Catégories

Recherche

Nos collaborateurs

Houx, houx, houx: joyeux Noël!

Houx commun (llex aquifolium). Photo: theoriginalgarden.com

Le houx commun (llex aquifolium) est une plante traditionnelle de Noël. On le voit souvent sur les cartes de Noël, avec son feuillage luisant et épineux et ses petits fruits rouge vif. On voit également des plantes de houx en pot à Noël, offertes comme plantes cadeaux et décorées de faux fruits en cire. Et les jardineries et les boutiques de décoration et de fleuristes vendent aussi des tiges de houx décorées de fruits qu’on peut placer sur la table lors des Fêtes, fixer à un mur ou incorporer dans une guirlande ou couronne de Noël. 

Si vous vivez sous un climat assez clément, comme en Europe ou aux États-Unis, vous pouvez même aller cueillir des tiges de houx vous-même… tant que c’est à partir de vos propres arbres, bien sûr.

(Les lecteurs canadiens ne trouveront pas de houx à feuillage persistant dans la nature dans leur pays et très peu dans les jardins, peu de variétés pouvant résister au climat froid qui y règne.)

Mais d’où vient cette tradition?

Bien avant l’ère chrétienne

Le houx commun devient éventuellement un grand arbre. Photo: www.thetreecenter.com

La tradition de décorer la maison avec le houx vers la fin de l’année est commune à plusieurs peuples du centre et du nord de l’Europe, notamment les Celtes et les Germains. Ils voyaient dans cet arbre aux feuilles qui restent vertes tout l’hiver et aux fruits rouges qui rappelaient des gouttes de sang une plante puissante et miraculeuse. De plus, les fruits étaient toxiques, une autre preuve de la puissance du houx. Le houx était tellement puissant qu’on croyait qu’il repoussait la foudre.

Le roi du houx. Ill.: www.zedge.net

D’après les croyances celtes, le roi du houx, typiquement imaginé comme un géant couvert de feuilles de houx et portant une massue en bois du même arbre, prenait graduellement du pouvoir chaque automne, jusqu’à ce qu’il fasse régner l’hiver sur le monde, puis au solstice d’hiver, son jumeau, le roi du chêne, tuait son frère pour prendre sa place et ramener l’été. Les rôles se renversaient annuellement au solstice d’été. Il était courant que les Celtes portent des couronnes de houx aux deux solstices en guise de protection. 

À l’époque préchrétienne, les gens fixaient des tiges de houx dans leurs fenêtres et au-dessus de leur porte, car il était bien connu que seulement les gens bienveillants pouvaient pénétrer une maison protégée par le houx. Avec le temps, donc, le houx est devenu un symbole de bienvenue et de bon accueil. Et, tout en invitant les amis à venir visiter, le houx empêchait les sorciers et les mauvais esprits d’entrer. 

La version chrétienne

À l’arrivée du christianisme, le houx était considéré comme païen et banni des rites et rituels de l’Église, mais il rejoignit peu à peu les légendes de Noël, ce qui a contribué à redorer son blason terni. 

Le houx aurait protégé la famille sainte lors de leur fuite en Égypte. Ill.: Vittore Carpaccio (1500), Wikimedia Commons

Une légende, par exemple, raconte que, lorsque le roi Hérode chercha à massacrer les nouveau-nés juifs, Joseph et Marie s’enfuirent vers l’Égypte avec le bébé Jésus. Tout d’un coup, la petite famille vit des soldats romains. Ils se cachèrent derrière un grand houx qui, dans un élan miraculeux, baissa ses branches pour les masquer. Par la suite, Marie bénit le houx et lui conféra la capacité de rester vert toute l’année.

La légende chrétienne la plus connue au sujet du houx est toutefois celle qui dit que, avant l’arrivée de Jésus, les fruits du houx étaient blancs. Mais que le houx aurait servi à fabriquer la couronne d’épines de Jésus et que son sang aurait coloré les fruits en rouge. Depuis, en souvenir de Jésus, on célèbre Noël en décorant la maison de branches de houx.

Mais ces deux légendes perdent un peu de leur crédibilité quand on sait que le houx ne poussait pas en Israël ni ailleurs au Moyen-Orient à l’époque de Jésus. 

Aujourd’hui

Couronne de houx. Photo: www.gardenersdream.co.uk

La tradition de décorer la maison avec des tiges de houx demeure très prisée dans plusieurs pays européens, surtout à la campagne, bien que les légendes derrière cette utilisation soient plutôt passées à l’oubli. Reste que le houx est toujours considéré comme un porte-bonheur. Dans certaines régions de la France, on précise que le houx est seulement un porte-bonheur si l’on entre des branches à partir de la veille de Noël (le 24 décembre). Plus tôt que cela, et un malheur frappera.

Joyeux Noël!

N.D.L.R. Billet originalement publié le 25 décembre 2016

Étiquettes + Houx de Noël, Légendes du houx


commentaire sur "Houx, houx, houx: joyeux Noël!"

  1. Linda Pilon dit :

    Joyeux Noël à vous cher jardinier paresseux. Merci pour le cadeau quotidien qu’est votre blog horticole.

  2. jacques arcand dit :

    Joyeux Noël et Bonne Année, merci pour tous ces conseils et astuces quotidiens.

  3. Ginette Proulx dit :

    Un très Joyeux Noël à vous et votre famille. Merci de nous alimenter de vos connaissances.

  4. Line Bertrand dit :

    Je vous souhaite un beau Temps des Fêtes. Que l’année 2020 vous apporte la santé afin que vous puissiez réaliser vos petits et grands projets ( de jardinage ou autre) petits et grands voyages.
    Un gros merci pour toutes vos chroniques de 2019 .

  5. Andrée dit :

    Merci infiniment pour vos chroniques quotidiennes. Elles sont une sorte de vitamine pour nos neurones parce qu’on y découvre chaque jour quelque chose que l’on ignorait avant de les lire! Un tendre et doux jour de Noël à vous et à vos proches.

Inscrivez-vous au blogue du Jardinier paresseux et recevez ses articles dans votre boîte de courriel à tous les matins!

%d blogueurs aiment cette page :