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Contrôler le blanc sur les courges et les concombres

Vieille feuille de courge atteinte de blanc. Photo: u.osu.edu

Dans plusieurs régions, l’été a été particulièrement sec, juste la condition que la maladie du blanc (ou oïdium) aime… et les cucurbitacées, soit les concombres, les melons et surtout les courges (citrouilles, courgettes, pâtissons, etc.) ont plus que leur juste part de la maladie.

Le blanc est à peu près la seule maladie végétale qui se développe surtout sur les feuilles sèches. Les conditions idéales? Une atmosphère humide, pas de pluie pendant plusieurs jours et des températures modérées: 20-26 °C.

Plusieurs courges ont un feuillage naturellement marbré de blanc, et ce, depuis le début de la saison. Ces marbrures ne sont pas un symptôme de maladie! Photo: plantvillage.psu.edu

Sur les cucurbitacées, le blanc est surtout une maladie de fin de saison (maladie de sénescence), rarement noté avant la fin de juillet. On voit d’abord ce qui semble être une poudre blanche recouvrir les feuilles les plus âgées. La maladie aura probablement été visible sur la face inférieure de la feuille quelques journées auparavant avant de migrer vers la partie supérieure… mais on pense rarement à regarder sous les feuilles de nos légumes. Les feuilles atteintes meurent lentement, ce qui peut provoquer une insolation au fruit en dessous si elles disparaissent trop rapidement. (Si vous décidez de supprimer les feuilles malades, faites-le par une journée grise pour protéger les fruits d’un tel dommage). Souvent, la maladie se propage par la suite aux autres feuilles et parfois même aux extrémités des tiges.

Si vous regardez sous la feuille (ici celle d’un concombre), vous pouvez souvent voir les premiers symptômes du blanc. Photo: u.osu.edu

Il est important de comprendre que le blanc n’est pas une maladie, mais en fait le nom collectif pour de nombreuses maladies souvent peu apparentées. Chez les cucurbitacées, par exemple, on reconnaît aux moins deux espèces dans deux genres différents (Erysiphe cichoracearum et Podosphaera xanthii, anc. Sphaerotheca fuliginea), chacune ayant plusieurs souches. Il ne faut donc pas vous inquiéter que le blanc de vos cucurbitacées se propage à vos autres plantes. Elles ont peut-être leurs propres espèces et souches de blanc, mais les variétés qui touchent vos cucurbitacées n’infesteront pas les autres légumes!

Que faire?

Le blanc apparaît si tard dans la saison que, souvent, il n’a pas beaucoup d’incidence sur la récolte. Avec les courges d’été, par exemple, vous avez souvent à peu près terminé la récolte avant qu’il ne fasse surface (ou vous avez déjà tellement de courgettes que perdre quelques fruits de toute fin de saison ne vous dérange pas!). Et souvent, les courges d’hiver continuent à mûrir correctement malgré la présence de la maladie. Vous verrez souvent des champs de citrouilles avec des feuilles fortement endommagées par le blanc, par exemple, mais dont les fruits eux-mêmes sont en parfait état. Donc, il n’est pas toujours nécessaire de réagir autrement qu’en supprimant les feuilles devenues si jaunes qu’elles ne font plus de photosynthèse.

Notez aussi que le blanc est plus rare sur les concombres et les melons parce que beaucoup de variétés modernes y sont très résistantes. Les variétés patrimoniales, cependant, peuvent nécessiter des traitements.

Avec le blanc, donc, la chose importante est souvent de ralentir sa progression de façon à profiter des fruits encore immatures. Vous pouvez le faire en pulvérisant les deux côtés des feuilles avec différents fongicides offerts commercialement (huile horticole, neem, etc.). Assurez-vous que le fongicide en question est homologué pour les plantes comestibles. Suivez aussi les recommandations concernant la température qui paraissent sur le mode d’emploi. (Habituellement, il ne faut pas les appliquer à des températures supérieures à 32 °C.)

Les remèdes maison comme les vaporisations au bicarbonate de soude (5 ml dans 1 litre d’eau, plus quelques gouttes de savon insecticide) ou au lait (1 partie à 9 parties d’eau) peuvent également être très efficaces.

Mieux vaut prévenir que guérir

Avec le blanc, il est plus facile de mettre vos efforts dans la prévention que dans le traitement. Voici alors quoi faire:

  1. Détruisez les plantes infectées à la fin de la récolte.
  2. Pratiquez une rotation des cultures, ne replantant pas de cucurbitacées au même endroit pendant au moins 4 ans.
  3. Plantez uniquement des variétés résistantes. (C’est une solution si simple que je suis toujours étonné de voir que si peu que jardiniers y pensent!) Il y a une longue liste de suggestions ici: Courges qui résistent au blanc. Les bons semenciers vous indiqueront aussi les variétés qui sont résistantes au blanc. 
  4. Plantez les cucurbitacées au plein soleil.
  5. Espacez les cucurbitacées correctement afin d’assurer une bonne circulation d’air.
  6. Évitez de fertiliser excessivement (n’appliquez jamais une dose plus forte que celle recommandée sur l’étiquette). Faites particulièrement attention aux engrais riches en azote qui stimulent de grandes feuilles moins résistantes aux maladies.
  7. Arrosez régulièrement en cas de sécheresse, car les plantes stressées par un manque d’eau sont nettement plus sensibles au blanc. Pour une fois, vous pouvez mouiller abondamment le feuillage en arrosant, car le blanc se développe mieux sur les feuilles sèches. D’ailleurs, arroser le feuillage est même un traitement contre le blanc, car ainsi on rince le feuillage de toute spore qui pourrait y être tombée.

Voir le feuillage de ses cucurbitacées devenir blanc poudreux peut être tout un choc pour le jardinier néophyte, mais comme le blanc n’affecte pas nécessairement la récolte à un degré important, la plupart des jardiniers d’expérience apprennent éventuellement à accepter le blanc plus comme un désagrément mineur que comme une catastrophe. Dans mon propre cas, choisir des variétés résistantes au blanc, jumelé à une simple rotation, m’a toujours donné toute la protection contre le blanc dont j’avais besoin. Peut-être que cela sera suffisant pour vous aussi!

N.D.L.R. Adapté d’un billet originalement publié le 1er septembre 2016 


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Étiquettes + Blanc sur les concombres, Blanc sur les melons, Blanc sur les courges, Blanc sur les cucurbitacées, Erysiphe cichoracearum, Podosphaera xanthii


  1. Merci pour ces conseils et surtout l’idée si simple de choisir des vairiétés résistantes. J’ai fait ça pour le mildiou de la tomate (Moutain Magic) et de la pomme de terre (Sapo Mira) et la mouche de la carotte (Flyaway et Resisatfly) et m’en suis félicité. Finis les cauchemars.
    Ceci dit, dans les remèdes contre le blanc de l’oidium, vous ne mentionnez pas les pulvérisations de souffre que j’ai utilisé avec plus de succès personnellement que les autres remèdes. Est-ce parce que ça serait mauvais pour l’écosystème?

    • Essentiellement, oui. Pas très nuisible, mais comme le soufre acidifie le sol et que, souvent, les sols des jardins sont déjà un peu acides, j’aime mieux montrer d’autres traitements, du moins, quand il en existe.

  2. Jean-Claude Nadeau

    J’ai une manifestation de l’action du blanc sur plusieurs plantes de mon jardin dont des glaïeuls, des cannas. Est-ce que ma perception est juste?

    Jean-Claude Nadeau, Lévis.

  3. bonjour, j’ai plusieurs plans de phlox dans mes platebandes. Dans une seule des platebandes ils souffrent du blanc. Si je transplante ces plants ailleurs, la maladie continuera-t-elle? Est-ce que je vais contaminer les autres plantes? merci

    • Il est difficile de prévoir le résultat. Cette variété est peut-être plus sujette au blanc que les autres. Où les conditions sont différentes. Peut-être dans un milieu plus aéré auriez-vous plus de succès. Les spores de cette maladie sont transportées par le vent et sont partout de toute façon: je ne pense pas que cela contaminera les autres.

  4. Est-ce que les concombre dont les feuilles ont du blanc sont toujours bons a l consommation? J’en ai sur mes feuilles mes mon plan est en fleur actuellement

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