Plantes d’intérieur que vous voudrez caresser, partie 2
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Dans l’article d’hier, j’ai présenté plus de 20 plantes d’intérieur laineuses ou poilues. En voici d’autres!
Plectranthes velus
Le genre Plectranthus, étroitement lié au populaire coléus (Coleus scutellarioides), n’est pas nécessairement connu pour ses plantes duveteuses et certains plectranthes, comme le populaire lierre suédois (P. australis), sont carrément glabres, mais la plupart ont une certaine pilosité et quelques-unes sont carrément velues.

Le plectranthe argenté (P. argentatus) est une plante dressée portant des feuilles épaisses et argentées et des épis de fleurs blanc bleuâtre à la fin de l’été. Il est souvent cultivé comme plante annuelle pour les bacs de patio, mais fait aussi une excellente plante d’intérieur.

Le plectranthe d’Oertendahl (P. oertendahlii) porte des tiges rampantes et des feuilles vertes avec des nervures argentées et une bonne couverture de poils soyeux. Le cultivar ‘Uvongo’ est beaucoup plus argenté que l’espèce.

L’origan cubain (Plectranthus amboinicus, récemment devenu Coleus amboinicus) est également appelé gros thym et, vous l’aurez deviné, est une plante aromatique très populaire dans la cuisine des pays chauds. La feuille dégage justement une forte odeur d’origan quand on le frotte. Les feuilles épaisses en forme d’œuf sont couvertes de duvet blanc, donnant à la feuille un aspect moiré et une coloration vert grisâtre. Il existe plusieurs cultivars panachés. Son port rampant en fait un bon choix pour le panier suspendu.

Le plectranthe Vicks (P. tomentosus) est similaire à l’origan cubain, mais avec des feuilles plus petites et plus épaisses et une odeur médicamenteuse intense et, à mon avis, désagréable, mais qu’on ne remarque pas à moins de frôler le feuillage.
Il existe de nombreux autres plectranthes duveteux sur le marché, certains inodores, mais d’autres odoriférants.
Toutes les espèces de plectranthe sont des plantes d’intérieur faciles à cultiver, supportant presque toutes les conditions, mais préférant une lumière vive à moyenne et tolérant même le plein soleil. Un arrosage modéré suffit.
Cissus rose

Cette plante n’est plus un vrai Cissus, car elle s’appelle maintenant Cyphostemma adenopodum plutôt que Cissus adenopoda, mais demeure une plante grimpante intéressante à cultiver. Elle pousse rapidement, avec des feuilles trifoliées bordeaux en dessous et couvertes de poils rouges sur le dessus, donnant à la plante, quand elle est à contre-jour, la coloration rosâtre que son nom commun suggère. Ses vrilles la permettent de se fixer sur un treillis ou autre support.
Le cissus rose est facile à cultiver et tolère les conditions humides à sèches, en partie grâce à des racines tubéreuses qui le maintiennent en vie en période de sécheresse. Une lumière modérée suffit, mais elle réussit très bien aussi en plein soleil.
Pélargoniums à senteur

Il existe des dizaines de variétés de pélargoniums à senteur (Pelargonium spp.), autrefois connus sous le nom de géraniums à senteur. Tous les pélargoniums à senteur sont au moins légèrement velus et tous dégageant des arômes extraordinaires lorsqu’on les caresse. Parmi les plus moelleux, il y a le pélargonium à senteur de menthe (P. tomentosum) et le pélargonium à senteur de pomme (P. odoratissimum).

Il y a un pélargonium encore plus duveteux: le pélargonium à fleurs noires (P. sidoides), surtout connu pour ses minuscules fleurs noires, mais avec des feuilles joliment argentées, douces et agréables à toucher. Mais ne sentez pas vos mains après les avoir caressées: l’odeur de la plante est plutôt désagréable!
Tous les pélargoniums à senteur aiment le plein soleil ou au moins une lumière vive et un arrosage modéré. La plupart fleurissent modérément et joliment.
Séneçons poilus

Le genre Senecio est énorme: plus de 1?250 espèces, allant d’annuelles aux vivaces rustiques, plantes succulentes et même arbres. Beaucoup sont poilus. D’ailleurs, le nom Senecio vient du latin pour «vieil homme» pour les poils blancs qui recouvrent tant d’espèces. Cependant, seuls quelques séneçons sont couramment cultivés comme plantes d’intérieur.
Dans la tribu succulente du genre, il y a la blanche neige (S. haworthii, maintenant Caputia tomentosa) d’un blanc étincelant. C’est une plante à courtes tiges dressées portant une dense couverture de feuilles tubulaires feutrées, tellement laineuses qu’elles ne montrent aucune trace visible de vert. S. scaposus (maintenant Caputia scaposa) est similaire, mais forme une rosette au ras le sol avec des feuilles argentées plus longues, parfois dentées. Et il y a d’autres séneçons succulents au feuillage très duveteux. Tous auront besoin de plein soleil et de conditions sèches.

Assez nouveau sur le marché et vendu, jusqu’à présent, principalement comme plante annuelle pour la culture en bac de patio, le séneçon blanc (Senecio candicans) est en fait une plante subtropicale pérenne, capable de tolérer même une touche de gel. Dans les régions tempérées, toutefois, il vaudrait mieux le traiter comme plante d’intérieur, du moins pendant l’hiver.
C’est une plante spectaculaire, avec de larges feuilles coriaces blanc argenté tout à fait caressables. Dans la maison, donnez-lui le plein soleil et des conditions hivernales fraîches et plutôt sèches.

La cinéraire maritime (autrefois S. cineraria, puis Cineraria maritima et maintenant Jacobaea maritima) est une annuelle de jardin classique, avec des feuilles dentées entières ou profondément découpées, toujours argentées, et elle fait également une excellente plante d’intérieur. Il suffit de lui donner un éclairage intense et des arrosages modérés.
Edelweiss brésilien

L’edelweiss brésilien (Sinningia leucotricha, anciennement Rechsteineria leucotricha) est un nom étrange, car cette plante n’est nullement apparentée à l’edelweiss (Leonotopodium alpinum), mais plutôt au gloxinia des fleuristes (S. speciosa). Son tubercule partiellement exposé devient énorme avec le temps et suscite un certain intérêt, mais il est surtout cultivé pour ses feuilles poilues intensément argentées et douces au toucher et ses fleurs tubulaires roses également soyeuses. Il est facile à cultiver si vous vous souvenez qu’il passera plusieurs mois en dormance, perdant toutes ses tiges et feuilles, avant de démarrer un nouveau cycle.
Le plein soleil ou une lumière vive et un arrosage modéré pendant le cycle de croissance feront des merveilles. Aucun éclairage ni même arrosage ne sont requis pendant la période de dormance.
Bégonias poilus
Il existe en fait beaucoup de bégonias aux feuilles velues, ce qui n’est pas surprenant dans un genre de quelque 1?800 espèces et d’innombrables cultivars!

On peut commencer par le bégonia à feuilles peltées (Begonia peltata, syn. B. incana), un bégonia dressé aux feuilles peltées (en forme de bouclier) couvertes de duvet blanc. La surface supérieure est surtout argentée sur les jeunes feuilles et les feuilles exposées au plein soleil, mais même les feuilles matures moins bien éclairées sont laineuses à l’envers. C’est un des rares bégonias succulents et nécessitera alors un traitement différent des autres (plein soleil, arrosage parcimonieux, etc.) pour bien réussir. Personnellement, je le trouve plus curieux qu’attrayant et assez difficile à maintenir.

Le bégonia à feuilles d’éléphant (B. scharfii) est un bégonia érigé et ramifié, facile à cultiver, avec de grandes feuilles velues rouges en dessous et décorées de petits poils blancs sur le dessus. Il fleurit abondamment avec des fleurs rose pâle presque toute l’année.

Beaucoup de bégonias rhizomateux ont des feuilles hirsutes, mais je pense que le plus poilu est certainement ‘Bill Morris’, aussi vendu sous le nom ‘Hairy Thing’. Il porte de grandes feuilles en forme de feuille d’érable, vertes sur le dessus et rouge au revers, abondamment couvertes de poils blancs. La plante fleurit en hiver, portant de nombreuses petites fleurs blanches.

De nombreux bégonias rex (B. rex-cultorum) sont aussi assez hirsutes, portant souvent avec des poils rouges.

Le bégonia ‘Immense’ (B. × ricinifolia ‘Immense’) est une plante d’intérieur classique avec des rhizomes rampants épais et des feuilles énormes (comme le nom ‘Immense’ l’indique) en forme de feuille d’érable, mais ce sont les pétioles (et aussi le revers des feuilles) qui sont poilus, recouverts de curieux verticilles d’écailles rouges velues.
Et je pourrais continuer encore et encore: il y a des centaines de bégonias velus. À l’exception de B. peltata, ils aiment la lumière modérée et un arrosage soutenu, sans plus qu’une sécheresse superficielle.
Jacobinia semi-érigé

Bien que souvent vendue comme plante annuelle estivale arbustive pour les bacs où ses abondantes fleurs tubulaires orange attirent les colibris, le jacobinia semi-érigé (Dicliptera suberecta, maintenant D. squarrosa) ne fleurit pas éternellement. Donc, après sa floraison estivale, rabattez-le, rentrez-le à l’intérieur et profitez de ses feuilles veloutées gris-vert pendant l’automne et l’hiver avant de le ressortir au printemps pour un autre été de fleurs. Donnez-lui le plein soleil et un arrosage modéré.
Pépéromia cendré

Il s’agit d’un pépéromia (Peperomia incana) facile à cultiver, portant des tiges assez robustes et des feuilles épaisses, grisâtres, en forme de cœur arrondi et saupoudrées de feutre blanc, surtout au revers. Il pousse à la verticale au début, puis a tendance à se coucher… donc aurait fière allure dans un panier suspendu. Il fleurit facilement, mais l’épi de fleurs en forme de crochet de berger n’est pas trop saisissant. Donnez-lui un éclairage moyen à vif et allez-y mollo avec l’arrosage: il faut le considérer comme une semi-succulente.
Hérisson

Vraiment étrange, cette plante qu’on appelle hérisson (Delosperma echinatum). J’aime bien le nom anglais: pickle plant (plante cornichon), car ses feuilles ressemblent vraiment des paires de petits concombres à poils hérissés sur des tiges dressées ou étalées. Les poils paraissent piquants, mais touchez-y: ils sont en fait doux. Il peut fleurir modestement avec de petites fleurs étoilées blanches ou jaune pâle. Donnez-lui le plein soleil et laissez-le sécher entre les arrosages. Attendez-vous à un certain dépérissement en hiver, une période où il doit être maintenu très sec.
Et les autres
Il existe bien sûr d’autres plantes d’intérieur aux feuilles poilues, comme la violette africaine (Streptocarpus ionanthus, anciennement Saintpaulia ionantha), l’abutilon (Abutilon spp.), la tolmie de Menzies (Tolmeia menziesii), la saxifrage stolonifère (Saxifraga stolonifera) et les primevères du Cap (Streptocarpus spp.), mais elles sont généralement cultivées pour d’autres raisons que leur pilosité qui n’est pas généralement un facteur dans leur sélection.
Les plantes décrites ci-dessus et dans l’article d’hier, cependant, sont vraiment des plantes où la villosité prime et est un trait désirable.
Vive les plantes hirsutes!
Merci m. Larry j’ai beaucoup aimé ce sujet . Que c’est agréable le matin en prenant un café et de vous lire ?
Merci!
(Ça le fait penser à un de mes pieds de sauge aromatique pourpre, mais qui n’est certes pas une plante réputé d’intérieur)
Ma plante hirsute d’extérieur préférée est la molène soyeuse (Verbasacum bombycerifum). Très argenté et tellement doux au toucher!
D’où sa bonne rusticité, recherchée par là où vous habitez