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10 faits surprenants sur les palmiers

Un cocotier en bord de mer représente notre image d’un palmier… mais il y a beaucoup plus à découvrir! Photo: www.elsetge.cat

Je suis un grand amateur de palmiers depuis mon enfance, probablement parce que je vis dans un climat beaucoup trop froid pour qu’un palmier puisse survivre à l’extérieur. Donc, pour moi, ces végétaux sont l’exotisme-même! Je cultive différentes espèces à l’intérieur (et à l’extérieur en été) depuis l’âge de 10 ans, souvent à partir de graines.

Mais, si vous pensez que les palmiers sont de grands arbres que l’on ne trouve que sur les plages tropicales, vous vous trompez. Ils sont largement répandus dans les régions tropicales et subtropicales du monde, vivant de la forêt pluviale au désert, et certains poussant même en climats tempérés. Et leurs formes varient plus que vous ne pensez.

Voici quelques faits peu connus sur les palmiers.

Le stipe (tronc) d’un palmier n’a pas de cerne. Photo: Tangopaso, Wikimedia Commons

1. Les palmiers ne sont pas des arbres. Botaniquement parlant, ce sont des herbes géantes. Un véritable arbre est une plante ligneuse qui fait de la «croissance secondaire»: ses tiges s’épaississent avec le temps, formant des couches successives de bois. D’ailleurs, on peut même estimer son âge en comptant les cernes que cette croissance laisse dans le bois. C’est ainsi que la tige mince d’un jeune arbre se transforme peu à peu en un tronc massif. Les palmiers sont des monocotylédones (plus proches des graminées que des chênes ou des érables). Leur «tronc» est en réalité une tige épaisse qu’on appelle un stipe ou faux-tronc. Ce stipe est souvent fibreux et, de toute façon, n’est pas composé de bois véritable. Et il n’a pas de cerne. La largeur que le stipe de palmier a quand il se forme est la largueur qu’il gardera toute sa vie.

2. Bien que le cocotier (Cocos nucifera) soit l’image classique du palmier, il existe plus de 2600 espèces dans la famille des palmiers (Arecaceae). Beaucoup ressemblent à des arbres, avec un seul stipe croissant tout droit vers le haut, d’autres sont des arbustes, sans «tronc» visible et d’autres encore sont des plantes rampantes ou grimpantes. Les chaises en rotin que nous utilisons dans nos jardins proviennent des stipes des palmiers grimpants.

Le palmier doum (Hyphaene thebaica) est parmi les très rares dont le tronc se ramifie. Photo: Malcolm Manners, flickr.com

3. Les palmiers ne se ramifient pas (ou du moins presque jamais). Pensez encore à ce cocotier classique: son stipe peut être penché, mais il n’y a jamais de branche. Il y a quand même quelques rares exceptions. Quelques rares espèces sont dichotomiques: leur tronc se divise en deux parties égales: donc il n’y a pas de stipe secondaire, mais deux stipes égaux. Aussi, très, très rarement, si l’apex d’un palmier plus classique est endommagé, il peut se ramifier au sommet, mais c’est manifestement une exception plutôt que la règle. Quand on y pense, le «tronc» unique des palmiers fait partie de ce qui nous aide à le définir comme étant un palmier! S’ils ne se ramifient pas, par contre, de nombreux palmiers produisent des repousses à la base et ainsi forment des touffes. Mais d’autres sont solitaires.

4. Les rameaux des palmiers sont en fait des feuilles. N’en déplaise à la tradition du dimanche des Rameaux, le dimanche avant Pâques, ces palmes qu’on agite et dont on décore les églises en mémoire de l’entrée de Jésus à Jérusalem ne sont pas des rameaux, même si on les appelle ainsi. Un rameau est une petite branche et, comme on a vu, les palmiers n’ont pas de branche. Il s’agit plutôt de feuilles qu’on peut appeler frondes ou palmes. 

Fronde pennée (à gauche) et palmée (à droite). Photo: www.kissclipart.com & clipart-library.com

5. Les feuilles de palmier se présentent sous deux formes. Elles sont soit pennées, avec des folioles attachées de part et d’autre d’un seul axe à la manière d’une plume, ou palmées, soit en forme d’éventail, avec toutes les folioles s’étendant à partir du même point, comme une main. Il existe toutefois quelques variantes de ces deux formes. Les feuilles costapalmées sont pennées à la base, mais palmées à l’extrémité. On pourrait les voir comme étant des feuilles palmées allongées. Aussi, les frondes pennées de certains palmiers sont doublement pennées, donc bipennées: chaque foliole, à son tour, ressemble à une plume. Et puis il y a quelques rares palmiers à feuilles entières, semblables aux feuilles pennées, mais simples et non divisées. Les feuilles de palmier sont presque toujours disposées en spirale à l’extrémité du stipe. Souvent, elles sont épineuses, surtout à la base.

Le palmier du Madagascar (Pachypodium lamerei) n’est pas, malgré son nom, un palmier. Photo: World of Succulents

6. Certaines plantes appelées palmiers n’en sont pas. Elles appartiennent à d’autres familles botaniques plutôt qu’à la famille des palmiers (Arécacées). Dans ce groupe, on trouve certaines plantes assez bien connues, comme le palmier du Madagascar (Pachypodium lamerei, Apocynacées), le faux-palmier du Japon, aussi appelé fougère palmier (Cycas revoluta, Cycadacées), le chou palmiste (Cordyline australis, Asparagacées) et le palmier du voyageur (Ravenala madagascariensis, Stretitziacées).

Palmier de Chine (Trachycarpus fortunei) en Pologne. Photo: Marek Malec

7. Il existe quelques palmiers rustiques. Ils peuvent tolérer le gel et la neige… au moins pour de courtes périodes. Le plus connu de ces palmiers résistants au froid est le palmier de Chine ou palmier chanvre (Trachycarpus fortunei). Il est parfois cultivé aussi loin au nord que Vancouver au Canada et dans le sud de la Suède… ainsi qu’un peu partout en France et en Belgique. On dit qu’il est rustique dans la zone de rusticité 8 et a même été cultivé dans la zone 6b, mais seulement dans des conditions très spéciales. Surtout, les températures sous 0 Â°C doivent être passagères. Si elles persistent trop longtemps, même le palmier le plus rustique mourra. 

Le palmier le plus haut au monde. Photo: Wikimedia Commons

8. Le plus haut palmier du monde et, en fait, la plus haute monocotylédone du monde, est le céroxyle de Quindío ou palmier Ã  cire du Quindío (Ceroxylon quindiuense). Il peut atteindre jusqu’à 60 m (200 pieds) de hauteur. Il pousse dans les forêts montagneuses humides des Andes en Colombie et au Pérou.

Un éventail très partiel des produits dérivés du cocotier. Photo: www.usesofcoconut.com

9. Le cocotier (Cocos nucifera) est l’une des plantes les plus utiles au monde. En plus de séduire les touristes sur les plages de sable fin, il fournit aux humains nourriture, huile, savon, boissons gazeuses, boissons alcoolisées, abri, terreau, fibre et même un genre de bois de construction (qui n’est, en fait, pas vraiment du bois). Et ce n’est qu’un début! Il n’y a aucune partie du cocotier pour laquelle on n’ait pas trouvé d’utilisation!

Noix gigantesque du cocotier de mer (Lodoicea maldivica). Photo: adrien, tropical.theferns.info

10. La graine la plus grosse et la plus lourde au monde provient d’un palmier. La noix du cocotier de mer (Lodoicea maldivica), des Seychelles, est surnommée coco-fesses en raison de sa forme ressemblant fortement à celle d’un postérieur. La graine peut atteindre 50 cm de diamètre et peser jusqu’à 42 kg! La graine met 6 à 7 ans pour mûrir et deux années supplémentaires pour germer.


Les palmiers: fascinants, n’est-ce pas?

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commentaire sur "10 faits surprenants sur les palmiers"

  1. Sylvain dit :

    Merci pour cet article. Je suis curieux de savoir ce qui compose la stipe. Cellulose et lignine comme pour les arbres ou c’est autre chose?
    Merci

  2. Lina dit :

    Merci pour vos chroniques aussi intéressante les une que les autres.
    Je m’intéresse à l’horticulture depuis plus de 30 ans , maintenant que je passe presque tous mes mois d’hiver au Mexique, j’ai la chance d’observer et de cultiver de beaux spécimens de paniers et plantes tropicales. Toujours heureuse de vous lire a chaque matin en prenant mon café.

  3. Doris Ouellet dit :

    Les cœurs de palmiers que l’on achète pour manger viennent d’où?

    • J’aurais dû inclure ça aussi, n’est-ce pas? Ce sont effectivement des “coeurs” (partie centrale) des stipes de certains palmiers (différentes espèces). On prélève le centre des stipes, puis on le coupe en rondelles.

  4. Bivaud Celine dit :

    Formidable, merci pour tous ces renseignements très intéressants!

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