Une deuxième floraison pour ‘Mandelas’ Gold’
Mon oiseau de paradis ‘Mandelas’ Gold’ (Strelitiza reginae ‘Mandelas’ Gold’) est en fleurs pour la deuxième fois. Photo: jardinierparesseux.com
La première fois qu’une plante d’oiseau du paradis ‘Mandela’s Gold’ a fleurie chez moi, c’était en septembre 2015, 7 ans après que je l’aie semée. Non, ce délai n’est pas anormal. Même qu’il peut falloir attendre jusqu’à 10 ans avant de voir des fleurs. Et maintenant, cette même plante fleurit pour la deuxième fois, 4 ½ ans plus tard, cette fois-ci au milieu de l’hiver. Et cette fois, elle a une deuxième tige florale qui vient de s’épanouir aussi. Des fleurs successives sortiront de chaque bouton floral, ainsi la floraison s’étendra sur presque deux mois.
La plante s’est divisée avec le temps et le pot contient maintenant quatre plantes. C’est la plante originale et la plus grande des divisions qui produisent chacune une tige florale. Je pense qu’il y a une autre division qui commence à sortir à la base des plus grandes. Plus il y a de plantes dans le pot, plus souvent la potée fleurira. À cette vitesse, je peux probablement m’attendre à une floraison annuelle… dans une vingtaine d’années!
Histoire d’une plante surprenante
‘Mandela’s Gold’ est nommé, bien sûr, en l’honneur de Nelson Mandela. C’est une sélection de l’oiseau du paradis (Strelitiza reginae), une plante indigène des provinces de l’est de l’Afrique du Sud (Cap-Oriental et KwaZulu-Natal), qui diffère de l’espèce par ses fleurs jaunes. La forme normale offre des pétales orange et des sépales bleu violet. La forme à fleurs jaunes (avec les mêmes sépales bleu violet que l’espèce) apparaît sporadiquement dans la nature et en culture, mais c’est un trait récessif. Ainsi, les graines prélevées sur les plantes à fleurs jaunes proviennent inévitablement de fleurs fécondées par la variété commune à fleurs orange. Ainsi, les semis donnent des fleurs orange.
C’est au Jardin botanique Kirstenbosch, au Cap, dans les années 1970, qu’on a soigneusement fait des sélections et des croisements pour développer une lignée jaune qui serait fidèle au type par semences. Nommée à l’origine S. reginae ‘Kirstenbosch Gold’, la lignée fut rebaptisée ‘Mandela’s Gold’ en 1996, avec l’approbation de M. Mandela lui-même.
Il faut de la patience
J’ai acheté 3 graines de ‘Mandela’s Gold’ lors d’une commande de semences chez Thompson & Morgan et les ai semées au début de mars. Conformément aux instructions fournies, avant de semer les graines très dures, je les ai fait tremper dans un thermos d’eau tiède pendant 3 jours, changeant l’eau chaque jour, afin de les ramollir, puis j’ai semé chaque graine dans un petit pot individuel, plaçant les pots dans un endroit chaud et bien éclairé. Les trois n’ont germé que plusieurs semaines plus tard. Leur croissance par la suite a été lente, mais constante, typique d’un oiseau du paradis.
Je les ai rempotés assez souvent (les grosses racines épaisses font éclater le pot si on ne le fait pas!) dans des pots de plus en plus gros au cours des années. Le plus gros spécimen a commencé à produire sa première tige florale au début de l’été, mais il a fallu attendre septembre pour que la fleur s’épanouisse enfin. Un deuxième a fleuri deux ans plus tard, au milieu de l’été. Le troisième a été donné à un ami.
Cultiver un oiseau du paradis
Il faut un maximum de soleil pour bien réussir l’oiseau du paradis. Ainsi, tous les ans, je mets les plantes à l’extérieur en juin pour leur offrir davantage de lumière. L’hiver, elles sont dans un emplacement ensoleillé de la maison.
Tout terreau convient à cette plante lente à pousser, mais autrement facile. Elle préfère des arrosages réguliers pendant l’été, mais tolère plus de sècheresse pendant l’hiver. Comme elle préfère des températures supérieures à 5 °C, je rentre mes plantes dès le début de septembre. Je fertilise occasionnellement entre le printemps et la mi-octobre avec n’importe quel engrais. Plusieurs jardiniers conservent leurs oiseaux de paradis au frais (nuits de 10 °C) pendant l’hiver, mais dans ma maison, la température descend rarement sous 18 °C.
Mes oiseaux de paradis grossissent peu à peu. Je sais que cette plante peut facilement atteindre 2 m de hauteur et 1,5 m de diamètre, soit environ le double de la taille actuelle de ma plus grosse plante, et qu’elle produira de multiples divisions au cours des années, formant ainsi une touffe très dense, ce qu’elle fait très lentement.
Les feuilles épaisses rappellent celles d’un bananier (la famille des oiseaux de paradis [les Strelitziacées] et la famille des bananiers [les Musacées] sont étroitement apparentées) et, en général, résistent bien aux insectes et aux maladies, bien que j’aie déjà eu de la cochenille farineuse sur un autre strelitzia dans le passé.
Vous remarquerez que les oiseaux de paradis ne produisent presque jamais de capsules de graines quand on les cultive à l’extérieur de leur patrie natale en Afrique du Sud. C’est parce que l’oiseau qui les pollinise, soit le tisserin du Cap (Ploceus capensis), est absent en dehors de l’Afrique australe. Par contre, dans certaines régions, des oiseaux locaux ont appris à polliniser les fleurs à la place du tisserin. En générale, cependant, si vous voulez que votre oiseau du paradis produise des semences, vous devez polliniser ses fleurs à la main.
C’est l’une des raisons pour lesquelles les graines de ‘Mandela’s Gold’ coûtent si cher, mais je trouve que c’est un investissement qui en vaut la peine, car c’est une très jolie plante. De toute façon, dans ma région du moins, c’est la seule façon pour obtenir des plantes de ‘Mandela’s Gold’. On n’offre localement que des oiseaux de paradis à fleurs orange.
En somme, l’oiseau du paradis ‘Mandela’s Gold’ est une plante de culture facile, mais très, très lente à venir à la floraison. Donc, si vous êtes patient…
Vous trouverez assez facilement des semences de ‘Mandela’s Gold’ sur Amazon ainsi que dans plusieurs catalogues de semences. Sachez que vous pouvez commander des semences de partout au monde sans permis d’importation. Certains catalogues offrent aussi des plants, comme Brugmansia-Québec et À l’Ombre des figuiers (France).
Mise à jour d’un billet originalement publié le 13 septembre 2015.
Waow!! Félicitations!
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C’est de toute beauté! Félicitations à votre pouce vert et à votre patience!
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Salut Larry, ça m’aide beaucoup avec mon oiseau de paradis, je ne désespère pas de le voir fleurir, je pense même qu’il va p.e. avoir une fleur ce printemps.J’ai 2 plants dans mon pot et je croyais qu’il y avait une nouvelle feuille sur chaque plant mais elles ne sortent pas de la même manière, une sort entre 2 feuilles et l’autre est dans une gaine fermé et c’est la première fois que ça ce produit. Merci de ce blogue sur les oiseaux de paradis.
Si la “feuille” ne sort pas du haut, c’est probablement une tige florale. Bravo! Évidemment, ça pousse très lentement!