Arbre urbain de l’année 2020
Un grand spécimen de micocoulier occidental (Celtis occidentalis). Photo: chadwickarboretum.osu.edu
Chaque année, les membres de la Society of Municipal Arborists, une société internationale d’arboristes basée aux États-Unis, nomment un arbre urbain de l’année. Cette tradition remonte à 1996 quand le ginkgo ‘Princeton Sentry’ (Ginkgo biloba ‘Princeton Sentry’) est devenu le tout premier arbre urbain de l’année.
Pour 2020, l’arbre urbain de l’année est le micocoulier occidental (Celtis occidentalis).
Un portrait du micocoulier occidental
Cet arbre est surtout distribué aux États-Unis, de la côte atlantique à l’est à Wyoming à l’ouest, mais sa limite nord-est est en Ontario, au Québec et au Manitoba.
C’est un arbre forestier, poussant habituellement dans des forêts mixtes en compagnie d’autres essences. On le trouve souvent dans les sols riches et assez humides, mais aussi dans les sites rocheux et pauvres et assez secs. Il tolère très bien les sols alcalins que beaucoup d’autres arbres évitent, mais croît aussi très bien dans les sols acides. Il ne semble pas plus dérangé par les étés chauds et humides de l’Alabama et de la Géorgie que par les hivers froids et enneigés du Québec et du Manitoba. Sa capacité d’adaptation est assez remarquable: il s’accommode à presque tous les climats tempérés et peut pousser dans les zones de rusticité 3 à 9. Il peut aussi vivre très longtemps: 150 ans et plus.
Les micocouliers ont été à l’origine placés dans la famille des ormes (ulmacées), mais ont été récemment transférés dans la famille du chanvre (cannabinacées).
Plus un bourreau de travail qu’une vedette
Soyons honnêtes. Le micocoulier occidental est attrayant, oui, et fait un excellent arbre «vert», mais vous n’allez pas faire tomber en pâmoison quand vous en voyez un. Les petites fleurs vertes sont bien discrètes, les feuilles n’ont rien de très remarquable et les baies sont trop petites et trop diffuses pour saisir le regard. Dans son environnement forestier normal, il se fond dans la foule et passe généralement inaperçu. Les gros spécimens, avec un tronc massif et une écorce intrigante, ont plus de charme, mais il faut attendre un peu pour arriver à ce point. Donc, le micocoulier occidental est un arbre honnête qui joue bien son rôle d’arbre de ville, mais sans plus.
Il vaut mieux considérer le micocoulier comme bourreau de travail qu’une beauté ravissante: il pousse vigoureusement, s’adapte à n’importe quelle condition, même les plus difficiles (bien qu’il ne tolère pas les sécheresses profondes) et sera attrayant toute l’année, avec ou sans feuilles. Au Canada, son statut d’arbre indigène est un atout, car on essaie d’utiliser plus d’arbres «de chez nous» dans les aménagements urbains. C’est une espèce peu connue à ajouter à votre répertoire d’arbres indigènes utiles.
Son intérêt en Europe, qui a sa propre espèce de micocoulier, le micocoulier de Provence (C. australis), se fait surtout sentir dans les régions aux hivers froids où C. australis, habitué au climat doux du Midi, ne réussit pas.
Le micocoulier occidental est un arbre de taille moyenne à grande, atteignant généralement 12 à 18 m de hauteur et de diamètre, avec des spécimens exceptionnels approchant 30 m de haut. Il a une croissance assez rapide et peut prendre une forme arrondie ou évasée.
Il est parfois confondu avec l’orme (Ulmus spp.) en raison de son port et de ses feuilles similaires, et en effet, il est souvent utilisé comme un substitut pour l’orme là où la maladie hollandaise de l’orme est un problème. On peut toutefois facilement le distinguer de l’orme par son écorce très distinctive, lisse et grisâtre sur les jeunes spécimens, brun clair à gris pâle à maturité avec des crêtes liégeuses uniques sur les arbres matures. Et bien sûr, ses petits fruits ronds ne ressemblent en rien aux graines ailées de l’orme.
Les baies (officiellement, ce sont des drupes) sont vertes en été, puis virent au rouge orangé ou pourpre foncé à l’automne, restant souvent sur les arbres pendant plusieurs mois. Ils sont comestibles, riches en protéines et un peu sucrés, attirant beaucoup d’oiseaux. Comme ils persistent à l’automne et en hiver, ils constituent une source vitale de nourriture pour les oiseaux migrateurs. Et ce sont les oiseaux qui transportent les graines d’un endroit à l’autre, ce qui explique la vaste distribution de l’arbre dans la nature.
Les feuilles alternes, caduques bien sûr, sont légèrement dentées et sont de forme variable, d’ovale à élliptique à presque lancéolée, vert moyen et rugueuses sur le dessus, un peu blanchâtres en dessous. Ils virent au jaune clair à l’automne.
Les fleurs vertes peu visibles sont pollinisées par le vent.
En tant qu’arbre urbain
En tant qu’arbre urbain, le micocoulier a la capacité de tolérer la pollution de l’air et les conditions urbaines, y compris un large éventail de sols, même ceux qui sont temporairement inondés. Il tolère bien aussi les sols rendus salins par les sels de déglaçage. C’est un excellent choix comme arbre de rue, pour les parcs et les espaces verts et peut aussi être planté le long des rivières pour aider à prévenir l’érosion et minimiser les risques d’inondations.
Insectes et maladies
Le micocoulier occidental est peu touché par les insectes et les maladies, du moins au Canada et en Europe. Il y a quelques ennemis relativement mineurs aux États-Unis (galles foliaires, balai de sorcière, etc.), mais qui sait s’ils migreront un jour vers le nord?
Sélections
Il y a quelques cultivars de micocoulier, mais ils ne sont pas largement disponibles. La plupart du temps, les pépinières offrent tout simplement l’espèce elle-même, produite par semences et c’est un choix parfaitement acceptable pour un usage urbain.
Parmi les rares cultivars offerts, le plus remarquable est probablement Prairie Sentinel™ (‘JFS-KSU1’), une forme colonnaire serrée ne dépasse pas 3,5 m de diamètre, offrant un port remarquable parfait pour les emplacements exigus.
Pour plus d’informations sur le programme de l’arbre urbain de l’année, n’hésitez pas à contacter la Society of Municipal Arborists.
Bonjour Larry Que de beau travail t’es textes ,je suis un lecteur assidu merci.
Larry connais tu une compagnie qui fait de l’invitro Guelf université est prêt à me le faire mais seulement en 2022 j’aimerais multiplier Michel de Salaberry Merci Martinus
Envoyé de mon iPad
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Non, je ne suis pas au courant. Peut-être que quelqu’un à l’ITA à Saint-Hyacinthe saura.
Très intéressant ! Par contre je tien à mentionner qu’il y a une erreur sur l’image sur laquelle on voit les fruits . Ce que l’on y voit c’est les fruits du cerisier tardif et non du micocoulier, d,ailleurs on voit les feuilles non dentelé .
Bonjour, votre article est intéressant, comme tout ce que vous produisez d’ailleurs. J’aimerais porter à votre attention le fait que nous possédons depuis quelques années 2 Celtis “Priaires centinel” et commençons à se questionner sérieusement sur leur dangerosité. Il ont environ 25 pieds de hauteur et lors de pluies les arbres fléchissent. Le sommet des arbres se retrouvent à moins de 5 pieds du sol, imaginez…… et ne se relèvent jamais complètement……La largeur maximale diffusé par les revendeurs est totalement fausse. Il y a même risque que les câbles électriques et de communications de notre résidence puissent être endommagés. Nous avons été obligé d’attacher le pourtour des branches pour ne pas qu’elles s’étalent à l’infini et ce n’est pas suffisant. On réfléchis à les abattrent.
Donc comme arbre ayant une faible largeur……. on repasseras. Malheureusement les vendeux de feuilles (pépinièristes) ne connaissent les arbres qu’ils vendent. Je crois que cette information devrait être fortement diffusée pour en informer les consommateurs..
Nous avons pris quelques photos si cela peut vous être vraiment utiles.
Au plaisir de vous lire.
Gilles Meunier