Des urinoirs-jardinières sauveront peut-être des vies à Amsterdam
L’un des urinoirs-jardinières d’Amsterdam. Photo: theceomagazine.com
12 nouveaux urinoirs-jardinières ont été installés à Amsterdam pour réduire le «pipi sauvage»… et ils pourraient aussi aider à sauver des vies.
Les urinoirs-jardinières, appelés GreenPee, produits par la société néerlandaise Urban Senses, ressemblent à des jardinières traditionnelles et sont coiffés de plantes vivantes. Mais il y a aussi une ouverture pour l’urination sur le côté. Le but est de réduire l’urination publique, un problème séculaire à Amsterdam et qui endommage les bâtiments, produit des odeurs indésirables et peut créer un problème de santé.
Et des vies peuvent aussi en être sauvées. Selon le guide d’information touristique DutchAmsterdam, jusqu’à 15 hommes en état d’ébriété se noient chaque année à Amsterdam après avoir perdu l’équilibre en faisant pipi dans un canal. Alors, les gars, faites preuve de prudence et faites pipi dans le pot, pas dans le canal!
4 GreenPee ont été placés autour de la place Rembrandtplein dans un projet pilote en 2018 et ont abouti à une réduction de 49% du pipi sauvage. Aucune estimation n’a été faite au sujet de vies sauvées, mais alors, la Rembrandtplein est l’un des rares endroits à Amsterdam qui n’est pas situé sur un canal.
Comment fonctionnent-ils
Les urinoirs-jardinières GreenPee sont installés dans les lieux publics, notamment à proximité de bars où de grandes quantités de bière sont consommées. Un côté de la jardinière (ou deux côtés, si vous préférez faire pipi avec un ami) dispose d’une ouverture pour la miction. À l’intérieur, il y a un bac contenant des fibres de chanvre pour recevoir l’urine et en absorber les odeurs. L’urinoir est entièrement autonome et n’a pas besoin d’être connecté au réseau municipal. Quand le bac est plein, on le vidange. Le mélange de fibres et d’urine qui est prélevé est alors composté et devient un engrais biologique riche en phosphore qui peut servir pour fertiliser les espaces verts de la ville.
Une large gamme de plantes (annuelles, vivaces, arbustes, etc.) peut être cultivée dans la jardinière qui est munie d’un réservoir d’eau et d’un système de mèches pour réduire les besoins en arrosage.
L’histoire ne dit pas si l’on a déjà essayé des plantes aux noms évocateurs comme le pisonia ou le pissenlit.
L’urine ne sert pas aux plantes
Quand j’ai entendu parler des urinoirs-jardinières GreenPee pour la première fois, j’ai présumé que l’urine était utilisée pour arroser les plantes, ce qui me semblait être une idée merveilleuse, mais apparemment, ce serait abuser d’une bonne chose. Certains collectent plus de 75 pipis par jour à Amsterdam: les pauvres plantes seraient vite inondées! Au lieu de cela, le bac capteur, qui peut gérer jusqu’à 300 pipis, doit être vidé régulièrement. Un lecteur intelligent peut être inclus dans l’urinoir pour avertir l’opérateur lorsqu’il est temps de procéder au vidange.
Il s’agit actuellement encore d’un appareil strictement masculin, mais des recherches sont en cours sur le développement d’un LadyGreenPee.
Expériences en France
La France a aussi ses urinoirs/jardinières: les Uritrottoirs®, fabriqués à Nantes et utilisés à Nantes, à Paris et dans quelques autres villes depuis 2018. La différence principale entre ce modèle et celui des Néerlandais est que bac capteur est rempli de paille plutôt de fibres de chanvre.
La réaction à Paris à ses urinoirs-jardinières semble avoir été très divisée, certains louant ses côtés pratiques et environnementaux, d’autres offusqués par la couleur rouge flamboyant choisie pour le rendre plus visible aux messieurs pressés. Aussi, certains semblent avoir mal fonctionné, déversant de l’urine dans la rue, et ont dû être déplacés. Autre défaut noté: l’entreprise parisienne qui s’occupe de vidanger le dispositif trouve nombre de seringues, de canettes et de détritus qui nuisent à son fonctionnement et suggère qu’un travail de sensibilisation sera nécessaire. Paraît-il qu’il faudrait remontrer aux messieurs comment pisser convenablement… et certaines dames diraient certainement qu’il est grand temps!
Les gens sont et resteront des porcs plus intéressés par leur petite personne que par un quelconque problème d’impact de l’être humain. (et encore plus une fois bourré)
Regardez les masques jetables, cela devient un problème au même titre que les mégots….
Bref, je salue l’initiative, mais je ne crois pas une seconde que ça change quoi que ce soit.
PS: le rouge est en effet très tape à l’œil !
Rien de prévu pour les femmes? Quoi? Nous on est capables de se retenir?
?
Votre sujet rejoint une question que je n’arrête pas de me poser: Comment se fait-il que nos villes nord-américaines, pour la plupart, n’offrent aucun service de toilettes publiques?
Les passants doivent compter sur la bienveillance de certains commerces. Pas normal en 2020!
Je suis bien d’accord!
Vous pouvez utiliser un urinoir portatif (genre pisse-debout) qui sont très répandus maintenant et fonctionnent très bien. Je ne pars pas en randonnée pédestre sans le mien.