Vers de terre dans un bac surélevé?
Ill.: clipart.email & ClipartMax, montage: jardinierparesseux.com
Question: J’ai un potager en bacs. Ils sont sur pattes, donc pas de contact avec le sol. Devrais-je y ajouter des vers de terre?
Anne St-Jean
Réponse: Non, car vous ne voulez pas les faire souffrir inutilement.
L’environnement créé dans un pot n’est pas idéal pour les lombrics. Voici quelques problèmes possibles:
- La température du sol peut changer trop rapidement et radicalement, devenant notamment trop chaude pour les vers.
- À l’occasion, il arrive qu’on laisse le terreau s’assécher complètement, ce qui peut les tuer.
- Parfois, après un bon arrosage ou une forte pluie, le terreau devient complètement imbibé d’eau et les vers peuvent alors se noyer.
- Il n’y a pas toujours une assez grande masse de terreau pour supporter une colonie de vers.
- Les vers vivent en association avec des microbes bénéfiques qui peuvent manquer dans ce milieu artificiel.
- Etc.
Quand le pot est en contact avec la terre et qu’il y a des trous de drainage assez grands pour permettre la circulation des vers, la situation est différente. Au moins, les vers peuvent alors migrer hors du contenant vers le sol en dessous quand les conditions ne leur plaisent pas… et retourner dans le bac quand elles leur conviennent. (Même dans ce cas, vous remarquerez que peu de vers vont naturellement élire domicile dans un bac, ce qui est, il me semble, assez révélateur.)
Dans un bac surélevé, dans un bac en tissu sans trou de drainage (l’eau s’évacue à travers les fibres du contenant, donc aucun «trou» véritable n’est présent) ou dans un bac placé sur une surface inerte (terrasse, béton, asphalte, etc.), les vers de terre deviennent prisonniers d’un milieu qui peut facilement leur devenir hostile. Souvent, d’ailleurs, ils y meurent assez prestement.
Parfois, des vers de terre élisent résidence dans les pots de nos plantes d’intérieur. Pour savoir quoi faire, lisez l’article Vers de terre dans une plante d’intérieur.
Où sont les avantages?
De plus, bien que l’on considère les vers utiles pour la culture en pleine terre, car ils aèrent le sol avec leurs tunnels et enrichissent le sol avec leurs déchets, ces effets sont moins utiles en pot.
Normalement, on ne met pas de terre prélevée du jardin — une terre souvent dense et compacte qui profiterait d’un certain labourage par les vers — dans un pot, mais plutôt un terreau à base de tourbe, de fibre de coco et de perlite, naturellement bien aéré. Et on l’enrichit avec des applications régulières de compost et d’engrais. Ainsi, les vers de terre se sentiront sûrement un peu désœuvrés dans un tel milieu.
Si vous voulez profiter des bénéfices aux plantes des vers de terre sans les faire souffrir, pourquoi ne pas ajouter du vermicompost (compost de vers de terre) à votre terreau, fabriqué à la maison ou acheté dans le commerce? Il me semble qu’ainsi tout le monde gagne!
Avez-vous déjà testé ce genre de système: https://potager-en-ville.fr/2019/05/09/lequipe-de-potager-en-ville-experimente-un-wicking-bed-potager-autonome/? C’est ce que je viens de réaliser chez moi, ne me restait qu’à trouver et ajouter des vers… Avec l’eau davantage accessible et les tours de compost, les vers pourraient-ils alors être une option? J’ai utilisé un terreau Fafard G5 à base de tourbe.
Si vous pouvez vraiment maintenir un terreau humide et aéré en même temps, pourquoi pas? Et bien sûr, avec le réservoir intégré, cela devrait être possible.
Je présume que vous allez utiliser des vers à compost et si oui, il faut vous rappeler qu’ils vont soit mourir l’hiver (ils sont presque tropicaux) ou qu’il faut trouver le moyen de les récupérer et les conserver à l’abri, car il faut trop froid en bac pour ces vers, du moins au Québec.
Oui, je me doutais bien qu’ils ne passeront pas l’hiver… Peut-être des vers à fumier seraient plus supportant? je vais voir d’ici là ce que je ferai à ce niveau! Merci beaucoup de m’avoir partagé votre avis :), c’est bien apprécié!
Les vers de fumier sont les mêmes que les vers de compost et ne sont pas résistants au froid.
Merci pour cette info! 🙂
Bonjour ? J’aimerais avoir des informations sur les hostos. Espèces les plus résistantes aux maladies et aux (rongeurs) ?
Il existe des centaines de cultivars de hostas qui sont résistants aux limaces, leur principal problème (en voici une liste: https://jardinierparesseux.com/2015/09/14/toute-une-liste-de-hostas-resistants-aux-limaces/), et ils sont rarement atteints de maladies. Les rongeurs, c’est une autre histoire. Rarement s’attaquent-ils aux hostas, mais s’ils le font, c’est pendant l’hiver. Habituellement alors, la plante reprend quand même l’été suivant.
C’est bien le rêve de tout jardinier responsable d’avoir un sol vivant. Même quand on jardine en pot / bac ! Evidemment, il est très tentant d’essayer d’y installer des vers de terre. Merci pour cet article qui peut éviter à beaucoup de faire des erreurs.
Amicalement
Valérie
Moi je fabrique des Jardins Surélevés depuis 2017, et pour les vers de terre, j’y fait un trou carré au fond du bac et j’y installe un conduit qui part du fond du Jardin et se rend dans le sol, ce que l’on appelle Un ascenseur èa vers de terre, aussi je place dans ce conduit du compost de légumes tel pelures de bananes, coeurs de pommes pour attirer les vers, et ils peuvent voyager dans le Jardin faisant ainsi aéré la terre, gardant un sol vivant, j’ai une page Facebook èa cet effet : https://www.facebook.com/creationsperfecto
Bonjour je suis intrigué par votre article qui pique ma curiosité et je me demandais si ce cas était aussi applicables aux bac potagers posés à même le sol mais sans contact direct avec la terre. Imaginons un bac potager de 1m x 2m x 50 cm installé sur une terrasse par exemple. Ces bacs seraient probablement moins sensibles aux variations de conditions, et peut être plus adaptés à l’ajout de vers de terre ? Qu’en pensez vous ? Dans ce cas quels vers conseilleriez vous par exemple ?