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L’agroforesterie urbaine et son intégration dans l’aménagement urbain

L’agroforesterie urbaine permet une utilisation efficace et double de l’espace en ville. Les arbres qui produisent de la nourriture peuvent s’insérer le long des rues de la ville et pousser dans les parcs et autres espaces. À droite, à partir du haut, quelques exemples: cornouiller de Kousa (Cornus kousa), zone de rusticité 6b; jujubier (Ziziphus jujuba), zone 5b; plaqueminier d’Amérique (Diospyros virginiana), zone 4b; et asiminier trilobé (Asimina triloba), zone 4b.

Un article de Sarah Lovell de l’Université du Missouri-Columbia

Doit-on réinventer une «cité-jardin» qui pourrait nous aider à adapter nos zones urbaines à un avenir variable et incertain? Un milieu qui offre plusieurs avantages, comme baisser la température urbaine, créer plus d’espaces verts pour les citadins et même fournir le public en aliments frais?

Ce type de question est étudié par des scientifiques dans le domaine de l’agroforesterie urbaine. Comme vous pouvez l’imaginer, la phytologie, l’horticulture, l’agriculture, la sylviculture et d’autres sciences contribuent au développement de l’agroforesterie urbaine. Ces scientifiques travaillent avec des paysagistes et des urbanistes pour intégrer délibérément la production alimentaire dans le tissu social de la ville. Mais il y a des obstacles à surmonter pour arriver à notre cité-jardin du futur.

L’un des obstacles est que la valeur des terrains dans les villes est élevée. L’espace est généralement limité et les surfaces disponibles coûtent cher. En outre, les politiques de zonage et de fiscalité peuvent interdire ou restreindre la production alimentaire. Les terrains des villes peuvent également être contaminés. Cela peut provenir d’anciennes usines industrielles, de peintures au plomb provenant de structures résidentielles ou d’autres contaminants.

Définition de l’agroforesterie urbaine

Il est possible de fournir une canopée urbaine d’arbres ou d’arbustes qui produisent également de la nourriture, mais atteindre cet objectif peut être compliqué. Les fruits, les noix et les baies ne sont que quelques exemples de produits qui pourraient être fournis par le choix de végétaux appropriés. Ce type de système n’est pas destiné à remplacer le système alimentaire actuel, mais plutôt à le compléter.

Les arbres et arbustes ligneux sont pérennes et n’ont pas besoin d’être replantés chaque année. Ils peuvent être qualifiés de «permaculture» ou d’agriculture permanente. Vous pouvez avoir vos groseilliers ou pruniers préférés dans votre jardin. Le concept de l’agroforesterie urbaine est le même, mais à plus grande échelle.

L’agroforesterie urbaine peut faire progresser la production alimentaire urbaine

L’agroforesterie urbaine pourrait servir de forme progressive d’agriculture urbaine. Il serait possible d’intégrer les espèces ligneuses à un plan global afin d’envisager des utilisations multifonctionnelles pour la communauté. Les gens ont tendance à préférer l’esthétique des paysages qui comprennent des arbres et ainsi des arbres fruitiers pourraient être incorporés dans les parcs de la ville ou d’autres espaces publics.

Les arbres et arbustes sont également moins touchés par certains contaminants du sol. Les fruits et les noix ne touchent généralement pas le sol — du moins, en supposant qu’ils soient récoltés avant de tomber! Des recherches démontrent que les cultures les plus susceptibles à la contamination par le plomb ou l’arsenic sont les plantes-racines et les légumes-feuilles. Les cultures hors sol comme les tomates et les fruits en général sont beaucoup moins touchées.

L’amélanchier (Amelanchier spp.) est un exemple d’arbuste ou de petit arbre qui peut être cultivé en ville. La saveur des amélanches est similaire à celle des bleuets (myrtilles), mais avec un soupçon d’amande, et les amélanchiers peuvent s’adapter à une plus large gamme de types de sol.

L’agroforesterie urbaine peut contribuer à la santé humaine, car certains des aliments les plus riches en nutriments peuvent être cultivés dans ces systèmes. Les baies comme le bleuet (myrtille), l’aronie et le sureau contiennent des niveaux très élevés d’antioxydants et poussent sur des arbustes adaptés à de nombreuses régions d’Amérique du Nord et d’Europe. Des arbres peuvent fournir de la nourriture santé, comme des pacanes, des noix et des fruits pour diversifier et améliorer l’alimentation humaine.

Autres avantages de l’agroforesterie urbaine

Les arbres et arbustes pérennes cultivés dans le cadre d’un programme d’agroforesterie urbaine offrent également d’autres avantages. En plus d’offrir de l’ombre dans l’espace situé sous les arbres, ils peuvent également ombrager les bâtiments. Leurs racines peuvent aider à stabiliser le sol, empêchant l’érosion. Ils contribuent au cycle de l’eau, absorbant l’eau lors d’événements météorologiques extrêmes pour la libérer bénignement dans l’air par leur transpiration. Un autre avantage est que ces types de sources de nourriture n’ont pas besoin de la fertilisation et de l’entretien réguliers qu’ont les cultures agricoles typiques.

Utilisation et reconversion des sites urbains

Les villes ont souvent des sites abandonnés ou sous-utilisés. Les terrains vagues, les médianes de trottoir et d’autres espaces pourraient contenir des arbres et des arbustes pérennes destinés à l’alimentation. D’autres espaces, comme les parcs préexistants et même les cimetières, pourraient être inclus dans la planification des systèmes alimentaires urbains.

Les cités-jardins sont l’agroforesterie urbaine

Planter davantage d’arbres est considéré comme l’une des stratégies les plus efficaces pour s’adapter aux changements climatiques et en pour réduire les effets. Mais pourquoi ne pas faire en sorte que ces arbres (et arbustes) nous procurent également l’avantage d’offrir de la nourriture aux citadins? Ce sont ces cités-jardins polyvalentes qui sont justement l’objectif de l’agroforesterie urbaine!

Cet article a été traduit et adapté d’un billet du blogue Sustainable, Secure Food Blog de Sarah Lovell qui est paru sur le site Web Urban Agriculture and Regional Food Production.

Toutes les photos sont de Sarah Lovell.

Cet article vous est offert à titre gracieux par l’American Society of Agronomy et la Crop Science Society of America. Leurs membres sont des chercheurs et des professionnels certifiés dans les domaines du développement de l’approvisionnement alimentaire mondial tout en protégeant notre environnement. Ils travaillent dans des universités, des centres de recherche gouvernementaux et des entreprises privées à travers le monde.

Étiquettes + Durabilité, Agroforesterie urbaine, Culture de fruitiers en ville


commentaire sur "L’agroforesterie urbaine et son intégration dans l’aménagement urbain"

  1. offrir de la nourriture aux citadins oui mais aux animaux aussi

  2. Article intéressant, mais selon moi c’est plus un verger urbain qu’une agroforesterie urbaine dont la personne parle. Un système agroforestier essaie combiner les annuels avec les vivaces, malgré un érablière est considéré comme système agroforestier. Cependant, il ne faut pas commencer une discussion. 😉 Il y avait des points forts mais il faut quand même penser à un entretien régulier. Je viens d’un pays où ils se trouvent des vergers urbains, mais les états sont très différents et malgré les beaux vieux arbres avec plein de fruits, ça n’aide pas quand les plus bas fruits à récolter sont à 2 mètres. En plus, les gens ne récoltent pas parfois et ça fait beaucoup dégâts sur les rues.

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