Starr, Wikimedia Commons

Lorsque le lierre atteint sa maturité, généralement dans la couronne d’un arbre, il change radicalement d’apparence. Il arrête de grimper et commence à produire des branches plus épaisses et robustes, dressées ou arquées et sans racines aériennes. Ainsi, il prend la forme d’un arbuste… mais d’un arbuste qui pousse au sommet d’un arbre!

Les feuilles produites au stade adulte changent aussi, étant maintenant plus grandes et plus épaisses et sans lobes, généralement en forme de cœur.

Ce n’est qu’à ce stade que le lierre fleurit, produisant des ombelles de fleurs jaune verdâtre suivies de petites baies rondes pourpre-noir. Les oiseaux se gavent des baies et distribuent les graines de lierre un peu partout dans leurs fientes. Par contre, les fruits sont toxiques pour les humains et la plupart des mammifères.

Dans nos appartements, le lierre commun conserve sa forme juvénile (tiges minces sans tonus, petites feuilles, etc.) et ne fleurit jamais. Il est alors cultivé strictement comme plante verte. Habituellement, on le laisse joliment déborder de son pot en tant que plante retombante, mais on peut également le palisser sur un treillis ou sur un cadre de topiaire ou même lui permettre de grimper sur un mur intérieur, ce qu’il fera tout seul si la surface est assez rugueuse.

Une plante à la fois toxique et médicinale  

Les feuilles de lierre commun sont considérées comme toxiques pour les humains et les animaux domestiques, bien que les empoisonnements soient extrêmement rares en raison de leur goût amer désagréable.

Malgré cette toxicité, le lierre était autrefois largement utilisé en médecine pour traiter diverses affections (toux, bronchite, inflammation, arthrite, etc.), mais les herboristes l’utilisent moins de nos jours. Peut-être par crainte qu’il provoque un empoisonnement accidentel ou encore, parce qu’il peut causer une irritation cutanée sévère chez certaines personnes.

Un filtre à air naturel

Des recherches menées par la NASA ont démontré que le lierre commun est un purificateur d’air puissant, éliminant de l’air des toxines telles que le benzène, le formaldéhyde, le toluène, le xylène et les spores de mildiou.

Assortiment

Support soutenant des paniers de lierre commun retombant.

Support avec lierres communs en panier suspendu.
Certains lierres communs se ramifient peu et produisent rapidement de longues branches retombantes. Photo: www.maplantemonbonheur.fr, styliste: Elize Eveleens, Klimprodukties

Il existe environ 500 cultivars de lierre commun, dont beaucoup ont des feuilles panachées de blanc, jaune ou gris. Certains ont des feuilles plus petites ou profondément découpées ou à lobes variés et peuvent prendre la forme d’une tête de flèche, d’un éventail ou même d’une patte d’oiseau. 

Le port varie également. Certaines variétés ont de longues branches retombantes, peu portées à se ramifier : c’est le port le plus près de celui du lierre sauvage. D’autres, par contre, sont «auto-ramifiantes» : elles produisent des branches secondaires à presque chaque nœud et offrent alors un port nettement plus dense et compact. 

Les plantes produites à partir de plantes matures sont vendues sous le nom de «lierre arbustif» et conservent justement leur port d’arbuste, donnant des plantes au port érigé et touffu très différent de celui des autres lierres.

Parmi les cultivars les plus populaires, il y a:

H. helix ‘Anne Marie’: feuilles vert moyen avec une marge blanc crème.

H. helix ‘Chicago’: longues tiges retombantes de feuilles vert foncé.

H. helix ‘Congesta’: lierre arbustif aux feuilles vert foncé disposées le long des deux côtés de la tige.

H. helix ‘Curly Locks’: grandes feuilles arrondies et bouclées avec des lobes ondulés.

Hedera helix ‘Duckfoot’
Hedera helix ‘Duckfoot’. Photo: provenwinners.com

H. helix ‘Duckfoot’: petite plante aux feuilles miniatures en forme de patte de canard.

H. helix ‘Emerald Gem’: feuilles pointues vert émeraude.

Hedera helix ‘Glacier’.
Hedera helix ‘Glacier’. Photo: provenwinners.com

H. helix ‘Glacier’: la variété panachée la plus populaire, petites feuilles panachées de vert, gris et blanc.

H. helix ‘Gold Child’: grandes feuilles aux marges jaune crème vif.

H. helix ‘Gold Heart’: feuilles vert foncé avec un centre jaune crème.

H. helix ‘Jubilee’: feuillage dense panaché vert foncé, gris et blanc.

Hedera helix ‘Kolibri’
Hedera helix ‘Kolibri’. Photo: taylorgreenhouses.com

H. helix ‘Kolibri’: feuilles blanc argenté très panachées, mouchetées d’émeraude.

H. helix ‘Little Diamond’: feuillage en forme de losange avec une marge blanche.

Hedera helix ‘Manda Crested’.
Hedera helix ‘Manda Crested’. Photo: langthorns.com

H. helix ‘Manda Crested’: grandes feuilles vertes à marge bouclée.

H. helix ‘Needlepoint’: lierre miniature avec de minuscules feuilles vertes en forme de patte d’oiseau.

H. helix ‘Shamrock’: encore une «patte d’oiseau miniature», mais à lobes arrondis et profondément découpés.

H. helix ‘Zebra’: variété aux longues tiges retombantes portant de grandes feuilles marbrées de blanc crème.

Lierre algérien ‘Gloire de Marengo’ à grandes feuilles panachées.
Le lierre algérien (H. algeriensis ‘Gloire de Marengo’) a des feuilles beaucoup plus grandes que le lierre commun. Photo: David Stang, Wikimedia Commons

Deux autres espèces de lierre sont couramment cultivées à l’intérieur: le lierre d’Algérie (H. algeriensis) et le lierre des Canaries (H. canariensis). Ils sont de très proches parents et ont des feuilles beaucoup plus grandes et luisantes que le lierre commun avec des lobes moins profonds. Même, le lierre des Canaries n’a souvent aucun lobe du tout, mais offre plutôt une feuille cordiforme.

Les cultivars à feuillage panaché de ces deux espèces sont plus populaires que les espèces mêmes, à feuilles vertes.

Enfin, il y a aussi un parent hybride: × Fatshedera lizei, appelé lierre arborescent ou aralie-lierre, qui est une des très rares plantes intergénériques, le résultat du croisement entre le lierre commun (H. helix), grimpant, et un grand arbuste aux grandes feuilles palmées, l’aralie du Japon (Fatsia japonica).

Fatshedera lizei ‘Angyo Star’ aux feuilles subtilement panachées.
× Fatshedera lizei ‘Angyo Star’. Photo: David Stang, Wikimedia Commons

Ce croisement a donné une plante avec des feuilles en forme d’étoile un peu comme son parent Fatsia, bien que de plus petite taille, qui semble indécise quant à savoir si elle est un arbre ou une grimpante. Les tiges, non ramifiées et relativement épaisses, poussent toujours vers le haut au début, mais finissent par se pencher vers le bas avec le temps à moins que vous ne les fixiez sur un tuteur. 

Chez le lierre arborescent aussi, les cultivars panachés sont plus populaires que l’espèce et on en voit plusieurs sur le marché.

Les autres lierres

Lierre de Boston qui rougit à l’automne. Il pousse fixé à un mur.
Le lierre de Boston (Parthenocissus tricuspidata), prenant ici ses couleurs d’automne avant la chute des feuilles, n’a aucun lien de parenté avec le vrai lierre. Photo: Rowan Adams, Wikimedia Commons

À l’origine, le terme «lierre» décrivait strictement les plantes du genre Hedera, comme le lierre commun, mais il est finalement devenu aussi synonyme de «plante grimpante» ou «liane». En conséquence, d’autres plantes grimpantes qui ne sont nullement apparentées au vrai lierre ont pris le nom de lierre. En voici quelques exemples :

  • Lierre d’Allemagne (Delairea odorata, syn. Senecio mikanioides) : plante retombante ornementale souvent utilisée dans les paniers suspendus estivaux pour son dense feuillage vert.
  • Lierre de Boston (Parthenocissus tricuspidata): grimpante rustique à feuilles caduques de la famille de la vigne.
  • Lierre du diable (Epipremun aureum): plante d’intérieur populaire, également appelée pothos.
  • Lierre suédois (Plectranthus verticillatus, anciennement P. australis): plante d’intérieur de la famille de la menthe aux tiges rampantes et retombantes.
  • Lierre terrestre (Glechoma hederacea): couvre-sol rampant, habituellement considéré comme une mauvaise herbe, mais la forme panachée (Glechoma hederacea ‘Variegata’) est utilisée comme plante retombante ornementale.

Culture du lierre commun à l’intérieur

Le lierre commun est une plante d’intérieur assez facile à cultiver, s’adaptant bien aux conditions intérieures moyennes.

Paniers suspendus de lierre sur deux supports devant une grande fenêtre.
Donnez une lumière modérée au lierre commun. Photo: www.maplantemonbonheur.fr, styliste: Elize Eveleens, Klimprodukties

Éclairage: Donnez-lui un éclairage modéré, comme près d’une fenêtre est ou ouest ou même d’une fenêtre nord, car il tolère un certain degré d’ombre. Dans un emplacement très ensoleillé, protégez-le du soleil direct pendant les mois d’été en le retirant de la fenêtre ou en tirant un voilage entre la plante et le soleil intense. Il pousse très facilement aussi sous des lampes DEL et fluorescentes.

Vous pouvez également placer votre «lierre d’intérieur» à l’extérieur pour l’été. Assurez-vous simplement de l’acclimater lentement pour que les feuilles ne brûlent pas… et de le mettre à l’ombre partielle ou à l’ombre, pas en plein soleil. Rentrez-le à l’intérieur avant le premier gel sévère.

Divers petits lierres sur une table de cuisine.
Empêchez le lierre commun de se dessécher en arrosant abondamment lorsque son mélange de croissance est sec au toucher. Photo: www.maplantemonbonheur.fr, styliste: Elize Eveleens, Klimprodukies

Arrosage: Arrosez le lierre commun en appliquant la règle d’or de l’arrosage, soit arroser en profondeur, suffisamment pour humidifier toute la motte, puis laisser sécher le terreau avant d’arroser à nouveau. Le test du doigt est le meilleur moyen de savoir quand il a besoin d’eau (insérez votre index dans le terreau: si le terreau est sec, arrosez; s’il ne l’est pas, n’arrosez pas), mais vous pouvez également apprendre à juger ses besoins d’arrosage en soupesant le pot: s’il semble léger, il est temps d’arroser.

Notez que, dans la plupart des conditions, le lierre se dessèchera beaucoup plus lentement en hiver qu’au printemps et en été, car il est essentiellement en dormance à cette saison et utilise ainsi très peu d’eau. Ainsi, vous aurez donc à modifier vos habitudes d’arrosage en conséquence.

Le lierre commun est le plus souvent cultivé en panier suspendu. Si tel est le cas, le moyen le plus simple de l’arroser est d’apporter le pot à l’évier et de le faire tremper dans de l’eau tiède pendant quelques minutes, puis de le laisser égoutter. Lisez à cette fin l’article Comment arroser les paniers suspendus?

Laisser la plante trop se faner peut entraîner le dessèchement des feuilles ou même la mort de la plante. Il ne faut jamais la laisser aller à ce point!

Divers petits lierres sur une table de cuisine.
Gardez votre lierre commun dans un endroit frais en hiver, si vous le pouvez. Photo: www.maplantemonbonheur.fr, styliste: Elize Eveleens, Klimprodukties

Température: le lierre commun s’adapte bien aux températures intérieures, mais préfère les températures plus fraîches en hiver. Si vous le pouvez, donnez-lui des nuits inférieures à 15 °C à cette saison. D’ailleurs, il sera parfaitement heureux dans une pièce non chauffée tant qu’elle reste juste au-dessus du point de congélation. Si vous ne pouvez pas le garder au frais en hiver, maintenez au moins une forte humidité ambiante pour prévenir les araignées rouges.

Engrais: Fertilisez légèrement avec l’engrais de votre choix du printemps à l’été. Puisque la plante est essentiellement en dormance de l’automne à la fin de l’hiver, aucun engrais n’est requis à cette saison.

Humidité atmosphérique: Une bonne humidité est importante, surtout en hiver. Le lierre commun préférerait une humidité élevée (60% et plus), mais peut tolérer une humidité relative de 40%. En dessous de 50%, il devient très sensible aux araignées rouges.

Plateau humidifiant
Placer le lierre sur un plateau humidifiant permettra de maintenir une humidité bienfaisante… et d’éloigner les araignées rouges! Photo: leafylittlehome.com

Pour augmenter l’humidité ambiante, utilisez un humidificateur ou faites-le pousser sur un plateau humidifiant. La brumisation des feuilles, une méthode populaire pour augmenter l’humidité de l’air, mais qui en fait n’augmente pas l’humidité suffisamment longtemps pour faire une différence pour la plante (lisez Mythe horticole à déboulonner: la brumisation des plantes d’intérieur pour comprendre pourquoi), a au moins l’avantage de décourager les araignées rouges.

Taille: Les lierres s’adaptent bien à la taille… et c’est une bonne chose, car ils en ont souvent besoin. N’hésitez pas à rabattre les branches rebelles à tout moment et à pincer celles qui menacent de trop s’allonger. On peut théoriquement tailler en toute saison, mais, pour une coupe généralisée afin de donner à la plante un port plus dense, le printemps est la meilleure période.

Rempotage: Les jeunes plantes de lierre achetées dans un petit pot peuvent avoir besoin d’être rempotées dans un pot plus grand une ou même deux fois au cours de la première année si elles sèchent trop rapidement entre deux arrosages. Après cette période initiale, un rempotage aux deux ans devrait suffire.

Le meilleur moment pour le rempoter est au début du printemps, mais vous pouvez aussi le faire n’importe quand entre le printemps et la mi-automne. Par contre, rempoter en hiver, lorsque la plante est en dormance, n’est pas idéal. 

Tout terreau commercial pour plantes d’intérieur (terreau d’empotage) conviendra parfaitement au rempotage.

Boutures de lierre commun.
Vous pouvez faire des boutures de lierre dans du terreau ou même dans l’eau. Photo: permanentprocrastination.com

Multiplication: Le lierre est facile à multiplier par des boutures de tige insérées dans un terreau humide (aucune hormone d’enracinement n’est nécessaire, sinon pour les variétés arbustives, très difficiles à faire enraciner) et cultivées à l’étouffée (sous un revêtement en plastique transparent pour maintenir une forte humidité ambiante). N’hésitez pas à pincer la pointe de la jeune plante pour stimuler une meilleure ramification. On peut aussi bouturer une tige de lierre dans un verre d’eau, mais le taux de succès est moindre. Aussi, assurez-vous de ne pas laisser la bouture trop longtemps dans ce milieu aquatique ou vous risquez de la perdre. 

Le lierre peut également être multiplié par marcottage (en fixant une tige rampante sur le terreau d’un pot voisin) ou même par greffage sur un autre lierre ou sur un lierre arborescent (× Fatshedera lizei). Notez cependant que le lierre d’intérieur, avec ses multiples cultivars différents, n’est presque jamais cultivé à partir de semences, car les plantes ainsi produites ne sont pas fidèles au type et reprennent plutôt la forme d’un lierre sauvage.

Le printemps et le début de l’été sont les meilleures saisons pour toute forme de multiplication.

La mise en forme

Vous pouvez simplement cultiver un lierre dans un pot ou panier suspendu et le laisser pousser plus ou moins à sa guise. Il formera ainsi une jolie plante retombante. Ou encore, vous pouvez le placer contre un mur pour qu’il y grimpe… ou le tailler régulièrement pour créer un genre de mini-buisson aux tiges courtes. Cependant, vous pouvez également le palisser sur un cadre pour un effet très original.

Lierre palissé autour d’un cerceau.
Lierre palissé autour d’un cerceau en fil métallique. Photo: walmart.com

Par exemple, vous pouvez palisser les longues tiges du lierre commun sur un simple cadre en fil de fer en forme de cercle, de cœur, de pyramide, etc. Peut-être un cadre que vous avez acheté ou encore, un que vous avez fabriqué vous-même à partir de fil de fer galvanisé robuste. Pour le palissage sur un cadre, préférez un cultivar aux tiges longues, pas une des variétés auto-ramifiantes. Il suffit d’enrouler ses tiges autour du cadre, les fixant avec un lien torsadé si nécessaire.

Topiaire en forme de chien avec du lierre.
Vous pouvez créer votre propre topiaire de lierre en cultivant une plante sur une forme remplie de mousse. Photo: zulily.hardpin.com

Vous pouvez également créer une topiaire de lierre en faisant pousser une plante sur un cadre en fil de fer rempli de mousse de sphaigne. (Vous pouvez trouver de tels cadres en ligne, dans un magasin d’artisanat ou dans certaines jardineries.) Idéalement, vous utiliseriez à cette fin un cultivar à petites feuilles, le plantant dans un pot à la base du cadre. Au fur et à mesure qu’il grandit, fixez ces tiges à la mousse avec une épingle à cheveux ou un morceau de fil de fer en forme de «v» et gardez la mousse humide pour que les tiges s’y enracinent. (La partie supérieure sèchera plus rapidement que la partie inférieure; ainsi, il faut une surveillance accrue lors de l’arrosage.) 

Ces topiaires doivent être taillées fréquemment pour conserver une belle forme.

Problèmes

Mis à part un arrosage excessif ou insuffisant et peut-être trop de soleil, le principal problème du lierre commun est un acarien : l’araignée rouge ou tétranyque à deux points (Tetranychus urticae).

Lierre gravement infesté par les araignées rouges.
Lierre gravement infesté par les araignées rouges. Photo: ortho.com

Ce petit arthropode semble sortir de nulle part à la fin de l’automne ou en hiver (en fait, il y a toujours des araignées rouges sur les plantes d’intérieur, mais tant que leur nombre est bas, elles ne causent aucun souci) et s’empare littéralement de la plante, proliférant abondamment en seulement quelques semaines. Vous remarquerez d’abord sur le feuillage de minuscules «poussières», mais des poussières qui bougent. Puis, quand elles sont nombreuses, des fils rappelant des fils d’araignée se forment entre les feuilles et le long des tiges. Les araignées rouges nuisent à la plante en perçant les feuilles et en aspirant leur sève, ce qui fait d’abord jaunir le feuillage, puis l’assèche. Elles peuvent tuer la plante si vous ne les traitez pas rapidement.

Vous n’aurez aucun problème avec les araignées rouges si vous conservez la plante au frais et sous une bonne humidité en hiver. Elles se développent lorsque la plante est stressée par l’air chaud et sec. Donc, offrez à votre lierre un emplacement où les nuits sont fraîches et où l’humidité est raisonnable avant que le problème se manifeste et vous aurez la paix! 

Et si c’est trop tard et que l’infestation est déjà en cours, le traitement est assez facile : une bonne douche! Apportez la plante à l’évier une fois par semaine et rincez soigneusement son feuillage. Cela élimine la majorité des acariens présents et retarde leur prolifération. Pour en savoir plus sur le contrôle des araignées rouges, lisez l’article Quand les araignées rouges attaquent nos plantes d’intérieur.

Le lierre commun est rarement dérangé par les maladies foliaires ou autres, du moins, quand on le cultive à l’intérieur, et les autres ravageurs, tels que les cochenilles et les pucerons, bien que possibles, ne sont pas si courants, car le lierre n’y est pas plus sensible que la plupart des autres plantes de maison. Alors, ayez l’œil sur eux et soyez prêt à réagir s’ils se présentent.

Où trouver des lierres communs

Deux lierres sans nom: un panaché vert et jaune, un tout vert.
Vous pouvez trouver des lierres communs magnifiques, mais sans nom de cultivar, dans presque toutes les jardineries. Photo: www.maplantemonbonheur.fr, styliste: Elize Eveleens, Klimprodukties

Presque toutes les jardineries vendent des lierres communs dans le rayon des plantes d’intérieur. Le plus souvent, il y a un choix de plusieurs variétés sans nom, certaines panachées, d’autres vertes. Habituellement, elles proposent à la fois des paniers suspendus tout faits et prêts à épater vos invités et des plantes plus petites dans des pots individuels, beaucoup moins chères, que vous aurez le plaisir de faire grandir vous-même.

Les collectionneurs ont une vaste gamme de possibilités avec le lierre commun — rappelez-vous qu’il en existe quelque 500 cultivars! —, mais les variétés correctement identifiées peuvent être difficiles à trouver localement. Recherchez à cette fin sur Internet des pépinières de votre pays qui offrent des cultivars bien identifiés par vente par correspondance.


Et voilà! Tout ce que vous avez besoin de savoir sur la culture du lierre commun. Essayez-en un vous-même!

Étiquettes + Hedera helix, lierre anglais, lierre commun


  1. Merciii Larry pour cet autre passionnant et instructif article, pour les précédents et ceux à venir 😉
    Belle fin de journée Sainte et heureuse Pâques parmi nos amies végétales 🙂

  2. VERLEYEN-GOARIN Sylvie

    Merci pour cet article très documenté et illustré ! peut-être serait-il bon tout de même de parler aussi des inconvénients du lierre : à savoir qu’il est difficile à enlever lorsqu’on n’en veut plus (je coupe et recoupe et il est toujours là impossible à déraciner et que les escargots adorent se réfugier au milieu de ces feuilles et donc gare aux dégâts pour les plantes
    à proximité !!!

    • Le lierre commun ne survit pas à l’hiver québécois, si je me rappelle bien. En Europe par contre, en France et en Belgique entre autres, ça peut effectivement tout envahir et devenir une calamité très difficile à éliminer. Gare aux possibles effets du changement climatique!

  3. La firme qui a fait la réfection de mon drain agricole m’a prévenu que je ne devrais pas replanter des lières sur mes murs puisqu’elles vont obstruer mon drain à long terme. Est-ce vrai?

  4. Bonjour. Superbe article, j’en avais besoin pour mes deux lierres devenus IMMENSES… (Que jMai depuis 12 ans…)

  5. Ou peut on se procurer les jolis pots transparent avec le crochet sous le pot pour y suspendre un autre pot. J’ai cherché mais je n’arrive pas à trouver. Merci de votre conseil ?

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